(Minghui.org)


Mon nom est Sun Jianfeng, je suis âgé de 36 ans et travaille dans la section d’approvisionnement électrique Yinchuang du Bureau ferroviaire Lanzhou.

Fin 2004, je suis retourné au travail après avoir été libéré de trois ans dans un camp de travaux forcés, après ma condamnation par le Bureau de la sécurité publique du comté de Zhongning, région autonome de Ningxia. De 2005 à 2006, les administrateurs de mon lieu de travail ont continué à me demander décrire une soi-disant déclaration de garantie, comme quoi je ne pratiquerai plus Falun Gong. Ils ont déclaré qu’il s’agissait d’un ordre du Bureau ferroviaire de Lanzhou et du comité politique et légal. J’ai refusé. Après mon refus, ils ne m’ont pas laissé quitté le travail pendant les soi-disant ‘’jours spéciaux, ‘’ jours sensibles ou les vacances. Ils me faisaient surveiller et suivre par des personnes de mon dortoir lorsque je sortais. Ils ont demandé au personnel de garder leurs distances d'avec moi, et ils perturbaient et contrôlaient généralement mon travail et ma vie, restreignant grandement ma liberté.

Le 9 janvier 2007, alors que j’étais allongé dans mon dortoir à cause d’un mal d’estomac, le comité de discipline de mon lieu de travail, avec les gardiens et les personnes du Bureau de la sécurité publique m’ont tiré hors du lit et m’ont emmené. J’étais très faible n'ayant rien mangé depuis plusieurs jours et j’avais le vertige. Après un voyage en voiture de plusieurs heures, nous sommes arrivés dans le centre de lavage de cerveau de l’agglomération de Lanzhou. Je suis allé aux toilettes pour vomir, alors les gardiens se sont mis en colère parce qu’ils trouvaient j’étais trop long. Ils m'ont sauté dessus, me tirant par les cheveux et les bras en direction d’une pièce vide. Plus tard, j’ai réalisé qu’il s’agissait d’un endroit d'incarcération solitaire : il n’y avait rien dans la salle si ce n’est un lit fait de tubes de métal aplatis soudés ensemble. Ils ont tordu mes bras à travers le tube plat et m’ont menotté au lit. J’étais extrêmement faible et ma tête tombait sur ma poitrine. J’étais dans un état de semi-conscience. Un groupe de personnes est venu dans la nuit, me tirant par les cheveux et montant sur mes pieds pour me réveiller. Ils m’ont regardé pendant un moment, puis ils sont partis. Un autre groupe est venu le lendemain et a commencé à me nourrir de force. Ils m’ont tiré vers le haut par les cheveux et ont soulevé mon visage, puis, ils ont tenté de pousser un tube d’alimentation en plastique dans mon nez. Ils ont tenté à de nombreuses reprises sans succès. Je suffoquais presque à mort, et j’ai commencé à lutter à cause de l’agonie. Ils sont montés sur mes jambes de sorte que je ne pouvais bouger. Les menottes ont frotté la chair de mon poignet gauche, laissant deux profonds trous rouges. Trois jours plus tard, alors que j’étais menotté et étendu à plat ventre sur le lit les bras étendus, ils ont commencé à me faire ingérer de force des médicaments. Ils ont tiré mes cheveux, pincé mon nez, et ouvert ma bouche. Le médicament était amer, engourdissant, et causait la nausée. J'ai été maintenu dans la même position pendant un long moment, alors que mon cœur cognait fort. J’avais le souffle court et ne pouvais pas bouger du tout. C’était terrifiant. Après une semaine de torture, j'ai été emmené dans une chambre normale.

Un matin après qu’il ait neigé, nous avons été forcés de nettoyer la neige. J'ai refusé, déclarant que j’étais pratiquant de Falun Gong, non un élève dans leur ‘’classe.’’ Le gardien Liu Xin m'a traîné dehors dans la neige, et un autre gardien, Sun Qiang, m'a menotté, les bras étendus à la barrière et ils ne m’ont libéré qu’à midi.

