(Minghui.org)

Merci pour cette occasion de venir vous parler aujourd’hui. Je vais parler à titre privé mais aussi en tant que psychiatre travaillant ici à l’Hôpital St-Patrick à Dublin. Le rapport de mes références professionnelles deviendra bientôt clair, puisque je vais souligner comment les gens en Chine sont drogués pour simplement avoir exprimé leurs opinions religieuses, politiques ou d’autres points de vues avec lesquels l’état Chinois a des problèmes. Je ne parle pas en tant que pratiquant du Falun Gong mais je suis membre des « Amis du Falun Gong » et j’ai été frappé par la sincérité complète et les arguments des pratiquants du Falun Gong que j’ai rencontrés. En ce qui concerne l’histoire de la médecine moderne, il y a peu de doute que ma profession de psychiatre a fait beaucoup de chemin tandis que certains pourraient soutenir avec justesse qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire.

La maladie mentale est une des plus grandes causes des souffrances humaines dans le monde aujourd’hui. Aucun groupe professionnel n’a le monopole sur toutes les compétences nécessaires pour aider les gens à comprendre et faire face à l’angoisse mentale. La pratique moderne de psychiatrie a besoin de travailler en collaboration avec d’autres disciplines telles que la psychologie, le travail social et la thérapie occupationnelle pour même essayer de s’occuper des besoins, désavantages et le stigma auxquelles font face ceux qui souffrent de maladies mentales. Simplement classer les gens dans des catégories avec un diagnostic est inadéquat et la plupart des psychiatres ne sont pas des fanatiques -- nous reconnaissons les dangers et les limitations de ceci. Ceci est particulièrement important parce qu’en psychiatrie nous entrons en contact avec des gens dont on se plaint, ou des gens qui ne désirent pas recevoir volontairement des traitements pour des comportements ou des croyances qui sont vues comme étant en dehors de la norme de la société par d’autres personnes. En conséquence nous essayons de considérer les facteurs sociaux et culturels qui influencent l’expression de la maladie mentale. Nous essayons beaucoup de rendre un diagnostic qui suive les critères et normes acceptées internationalement. Nous soumettons notre pratique à l’examen minutieux de l’extérieur -- pour que l’année prochaine lorsque la nouvelle politique de santé mentale prendra effet en Irlande, les psychiatres soient l’un des groupes de spécialistes médicaux qui seront règlementés. Ceci est pour une bonne raison, puisque la possibilité existe pour la psychiatrie d’être exploitée pour renforcer non seulement les normes sociales mais aussi les intérêts politiques.

Il y a un précèdent sinistre à ceci et ça vient de l’époque de l’Union Soviétique. On sait que dans les années 1970 et 1980, les dissidents politiques étaient diagnostiqués avec de sinistres syndromes tels que "aberration mentale de réformer la société" et le "hippisme" et étaient incarcérés dans des hôpitaux psychiatriques et forcés de prendre des médicaments contre la psychose. Heureusement que de telles distorsions de diagnostic n’ont jamais été acceptées internationalement et la psychiatrie soviétique a été forcée de changer sous la pression extérieure et sous menace d’expulsion des corps professionnels mondiaux.

Ce qui se passe en Chine aujourd hui, cependant, est un abus flagrant de la psychiatrie qui agit en tant q’agent direct du contrôle social et devient un outil de la suppression du Falun Gong par l‘état. Depuis le début de la persécution il y a 4 ans, un flot constant de pratiquants a été étiqueté comme étant des "malades mentaux" et a été détenu involontairement sous prétextes médico-légaux dans des hôpitaux psychiatriques. La Chine a bien appris de ses cousins Soviétiques, et le pseudo diagnostic des démocrates et activistes politiques comme "patients psychiatriques" a atteint le sommet, et a continué au cours des années au gré d'événements aussi lointains que le massacre de la Révolution Culturelle de 1966, ou encore plus récemment les évènements de la Place Tian-An-Men. Les rapports du gouvernement Chinois admettent une augmentation récente des admissions des soi-disant cas politiques dans des institutions telles que les Sciences Médicales à l’Université de Beijing. Nous sommes au courant de 1500 à 2000 telles admissions de pratiquants du Falun Gong pour lesquels les familles ont réfuté la présence de maladie mentale.

Le traitement administré semble suivre un scénario consistant d’administration forcée de médicaments anti-psychotiques sous forme injectable, l’emploi de la maîtrise physique et les thérapies électro-convulsives, d’une façon singulière cruelle qui rappelle les expériences médicales forcées dans les camps de concentration des Nazis.

Si les drogues anti-psychotiques sont administrées en dehors des indications cliniques légitimes, les effets secondaires peuvent être graves – tels que de graves et douloureux spasmes musculaires, la régression de la moelle osseuse, des dommages au foie et même la mort - il y a eu de telles fatalités parmi les pratiquants du Falun Gong.

Simplement, cette perversion de la pratique psychiatrique est une torture déguisée en science. Pour justifier ceci, certains psychiatres Chinois ont inventés des diagnostics tel que "folie de document" ou "dysphrénie" ou "psychose provoquée par le Qigong", lesquelles n'ont aucune validité internationale. Pourquoi est-ce que la Chine emploie couramment les abus psychiatriques contre les pratiquants du Falun Gong? A part le fait que ceci est leur seule façon de s’occuper des dissidents, je crois que l'Etat Chinois espère délibérément discréditer le Falun Gong en étiquetant une portion de ses membres comme étant des malades mentaux. Ce n’est pas une coïncidence que des pratiquants connus aient été choisis pour ces abus.

De tels abus de la pratique psychiatrique fleurissent dans une atmosphère de peur et de silence où la santé mentale réelle est la dernière des priorités. Nous avons déjà vu, cependant, le dommage fait à la confiance publique en la psychiatrie lors de l’époque des abus soviétiques. Donc le silence n’est pas une option et je suis heureux de vous dire que des organismes tel que le Collège Royal des Psychiatres qui représente aussi le Collège Irlandais, et l’Association Mondiale de Psychiatrie ont condamné de tels abus et planifient d’envoyer une délégation d’enquête pour avoir recours à un accès sans obstacles des hôpitaux chinois de psychiatrie et de nommer les pratiquants du Falun Gong qui y sont détenus contre leur volonté. Nous devons cultiver un esprit de compréhension et de raison en traitant les patients avec des maladies mentales dans la société. Pour faire ceci la Chine a premièrement besoin de changer son affreuse distorsion de la pratique de la psychiatrie et de protéger les droits des citoyens à pratiquer leur religion, politique et autres libertés sans peur d’être étiquetés comme patients psychiatriques ou d’être incarcérés. On nous a dit que la Chine change rapidement, se modernise et se dévelope. Pour ceux d’entre nous qui ont été témoins de ces abus, cependant, il semble que plus ça change plus c’est pareil.

Récemment, nous avons vu un exemple en Irlande de la façon dont les gens avec des infirmités physiques ou mentales se sont efforcés d'atteindre leur plein potentiel lors des Jeux Paralympiques. Cet évènement était contre l'exclusion, pour la diversité et était émouvant, remarquable et merveilleux à voir. Quelle sorte de Jeux est-ce que la Chine mènera à la fin de la décennie lorsque la torche Olympique arrivera à Beijing ? Est-ce que le successeur de Jiang Zemin sera comme Hitler en 1936 – triomphant, intolérant, étroit d’esprit, plein de muscles nationalistes ?

Traduit au Canada le 20/8/2003