(Minghui.org) Le 29 octobre 2020, trois habitantes de la ville de Baoding, dans la province du Hebei, ont été jugées par le tribunal du district de Gaoyang, par vidéoconférence, pour avoir éveillé les consciences au sujet de leur croyance dans le Falun Gong, une pratique méditative et spirituelle que le régime communiste chinois persécute depuis 1999.

Le 4 mars 2020, Mme Chen Xiumei et Mme Guo Zhiping ont été arrêtées pour avoir diffusé des informations sur le Falun Gong. Elles sont détenues depuis au centre de détention de la ville de Baoding.

Une autre pratiquante, Mme Wu Junping, septuagénaire, a été arrêtée à son domicile le 6 juin 2020. Elle a fait une grève de la faim pour protester contre son arrestation et sa détention arbitraires, et a été maltraitée en détention. Lorsque sa tension artérielle a augmenté, les gardiens du centre de détention ne lui ont apporté aucune aide médicale et l'ont également fait s'asseoir pendant la journée, refusant de la laisser se reposer.

Au moment de la rédaction du présent rapport, les détails relatifs aux procès de ces pratiquantes font l'objet d'une enquête

Avant leurs dernières arrestations, Mme Chen a été incarcérée dans un camp de travaux forcés à quatre reprises, pour un total de six ans, et Mme Guo a été incarcérée une fois pendant un an, toutes les deux en raison de leur pratique du Falun Gong. Vous trouverez ci-dessous les détails de leurs histoires.

Les souffrances de Mme Chen Xiumei

Mme Chen, âgée de 63 ans, travaillait à la filature de coton de Baoding. Elle souffrait autrefois d'atrophie musculaire, de douleurs à l'estomac, d'appendicite, d'épuisement nerveux et d'une allergie nasale, des maladies qui ont toutes disparu quand elle a commencé à pratiquer le Falun Gong en 1996. Elle a fait tout son possible pour être une personne meilleure et est devenue très respectée à la maison et au travail. Par exemple, l'immeuble dans lequel vit Mme Chen avait souvent une canalisation d'égout bouchée. Elle a toujours pris l'initiative d'engager une entreprise de nettoyage des égouts et payait elle-même les frais.

Mme Chen Xiumei

Dents cassées lors d'un gavage, une substance inconnue injectée dans les veines

Mme Chen a été arrêtée pour la première fois le 4 février 2002 par un policier en civil. Après avoir fait la grève de la faim pour protester contre sa détention arbitraire, les agents de police l'ont nourrie de force et lui ont cassé deux dents.

Plus tard, le 14 mai de la même année, la police a placé Mme Chen dans le camp de travaux forcés de la ville de Baoding, pendant trois ans, sans procédure régulière. Comme elle refusait de renoncer à sa croyance ou de suivre les règles du camp de travail, les autorités l'ont fait dormir dans le couloir, où les moustiques pullulaient.

À un moment donné, les autorités ont emmené Mme Chen au centre de lavage de cerveau de Zhuozhou. Elle a entamé une grève de la faim pour protester contre ces abus. Sept jours après le début de sa grève de la faim, les autorités l'ont nourrie de force avec du lait fortement salé. Après cela, elle pouvait à peine respirer et souffrait énormément.

Les gardes l'ont également attachée sur un lit et lui ont injecté des substances inconnues. Les gardes, qui n'avaient aucune formation médicale, lui ont enfoncé des aiguilles au hasard dans les bras et les jambes, ce qui lui a laissé des bleus. Lorsqu'elle s'est débattue, ils l'ont frappée. Vers la fin de son séjour dans l'établissement, elle était couverte de blessures et était émaciée.

Les autorités l'ont transférée au camp de travaux forcés pour femmes de la province du Hebei, où l'alimentation forcée et l'injection de substances ont continué. Elle était menottée à un lit pendant les séances d'alimentation forcée. Ces procédés violents lui ont provoqué des saignements abondants de la bouche et du nez. Un garde lui a arraché une poignée de cheveux et un autre lui a arraché une dent de la bouche. Pour l'empêcher de crier, ils lui ont scotché la bouche.

Ce n'est que lorsqu'elle était au seuil de la mort que les autorités l'ont renvoyée chez elle, le 19 janvier 2004. Elle était tellement meurtrie et émaciée que sa famille a eu de la peine à la reconnaître. Elle semblait mentalement atteinte, car elle ne pouvait pas parler ni reconnaître les membres de sa famille. Elle ne pouvait pas non plus se nourrir seule.

Les poignets suppurent à force d'être menottés, battue jusqu'au seuil de la mort

Des agents du bureau de la sécurité intérieure du district de Xinshi ont arrêté Mme Chen le 7 mars 2007 et le lendemain, l'ont envoyée au camp de travaux forcés de Baoding, pour un an.

Mme Chen a refusé de porter l'uniforme de prisonnière ou de se faire prendre en photo. Les gardiens l'ont mise sur un lit et lui ont menotté les mains et les jambes au cadre du lit de manière à ce que ses membres soient bien tendus. Dix-huit jours plus tard, ses poignets étaient boursouflés et suppuraient comme les menottes lui coupaient la chair. Ses mains étaient gonflées comme des petits ballons.

Alors que Mme Chen était menottée au lit, les gardes ont incité deux prisonnières à la gifler et à lui piétiner les tibias avec de lourdes bottes en cuir. Elle en est restée paralysée pendant longtemps. Son état s'est détérioré à mesure que la torture s'est poursuivie. Son rythme cardiaque s'est accéléré, elle était étourdie et ne pouvait plus se concentrer.

Lorsque Mme Chen a été libérée du camp, elle était au seuil de la mort.

