(Minghui.org)

Un rapport général par le correspondant de Clearwisdom Gu Anru.

Il était environ 7:00 quand je suis arrivée au nord de la rue Fuyou le 25 avril. Les pratiquants avaient déjà rempli les deux côtés de la rue Fuyou et des rues environnantes. Certains étaient debout là-bas et d’autres étaient assis, mais ils ne parlaient pas aux passants.  Certains tenaient des livres et lisaient. Bien qu’il y avait beaucoup de gens, ils ne gênaient pas la circulation et étaient silencieux. Les cyclistes en route pour le travail pédalaient comme d’habitude. J’ai traversé le boulevard Xianmen et suis entrée dans le côté sud de la ville. C’était la première fois que j’allais là-bas et je ne savais même pas où se trouvait la grille. Je me suis dit que je ferais le tour des environs pour voir si j’allais tomber sur des pratiquants que je connaissais. Alors j’ai marché vers le sud le long de la rue Fuyou. Les pratiquants étaient alignés proprement des deux côtés de la rue. Les pratiquants de l’extérieur étaient debout et les pratiquants à l’intérieur étaient assis, et ils lisaient tous le livre Zhuan Falun. D’après leurs vêtements, je pouvais dire que certains venaient de la campagne et ils semblaient sincères et bons. Je n’ai rencontré personne que je connaissais en cours de route, bien que j’ai vu de nombreux hommes rapportant la situation par des walkie-talkies. Ils étaient probablement des policiers en civil.

En marchant plus loin dans la rue, j’ai entendu des applaudissements très bas mais remplis d’enthousiasme. Je me suis retournée pour jeter un coup d’œil et j’ai vu Zhu Rongji à quelques dizaines de mètres d’ici marcher de la grille de l’autre côté de la rue. ( Je venais juste de passer la grille ouest de Zhongnanhai). Plusieurs des membres de son personnel le suivaient. Ils se sont dirigés vers des pratiquants qui étaient de l’autre côté de la grille. Les pratiquants qui étaient assis se sont levés et ont applaudi. Tout le monde était content et surpris de voir Zhu Rongji venir rencontrer des pratiquants dès son arrivée à son bureau. Tout le monde voulait s’approcher pour lui expliquer la situation. Je suis revenu vers mes pas et j’ai aussi essayé de m’approcher de lui à partir de la foule. À ce moment-là, un pratiquant a rappelé à tout le monde de rester calme et de rester ordonné.

Zhu Rongji avait probablement déjà appris que les pratiquants du Falun Gong viendraient faire un appel. Ils nous a demandé à haute voix : « Pourquoi êtes-vous ici? Qui vous a dit de venir ici? » De nombreux pratiquants qui étaient debout devant venaient de la campagne et la plupart d’entre eux demeuraient silencieux.

« Vous avez la liberté religieuse et la liberté de croyance! », a-t-il ajouté.

« Nous sommes des pratiquants du Falun Gong et nous sommes ici pour expliquer la situation, » ont répondu certains pratiquants dans la foule.

« Si vous avez un problème, vous pouvez envoyer quelques représentants ici et je vous amènerai à l’intérieur pour discuter. » Zhu Rongji a fait une pause et a dit ensuite : « C’est impossible pour moi de parler à un si grand nombre de personnes! »

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Zhu Rongji nous a encouragés à désigner des représentants pour lui parler. Cependant, nous étions tous venus spontanément et la plupart d’entre nous ne nous connaissions même pas. Nous n’avions jamais songé à désigner des représentants. Puisque notre pratique est tout à fait bénévole, on vient juste pratiquer quand on en a envie et si on n’a pas le temps, nous continuons à nous occuper de nos propres affaires. Personne ne donne son nom pour s’inscrire et personne ne compte combien de personnes il y a, encore moins élire des représentants.

« Avez-vous des représentants? Qui, parmi vous est un porte-parole?, a demandé à nouveau Zhu.

À ce moment-là, je me suis dirigé vers lui et me suis arrêté à environ deux mètres de lui. « Monsieur le Premier Ministre Zhu, je peux venir avec vous. » J’étais la première personne dans la foule à se porter volontaire.

