Vendredi 6 septembre 2002, 1:10PM, Histoire d’AFP

NEW YORK, 6 sept (AFP) - Un étudiant de Harvard dont le programme informatique a détecté le blocage d’accès à l’Internet de la Chine pour les engins de recherche Google et AltaVista a dit vendredi que des centaines d’autres sites Internet avaient été coupés.

Ben Edelman, un étudiant de première année à Harvard a dit à AFX Surveillance d’Éthique Globale, un sous-groupe d’AFP, qu’il avait conçu un système que n’importe qui pouvait utiliser pour découvrir si un site en particulier était bloqué en Chine.

‘En Chine, le contenu de la liste bloquée jusqu’à maintenant reste plus ou moins secrète,’ a dit Edelman.

‘Avec ce projet, nous espérons faire une liste substantielle des sites bloqués, permettant aux utilisateurs d’Internet intéressés de discuter et d’analyser les politiques de filtrage de la Chine.’

Son programme a fait la recherche de sites bloqués en Chine depuis lundi, et en a déjà détecté des centaines, a dit Edelman.

En plus de Google et d’Altavista, d’autres sites bloqués incluent Amnistie International et Human Rights Watch, ainsi que les sites Web de médias comme le New York Times, BBC News, CBS News et le journal britannique The Guardian.

Le système de la cour fédérale, la Voix de la Démocratie Hong Kong, www.freechina.net, www.tibet.com, www.falungong.com [Correction de l’éditeur: www.falundafa.org], et même www.marxism.com ont tous été trouvés par le programme d’Edelman comme étant inaccessibles à Beijing.

La censure de tous ces sites n’a pas été indépendamment confirmée par les utilisateurs d’Internet en Chine, mais Edelman dit que les résultats qui ont pu être indépendamment confirmés ont démontré que le programme fournissait une information juste.

Edelman a développé le programme en collaboration avec le professeur de droit de Harvard Jonathan Zittrain et le Centre Berkman de Harvard pour la Sécurité Internet, un centre d’étude associé avec l’école de droit qui étudie et fait la promotion de l’ouverture et de la liberté sur Internet.

Le projet sur la censure en Chine a pour but de faire la lumière sur ce que fait spécifiquement le gouvernement chinois afin de stimuler un débat sur la question.

En se servant du site Web public qu’Edelman a établi, n’importe qui peut mettre un nom de domaine comme www.yahoo.com dans une case de recherche, et le site Web dit au visiteur en quelques secondes si cette adresse Internet a été bloquée à Beijing.

Le programme envoie un message à un ordinateur à Beijing, qui ensuite essaie d’accéder à un site Web via une connections Internet locale.

Le programme a généré une liste d’une centaine de sites Internet bloqués, et il s’en ajoute à chaque jour.

En se basant sur les résultats initiaux, Edelman a dit que le système de filtrage chinois est cru, bloquant le domaine en entier au lieu de pages Web individuelles. Au lieu de censurer une histoire de BBC, par exemple, l’accès au contenu de BBC en entier est interdit.

‘Lorsque les opérateurs de réseaux chinois cherchent à restreindre l’accès à un morceau donné de contenu, leur technologie semble leur permettre de seulement bloquer le serveur en entier qui héberge ce contenu, même si ce serveur sert des milliers d’autres pages Web,’ a dit Edelman.

‘Cette contrainte entraînera certainement une grande quantité de blocage supplémentaire involontaire.’

En juillet, Edelman et Zittrain ont publié une liste de plus de 2000 sites Web bloqués par le gouvernement en Arabie Saudite.

Ils ont l’intention de publier une étude de leur découverte sur la censure de l’Internet en Chine à l’intérieur des prochains mois, a dit Edelman.

Le programme d’Edelman est à http://cyber.law.harvard.edu/filtering/china/test.

http://www.ptd.net/webnews/wed/bt/Qchina-internet-us.R5FX_CS6.html

9/9/2002