En avril 2007, Qi Ruijun et Mu Jun nous ont ordonné de sortir et ont forcé les pratiquantes Mme Miao Maoling, Liu Wanqiu et Zhang Xiuying à nettoyer la cour. Lorsque Mme Miao a refusé, le gardien Qi Ruijun a tiré ses cheveux et giflé son visage. Elle a commencé une grève de la faim en guise de protestation et a demandé à voir son superviseur. Nous avons aussi demandé à parler à ce gardien. Le lendemain, il nous a emmenés dans un bureau pour une réunion et dans le même temps a dit au gardien Wang Dong de fouiller nos chambres. Le gardien Qi Ruijun a découvert une des conférences du Maître dans la poche de M. Qian Shiguang et a commencé à le frapper dans le couloir. Il s’est avéré que je sortais du bureau et j'ai
hurlé : ‘’Que faites-vous ?’’ Soudain, quatre ou cinq gardiens ont sauté sur moi et m’ont frappé au sol. Le gardien Qi Ruijun a tenté de frapper ma tête à plusieurs reprises mais je l’ai paré avec mes mains. Il est devenu fou et m’a menotté les mains derrière le dos. Il a ordonné à plusieurs gardiens de m’emmener en confinement solitaire, où ils m’ont battu sans merci et ont menotté mes mains à la barre de métal aplatie du lit. Les gardiens Qi Ruijun et Sun Qiang sont venus et ont giflé mon visage de toute leur force. J'ai été menotté de façon que je ne puisse pas me tenir debout droit, m’agenouiller ou m’asseoir. J’étais courbé toute la journée. J'avais l'impression que mon dos allait se briser, et que j'étais sur le point de perdre la raison. Les pratiquants étaient forcés de s’agenouiller jusqu’à ce que leurs genoux saignent. Le gardien Liu Xin serrait toujours les menottes au maximum, causant saignements et infections à mes poignets. J’avais déjà dépassé le stade de la douleur—Il me semblait que les menottes entaillaient directement mes os. J’ai encore des cicatrices aujourd’hui, suite à cette torture. J'ai développé une réaction allergique au métal. Dés que mes poignets entraient en contact avec les menottes, c'était comme si de longues aiguilles pénétraient ma chair. Les vagues de douleur allaient et venaient, et j'ai été dans l'agonie d’interminables jours et nuits.

Comme novembre approchait, le Parti communiste chinois (PCC) allait avoir deux conférences, et les membres du Parti depuis ceux au plus bas de l’échelle, étaient très occupés dans les préparatifs. Le pratiquant M. Niu Wanqiang, qui avait été illégalement détenu pendant plus de deux ans, a débuté une grève de la faim demandant sa libération immédiate, inconditionnelle. Il a été détenu initialement en confinement solitaire dans le centre de lavage de cerveau et plus tard, a été transféré dans un camp de travaux forcés où il a été aussi détenu en confinement solitaire. Je n’ai pas pu manger pendant plusieurs jours à cause de la douleur d’estomac. On m’a dit que je devais aller en clinique, mais en réalité, j’ai été aussi envoyé dans le camp de travail et mis en confinement solitaire. C’était une salle calme située derrière l’atelier dans le camp de travail. C’était une grande salle de type entrepôt, mais séparée en 16 petits quartiers avec des séparations de métal. Chaque porte est faite de tube de métal. Les gardiens ont ouvert la porte, ont tiré mes bras à travers l’ouverture de la partie supérieure de la porte, à travers le trou dans le tube plat de métal, et ont menotté mes mains derrière mon dos. Lorsqu’ils fermaient la porte, j'étais poussé à l’intérieur, mais restais debout contre la porte ; les gardiens pouvaient voir mes mains et l’arrière de ma tête. De nombreux pratiquants étaient détenus là, dont M. Niu Wanqiang, Mme Su Jinxiu, Mme Wang Caixia, Mme Song Lanping, et Mme Zhang Chunlian. Les gardiens n’avaient aucune considération pour qui était vieux ou jeune, homme ou femme, et menottaient chacun à une porte. Mme Zhang était très petite, et après avoir été menottée, elle pouvait à peine toucher le sol. Les gardiens ont utilisé des petites menottes sur elle et les ont tellement serrées, qu’elles pénétraient la chair.

