Article initialement publié en chinois et en anglais en 2004

(Clearwisdom.net) Le 25 janvier 2001, j'ai été escorté et emmené au camp de travaux forcés de Tuanhe, situé dans le district de Daxing, à Pékin. Depuis, je fais un travail d'esclave.

Une fois que j'ai passé la porte, un groupe de policiers armés m'a encerclé et m'a ordonné de m'accroupir et de placer mes deux mains sur la tête. Ils m'ont forcé à me lever et à m'accroupir plusieurs fois pour me punir.

Ensuite, la police m'a ordonné de me déshabiller afin de vérifier si j'avais caché des documents du Falun Gong. Ma réponse n'a pas été assez rapide, alors la police m'a asséné une décharge à la tête avec une matraque électrique.

La police a tenté de forcer les pratiquants de Falun Gong en prison à rédiger une « déclaration de garantie » pour renoncer au Falun Gong ou arrêter de répandre la pratique. Ceux qui refusaient de l'écrire subiraient des décharges électriques. Certains d'entre eux ont été suspendus à l'envers au bout du lit pendant quelques jours et ils ont refusé de coopérer. Sous la baguette de Shen Xiaosheng, chef adjoint du groupe de la police, les toxicomanes et les prostitués de la prison ont emmené séparément les pratiquants dans une petite pièce pour que les agresseurs les frappent et les maltraitent, tandis qu'ils leur tenaient les bras et les maintenaient au sol. Shen criait : « Frappe-le pour moi, et bats-le à mort ! Je veux voir à quel point ses os sont durs ! On verra s'il l'écrit ou pas ! Je vais lui briser les doigts ! » Ensuite, les détenus ont saisi les mains des pratiquants pour apposer leurs empreintes digitales sur la déclaration de garantie préparée par la police. Celle-ci comprenait des affirmations telles que : « aucune pratique et aucune propagation du Falun Gong dans le camp de travail ».

C'était l'hiver quand j'ai été envoyé au camp de travail. Un vent froid sifflait, et le sol était couvert d'un épais manteau de neige. Beaucoup d'entre nous ne portaient qu'une couche de vêtements d'automne. Nos mains et nos pieds étaient couverts de taches de sang dues aux engelures. La police nous a forcés à marcher en formation à l'extérieur, et nous étions forcés de manger de la nourriture froide à l'extérieur, dans la cour. Deux minutes après avoir reçu notre repas, notre soupe mélangée à du riz était déjà gelée. Les policiers, vêtus de leurs épais uniformes de coton, ignoraient tout cela volontairement. En marchant, on nous interdisait de regarder droit devant nous. Les prisonniers étaient forcés de marcher à petits pas, la tête baissée et les deux mains posées sur le ventre. Chaque fois que la police posait des questions, les prisonniers devaient mettre les deux mains sur la tête ou s'accroupir, la tête entre les deux jambes. Sans aucune permission de contact visuel, les prisonniers devaient répondre au chef à haute voix. Ensuite, la police les maudissait, les frappait ou leur donnait des décharges électriques avec un bâton. Après avoir été maltraités, les prisonniers étaient forcés de dire à haute voix : « Merci, chef », sinon ils étaient à nouveau torturés. Chaque jour, chaque pratiquant avait cinq minutes au maximum pour aller aux toilettes ; si nous prenions plus de temps, la police nous injuriait et nous battait. En raison du nombre limité de toilettes, la moitié d'entre nous n'a pas pu déféquer pendant toute une semaine. Par conséquent, bon nombre d'entre nous, y compris les hommes âgés, ont souffert de problèmes physiques liés à cette situation.

Tous les prisonniers devaient se lever tôt et travailler jusqu'après minuit. Ils emballaient des baguettes « hygiéniques » pour les restaurants. Les extrémités des baguettes étaient enveloppées dans une mince couche de papier, et ces baguettes jetables étaient considérées comme « conformes aux normes sanitaires ». Ils finiront par facturer six yuans pour une boîte de baguettes. Chaque prisonnier recevait un quota de trois boîtes par jour. Avec 160 prisonniers dans chaque équipe, imaginez combien d'argent la police a gagné grâce à ce travail d'esclave.

Les prisonniers emballaient ces baguettes dans leur petit dortoir, qui contenait beaucoup de monde. Les baguettes étaient étalées partout sur le sol, et certaines étaient tombées dans le seau à urine. La police n'acceptait aucune perte, alors on les ramassait et l'on continuait à les emballer.

Lors de l'emballage des baguettes, les prisonniers ne se lavaient pas les mains. Dans le camp de travail, beaucoup de prisonniers étaient des toxicomanes et des prostitués. Tant qu'ils étaient en vie, la police s'en servait pour gagner de l'argent. Certains prisonniers étaient infectés par la gale, et ils emballaient les baguettes avec leurs mains couvertes de lésions cutanées.

Quiconque retardait le travail ou ne parvenait pas à terminer le quota était battu par la police et les détenus. Ils devaient rester debout dans la cour sans dormir. L'enceinte grouillait de puces, et les prisonniers ne pouvaient pas prendre de douche pendant de longues périodes. De nombreux prisonniers n'ont pas vu le ciel après plusieurs mois de détention, du fait des policiers qui patrouillaient autour.

Les policiers pouvaient agresser verbalement et physiquement les prisonniers comme ils le souhaitaient. De plus, la plupart des prisonniers n'étaient pas assez courageux pour raisonner les policiers. Celui qui prenait la parole pour protester était jeté dans une cellule d'isolement pour être battu et choqué par les quelques policiers, sans un mot.

Pendant longtemps, les machines de propagande chinoises ont lavé le cerveau du peuple avec de la propagande. La société n'a jamais été autorisée à questionner le gouvernement, les autorités, ni la police. Au fil des ans, cette mentalité s'est développée et la police a développé une attitude de légitimité. Sous les ordres directs de Jiang et de ses partisans, la police est devenue plus effrénée que jamais dans la torture et la persécution des pratiquants.

Si les membres de notre famille avaient été témoins de tout cela, comment réagiraient-ils à la propagande du régime de Jiang : « Traitez les prisonniers comme des enseignants traitent leurs élèves, des parents traitent leurs enfants, des médecins traitent leurs patients. » Quel genre de sentiment auront-ils ?

À l'époque, la section des travaux était divisée en deux cours par un treillis métallique. La cour avant était réservée aux femmes pratiquant le Falun Gong, l'autre aux hommes. Les prisonnières qui arrivaient étaient forcées de rester debout et de se déshabiller dans la cour. Les policiers pouvaient clairement voir les femmes à travers le grillage. Elles ont souffert d'angoisse et d'humiliation en plus du travail physique qu'elles devaient faire. Celles qui tentaient de défendre leurs droits recevaient des décharges électriques. Les policiers choquaient délibérément la bouche, les oreilles, les aisselles, les mamelons et les organes génitaux des pratiquantes. Ils incitaient même les toxicomanes et les prostituées à agresser sexuellement les pratiquantes. Après avoir été torturées, certaines pratiquantes étaient couvertes de bleus et leur respiration était devenue faible. Les policiers ont crié sauvagement : « Ne croyez pas que vous obtiendrez une libération conditionnelle pour raisons médicales parce que vous êtes blessées. On a un quota pour le nombre de morts ! »

Le 29 octobre 2003

Voir aussi en anglais :

Première partie 1 : http://www.clearwisdom.net/emh/articles/2004/2/23/45389.html

Deuxième partie 2 : http://www.clearwisdom.net/emh/articles/2004/2/24/45429.html

Traduit de l'anglais