« Qui d’autre? », a demandé Zhu Rongji. « Nous ne pouvons pas avoir trop de personnes. » Zhu Rongji a pointé trois autres personnes parmi ceux qui avaient répondu oui. En fait, nous n’étions pas des représentants élus ou désignés, mais des volontaires spontanés.

Zhu Rongji s’est retourné et nous a dirigés vers la grille ouest de Zhongnanhai. Pendant qu’il marchait, il a élevé sa voix et nous a demandé : « N’ai-je pas déjà commenté la situation que vous venez rapporter? »

« Nous n’avons rien reçu ! », avons-nous répliqué avec surprise.

Probablement, il s’est rendu compte de quelque chose et il a changé de sujet : « Je demanderai au directeur du Bureau d’Appels de vous parler. Je demanderai au Secrétaire adjoint de vous parler. » Il s’est adressé aux membres de son personnel et leur a demandé de partir à la recherche des personnes dont il avait fait mention. À ce moment-là, nous sommes arrivés devant la cabine des gardiens de sécurité en poste du côté ouest de Zhongnanhai. Les membres du personnel nous ont fait signe d’arrêter et nous ont amenés vers la gauche dans une salle de la réception pendant que Zhu Rongji est allé travailler à l’intérieur de Zhongnanhai.

La cabine des gardiens de sécurité en poste était très propre. Sur le bureau situé à côté du mur ouest se trouvaient des téléphones et un standard. Il y avait aussi plusieurs chaises dans la salle également. Plusieurs jeunes policiers étaient occupés au travail. Peu de temps après, quatre fonctionnaires dans la trentaine et la quarantaine sont entrés. Un d’eux était dans la quarantaine et il s’est assis en face de moi. Selon Zhu Rongji, il était la personne responsable du Bureau d’Appels. Il a dit : « Nous sommes ici à la requête du Premier ministre pour essayer de comprendre la situation. Donnez-nous d’abord toute l’information. »  Nous trois avons, à tour de rôle, donné notre nom, unité de travail et numéros de téléphone. Chacun d’entre eux prenait des notes. C’est à ce moment-là que j’ai appris le nom des deux autres pratiquants.

Une des pratiquantes était une employée dans une entreprise informatique à l’université de Pékin. Elle a commencé en disant : « He Zhuoxiu a publié un article diffamant le Falun Gong dans une magazine éducatif à Tianjin. »

La personne responsable du Bureau d’Appels ne semblait pas comprendre et l’a interrompue : « Qui? »

« He Zhuoxiu », avons-nous répondu tous ensemble.

« Donc, c’est juste au sujet de He Zhuoxiu! [Et alors?] » a-t-il dit avec arrogance en prenant les notes. « C’est encore He Zhuoxiu! » a murmuré un autre fonctionnaire.

« Les pratiquants du Falun Gong de Tianjin sont allés à la direction du magazine pour expliquer la vraie situation, cependant, la police a arrêté plus de quarante pratiquants. Nous espérons qu’ils les libéreront dès que possible, » a ajouté la pratiquante.

À voir l’expression sur leurs visages, certains semblaient comprendre la situation. Mais l’homme dans la quarantaine n’avait pas l’air de comprendre. Il s’est adressé au jeune homme à côté de lui et semblait vérifier auprès de lui la situation à Tianjin.

La pratiquante et un autre pratiquant qui a été licencié de son emploi ont dit quelque chose comme « Falun Gong pratique Vérité, Compassion, Tolérance. Nous avons personnellement bénéficié de la pratique, alors nous avons informé nos amis et proches. Ils ont aussi bénéficié de la pratique après quelque temps, alors ils ont dit à leurs amis et proches. Cela s’est répandu d’une personne à une autre, de cœur à cœur. De plus en plus de gens ont commencé à pratiquer le Falun Gong. Maintenant, dans certaines régions, les pratiquants ont subi des interruptions au cours de la pratique des exercices. Nous espérons avoir un environnement juste et légal pour notre pratique.

J’ai répété ce que j’avais mentionné dans mes lettres précédentes. « Aussi, le livre Zhuan Falun était publié ouvertement et publiquement. Mais le Bureau de censure du gouvernement a interdit la publication du livre. Donc, il y a de nombreuses éditions piratées en circulation dans la société. Nous espérons que vous pourrez donner la permission de publier ouvertement et publiquement Zhuan Falun.

