(Minghui.org) Mme Wang Kefei est décédée le 20 décembre 2001, des heures après que les gardes du camp pour femmes de Heizuizi dans la province du Jilin l'aient emmenée à l'hôpital du camp de travail de Tiebei. La femme âgée de 35 ans a purgé sa peine au camp de travail pour avoir refusé de renoncer au Falun Gong, une discipline de l’esprit et du corps persécutée par le régime communiste chinois depuis 1999.

Le camp de travail a prétendu que Mme Wang avait de la fièvre à cause des piqûres à ses doigts, qu'elle était consciente et marchait toute seule quand elle a été amenée à l'hôpital. Le dossier d'admission stipule qu'elle était dans le coma quand elle a été amenée à l'hôpital.

La famille de Mme Wang a demandé à savoir pourquoi il y a eu une si grande dégradation de son état et qui était responsable de sa mort non naturelle, mais le camp de travail a insisté pour qu'ils donnent leur consentement afin que son corps soit incinéré immédiatement. La famille a refusé de signer quels que papiers que ce soient et de répandre la nouvelle dans la région. Comme des dépliants et des affiches ont été exposés partout dans la ville pour dire aux gens qu'une jeune femme est morte dans un camp de travail, les autorités n'ont pas osé incinérer le corps de Mme Wang sans le consentement de sa famille.

Le corps de Mme Wang est resté depuis à la morgue. Les demandes de sa famille pour voir ou demander son corps ont été refusées plusieurs fois au cours de ces dix-huit ans. Ils se sont souvenus d'une réunion avec le chef du camp de travail en 2015, qui leur a dit qu'ils devaient accepter les allégations selon lesquelles Mme Wang n'avait pas été persécutée à mort avant qu'ils soient autorisés à voir le corps.

Une gentille et noble femme

Mme Wang Kefei à un jeune âge

Mme Wang Kefei était née le 22 août 1967, d'une famille typique de la ville de Changchun, province du Jilin. Son père était comptable et sa mère ouvrière d'usine. Elle avait deux frères et une sœur aînés et une sœur cadette. Elle était gentille et aimable avec un comportement fin et élégant.

Elle a commencé à pratiquer le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, en 1994 et se conduisait selon le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance. Pendant les dix ans où elle a travaillé dans la succursale de Nanguan de la banque agricole de la province du Jilin, dans la ville de Changchun, elle a été très appréciée par ses collègues et ses clients pour son intégrité et son caractère droit.

Multiples arrestations pour avoir fait appel de sa croyance à Pékin

Le 22 juillet 1999, Mme Wang et beaucoup de pratiquants de Falun Gong sont allés au gouvernement de la province du Jilin pour faire appel de leur croyance, mais les médias contrôlés par le gouvernement ont commencé à diffuser des informations sur la campagne générale de la persécution du Falun Gong et de ses pratiquants. Mme Wang a été attristée par ces informations et a décidé de faire appel au gouvernement central à Pékin avec d'autres pratiquants.

Il y avait des agents en uniforme et en civil partout dans la gare locale qui interceptaient et interrogeaient toutes les personnes qu'ils soupçonnaient être des pratiquants de Falun Gong. Mme Wang a réussi à échapper à son mari, qui était policier et à contourner la police aux barrages routiers dans une voiture conduite par un proche parent de confiance. Elle est arrivée à la ville de Siping (une autre ville de la province du Jilin, à environ 120 km de Changchun) et a pris le train pour Pékin.

De juillet 1999 à août 2001, Mme Wang est allée quatre fois avec succès à Pékin pour faire appel de sa croyance.

Elle a été arrêtée à Pékin le 27 septembre 1999 et ramenée à Changchun par les agents du Département de police de la ville de Changchun. Elle a été détenue au centre de détention de Balibao. Le Bureau 610 a ordonné aux dirigeants de la banque agricole à différents niveaux de la faire renoncer à sa pratique et de promettre de ne plus retourner à Pékin faire appel contre la persécution. Comme elle a refusé, le Bureau 610 a demandé à la banque d'assigner des gens pour la surveiller toute la journée, violant ainsi de manière flagrante sa liberté personnelle.

