(Minghui.org)

Après que les pratiquants de Changchun aient intercepté le réseau du câble pour montrer les vidéos concernant la vérité sur le Falun Dafa et la persécution, j’ai été détenu par la police. Lors de ma détention au Centre Nong’an, j’ai rencontré une personne de Changchun qui a commis certains crimes économiques. Il était très intéressé à savoir la vérité sur le Falun Dafa et il m’a posé beaucoup de questions. Il m’a dit qu’il avait vu la vidéo en entier lors de sa diffusion à la télévision. Il était avec des amis quand soudain le signal de la télévision a disparu. Ils essayaient de réparer la télévision quand la diffusion du film sur le Falun Gong a apparu. Comme il s’est avéré que ce film était sur chaque canal alors ils se sont assis pour le regarder. Ils ont aussi fait des appels téléphoniques pour demander à leurs amis de regarder le film. À la fin du film ils se sont assis tout autour pour discuter du programme. Ils ont tous senti que ce que le Falun Gong disait était très raisonnable. M’ayant demandé plus de renseignements sur le Falun Gong, il m’a remercié. J’étais ému. Je lui ai dit : « Vous ne devriez pas me remercier. Vous devriez remercier ceux qui ont diffusé le programme. Afin que vous sachiez la vérité, ils payeront probablement le prix avec leur vie. » Puis je lui ai parlé de l’ordre émis en secret par Jiang Zemin de tuer sans pitié. Je me suis souvenu de mon compagnon de pratique Liu Chengjun.

Liu Chengjun est diplômé d’une école secondaire technique. Il travaillait au Dépôt de Grain Binhe dans le comté Nong’an et ensuite il avait été transféré au Dépôt de Grain Jiutai. Il avait une cicatrice sur le front, causée par une querelle. Il mesurait 6 pieds et avant de pratiquer le Falun Dafa, il était violent. Beaucoup de gens le connaissaient et étaient étonnés de voir le changement chez lui.

En 1996, Liu Chengjun avait fait partie d’une grande équipe étudiant la Loi à Nong’an dans une maison vide près de l’école secondaire No 1. Je ne connaissais pas son nom à ce moment-là, mais je me souviens que nous avions parlé une fois de notre compréhension de « Patience ». Il avait lu la section dans Zhuan Falun concernant « un esprit de grande patience »

« Que veut dire l'esprit de grande patience ? En tant que pratiquant, on doit d'abord parvenir à ne pas rendre la pareille à qui vous a frappé, ne pas injurier qui vous a injurié, on doit avoir le Ren. Sinon, comment êtes-vous digne d'être un pratiquant ? Il y a des gens qui disent : ce Ren m'est difficile dans l'action, j'ai mauvais caractère. On se corrige si on a mauvais caractère, un pratiquant doit nécessairement s'armer de Ren. Certains s'irritent aussi en éduquant leur enfant, ils l'accablent de cris et de gronderies. Mais ça ne vaut pas la peine d'agir ainsi pour éduquer votre enfant, vous ne devez pas vous enrager vraiment, vous devez éduquer votre enfant de façon plus raisonnable, c'est ainsi que vous pourrez bien l'éduquer. Vous ne pouvez pas être raisonnable envers de petites choses, vous vous mettez en colère, et vous voudriez encore grandir votre Gong ? Certains disent : "Si je marche dans la rue, quelqu'un me donne un coup de pied, si personne ne me connaît, je peux faire preuve de Ren." Je dis que ça ne suffit pas, peut-être qu'un jour, juste en présence de la personne devant laquelle vous craignez le plus de perdre la face, on vous donnera des gifles et vous rendra honteux, comment traiterez-vous ce problème ? Il s'agit de voir si vous pouvez l'endurer avec Ren ou non. Vous pouvez vous retenir, mais vous ne pouvez pas le négliger vraiment au fond du cœur, ça ne marche pas non plus. Tout le monde le sait, quand on atteint le niveau d'arhat, on ne prête plus d'attention à tout ce qui lui arrive, on ne se soucie absolument pas de tout ce qui est de l'ordre des gens ordinaires, on a l'air toujours joyeux, on se fiche de tout avec l'air joyeux, quelle que soit l'importance de la perte subie. Si vous pouvez vraiment agir ainsi, vous avez déjà accédé à la position primaire du Fruit d'arhat. » Zhuan Falun

Peut-être qu’il avait vraiment compris ce texte. J’étais impressionné par son partage. Il paraît qu’il lisait Zhuan Falun en entier chaque jour.

