(Minghui.org) Un autre pratiquant de Falun Gong a été récemment jugé pour avoir poursuivi en justice l’ancien dictateur du régime communiste chinois, Jiang Zemin, qui a ordonné la violente persécution du Falun Gong en 1999.

M. Jiang Junfeng, 51 ans, a été forcé à comparaître, le 27 avril 2016, devant le tribunal du district de Weidong dans la ville de Pingdingshan, province du Henan. Aucun verdict n’a été émis au moment de l'écriture de cet article et M. Jiang demeure en garde-à-vue dans le centre de détention du canton de Jiaxian.

Arrêté pour avoir déposé une plainte contre Jiang Zemin

M. Jiang a été arrêté en novembre 2015 avec 19 autres pratiquants de Falun Gong ayant eux aussi déposé des plaintes contre Jiang Zemin pour torture, emprisonnement et pertes financières suite à la persécution.

Face à l’intensification de l'activisme juridique des pratiquants de Falun Gong locaux contre Jiang Zemin, le Bureau 610 de Pingdingshan a commencé à empêcher davantage de pratiquants de poster leurs plaintes après le 9 juillet 2015.

Le Bureau 610 a harcelé et exercé des pressions sur de nombreux pratiquants ayant déposé des plaintes auparavant pour qu'ils y renoncent. Certains membres de leur famille ont eux aussi été harcelés.

Le 24 août, des agents de la Division de la sécurité intérieure et du Bureau 610 ont fait irruption dans la boutique de M. Jiang sans présenter de mandat de perquisition. Ils ont tout saccagé en recherchant sa plainte contre Jiang et lorsqu’ils l’ont trouvée, ils l'ont prise en photos.

Trois mois plus tard, le 25 novembre, M. Jiang a été arrêté dans sa boutique et emmené le même jour dans le centre de détention de Pingdingshan. Après quinze jours de détention administrative, il a été transféré dans le centre de détention du canton de Jiaxan et placé en détention criminelle pour cinq mois, avant d’être jugé.

Après que M. Jiang a été arrêté, son père, âgé de 80 ans, n’a pas pu s’occuper de la boutique et a dû liquider leurs marchandises, aggravant la situation financière de sa famille.

Commencer à pratiquer pour améliorer la santé et être persécuté pour s’être exprimé ouvertement

Tout en détaillant dans sa plainte les nombreuses détentions et années de torture dans le camp de travaux forcés, M. Jiang s’est aussi souvenu comment la pratique du Falun Gong avait apporté de grands changements dans sa vie.

Il a dit avoir commencé à pratiquer Falun Gong en 1996 à l'âge de 33 ans, lorsqu’on lui avait diagnostiqué une tumeur des vaisseaux sanguins.

« Me sentant frustré et confus quand à mon avenir, le Falun Gong m’a donné l’espoir d'une nouvelle vie. Mon corps est passé par des changements spectaculaires. Les tumeurs ont disparu. Je suis devenu plus énergique, ce qui m’a aussi aidé à être plus productif dans mon travail », a-t-il raconté.

« Lorsque la persécution a soudain débuté en juillet 1999, elle était si accablante que j'ai eu l'impression que le monde entier s’effondrait. »

Afin de s'exprimer en faveur du Falun Gong, M. Jiang s’est rendu à Pékin y faire appel, mais il a été arrêté et détenu pendant quinze jours sous la fausse accusation de « perturber l’ordre social ».

Après avoir été ramené chez lui, M. Jiang a été forcé par la police locale et par son lieu de travail à confesser ses méfaits à la télévision pour avoir « défié le Parti » et à déclarer qu’il se « rangerait du coté du Parti dans le futur ».

Se sentant mal suite à ses « aveux » forcés, M. Jiang est retourné à Pékin en octobre 1999 pour faire de nouveau appel pour le Falun Gong. Il a été une fois de plus arrêté et détenu pendant trois mois et demi avant d’être condamné à trois ans de travaux forcés pour avoir « perturbé l’ordre social ».

