(Minghui.org)
Le 23 avril 2005, aux environs de 19h30, dans la ville de Shijiazhuang, j’ai été arrêtée et emmenée par la police de l’équipe criminelle d’Huaidi. Cinq autres pratiquants ont été arrêtés au même moment et envoyés dans d’autres lieux de détention. Dans les locaux de l’équipe de police, j’ai été attachée sur une chaise en fer et ils ont menotté mes mains derrière mon dos avec une main qui passait par-dessus l’épaule et l’autre derrière le bas du dos de telle sorte que je ne pouvais plus bouger du tout. De plus ils ne m’ont rien donné à manger. Le quatrième jour, lorsqu’ils m’ont retiré les menottes afin de m’envoyer dans un centre de détention, mes deux mains et mes deux pieds étaient enflés et j’avais beaucoup de peine à marcher.
L’après midi du 6 avril, ils m’ont envoyée à l’hôpital où ils ont vérifié ma pression sanguine et effectué un test au rayon x pour la poitrine. Après cela ils m’ont envoyée au deuxième centre de détention de Shijiazhuang. Les autorités du centre de détention ont refusé de me prendre car j’avais une pneumonie selon les tests effectués aux rayons X. La police m’a alors emmenée vers le département de police de la branche de Yuhua où ils m’ont envoyée dans un centre de détention, mais une fois de plus j’ai été refusée. Les autorités de la branche de Yuhua ont parlé avec des malfrats qui avaient des relations étroites avec le centre de détention et leur ont demandé de corrompre les autorités du centre de détention en leur donnant des cadeaux et en les emmenant manger. L’après midi du 7 avril le centre de détention m’a acceptée. J’ai été détenue sous surveillance dans la cellule 314.
Pour protester contre mon arrestation illégale j’ai entamé une grève de la faim. Pendant un appel lors de la deuxième nuit dans le centre de détention, je me suis soudainement évanouie. Ils m’ont transportée à l’hôpital du centre de détention et ont diagnostiqué que je souffrais de graves maladies au coeur y compris des problèmes myocardiques, des maladies coronaires du coeur, l’arythmie, etc. Ils m’ont rapidement traitée avec des injections de certains tonics cardiaques. Malgré de telles circonstances, les autorités du département de police n’ont pas autorisé à ce que je sois relâchée. De plus ils ont envoyé 300 yuans à l’hôpital pour couvrir mes dépenses, dans le but de m’y voir détenue à long terme. Ils voulaient trouver mon nom et mon adresse et utiliser mon séjour à l’hôpital comme excuse pour obtenir ces informations que je ne leur avais jamais données depuis le début. Le troisième jour ils ont commencé à me gaver de force. Chaque jour ils m’inséraient un tube dans l’estomac à travers le nez et me gavaient de force avec deux sachets de poudre de soja mélangée à 300 ml d’eau et de sel. Ils appelaient cela, un gavage de force, mais en vérité cela équivaut à une méthode de torture brutale.
Je souffrais beaucoup pendant tout le processus. Quatre personnes me maintenaient fermement vers le bas en appuyant sur mes jambes, en tordant mes bras et en retenant ma tête dans une certaine position. Puis le docteur insérait un tube aussi large qu’un petit doigt à travers mon nez jusqu’à mon estomac ce qui me provoquait des chocs et me faisait vomir. Appliquant les ordres des autorités, la doctoresse (du nom de Li) insérait le tube et le retirait de mon estomac répétitivement pour provoquer encore plus de douleur. Tout en agissant de la sorte elle me menaçait en disant « Refus de manger ? Nous avons beaucoup de temps à notre disposition. Nous nous assurerons que tu seras aussi bien gavée de force que tu prendras du poids. » Elle n’arrêtait jamais avant d’être satisfaite. Puis elle insérait 300 ml de liquide dans le tube. Pour me donner plus soif, elle insérait aussi une grande quantité de sel dans le tube. Une fois, un détenu nommé Jiang Guang a même versé la moitié d’un sachet de sel dans le tube ce qui m’a provoqué une douleur très forte et des nausées. Afin d’éviter que j’ai des attaques cardiaques, chaque fois qu’ils commençaient le gavage de force ils remplissaient ma bouche de pilules. Après le gavage de force je n’étais plus capable de sentir mon corps pendant une demi-heure voire une heure.