Le 20 juillet 1999, Liu Chengjun et de nombreux pratiquants sont allés à Changchun pour faire appel en faveur du Falun Gong quand la persécution a commencé. Ils ont été détenus dans une école dans les banlieues de Changchun. Pendant que la police répétait les mensonges, Liu Chengjun s’est levé et a dit : « Arrêtez de diffamer mon Maître. » Il a été immédiatement entouré et battu par la police. En septembre, il est allé faire appel à Pékin et puis a été condamné à un an d’emprisonnement dans un camp de travail. À ce moment-là, la police a mis tous les pratiquants résolus de Changchun ensemble au camp de travail Fenjin. Une fois, la police a utilisé une méthode appelée « cuire à la vapeur les pommes de terre » pour les torturer. Les pratiquants étaient assis ensemble dans une position inconfortable dans une salle où les portes et fenêtres étaient fermées pendant l’été caniculaire. Certains pratiquants ont perdu connaissance. Liu Chengjun s’est levé pour protester contre cette persécution et a été entraîné dehors par la police. La torture spéciale qu’il a endurée était « la grande suspension »[1]. Il a été suspendu pendant si longtemps qu’il s’est finalement endormi. Une fois, la police a utilisé l’entraînement militaire pour torturer les pratiquants. Liu Chengjun a résisté avec fermeté à nouveau. Il y avait beaucoup d’incidents comme cela. Il en a fait un compte rendu minutieux dans son article « Quitter le camp de travail avec dignité après 22 mois d’incarcération illégale ». En bref, Liu Chengjun était magnifique au camp de travail Fenjin en allant de l’avant pour créer un environnement droit. Par moments quand la perversité attaquait Maître Li, quand ceux qui avaient dévié du droit chemin ont répandu leurs pensées déviées et quand d’autres pratiquants étaient torturés, il allait de l’avant pour arrêter le comportement de la perversité. Tous se sentaient toujours en sécurité avec lui.

En juillet 2001, après 22 mois d’incarcération illégale, Liu Chengjun a brisé quatre grilles en fer et a quitté le camp de travail Fenjin avec droiture d’esprit et fermeté.

Après avoir quitté le camp de travail, Liu Chengjun est allé à Songyuan pour imprimer de la documentation relative à la clarification de la vérité. Il était sans abri. À part du travail d’impression durant la journée, il allait aussi clarifier la vérité à l’extérieur le soir. Durant une nuit pluvieuse, une personne a frappé à ma porte vers minuit. J’ai ouvert la porte et l’ai vu avec un autre pratiquant. Ils étaient couverts de boue. Ils avaient conduit partout sur une motocyclette en peignant des phrases comme « Falun Dafa est bon », « Falun Dafa est la Loi juste » et « Vérité, Compassion, Tolérance » dans des endroits qui attireraient l’attention tout le long de leur trajet de Songyuan à Nong’an, une distance de 100 kilomètres environ. Après plusieurs jours, je pouvais encore voir les mots quand je suis allé à Songyuan. Nous avons eu deux réunions d’échanges d’expériences ensemble, une à Nong’an, avec plus de 60 personnes et l’autre dans la région rurale de Songyuan, également avec beaucoup de gens. Liu Chengjun a eu aussi certains échanges d’expériences avec d’autres pratiquants à Songyuan.

Il ne connaissait pas beaucoup les choses techniques. Il y avait une vieille imprimante sur laquelle on pouvait faire plusieurs choses et elle se brisait souvent. C’était difficile de trouver une personne pour la réparer. Alors Liu Chengjun l’a démontée et l’a étudiée. Finalement, il l’a réparée. La machine l’a vraiment écoutée, car il lui clarifait toujours la vérité. Il y avait aussi une petite machine à photocopier. Avec ces deux équipements, lui et un autre pratiquant ont imprimé une fois 16 cartons de documentation de clarification de la vérité, 8 000 copies dans chaque carton. Un pratiquant de Changchun m’a demandé une fois : « Combien de copies avons-nous besoin maintenant ? » Je lui ai dit que nous avions besoin de moins de copies qu’auparavant, seulement 20 000. Il a dit que c’était une assez grosse quantité. Dans d’autres régions, ils ont besoin seulement de plusieurs milliers. J’ai dit que Liu Chengjun était là, il faisait au moins 40 000 à 50 000 copies par jour. Il a souri : « C’est une question de différence de niveau du xinxing. » Il a dit que quand lui et Liu Chengjun étaient allés acheter la machine de reproduction, Liu n’était pas satisfait d’une machine, qui pouvait seulement aller à une vitesse de 120. La vieille machine pouvait faire 160 et donner une très bonne qualité d’impression. C’était un pouvoir spécial cultivé dans le Dafa. Son état de cultivation lui permettait de résoudre des problèmes plus vite que les autres, y compris ceux relatifs à la cultivation.

