(Minghui.org) Un tribunal de la ville de Jiamusi a condamné une femme de cette localité à trois ans de prison pour avoir déposé plainte contre l'ancien dictateur Jiang Zemin pour avoir donné ordre de persécuter le Falun Gong.

Le verdict qui déclarait Mme Wang Shuying coupable a été prononcé après un procès dans lequel un de ses avocats a été sorti du tribunal, tandis que l'autre est parti en signe de protestation contre les violations des procédures légales faites par le juge.

Quand la famille de Mme Wang a voulu s'informer sur son dossier, on leur a dit de se mettre en rapport avec le tribunal supérieur local. Mais le tribunal supérieur a dit ne pas avoir reçu le dossier de la part du tribunal inférieur.

Les avocats de la défense ont déposé des plaintes de la part de Mme Wang contre la police locale, le procureur et les tribunaux pour avoir violé les procédures légales et pour ne pas lui avoir assuré un procès équitable.

Les deux avocats ont quitté le tribunal au cours de l'audition la plus récente

Le 8 avril 2016, Mme Wang a été arrêtée dans son appartement. Deux agents ont grimpé sur son balcon et ont frappé à la fenêtre, tandis que deux autres sont allés frapper à sa porte. Ils sont entrés chez elle par effraction et ils l'ont arrêtée. Ils ont confisqué son ordinateur, son imprimante, et ses livres et documents sur le Falun Gong.

Le 24 avril 2016, Mme Wang a été placée en « détention criminelle » et inculpée le 13 décembre 2016. Les deux premières auditions n'ont jamais eu lieu à cause des violations des procédures légales par le tribunal. La troisième audition a été conclue en trente minutes après que les avocats ont demandé que le juge et le procureur soient récusés pour violation des procédures légales.

Le 7 mars 2017, lors de la quatrième audition prévue, un des avocats de Mme Wang a été sorti du tribunal par les huissiers après avoir insisté sur le fait que le juge violait la loi dans sa gestion des procédures du procès.

Quand son autre avocat a continué à argumenter avec le juge sur la question de ces violations, le juge a menacé de le faire jeter hors du tribunal, lui aussi. Avec la discussion qui s'échauffait et les huissiers debout à ses côtés, prêt à le faire sortir, l'avocat a quitté le tribunal.

Le juge a poursuivi avec le procès sans ses avocats. Mme Wang a protesté contre le manque de justice. « Mes avocats ne sont pas présents. Vous n'êtes ni juste ni ouvert dans ce procès. Mes droits légaux ne sont pas protégés. Je ne peux pas reconnaître le procès », a-t-elle dit.

Après le départ forcé de ses avocats, le juge n'a donné aucune occasion à Mme Wang de se défendre, et quand elle a dit que c'était son droit constitutionnel de pouvoir porter plainte contre Jiang Zemin et qu'elle n'avait pas violé la loi, il a fait comme s'il ne l'entendait pas.

Le juge a refusé que le greffier enregistre les déclarations faîtes par Mme Wang lors de la procédure. Et quand il a posé des questions à Mme Wang, il a ordonné au greffier d'enregistrer « elle a refusé de répondre », avant même qu'elle ne puisse réfléchir sur la réponse à donner.

Après le procès, le juge a résilié les qualifications des avocats disant qu'ils n'avaient pas respecté le code de conduite à tenir dans un tribunal. On a signifié à Mme Wang qu'elle devait engager d'autres avocats.

On a « promené » la famille

Le 14 mars, les parents de Mme Wang ont trouvé le juge présidant le tribunal Song Tao, et ils lui ont demandé où en était le procès de Mme Wang. M. Song a répondu que pour ce qui concernait son tribunal le dossier était clos et qu'il avait été transféré vers le tribunal supérieur.

Les parents de Mme Wang sont allés ensuite aux services de la procuration pour s'enquérir de son dossier. Le procureur leur a dit que le dossier avait été envoyé à un tribunal supérieur et que le panel du tribunal avait décidé de condamner Mme Wang à trois ans de prison. Ils ont dit aux parents de se mettre en rapport avec le tribunal supérieur pour toutes questions qu'ils voudraient poser .

Mais quand la famille de Mme Wang est allée au tribunal supérieur, les employés leur ont dit que le dossier n'était pas arrivé chez eux et que c'était encore au niveau judiciaire inférieur.

Les trois premières auditions

Jusqu'à là, toutes les auditions avaient été tenues dans un centre de détention dans une banlieue où le transport public est très réduit. La famille de Mme Wang pense que c'était pour mieux empêcher le public d'assister aux auditions.

Le tribunal a d'abord informé les avocats de Mme Wang de venir au centre de détention le 16 janvier 2017, afin d'assister à l'audition. Les deux avocats ont fait tout le voyage jusqu'au centre de détention pour se voir refuser l'entrée par les gardes de la sécurité, parce que le tribunal n'avait pas informé le centre de détention de son intention de tenir l'audition entre ses murs.

Après que la famille de Mme Wang et les avocats aient attendu longtemps à l'extérieur du centre de détention, le juge les a informés que le procès était annulé.

Plus tard, quand les avocats ont rendu visite à Mme Wang, ils ont découvert que le tribunal avait aussi négligé de l'informer du procès.

Les avocats ont téléphoné au juge Ji Zhong et demandé un dédommagement pour les frais de voyage encourus pour venir au procès. Ji a refusé de répondre et leur a raccroché au nez.

La deuxième audition a été prévue pour la semaine suivante, le 23 janvier 2017. Mais les deux avocats de Mme Wang avaient d'autres procès auxquels ils devaient assister et ils ont demandé de remettre le procès de quelques jours. Le juge a refusé et il est allé au centre de détention pour le procès bien qu'il savait que les avocats seraient absents. Mme Wang a protesté avec véhémence et l'audition a de nouveau été annulée.

Lors de la troisième audition le 14 février 2017, les avocats de Mme Wang ont plaidé non coupable. Tous les deux ont argué du fait que le tribunal avait violé les procédures légales dans le traitement de son dossier, et qu'il y avait des divergences sur les informations données dans le dossier, comme par exemple, l'heure de l'arrestation portée sur l'inculpation et autres documents du dossier. Les choses étant ainsi, ils ont argué que les fonctionnaires du tribunal et les procureurs n'étaient pas qualifiés pour procéder à l'examen du dossier de Mme Wang et ils ont demandé que ces personnes soient démises de ce dossier.

Le juge présidant le tribunal a répondu qu'il devait demander des instructions auprès de son supérieur hiérarchique. En moins de trente minutes, il a ajourné l'audition.

Voir aussi :

Une femme du Heilongjiang placée en détention criminelle pour sa croyance spirituelle

Traduit de l'anglais en France