Mme Wang a été forcée de démissionner et a fait des petits boulots dans un grand magasin pour gagner sa vie. Des années plus tard, un employé de banque a fait son éloge : « Wang Kefei était une très bonne employée et son travail était le meilleur. » Un autre s'est souvenu d'elle : « Une si gentille personne a dû quitter son travail. Comme le Parti communiste est brutal et inhumain ! »

En 2000, le mari de Mme Wang a demandé d'adhérer au Parti communiste chinois, ce qui, en Chine, était une condition préalable à l'avancement dans sa carrière. On lui a dit que Mme Wang devait renoncer à sa croyance, faute de quoi elle pèserait sur son chemin vers des postes de haut niveau. Après que Mme Wang a refusé de renoncer à sa croyance, son mari a divorcé et l'a chassée de leur maison.

N'ayant pas d'endroit pour vivre, elle a déménagé souvent et s'est battue pour élever seule son jeune fils.

Mains et pieds entravés ensemble

Parce qu'elle n'a pas renoncé à sa croyance, Mme Wang a été arrêtée et détenue plusieurs fois. Pendant sa détention au centre de détention de Tiebei dans la ville de Changchun, en octobre 2000, elle a été torturée pour avoir fait les exercices de Falun Gong.

Les gardes lui ont mis de lourdes entraves aux pieds, l'ont menottée, puis ont verrouillé les entraves et les menottes avec une courte chaîne de fer. Avec cet appareil de torture, la victime ne pouvait ni s'asseoir ni s'accroupir ni se tenir debout ni s'allonger. La victime devait toujours garder le corps en boule. Ils ne pouvaient pas faire seuls les activités normales, comme manger, boire ou aller aux toilettes. Après avoir été enfermée longtemps dans cet appareil, la victime souffrait d'une forte tension musculaire, de membres enflés et d'insomnie. La plupart des gens pouvaient endurer la torture tout au plus jusqu'à 48 heures, mais Mme Wang y a été enfermée pendant onze jours de suite.

Illustration de torture : Entrave des mains et des pieds

Dans le but d'infliger des douleurs, les gardes lui ont ordonné de monter et descendre les escaliers les membres entravés pour aller aux séances d'interrogatoire. Elle avançait quelques centimètres à la fois dans le long corridor sombre. Les gens pouvaient entendre de loin le bruit des chaînes qui traînaient sur le sol de ciment.

Plus tard, elle a dû être amenée à la salle d'interrogatoire. Elle était extrêmement faible, ses cheveux étaient sales et son visage pâle avait la couleur de cendre.

Persécutée à mort pour avoir fait la grève de la faim pour protester contre le travail d'esclave

Mme Wang est retournée à Pékin le 1er août 2001 et a tenu une banderole sur laquelle était écrit : « Falun Dafa est bon » sur la place Tiananmen. Elle a été d'abord détenue au centre de détention de Tiebei, puis transférée au camp de travail pour femmes à la fin du mois d'août.

Elle était enfermée dans la sixième équipe du camp de travail. Les gardes ont utilisé de nombreuses méthodes pour essayer de l'amener à abandonner la pratique du Falun Gong. Elle a été sauvagement battue jusqu'à ce qu'elle perde connaissance. Elle n'a pas coopéré et n'a pas cédé. Elle a enduré tranquillement et calmement les traitements inhumains, sans haine envers les gardes qui ne savaient pas ce qu'était vraiment le Falun Gong.

Elle a été transférée a la septième équipe de la troisième brigade en novembre 2001. Afin d'atteindre un « taux de transformation » élevé (pourcentage de pratiquants qui ont été forcés de renoncer à leur croyance), les gardiens déplaçaient les pratiquants dans les différentes équipes, chacune d'elles se concentrait sur des formes spécifiques de mauvais traitements. La septième équipe était spécialisée dans l'intense travail d'esclave. Les détenus, y compris les pratiquants, devaient travailler de 4 heures du matin à 10 heures du soir, parfois même jusqu'à minuit ou 2 heures du matin. Certains détenus n'ont pas pu résister aux mauvais traitements et se sont évanouis.

Une nuit de la fin novembre, tous les détenus ont travaillé jusqu'à 2 heures du matin. Mme Wang s'est levée et a dit : « Nous n'avons commis aucun crime. Nous ne devrions pas être traités de cette façon. » Le capitaine Luan Yunjuan, qui était responsable de la production de l'atelier, l'a traînée dehors et l'a battue sauvagement. Elle a clamé son innocence et a commencé à protester en faisant une grève de la faim.

La garde Wang Lihua de la troisième brigade l'a enfermée en isolement au fond du couloir. Elle était attachée debout à la structure de fer d'un lit superposé. Ses pieds et ses jambes ont rapidement enflé, elle ne pouvait plus bouger ses articulations. Elle était étourdie et a failli s'évanouir, car elle faisait encore la grève de la faim.