Une fois, le centre de production d’imprimés dans une ville a été détruit par la police et les pratiquants là-bas n’ont pas pu obtenir d’ imprimés sur la clarification de la vérité pendant très longtemps. Liu Chengjun et un autre pratiquant ont travaillé pendant toute la journée et ont imprimé 128 000 copies recto verso. Quiconque a déjà imprimé sait la signification de ce nombre. Les deux machines ont continué à imprimer. Puisque le centre était isolé et que l’équipement devenait chaud, ils étaient vêtus de shorts seulement. Ils étaient quand même couverts de sueur. Ils cultivaient avec assiduité. Ils se réveillaient chaque matin à 3:40 et pratiquaient les exercices, puis émettaient des pensées droites, étudiaient la Loi et imprimaient de la documentation. Dans la soirée, ils étudiaient aussi la Loi et sortaient souvent pour faire d’autres travaux reliés au Dafa. Une fois Liu Chengjun venait de peindre : « Falun Dafa est bon », quand il a vu un homme debout près de lui en train de regarder. Il lui a dit : « Vous devez vous rappeler que Falun Dafa est bon ». L’homme a acquiescé en faisant un signe de tête. Liu a continué à étudier la Loi, cherchant dans son for intérieur, et émettant des pensées droites sérieusement. De plus, il se rendait souvent dans d’autres régions pour avoir des réunions d’échange d’expériences, encourageait les pratiquants à aller de l’avant pour prouver le Dafa et clarifier la vérité.

Le 1er octobre, il est allé seul à la place Tienanmen et a crié fort : « Falun Dafa est bon ». (Le récit et dans Clearwisdom.net). Il a fait une grève de la faim pendant 22 jours et est retourné finalement. À l’hôpital de la Sécurité publique de Pékin, la police a utilisé toutes sortes de méthodes pour le torturer. Il a ri de leurs stratagèmes maladroits. Au début, ils étaient fous d’envie de le torturer, puis ils ont eu de l’admiration pour lui, et plus tard ils l’ont imploré pour qu’il arrête sa grève de la faim. Ils lui ont dit que dès qu’il commencerait à manger, ils le libéreraient. Il a demandé le livre Zhuan Falun. Sous l’influence de ses puissantes pensées droites, la police a éprouvé des difficultés et lui a donné Zhuan Falun. Quand il est sorti, d’autres pratiquants avaient de la peine à le reconnaître. Il a dit : « C’est moi, Dayong. » [Dayong est son sobriquet]. Le pratiquant lui ont demandé d’entrer immédiatement.

À la fin de novembre, l’agent spécial Dong Xu (bien sûr, nous manquions aussi de pensées droites dans notre cultivation) a détruit notre centre de production d’imprimés à Songyuan. Après cet événement, beaucoup de pratiquants avaient peur. Seul Liu Chengjun continuait à voyager à Changchun, Nong’an et Songyuan, tout en distribuant des imprimés et clarifiant la vérité. En même temps, il coordonnait la restauration du centre de production d’imprimés. Ce n’est pas qu’il n’avait pas peur et qu’il n’avait aucun sentiment. Mais il avait mis de côté sa peur et maintenu des pensées droites et un comportement droit. Dans son cœur, rien n’était aussi important que de sauver les êtres vivants. Il trouvait aussi du temps pour étudier la Loi avec assiduité.

Durant cette période, il était occupé à transporter la documentation entre Nong’an et Songyuan, et donc il avait un contact avec les pratiquants à Changchun. Un jour en décembre 2001, Liu Chengjun nous a dit que les pratiquants de Changchun lui avaient demandé d’aller là-bas. Au début, nous ne voulions pas qu’il parte vu la situation tendue à Songyuan. Nous provenions tous de différentes régions; il était le seul à être resté plus longtemps à Songyuan. S’il partait, comment pourrions-nous contacter des pratiquants locaux ? Mais il a dit que les gens à Changchun avaient insisté pour qu’il aille là-bas. Et il ne voulait pas dire la raison. J’ai dit : « Bon, dans ce cas, évalue cela avec la Loi. Si tu sens qu’ils ont réellement besoin de toi là-bas, alors vas-y. » Depuis cela, il était resté souvent à Changchun, revenant seulement à l’occasion pour s’occuper du papier et d’autres choses. Petit à petit nous nous sommes familiarisés avec le travail et avons commencé à créer des contacts. Un jour, il est venu chez moi, et m’a dit que les pratiquants de Changchun lui avaient demandé de surveiller certaines nouvelles importantes. J’ai découvert que la nouvelle la plus importante était que les pratiquants de Anshan avaient intercepté les signaux de la télévision pour diffuser la vérité à propos du Falun Gong. J’ai compris immédiatement.