Nous étions tous menottés à une porte et ne pouvions bouger. Nos poignets étaient couverts de blessures, et nous ne pouvions même pas tenir une cuillère. Deux gardiens nous surveillaient. Lorsque je suis arrivé là, ils ont placé un tube d’alimentation dans mon estomac. Puis, les gardiens venaient périodiquement injecter de l’eau et un liquide épais qui causait la nausée, mais je ne pouvais pas vomir. Peu de temps après cela, j’ai enflé. D’abord mes pieds étaient si enflés que ne je pouvais porter des chaussures. Plus tard, les parties inférieures de mes jambes sont devenues aussi grosses que les parties supérieures, puis mes cuisses tendaient les pantalons jusqu’à leur limite. Les gardiens limitaient nos consommations alimentaires et notre utilisation de la salle de bains. Si vous n’aviez pas fini de manger en une période déterminée, vous n’étiez pas autorisés à continuer ; si vous ne pouviez finir d’utiliser la salle de bain dans le temps imparti, vous aviez de gros problèmes. La plupart d’entre nous avions des problèmes pour nous agenouiller ou nous lever à cause de nos corps enflés et nos poignets blessés. Lorsque nous devions nous soulager, peu importe l’urgence du besoin, les gardiens ne nous libéraient pas. Certains pratiquants ont fini par souiller leurs pantalons, et bien entendu, il n’y avait pas d’installations sanitaires pour les pratiquantes, lorsqu’elles avaient leurs menstruations. L’odeur dans la pièce était terrible. Les gardiens portaient de lourds manteaux et s’asseyaient prés du radiateur, mais continuaient à se plaindre du froid. Je me sentais juste extrêmement fatigué. Je pouvais entendre mon cœur battre fort et était à bout de souffle. Chaque matin, j’étais trempé de sueur. Lorsque j’ai eu une forte fièvre et que je demandais de l’eau, les gardiens ont refusé, disant que nous ne pouvions avoir de l’eau qu’avec les ‘’médicaments.’’ Jour et nuit, j’étais extrêmement faible et je délirais, avec des cauchemars et toutes sortes d’hallucinations. A un certain moment, je ne pouvais plus dire si j’étais vivant ou mort. Les gardiens menottaient parfois nos mains plus en hauteur de façon à ce que nous puissions à peine toucher le sol. Lorsque quelqu’un s’évanouissait ou s'assoupissait, nous pouvions entendre un grand bruit lorsqu’ils cognaient la porte.

Nous nous rappelions la conférence du Maître : ‘’Lorsque c’est difficile à endurer, endurez-le quand même ; lorsque cela vous paraît impossible à faire, ou si on dit que c’est difficile à faire, essayez donc pour voir si c’est vraiment impossible.’’ Aucun d’entre nous, pratiquants, n’avons abandonné, et avec nos pensées droites fermes, avons été capables de le faire. Après plus de trois semaines, ils ont libéré Mme Su Jinxiu et Mme Wang Caixia. Plus tard, ils ont libéré M. Niu Wanqiang et moi après 70 à 80 jours, et Mme Song Lanping et Mme Zhang Chunlian, après 40 à 50 jours. Mes pieds étaient couverts d’épaisses cals, mes orteils étaient déformés et je ne pouvais pas marcher. Chaque pas était comme marcher sur d’innombrables aiguilles. Je suis resté alité pendant deux mois avant de pouvoir toucher le sol à nouveau. Mes genoux et mes pieds me font encore mal, plusieurs mois plus tard.


Traduit de l’anglais le 23 novembre 2008