Les quatre fonctionnaires prenaient note au fur et à mesure qu’ils écoutaient. Nous trois avons donné notre point de vue durant la conversation à tour de rôle.

Nous avons aussi discuté la politique gouvernementale des « Trois non » à propos du qigong et de la science du corps humain (c’est-à-dire, aucune promotion, aucun débat, et aucune attaque). Maintenant que le gouvernement a mentionné cette politique, les fonctionnaires gouvernementaux à différents échelons et les médias doivent l’appliquer.

Durant nos discussions le fonctionnaire d’un certain âge semblait se rendre compte que nous n’étions pas des représentants désignés qui étions préparés pour négocier. Il ne savait probablement pas que nous avons été choisis au hasard par Zhu Rongji. « Avez-vous quelqu’un qui est un représentant? Pouvez-vous trouver deux personnes responsables ? » a-t-il demandé.

« J’irai chercher des pratiquants vétérans, » ai-je répondu. Il n’y a personne qui soit réellement en charge dans le Falun Dafa. Chaque personne suit l’enseignement pour déterminer ce qu’elle doit faire. Nous avons personnellement bénéficié de cette pratique et nous voulons être de bonnes personnes, alors nous insistons pour pratiquer le Falun Gong. Les fonctionnaires cherchaient des personnes responsables mais je n’avais aucune idée qui seraient ces personnes. Tout ce que je pouvais faire était de chercher des pratiquants qui avaient commencé la pratique du Falun Gong tôt et qui pourraient leur donner plus d’informations.

Il était d’accord et a fait signe à un membre du personnel de m’amener à l’extérieur pour trouver une personne.

Je me suis dirigé vers les pratiquants en face de la grille ouest et ai demandé s’il y avait une personne qui connaissait mieux la situation. Cependant, la majorité d’entre nous ne se connaissaient pas très bien. J’ai demandé à plusieurs pratiquants quand ils avaient commencé à pratiquer le Falun Gong. Finalement, j’ai trouvé une personne qui avait commencé la pratique du Falun gong en 1994 et nous sommes retournés à la réception située près de la grille ouest de Zhongnanhai. Avant qu’il puisse expliquer, le fonctionnaire d’un certain âge l’a interrompu : « Nous rapporterons votre situation au Département d’État et aux dirigeants du gouvernement central dès que possible. Quand vous partez, dites à tout le monde de retourner à la maison, s’il vous plaît. Retournez à la maison dès que possible. »

Pendant que nous partions, j’ai résumé nos requêtes : « Il y a principalement trois questions que nous voudrions soulever : premièrement, nous espérons que la police de Tianjin libérera les pratiquants du Falun Gong dès que possible. La deuxième est d’autoriser publiquement la publication de Zhuan Falun. La troisième est de donner un environnement paisible, juste et légal pour pratiquer le Falun Gong. » Je leur ai aussi donné plusieurs exemplaires de Zhuan Falun comme cadeau pour que les dirigeants du gouvernement puissent lire.

Plus tard, il m’a semblé que le message que nous avons transmis était le même que ce que de nombreux pratiquants voulaient dire au gouvernement. Le même après-midi, les surveillants du Département d’état ont parlé aux pratiquants de l’Association du Falun Dafa de Pékin et ils ont discuté des questions similaires.

Les trois photos ci-dessus : les pratiquants du Falun Gong attendent tranquillement une décision juste de la part des fonctionnaires gouvernement central le 25 avril 1999.

Dans l’après-midi, les pratiquants détenus ont été libérés à Tianjin selon les instructions du gouvernement central. « L’appel du 25 avril » a eu un résultat positif et a été résolu d’une façon satisfaisante.  Les pratiquants à l’extérieur de Zhongnanhai ont commencé à partir tranquillement.

Durant l’appel pacifique du 25 avril 1999, les pratiquants du Falun Gong ont été honnêtes, compatissants, tolérants et rationnels. Non seulement ils ont eu des éloges des nombreux passants et policiers en poste, mais ils ont aussi attiré l’attention des hauts fonctionnaires en Chine et de la communauté internationale. En même temps, la prompte résolution de cet épisode par le gouvernement chinois avait laissé une bonne impression sur la communauté internationale. Les articles des médias dans de nombreux pays avaient parlé favorablement de cet événement et de sa résolution pacifique.

(à suivre)

Traduit au Canada le 9 mai 2004.