Le 5 mars 2002, les pratiquants nous ont demandé d’émettre des pensées droites à 19:00 pour renforcer et aider d’autres pratiquants et éliminer les éléments pervers. Mais ils n’ont pas spécifié la raison. J’ai compris ce que c’était. Mais je n’avais pas de télévision à regarder chez moi. Le lendemain, un pratiquant m’a dit que l’interception d’hier soir avait eu du succès. Beaucoup de pratiquants avaient regardé le programme, même ceux vivant dans des régions éloignées. J’ai demandé comment Liu Chengjun allait, il n’a rien dit. Le 7 mars, Clearwisdom.net a publié les nouvelles à propos de l’interception et des commentaires. Le 8, il a publié un nouvel article de Maître : Aborder les problèmes avec la pensée droite. Ils ont continué à avoir des nouvelles à propos de l’interception de la télévision à Changchun. Deux ou trois jours plus tard, Liu Chengjun m’a rendu visite et m’a dit que sa sœur à été arrêtée. La police l’avait violemment torturée afin d’obtenir des informations à propos de lui. Il était parti hâtivement.

Le 24 mars 2002, Liu Chengjun a été arrêté. La police lui a même tiré dessus en essayant de le capturer. Pendant un certain temps, il a été détenu à l’hôpital du camp de travail de Changchun (aussi connu sous le nom de l’hôpital de la Sécurité publique). Un jour, Liu Chengjun a dit à un pratiquant que 20 jours (je ne me souviens pas exactement de la durée) avaient passé avant qu’il puisse mettre ses deux mains ensemble. Elles avaient été menottées à des directions opposées du lit.

Le chef du bureau de la prison s’appelait Xue. Nous avons appris plus tard que Liu Chengjun était souvent battu en prison. Quand sa famille le visitait, elle voyait qu’il traînait sa jambe en marchant.

Liu Chengjun a été obligé de divorcer de sa femme au début de la persécution quand il a été envoyé la première fois au camp de travail. Son fils avait 9 ou 10 ans quand l’interception a eu lieu. Un jour, Liu Chengjun a amené son fils au centre de production d’imprimés et a demandé à une pratiquante de le garder, parce que la mère du fils ne lui permettait pas d’étudier la Loi quand il était chez elle. Le garçon aimait les chansons « étrange phénomène » et « petit Disciple de Dafa ». Il pouvait chanter cette dernière. Je lui ai écrit les paroles et il a appris vite. Nous aimions tous le garçon. Une fois je lui ai demandé : « Est-ce que ton père est revenu ? » Il a répondu : « Ma grand’mère ne veut pas que j’en parle ». (La personne qu’il appelait grand’mère était la pratiquante qui le garde.) J’ai dit : « D’accord, ne m’en parle pas ». Je sentais que le garçon était en train d’endurer quelque chose qu’un adulte ne pourrait même pas endurer.

Liu Chengjun a enduré la torture, la prison, la séparation de sa famille, et il a vécu sans abri. Mais il n’a jamais montré aucun signe de souffrance. Il souriait toujours malgré les tribulations. Une fois, son sourire a fait que les policiers de l’hôpital de la Sécurité publique de Pékin aillent chercher le livre Zhuan Falun pour lui. Son sourire a fait que la police de l’escouade no 7 de Changchun qui l’interrogeait a dit : « Dans un certain sens, nous t’admirons. » Son sourire a changé l’infirmière criminelle à l’hôpital du camp de travail de Changchun, qui enlevait la vie des gens comme à des fourmis, mais qui a finalement commencé à pratiquer le Falun Gong. Son sourire à fendu le cœur de sa famille qui est venu le visiter à l’hôpital. C’est une représentation d’une grande compassion qui émerge de la cultivation et de sa croyance ferme au Dafa.

