"Utiliser la raison pour prouver la Loi, utiliser la sagesse pour expliquer clairement la vraie image, utiliser la compassion pour que la Loi soit immensément répandue et pour donner le salut aux gens de ce monde" (Rationalité)


Tour d’horizon en Chine : Pékin est en feu ­ La République Populaire de Chine continue de mentir.

Auteur : Ann Noonan, directrice de la politique à la fondation Laogai ( camps de rééducation par le travail forcé)

13 février 2001

Acculée par l’échéance des Jeux Olympiques de 2008 qu’elle veut accueillir, la ville de Pékin est dans le bouleversement le plus complet. Ayant mis l’accent sur la stabilité politique et sociale, la République Populaire de Chine (RPC) se permet de recourir aux vieilles pratiques communistes du temps de Mao. Les pratiquants du Falun Gong le savent mieux que quiconque.

Le mois dernier, à la veille du Nouvel An chinois, sept personnes présentées comme des pratiquants du Falun Gong ont tenté de se suicider sur la place Tian an men. Sur les sept personnes, cinq sont parvenues à s’immoler. Une femme est morte des suites de ses blessures et les autres ont été gravement brûlées, y compris la petite fille de cette femme, qui a 12 ans.

Le coup était-il orchestré par le gouvernement chinois, ou ce dernier a t’il simplement refusé d’intervenir, pour discréditer le Falun Gong. C’est tout à fait concevable. Pour le 80ème anniversaire du Communisme à la Chinoise, que Pékin célèbrera au mois de juillet prochain, le gouvernement a promis de faire disparaître tous les problèmes liés au Falun Gong. Il est déjà allé très loin pour éradiquer le mouvement spirituel qu’il ont déjà rendu illégal, l’accusant de [injure dans le jargon du gouvernement chinois].

Des dizaines de milliers de pratiquants du Falun Gong ont été envoyés dans des camps de travail (laogai). D’autres encore ont été internés en hôpital psychiatrique sans même être jugés, et au moins 140 ont été tués.

Alors qu’ils intensifient leur campagne de diffamation contre [le groupe], les dirigeants chinois ont trouvé une nouvelle cible : les médias étrangers. Pékin prétend qu’une enquête est en train d'être menée sur plusieurs journalistes américains, dont deux de CNN. Ces derniers pourraient être reconnus coupables de meurtre dans l’affaire de l’immolation de la place Tian an men du mois dernier.

Un reportage du Yangcheng Evening News a titré « Impassible devant le spectacle d’une mère et son enfant qui s’immolent.  Quel a été au juste le rôle des journalistes occidentaux ? » se présentait comme une révélation très sérieuse de la vérité. L’article prétendait que des policiers "dont on n’a pas divulgué le nom" ont eu la preuve que quelques reporters étrangers étaient au courant qu’un drame impliquant le Falun Gong allait se produire le 23 janvier sur la place Tian an men. L’article ajoutait qu’une plainte serait déposée pour « incitation au suicide » si l’on pouvait en effet prouver que les reporters avaient participé à l’organisation de l’événement.

Cependant, selon plusieurs sources, les seuls reporters témoins de la scène étaient un caméraman et un réalisateur de CNN, et tous deux disent qu’ils n’ont jamais été avertis de ce qui allait se produire place Tian an men.

Curieusement, les médias chinois ont été prompts à accuser les journalistes étrangers, mais ont complètement innocenté la police de Pékin. Et pourtant, quand les sept personnes sont arrivées pour s’immoler, la police était déjà munie d’extincteurs, prête à éteindre le feu. D’autre part, avec une hâte qui trahissait le désir de nuire au Falun Gong, les officiels chinois de la RPC ont rapidement organisé une interview de la petite fille de douze alors qu’elle venait juste d’être brûlée. La pauvre enfant, dont le corps était couvert de brûlures, a été forcée de participer à l'interview alors qu'elle venait juste de subir une trachéotomie.

A New York, le centre d’information du Falun Gong rejette catégoriquement l’information selon laquelle les personnes qui se sont immolées étaient des membres du Falun Gong. La femme qui est morte des suites de ses blessures n’avait jamais ni pratiqué les exercices, ni déclaré avoir quelque lien que ce fût avec le groupe. Et de toute façon, les enseignements du Falun Gong interdisent expressément toute forme de violence.

On pourrait aussi supposer que les victimes se seraient sacrifiées en signe de protestation désespérée contre le régime communiste. Justin Yu, journaliste au World Journal, le quotidien de langue chinoise, fait part de sa réflexion sur le fait que beaucoup de chinois se sentent perdus et ne savent plus que croire. « L’offensive de propagande de la RPC contre le Falun Gong se base sur ce qu’ont retenus les Chinois d’événements qui ont eu lieu récemment en Asie tels que : le moine bouddhiste de 73 ans à Saigon qui s’est immolé en guise de protestation et pour être en accord avec ses croyances, ou les Coréens qui se coupent les doigts, ou encore les Japonais qui se font hara-kiri. Mais tout cela n’est pas clair. Qui croire ? --les Communistes ? Ils nous ont mentis si souvent, un mensonge de plus ne les arrête pas. »

Mais tout de même, on peut se demander pourquoi le Falun Gong nierait sa participation s’il a en effet organisé l’immolation en guise de protestation ? D’après la militante pour les droits de la personne Ann Lau « la RPC recours à ses anciennes pratiques, même si elles ont échoué par le passé. Par exemple, le gouvernement chinois maintient qu’il n’y a pas eu de famine à la fin des années 50, début des années 60, pourtant la famine a fait 30 millions de victimes. »

[…]

Il est triste de penser que de simples exercices respiratoires ont suffit à relancer la propagande chinoise. La guerre du gouvernement chinois contre le Falun Gong ranime le rêve de Mao : que rien dans la société chinoise n’échappe à l’emprise du Parti.

Les Jeux Olympiques de 2008 nécessitent-ils qu’on leur sacrifie autant ?

http://www.clearwisdom.net/eng/2001/Feb/14/NMR021401_2.html