Torture sexuelle et coups

Des agents du poste de police de Jingxiu ont arrêté Mme Chen le 8 janvier 2009 et l'ont placée dans le camp de travaux forcés pour femmes de la province du Hebei une semaine plus tard, le 15 janvier. Un chef de brigade nommé Liu Ziwei a incité les prisonnières à déshabiller Mme Chen, à lui pincer les tétons et à lui enfoncer une brosse à cheveux dans le vagin en la tordant vigoureusement. Le sol était couvert de son sang.

Lorsque Liu a vu Mme Chen faire les exercices de Falun Gong, il l'a traînée jusqu'à son bureau et l'a battue avec un bâton. Liu et un garde l'ont menottée à un tuyau et ont ouvert les fenêtres pour laisser entrer l'air glacé. Elle n'avait qu'une chemise fine et a dû rester immobile, sans pouvoir aller aux toilettes.

Lors d'un incident, Liu Ziwei et une prisonnière ont attrapé Mme Chen par les cheveux et l'ont tirée du lit superposé supérieur. Ils l'ont traînée jusqu'à une salle de stockage, ont fermé la porte à clé et lui ont bourré la bouche avec une chaussette. Ils l'ont battue et frappée à tour de rôle, lui ont griffé le visage et lui ont tapé la tête contre un mur. Tout s'est arrêté quand Liu a commencé à être fatigué.

Liu a menotté les mains de Mme Chen au lit superposé supérieur et l'a laissée sur place de février à mars 2009. Parfois, Liu menottait une de ses mains au lit du bas pour que Mme Chen ne puisse ni s'asseoir ni se lever. Ils ne lui retiraient ses menottes que lorsqu'elle mangeait ou devait aller aux toilettes. Lorsqu'ils le faisaient, ses bras étaient tordus et raides, et elle ne pouvait pas s'accroupir lorsqu'elle utilisait les toilettes. Son bras gauche était déformé, et une bosse s'est développée sur sa jambe, un mois après la torture.

Reconstitution de la torture : la suspension

Dans un autre incident, un gardien a incité une prisonnière à gratter et à creuser le visage de Mme Chen jusqu'à ce que sa peau soit déchirée et son visage gonflé et déformé.

Après que Mme Chen a passé un an dans le camp, les autorités ont arbitrairement prolongé sa peine de deux semaines et l'ont libérée le 23 janvier 2010.

Travail forcé et coups de matraque électrique

La police du canton de Xiantai a emmené Mme Chen au camp de travaux forcés pour femmes du Hebei le 10 septembre 2012, trois jours après une nouvelle arrestation. Le chef adjoint de la police l'a giflée à plusieurs reprises pendant son examen physique. Pendant une semaine, elle a été enfermée à l'isolement avec peu de nourriture et presque pas d'eau. Après cela, elle a été contrainte de faire du travail forcé dans une cellule.

Une fois, un garde a fait en sorte que Mme Chen reste immobile toute la journée jusqu'à minuit. Le lendemain, dans une pièce fermée, il a choqué ses mains, sa tête et son visage avec une matraque électrique, tout en la battant violemment.

Vingt jours avant la dissolution du camp, les autorités refusaient toujours de libérer Mme Chen, car un garde avait dit : « Nous serions au chômage si tu partais. »

Après que Mme Chen a entamé une grève de la faim, cinq gardes l'ont maintenue sur un lit et ont inséré un tube en plastique dans ses narines pour la gaver de bouillie de maïs deux fois par jour. Elle a été libérée le 7 septembre 2013.

Détention administrative

La police du district de Xinshi a arrêté Mme Chen le 22 juin 2016 et l'a détenue pendant 10 jours.

Les souffrances de Mme Guo Zhiping

Mme Guo, une ancienne comptable de l'aciérie de la ville de Baoding, souffrait d'une croissance anormale des tissus mammaires, de maladies gynécologiques, de tachycardie et de douleurs dorsales. Son état s'est aggravé quand elle a arrêté de travailler, alors qu'elle était dans la trentaine.

Elle a découvert le Falun Gong en mars 1999, et le premier jour où elle a fait les exercices, la tension de sa poitrine, causée par la croissance anormale des tissus, a disparu. Elle a senti qu'elle pouvait enfin respirer à nouveau. Une semaine plus tard, ses symptômes gynécologiques ont disparu.

Détention et arrestations répétées

Mme Guo s'est rendue à Pékin pour demander justice pour le Falun Gong le 13 février 2000. La police l'a arrêtée et détenue pendant 36 jours.

La police a fait une descente à son domicile en novembre 2000. Une semaine plus tard, la police l'a fait venir au poste de police et l'a gardée en détention pendant deux jours.

Les agents du poste de police de Jiannan ont emmené Mme Guo au centre de détention de Baoding en mars 2001 et l'y ont gardée pendant un mois.

Des agents du poste de police de Jiannan ont pénétré par effraction dans le domicile de Mme Guo et ont saccagé son logement en décembre 2006. Elle a été arbitrairement placée dans le camp de travaux forcés de la ville de Baoding, pendant un an.

Lavage de cerveau et travaux forcés

Dans le camp de travaux forcés, les gardes ont placé Mme Guo en isolement. Ils l'ont privée de sommeil et ont tenté de lui faire subir un lavage de cerveau pour qu'elle écrive une déclaration pour dire qu'elle renonçait à sa croyance. Chaque jour, elle devait effectuer des travaux pénibles, comme fabriquer des pommades, coller des boîtes à gâteaux, charger et décharger des camions. Cette activité excessive augmentait son rythme cardiaque, et engendrait chez elle des tremblements et une sensation de froid.

Voir aussi :

Deux habitantes du Hebei font face à des poursuites pour avoir diffusé des informations sur leur croyance

(D'autres articles connexes sont disponibles dans les versions anglaise et chinoise.)

Traduit de l'anglais