(Minghui.org) Le 24 janvier 2019, quatre pratiquants de Falun Gong du canton de Yinnan, province du Shandong, ont été jugés pour leur croyance dans une salle d'audience de fortune au centre de détention du district de Hedong.
Le Falun Gong, aussi appelé Falun Dafa, est une discipline spirituelle basée sur le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance. Il est persécuté par le Parti communiste chinois depuis 1999.
Les quatre pratiquants sont M. Liu Naixun et son épouse Mme Wang Xilan, âgés de plus de 70 ans, M. Zu Peiyong, âgé de 52 ans, et Mme Li Changfang, âgée de 55 ans.
Ils ont été arrêtés en août et octobre de l'an dernier après avoir été suspectés d'aider la famille de Mme Xing Ximei à porter plainte contre la police du canton de Yinnan. Mme Xing était aussi pratiquante de Falun Gong. Elle est décédée treize jours après son arrestation le 7 novembre 2017, pour ne pas avoir renoncé à sa croyance.
Lorsque les membres des familles des quatre pratiquants se sont rendus au Bureau 610 local pour demander leur libération, un agent les a avertis de ne recourir qu'à des avocats nommés par le tribunal et qu'ils seraient chargés de plaider la culpabilité des pratiquants.
Le Bureau 610 est une agence extra légale créée le 10 juin 1999 par la direction du Parti communiste pour persécuter spécifiquement le Falun Gong.
Malgré les pressions exercées par le Bureau 610, deux avocats ont plaidé non coupables pour les pratiquants, tandis que les deux autres avocats nommés par le tribunal et le Bureau 610 ont plaidé coupables.
Les quatre pratiquants ont été accusés de « saper l'application de la loi en utilisant une organisation sectaire », un prétexte standard utilisé par les autorités chinoises pour condamner les pratiquants de Falun Gong.
Les avocats ont fait valoir qu'aucune loi en Chine ne qualifie le Falun Gong de secte et que c'était le droit constitutionnel de leurs clients de pratiquer le Falun Gong. Ils ont en outre fait valoir que les pratiquants ne nuisaient à aucun individu ni à la société, et entravaient encore moins l'application de la loi.
Les pratiquants ont aussi témoigné pour leur propre défense que pratiquer le Falun Gong avait amélioré leur santé et leur permettait d'améliorer leur caractère. Leurs témoignages ont été abrégés par le juge, qui leur a dit : « Je ne veux pas savoir si c'est une bonne chose de pratiquer ou non le Falun Gong. Tant que le gouvernement ne le permet pas, c'est illégal de le faire. »
Le procureur a recommandé une peine de 3 à 7 ans de prison pour chaque pratiquant.
Arrestation et interrogatoire de M. Liu et Mme Wang
M. Liu et son épouse Mme Wang étaient à la maison le 28 août 2018 quand une dizaine de policiers sont entrés par effraction. Deux policiers ont maintenu le couple contre le canapé pendant que les autres cherchaient et fouillaient leur habitation. Ils ont confisqué les livres de Falun Gong du couple et des billets de banque sur lesquels était imprimée de l'information au sujet du Falun Gong.
La police a emmené le couple au poste de police du faubourg de Yiwei pour les interroger. Ils les ont verbalement maltraités et ont tenté de les forcer à admettre qu'ils étaient coupables de pratiquer le Falun Gong.
Mme Wang a dit que sa santé s'était améliorée et que sa famille était devenue plus harmonieuse en raison de sa pratique du Falun Gong. Elle les a interrogés sur le crime qu'elle avait prétendument commis. Les policiers lui ont crié des jurons en guise de réponse.
La police a tenté de forcer Mme Wang, qui ne savait pas lire, à signer des aveux. Lorsqu'elle a refusé et les a accusés de fabriquer de faux aveux, un policier a signé le document en son nom et lui a saisi la main pour la forcer à mettre ses empreintes digitales dessus.
Provoquer les aveux de M. Zu
M. Zu et Mme Li ont été arrêtés en octobre 2018 pendant le démantèlement des gangs par le régime communiste ; au lieu de viser les membres des gangs, la police s'est tournée vers les pratiquants de Falun Gong pour remplir leur quota.
M. Zu a témoigné lors de l'audience que des policiers avaient escaladé sa clôture et étaient entrés dans sa cour de devant à 7 heures du matin le 23 octobre 2018. Ils étaient entrés par effraction chez lui quand il leur avait ouvert la porte.
Un policier a montré un mandat de perquisition non autorisé avant de fouiller sa maison. Une petite carte portant l'inscription « Falun Dafa est bon ; Authenticité-Bienveillance-Tolérance est bon » a été confisquée.
M. Zu a été détenu au centre de détention du canton de Yinan.
Trois semaines après son arrestation, un dénommé Ma, qui prétendait travailler au ministère de la Sécurité publique de la province du Shandong, est venu parler à M. Zu au centre de détention.
Ma a dit qu'un pratiquant leur avait avoué que M. Zu lui avait donné certains documents relatifs au Falun Gong. Ma a promis de libérer M. Zu s'il admettait qu'il avait effectivement donné des documents à ce pratiquant. M. Zu a admis des choses qu'il n'avait jamais faites, mais par la suite, il est resté en détention.
L'avocat de M. Zu a fait remarquer lors de l'audience que les aveux obtenus étaient irrecevables et ne devraient pas être utilisés comme preuves à charge. Le juge l'a interrompu fréquemment.
Mme Li a été arrêtée le même jour que M. Zu. La police est aussi entrée dans la cour devant la maison en grimpant par-dessus la clôture à l'aide d'une échelle. Ils ont confisqué l'ordinateur de son enfant et des billets de banque avec de l'information sur le Falun Gong imprimée dessus.
Elle a été détenue au centre de détention du district de Hedong. Les policiers qui l'ont interrogée l'ont insultée et intimidée dans le but de la forcer à admettre sa culpabilité.
Preuve contestable
Le procureur a cité un témoin qui aurait prétendu avoir vu les quatre pratiquants distribuer des dépliants sur le Falun Gong. Mais aucun témoin n'a comparu en cour pour accepter le contre-interrogatoire.
Le procureur a cité comme base légale une lettre de la police locale qualifiant le Falun Gong de secte. Les avocats ont soutenu que la police, en tant qu'organisme d'application de la loi, n'avait aucune autorité légale pour interdire quelque croyance spirituelle que ce soit.
Les avocats ont fait valoir que les billets de banque utilisés comme preuves à charge ne causaient aucun préjudice à quiconque dans la société. Comme toutes les informations sont strictement censurées en Chine, les pratiquants de Falun Gong ont souvent recours à des moyens créatifs pour diffuser l'information à propos de la persécution, notamment en imprimant des messages sur des billets de banque.
Le procureur a allégué que la possession des livres de Falun Gong par les pratiquants était illégale. Les avocats ont réfuté l'accusation en citant un avis de l'Administration chinoise de la presse et de la publication qui a levé l'interdiction de la publication des livres de Falun Gong en 2011.
Lorsque les avocats ont demandé au procureur pourquoi les documents au dossier des pratiquants n'avaient pas les signatures des policiers qui les avaient interrogés, le procureur a répondu que sa copie des documents portait les signatures requises. Les avocats ont comparé les documents et ont noté que le juge leur avait donné, ainsi qu'au procureur, deux versions différentes des documents de la cause.
Comme les avocats accusaient le juge d'avoir fabriqué des documents, le procureur a dit que ce n'était pas bien grave.
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Traduit de l'anglais au Canada
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