Cependant, il m’a dit une fois : « Quand je regarde mon fils, je suis désolé. » Dans son expression, je voyais la responsabilité des sentiments d’un père à l’égard de son fils, la persévérance de surmonter tout obstacle afin de faire ce qu’on doit faire, et l’anticipation de la persécution imminente, même la mort, que l’interception de la télévision lui faisait envisager. C’était complexe et profond. Je ne l’oublierai jamais.

Je me souviens toujours d’un jour avant l’interruption de la diffusion. Liu Chengjun et moi recevions une grosse quantité de papiers d’un camion à la seconde route Tiebei à Changchun. Je lui ai demandé pourquoi il avait choisi cet endroit en particulier. Il a dit que c’était dû au fait que son école était proche d’ici et qu’il était familier avec le voisinage. Par coïncidence, l’hôpital du camp de travail et le centre de détention de Tiebei étaient aussi proches, où il a été violemment torturé plus tard. Ce qui m’a le plus impressionné est qu’il m’a invité à manger des nouilles avec lui dans une petite épicerie -traiteur. Nous étions tous les deux sans abri et nous errions partout. L’argent que nous avions provenait des pratiquants, et servait à sauver les êtres vivants. Alors nous n’allions jamais au restaurant. Nous étions tous les deux silencieux là-bas. Je sentais que je me séparais de lui pour de bon. Lui et moi savions que ce serait un grand événement. C’est dommage que nous n’ayions pas renié les arrangements des forces anciennes avec des pensées droites. Nous ressentions que l’interception entraînerait beaucoup de représailles. Liu Chengjun m’a dit : « Je sens une grande pression. » J’ai compris que mis à part ses propres facteurs, il y avait aussi différentes opinions des autres pratiquants. Les pratiquants choisis pour faire ce travail étaient tous « la crème de la crème » de la province Jilin. Chaque centre de production d’imprimés serait affecté, incluant Songyuan. Après l’interception, le Maître a écrit Aborder les problèmes avec la pensée droite. La situation dans d’autres dimensions en raison de la pression exercée par les pratiquants était évidente. Liu Chengjin avait, disait on, « interféré et saboté l’environnement de la rectification de la Loi » par « attachement personnel et la mentalité de faire des choses grandioses ».

Le matin du 26 décembre 2003, j’ai appris d’un pratiquant que Liu Chengjun était mort à 4:30 du matin à l’hôpital sino-japonais de Changchun. Je ne me souviens pas d’avoir quitté la salle. Il y avait une pluie fine à l’extérieur. Je savais que le ciel pleurait. J’ai essayé de retenir mes larmes avec beaucoup d’efforts. Mais j’ai entendu un bruit. C’était les sanglots de mon cœur. J’ai annoncé la mauvaise nouvelle à chaque pratiquant que j’ai rencontré. Ils ont tous pleuré, mais je ne pouvais pas. Le lendemain matin, quand je me suis assis pour faire la méditation, je ne pouvais plus me retenir et j’ai laissé couler mes larmes.

En même temps, j’ai vu les nouvelles de la mort de Liu Haibo le 12 mars 2002 révélées par le policier Huo à Changchun. Il venait aussi de Nong’an. Il travaillait comme médecin dans l’hôpital de son oncle. J’ai appris de Liu Chengjun qu’il était un des 36 pratiquants qui se tenaient fermement à sa croyance au camp de travail Fenjin. Mais il a été aussi torturé à mort en raison de l’interception. Les méthodes utilisées pour le battre et le torturer sont incroyables.

Le 5 mars 2002, l’interception de la télévision à Changchun et à Songyuan était comme un orage de printemps, réveillant la conscience de millions de coeurs. Des gens comme Liu Chengjun, avec leurs corps humains et leur volonté pure comme l’or, ont attisé le feu de l’interception de la télévision, et ont établi un monument glorieux dans l’histoire de la rectification de la Loi, qui sera mémorisé pour toujours dans l’histoire du cosmos. Il brille à travers le grand firmament, avec harmonie et sagesse, accomplissant une grande dignité.

Rédigé le 27 avril 2004.



[1] « Grande suspension » : il y a deux formes de cette torture : (1) Avec les deux mains menottées derrière le dos et seulement les orteils touchant le sol, le pratiquant est suspendu par une corde attachée aux châssis en métal des fenêtres ; (2) Une main d’un pratiquant est menottée à une couchette et l’autre main à un autre lit, et le deux lits sont tirés dans des directions opposées. La douleur est très pénible quand le corps est tiré.