Une fois ils m’ont injecté un médicament inconnu avant d’entreprendre le gavage de force. Puis au lieu d’insérer le tube dans mon estomac ils l’ont inséré dans mes poumons. La douleur était indescriptible. A ce moment aussitôt que les mains de la doctoresse Li ont bougé, mon corps entier s’est convulsé violemment et je me secouais avec une toux sèche constante à la recherche d’air. Elle poussait le tube tout en me menaçant « Vas-tu manger ou non ? » et elle n’a pas arrêté avant que je sois au seuil de la mort. Même les détenus se sont révoltés et l’ont blâmée pour être « vraiment inhumaine. » Plus tard dans le but d’empêcher les détenus de voir cela, ils m’ont transportée trois fois dans la cour pour me torturer. Au début ils m’ont gavée de force avec de la poudre de soja mais plus tard ils ont commencé avec de la poudre de céréale. En moins de dix jours j’avais perdu du poids et n’avait plus que la peau sur les os. La peau sur tout mon corps a commencé à peler, mes jambes sont devenues engourdies, la douleur s’est développée dans la région du foie et tous mes muscles étaient douloureux. Je ne parvenais pas à dormir. Le gavage de force a été intensifié chaque jour et la douleur a empiré, empiré. Jusqu’à dix jours avant ma libération, je vomissais lors des gavages de force. Lorsque je souffrais d’une attaque cardiaque, la doctoresse criait et me maudissait. Plus tard elle m’a ignorée et a juste ordonné aux employés de me donner certains types de pilules. Je devais engloutir trois bouteilles de pilules.
Depuis le moment ou j’ai été envoyée dans la cellule 314 je n’ai pas eu un seul jour paisible. Les détenus Jia Guang et Cai Huiting changeaient constamment leurs méthodes pour me torturer. Craignant qu’ils soient tenus responsables au cas où je mourrais, ils ont même relâché l’intensité des coups. Ils me crachaient dessus et me versaient de l’eau à la figure, crachant de la morve dans mes chaussures, jetant des objets et des chaussures. Ils me cognaient, me marchaient dessus ou me frappaient. Même lorsque je dormais ils me traînaient au sol. Une fois Cai Huiting, qui était de garde la nuit, a versé de l’eau sur ma face alors que je dormais. Lorsque je me suis réveillée et lui ai demandé pourquoi il avait fait cela il m’a donné une claque et m’a dit : « Nous pouvons obtenir des réductions de peines en punissant les pratiquants de Falun Gong. » Ma santé s’est détériorée de plus en plus rapidement jusqu’au jour ou je n’étais plus capable de marcher.
Au début du mois de juin, j’ai été relâchée inconditionnellement. Ils m’ont transportée dans une fourgonnette, m’ont conduite à la station de bus et ont même payé mon ticket. Mais ils ne m’ont pas complètement relâchée. J’ai découvert que j’étais surveillée de près. Lorsque j’ai vu que plusieurs visages familiers me suivaient j’ai réalisé que je ne pouvais pas rentrer directement à la maison. J’ai circulé pendant une nuit et un jour mais je ne suis pas parvenue à me débarrasser d’eux, ainsi j’ai pris un bus pour me rendre à Dachenzhuang dans le comté de Xi’an. Toutefois aussitôt que je suis descendue du bus j’ai remarqué qu’il y avait aussi bien des officiers de police en civil qu’un grand nombre de véhicules qui m’attendaient. Une personne m’a même suivie aux toilettes. J’ai dû prendre un autre bus en direction de Cangzhou. Arrivé à Cangzhou j’ai remarqué que la surveillance était même plus rapprochée. Des officiers de police en civil étaient dans des voitures, des vans, des taxis des vélomoteurs et des vélos dans le but de me surveiller. Je n’avais plus que 4 yuans qui me restaient ce qui n’était pas suffisant pour rentrer chez mois et ainsi j’ai dû mendier pour de l’argent pour manger et dormir dans les rues.
Deux jours plus tard, dans le milieu de la nuit, j’ai finalement semé ceux qui me suivaient. Je me suis rendue au village d’un compagnon de pratique à son domicile et suis entrée en contact avec mes employeurs. Ils sont venus la nuit suivante et m’ont ramenée à la maison. Lorsque je suis arrivée les membres de ma famille ne parvenaient que difficilement à me reconnaître et ils ont tous pleurés. Après vingt-trois jours de persécution mon poids à passé d’environ de 81 à 54 kilos. Les gens ont demandé pourquoi. J’ai répondu : « C’est simplement parce que nous croyons en ’Authenticité Bienveillance Tolérance’ et essayons d’être une bonne personne. »
Le 9 août 2005
Traduit de l’anglais en Suisse le 07/08/2005
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