Au seuil de la mort après un travail épuisant et la torture

« Dans le camp de travaux forcés de Bolon, les gardes ont utilisé le travail intensif et la pression mentale pour nous asservir, non seulement pour nous utiliser comme main d’œuvre gratuite, mais aussi comme moyen pour nous obliger à abjurer notre croyance », déclarait M. Jiang dans sa plainte.

« Parfois, nous étions obligés de rester debout dans la rivière pendant une demi-journée par un froid hivernal glacial pour nettoyer la vase, ne portant que des shorts. Parfois, nous étions obligés de sortir des sacs de sable de plus de 45 kg de la rivière, creuser des fondations pour construire une usine ou décharger près de 54,5 tonnes de marchandises des trains. Quelle que soit la quantité de travail que nous faisions, le camp de travail ne nous payait rien. Si nous ralentissions même un petit peu, les gardes menaçaient de nous torturer. »

Reconstitution de torture : attaché avec des cordes

De nombreux pratiquants, dont M. Jiang, ont entrepris une grève de la faim pour protester contre la persécution. Les gardes ont tenté de gaver M. Jiang, entraînant de graves saignements de nez. Il a alors été libéré sous caution pour raison médicale.

Cependant, trois mois plus tard, dès qu’il a été guéri, les gardes ont attrapé M. Jiang et l’ont incarcéré de nouveau dans le camp de travail, où il a continué à être soumis à des travaux épuisants. Sa santé a rapidement chuté et en avril 2002, il était émacié lorsqu’on lui a diagnostiqué une tuberculose.

M. Jiang se trouvait déjà dans un état critique lorsqu’il a été envoyé à l’hôpital. « Même le médecin a déclaré que c’était un miracle que j'aie repris conscience après être resté trois jours dans le coma », s’est souvenu M. Jiang.

Après être resté à l’hôpital pendant trois mois, il est finalement rentré chez lui. Sa famille a dû emprunter de l’argent pour payer les milliers de yuans de dépenses médicales.

Privé d’emploi

En septembre 2002, M. Jiang est retourné sur son lieu de travail et a demandé à retrouver son emploi. Mais en raison de son refus de renoncer à sa foi, l’école ne l’a pas autorisé à travailler et a seulement accepté de lui verser 150 yuans chaque mois, pour couvrir ses frais de subsistance.

M. Jiang a été obligé de quitter son domicile et de trouver un emploi pour vivre. Lors des Jeux Olympiques de 2008, la police de Pingdingshan a menacé son employeur de faire fermer son entreprise s'il ne le renvoyait pas.

Après avoir perdu à nouveau son emploi, M. Jiang a ouvert une petite boutique de bonbons en 2010.

En 2012, il a demandé à reprendre son poste d’enseignant, mais le président de l’école a ignoré sa demande. M. Jiang est allé devant les tribunaux et a déposé plainte à nouveau contre le président de l’école.

Soumis aux pressions de l’école et du Bureau 610, le tribunal a rejeté sa demande. Lorsqu’il a fait appel, les instances juridiques supérieures l’ont aussi débouté.

Historique

En 1999, Jiang Zemin, à la tête du Parti communiste chinois, lançait la répression violente du Falun Gong sans tenir compte des autres membres du comité permanent du Politburo.

La persécution a conduit à la mort de nombreux pratiquants de Falun Gong au cours des seize dernières années. Beaucoup plus auraient été torturés en raison de leur croyance et même tués pour leurs organes. Jiang Zemin est directement responsable de la mise en place et du maintien de la persécution brutale.

Sous sa direction personnelle, le Parti communiste chinois a créé un organe de sécurité illégal, le « Bureau 610 », le 10 juin 1999. L'organisation supplante les forces de police et le système judiciaire dans l'exécution de la directive de Jiang concernant le Falun Gong : ruiner leur réputation, couper leurs ressources financières et les détruire physiquement.

La loi chinoise permet aux citoyens d'être plaignants dans les affaires pénales et de nombreux pratiquants exercent maintenant ce droit de déposer des plaintes contre l'ancien dictateur.


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Traduit de l'anglais en Europe