Selon les récits de quelques pratiquants, ils ont entendu Mme Wang crier du fond du couloir : « Laissez-moi descendre. Vous m'avez enfermée ici depuis neuf jours. »

Mme Wang était gavée une fois tous les deux ou trois jours à l'infirmerie du deuxième étage. Selon certains pratiquants qui ont assisté au processus de gavage, elle était allongée sur un long banc. La détenue Ji Fengqin tenait ses mains et Guo Liying, une autre détenue, tenait ses pieds. Le médecin de l'infirmerie Guo Xu, avec un pied sur le banc, lui a enfoncé un tube dans la narine et lui a dit : « Vous retenez votre respiration ? Pas de problème, j'ai tout le temps d'attendre. »

Tout cela se passait pendant que le garde Wang Lihua était assis et regardait.

À l'époque, la grève de la faim de Mme Wang avait duré plus de dix jours et elle était extrêmement faible. Le gavage punitif lui faisait très mal et elle saignait tant que son visage était recouvert de sang. Quand les autres pratiquants ont voulu lui nettoyer le visage, le garde Wang Lihua a refusé.

Vingt-cinq jours seulement se sont écoulés entre le moment de sa grève de la faim au 20 décembre 2001, quand elle est morte à l'hôpital du camp de travail. Pendant cette période, les gardes ont désigné plusieurs détenues pour la surveiller. Les détenues l'ont souvent humiliée et battue. Un jour, la détenue Ji Fengqin l'a giflée plusieurs fois. Les gardes présents à cette scène ne l'ont pas arrêtée.

Un jour, les gardes ont ordonné aux détenues dont Ji Fengqin, Sun Liying et Li Jie d'apporter quatre bancs dans la pièce et de mettre une planche sur les bancs. Ils ont porté Mme Wang sur la planche pour l'humilier et l'ont insultée dans un langage vulgaire. Les capitaines Liu Hu et Hou Zhihong de la septième équipe étaient également présents sur les lieux.

Après plusieurs sessions de gavage, Mme Wang était extrêmement faible, mais ont lui a ordonné de marcher seule, sans aucune aide. Les gardes lui ont même ordonné de descendre les escaliers pour aller chercher divers objets et les ramener en haut des escaliers. Dans les derniers jours de sa vie, Mme Wang ne pouvait plus se lever après le gavage. La détenue Qi Xiuqin a été assignée à la porter pour retourner à sa cellule. Un jour, Qi l'a jetée à terre et lui a donné des coups de pieds par deux fois.

Le 20 décembre, les autorités l'ont envoyée précipitamment à l'hôpital. Elle est morte là-bas le même jour, à l'âge de 35 ans.

Mme Li Chunhuan, une femme d'affaires indépendante de la ville de Shulan, dans la province du Jilin, a été détenue dans le même groupe que Mme Wang. Dans sa plainte pénale contre l'ancien dirigeant du Parti communiste chinois Jiang Zemin, Mme Li a écrit : « Wang Kefei a été torturée à mort pour avoir protesté contre des traitements inhumains. Je l'ai vue une dernière fois dans le couloir. Ce jour-là, son visage était couvert de bleus. Elle m'a regardée et semblait vouloir me dire quelque chose. Mais les détenues qui la surveillaient ne l'ont pas laissé faire et l'ont poussée à marcher dans le couloir. Elle m'a soudain crié : « Apportez-moi le papier toilette que j'ai gardé chez vous. Je savais qu'elle avait des choses à me dire, alors je me suis précipitée pour aller chercher le papier toilette en espérant avoir l'occasion de lui parler. Cependant, les détenues ne me l'ont pas permis. Le lendemain, les gardes nous ont menti en nous disant qu'elle avait été relâchée et ramenée chez elle. Plus tard, après ma libération, j'ai appris qu'elle était morte. J'ai été témoin d'une jeune vie persécutée à mort. J'ai souffert qu'une personne aussi gentille, une mère, une femme et une fille, nous ait quittés. Une famille a été brisée. »

Déclarations contradictoires sur l'état de Mme Wang

Quand la famille de Mme Wang est venue à la morgue, ils ont vu ses pantalons par terre à l'extérieur. Son expression faciale suggérait qu'elle avait éprouvé des difficultés dans ses derniers instants. Un rouleau de papier hygiénique était enroulé autour de son cou. Le haut de son bras était recouvert d'un ruban adhésif hémostatique. Sa main gauche était enflée comme un petit pain à la vapeur. Elle portait un pull effiloché avec les manches retroussées jusqu'à l'aisselle. Aucun vêtement ne couvrait le bas de son corps.

Bien que la morgue était froide et recouverte de givre, le visage et le corps de Mme Wang étaient encore tièdes au toucher, ce qui laisse supposer qu'elle avait été placée là avant sa mort. En voyant cela, sa mère est tombée au sol, pleurant, dans l'agonie. Les autres membres de sa famille ont demandé au chef de l'hôpital comment elle était morte et pourquoi ils n'avaient pas averti la famille sitôt qu'elle avait été amenée. Le chef de l'hôpital a fuit les lieux rapidement.

Sa famille a alors exigé que le procureur Wei, qui était en charge du camp de travail, scelle les dossiers médicaux pour conserver les preuves. Wei a utilisé toutes sortes d'excuses pour empêcher sa famille de voir les dossiers médicaux. Les dossiers qui ont finalement été présentés à la famille ont été falsifiés après une discussion concertée entre le Parquet, les autorités du camp de travail et l'hôpital du camp de travail.

Les autorités du camp de travail ont affirmé que Mme Wang avait une épine dans le doigt, ce qui a provoqué une forte fièvre et qu'elle est allée seule à l'hôpital. Le médecin de l'infirmerie Guo Xu, qui l'avait également gavée, a même dit qu'elle parlait et riait en sortant du camp de travail et en allant à l'hôpital.

Cependant, le dossier de l'examen au moment de l'admission a montré qu'elle n'avait plus aucune sensation dans ses membres, plus de réflexe des cils et qu'elle était dans le coma lorsqu'elle a été transportée à l'hôpital.

La famille de Mme Wang a suspecté que les autorités du camp de travail essayaient de cacher ce qu'ils lui avaient fait qui l'avait menée à une mort non naturelle.

La famille de Mme Wang a demandé que le camp de travail trouve les responsables de sa mort et les traduisent en justice. Les autorités du camp de travail ont demandé à la famille de signer un formulaire de consentement pour l'incinérer. Ils ont refusé et déposé plusieurs plaintes contre le parquet et le camp de travail. Mais ils n'ont jamais reçu de juste résolution.

Selon un pratiquant de Falun Gong de la ville de Changchun, ils ont cité la nouvelle de la mort de Mme Wang dans presque tous les dépliants sur le Falun Gong qu'ils ont produits à l'époque. L'affaire ayant été largement exposée et portée à l'attention du public, les autorités du camp de travail n'ont pas osé incinérer son corps en secret.

En 2002, le camp de travail a proposé de faire une autopsie.Sa famille a refusé parce qu'elle craignait une tricherie.

« Vous devez admettre qu'elle n'a pas été persécutée à mort »

La famille de Mme Wang s'est rappelé une rencontre qu'elle a eue avec le chef du camp de travail en 2015.

Un membre de la famille a dit : « Cela fait 15 ans qu'on n'a pas vu Wang Kefei. Nous voudrions juste voir son corps, ainsi nous pourrons organiser ses funérailles. Nous aimerions savoir si son corps est toujours ici. Nous avons écrit des lettre chaque année demandant à voir son corps. »

Le chef du camp de travail a répondu : « Le corps est toujours là. Je peux vous laisser voir le corps, mais vous devez d'abord admettre qu'elle n'a pas été persécutée à mort. »

La famille a répondu : « Vous n'avez pas la preuve qui montre qu'elle est morte de cause naturelle. Pour dire simplement, ce n'est pas une mort naturelle. » Pour finir, la famille n'a pas obtenu le résultat souhaité.

Aujourd'hui, le corps est toujours à la morgue. Au cours des dernières années, les autorités du camp de travail ont essayé d'incinérer le corps. Ils ont même tenté d'enlever un enfant de dix ans d'un parent de la famille de Mme Wang pour faire pression sur eux pour qu'ils signent l'accord d'incinération.

Les autorités du camp de travail ont aussi ordonné aux gardes et aux détenues de faire de fausses déclarations, falsifiées avec les papiers concernant le travail d'esclave de Mme Wang et ils ont répandu les rumeurs disant que « la famille était heureuse de sa mort. »

Esclavage au camp de travail de Heizuizi

À l'origine, le camp de travail de Heizuizi était un petit établissement presque démantelé qui comptait moins de 100 détenus criminels. Après le début de la persécution du Falun Gong, il a été agrandi en une grande prison qui pouvait contenir au moins 800 prisonnières et plus de 200 gardes. En 2002, il a parfois détenu plus de 1000 prisonnières.

Pour persécuter les pratiquants de Falun Gong, le régime communiste n'a épargné aucun effort pour investir dans les camps de travail. Il a ajouté plusieurs nouveaux bâtiments au camp de travail de Heizuizi pour des dortoirs, réception, gym, soins de santé, auditorium, cafétéria, salle de bain et bureaux. Mais la plupart de ces commodités n'étaient que des vitrines pour les visiteurs, et ne bénéficiaient pas aux pratiquantes ou prisonnières détenues là-bas.

Pendant ce temps, le camp de travail a doublé les salaires des gardes, ce qui en a fait un lieu de travail très convoité. De nombreuses personnes ont dû soudoyer les autorités, même pour avoir la possibilité de postuler là-bas.

Le camp de travail de Heizuizi était célèbre pour le surmenage des détenues sans salaire. Selon la loi, les prisonniers peuvent avoir sept jours de congé dans les quatre périodes de vacances nationales, qui sont le jour du Nouvel An, le Nouvel An chinois, le 1er mai et le jour de la Fête nationale. Mais les détenues n'ont pas bénéficié de tous les congés qui leur étaient dus.

Chaque jour, les pratiquantes devaient se lever à 5 h 30 et travailler plus de 10 heures sans pause ni temps libre. Quand elles ne travaillaient pas, elles étaient forcées de regarder des programmes télévisés calomniant le Falun Gong. Leur seul temps libre était le temps du sommeil.

Quand les pratiquantes n'arrivaient pas à terminer le travail d'esclave pendant la journée, les gardes les forçaient à travailler la nuit, parfois jusqu'à 2 h du matin.

Le 8 mars 2000, les gardes ont ordonné aux pratiquantes de ramasser environ 90 tonnes de haricots et de les mettre en sac en trois jours. Non seulement on leur a demandé de descendre les haricots empaquetés, 45 kg par sac, mais elles ont aussi dû monter des sacs de haricots non cueillis, 63 kg chacun. De nombreuses pratiquantes ont eu des blessures au dos. Certaines étaient épuisées, surtout les pratiquantes âgées.

Les gardes assignaient souvent les corvées telles que creuser à la racine des arbres, déplacer le charbon, transporter les haricots et nettoyer les égouts aux pratiquantes qui refusaient de renoncer à leur croyance.

À une occasion, une pratiquante a été forcée de creuser pour un arbre à elle toute seule, alors que trois ou quatre détenues non-pratiquantes ont creusé pour un ensemble. Lors du transfert de l'arbre, quatre pratiquantes ont reçu l'ordre de transporter le plus gros arbre sous le soleil brûlant. Parmi elles se trouvaient une femme d'une cinquantaine d'années et une petite pratiquante. L'arbre était si gros et lourd qu'elles ne pouvaient le déplacer que lentement, le dos plié. Les gardes n'arrêtaient pas de leur crier dessus et de les presser de se dépêcher, tout en continuant à prétendre qu'ils étaient « trop bienveillants » envers les pratiquantes.

Torture au camp de travail

L'extension notoire du camp de travail de Heizuizi a été peinte avec le sang des pratiquantes, comme un enfer vivant.

En mai 2000, le camp a lancé la campagne dite de transformation. Pour forcer les pratiquantes à renoncer à leur foi, les gardes les torturaient jour et nuit. On pouvait entendre de partout les cris des pratiquantes, les sons de décharge des matraques électriques et les sons des divers outils de torture utilisés pour frapper les pratiquantes.

En seulement deux jours, on a vu à l'heure des repas, beaucoup de pratiquantes gravement blessées. Certaines avaient la tête enflée. Certaines le visage tuméfié. Certaines boitaient et devaient marcher avec des bâtons. D'autres étaient retenues ou exécutées.

Mme Shang Dongxia a été menottée et suspendue dans une pièce isolée pendant sept jours. Elle a aussi été attachée cinq jours au lit de la mort. Une autre fois, elle a été jetée du deuxième étage et s'est évanouie pendant 15 minutes. Elle a souffert d'une commotion cérébrale et a vomi sans arrêt toute la journée.

La persécution a empiré autour des Jeux olympiques de 2008 à Pékin. Des centaines de pratiquantes ont été détenues ici. Beaucoup sont devenues paralysées ou mentalement désorientées par la torture.

Pratiquantes persécutées à mort

En plus de Mme Wang Kefei, des dizaines de pratiquantes de Falun Gong ont aussi été persécutées à mort au camp de travail :

Yin Shuyuin et Hou Lijun (toutes deux de la ville de Chungchun) ;

Xuan Honggui et Wang Yuhan (toutes deux de la ville de Meihekou) ;

Wang Xiulan et Cui Zhengshu (tous deux de la ville de Jilin) ;

Zhang Yulan (de la ville de Baishan ) ;

et Han Cuiyuan (de la ville de Siping).

Quelques cas de persécution cités brièvement ci-dessous :

Mme Yin Shuyuin

Mme Yin Shuyuin a été choquée sur tout le corps avec des matraques électriques parce qu'elle récitait « Falun Dafa est bon ». Elle a été également gravement frappée et on lui a donné des coups de pied. Un gardien de prison lui a claqué la tête contre le mur, lui causant de graves saignements. À cause de la torture incessante, elle est décédée le 28 mai 2000.

Mme Yu Lixin

Mme Yu Lixin a été détenue illégalement dans cette prison en 2000. Elle a été tellement torturée que la prison a dû l'envoyer à l'hôpital de la sécurité publique. Un témoin a révélé que Mme Yu était continuellement persécutée à l'hôpital.

Le témoin a déclaré : « Pendant longtemps, Mme Yu a été attachée dans le lit et avait une sonde gastrique insérée pour une perfusion de liquide, ainsi qu'un uretère pour l'évacuation de l'urine. À cause d'une fuite dans l'uretère, elle trempait dans l'urine. Elle a même été battue par une détenue à l'instigation d'un garde. Elle a également été insultée. Elle était émaciée à cause de la torture sur le long terme. »

Elle est décédée après avoir été renvoyée du camp.

Mme Zhang Yulan

Mme Zhang Yulan a été emmenée au camp de travail de Heizuizi en janvier 2002, après avoir été brutalement torturée pendant cinq heures consécutives au centre de détention du Bureau forestier de Baihe. Elle a également enduré la torture brutale pendant huit mois dans cette prison avant d'être libérée. Elle est décédée le 8 octobre 2002.

Mme Han Chunyuan

Mme Han Chunyuan a été condamnée illégalement à quatre ans de prison en 1999. Depuis qu'elle a été emmenée au camp de travail de Heizuizi, elle a subi des tortures brutales et des chocs électriques à plusieurs reprises. Elle est décédée en juillet 2002.

Mme Lu Suqiu

Mme Lu Suqiu a été détenue illégalement au camp de travail de Heizuizi pendant huit mois. Au cours de sa détention, elle a été contrainte à une très lourde charge de travail.

En janvier 2001, deux gardes pervers ont tenté de forcer Mme Lu à abandonner le Falun Gong, et en guise de rétorsion, ils ont annulé la pause de tous les membres de l'équipe. En avril sa persécution s'est intensifiée après qu'elle a dit à un responsable de la Division de l'éducation au travail du Comité judiciaire national qu'elle avait recouvré une bonne santé en pratiquant le Falun Gong.

Mme Lu a entamé une grève de la faim pendant la période de la fête du Travail (1er mai) pour protester de la persécution. On l'a nourrie de force avec de la soupe de légumes à la moutarde marinée et de la pâte de riz gluante. On l'a également électrocutée à plusieurs reprises à la poitrine, ce qui lui a causé une tension du myocarde et des saignements ininterrompus. Sa santé s'est tellement détériorée que la prison l'a libérée pour raisons médicales afin de se soustraire à leur responsabilité légale. Elle est morte par la suite des mauvais traitements en garde à vue au Département de police de Jilin.

Épilogue

Le camp de travail de Heizuizi, aujourd'hui disparu, était l'une des nombreuses installations où le régime communiste a persécuté les pratiquants de Falun Gong. Bien que de nombreux camps de travail aient reçu des noms fantaisistes tels qu'« Écoles d'enseignement démocratique » ou « Centres idéologiques d'éducation », ils ne pouvaient pas cacher leurs crimes brutaux et pervers contre l'humanité.

Mme Wang Kefei est l'un des 4304 pratiquants de Falun Gong dont la persécution à mort par le régime communiste a été confirmée. Dix-huit ans se sont écoulés et les griefs de sa famille n'ont toujours pas été entendus. Sa famille et celles d'autres pratiquants de Falun Gong poursuivent leurs efforts pour traduire leurs auteurs en justice.

Traduit de l'anglais en Suisse