(Minghui.org) Le député canadien Garnett Genuis a présenté une motion d'initiative parlementaire, M-55, au Parlement, le 26 novembre 2020, exhortant le gouvernement canadien à renforcer sa réglementation sur l'ingérence étrangère. Le député Genuis et son collègue Pierre Paul-Hus, ainsi que des victimes d'intimidation et de harcèlement de la part de gouvernements étrangers ont tenu une conférence de presse sur la motion le même jour.

Le député canadien Garnett Genuis pendant la conférence de presse du 26 novembre 2020

La liberté et les droits des Canadiens doivent être protégés

Le député Genuis a déclaré que de nombreuses personnes ayant fui leur pays d'origine en raison de la répression politique sont venues au Canada pour y chercher la liberté, la démocratie, les droits de l'homme et l'autorité de la loi. Ces nouveaux venus veulent jouir du droit d'exprimer leurs opinions, à tout moment, sans craindre l'oppression ou la violence, ils veulent jouir de leur droit d'être reconnus en tant que citoyens égaux quelles que soient leur croyance ou leur identité, et la liberté d'être à la fois fidèles à leur croyance et loyaux envers leur nouveau pays.

Mais pour certains nouveaux Canadiens, l'intimidation de la part de leur mère patrie ne les a jamais quittés, même après s'être enfuis. « Les nouveaux Canadiens tirent la sonnette d'alarme quant aux efforts croissants d'un État étranger pour atteindre la vie des nouveaux Canadiens ici, sur sol canadien, pour les surveiller et les menacer et pour faire pression sur eux pour soutenir le programme stratégique d'un État étranger, ou ne serait-ce que d'essayer de les obliger à arrêter de s'exprimer pour la justice et les droits de l'homme. »

Le député Genuis a ajouté qu'une telle ingérence étrangère impliquait des menaces à l'encontre des familles des nouveaux Canadiens dans leur pays d'origine ou des menaces directes de violence au Canada. De telles menaces nuisent non seulement aux nouveaux Canadiens, mais affectent aussi les élites au Canada et empêchent les échanges d'idées en toute liberté, tout en sapant l'exercice des droits et libertés fondamentaux des Canadiens.

Il a déclaré : « Les Canadiens ont combattu et sont morts pour ces droits. Nous devons nous assurer que ces droits ne sont pas dévorés par des agents étrangers opérant dans des ruelles sombres. Le Canada doit rester le genre de société où tous les gens, quels que soient leurs points de vue ou leur pays d'origine, sont libres d'exprimer leurs opinions. »

La menace étrangère, une question de sécurité nationale

Le député Genuis a aussi dit que le Canada ne peut pas permettre que les nouveaux arrivants, qui ont souffert de la répression et de la violence dans leur pays d'origine, continuent d'être menacés dans leur pays d'adoption, le Canada. Amnesty International a documenté l'ingérence et l'intimidation visant les citoyens canadiens et d'autres personnes sur sol canadien, ainsi que les défis, auxquels les Canadiens faisant face à l'intimidation peuvent expérimenter quand ils essaient d'avoir accès à de l'aide.

Il a indiqué qu'il s'agit d'une question de sécurité nationale. Les victimes ne devraient pas seulement pouvoir appeler leur police locale. « L'exercice intentionnel, coordonné du pouvoir stratégique exercé par des États étrangers ici au Canada n'est pas quelque chose auxquels les services de police locaux sont idéalement placés pour répondre, seuls. Au contraire, le gouvernement canadien doit diriger la collaboration avec les organismes chargés de l'application de la loi, les autres niveaux du gouvernement et la société civile pour identifier et éliminer cette sorte d'intimidation et de violence. »

Les violations des droits de l'homme du Parti communiste chinois (PCC) chez nous et à l'étranger

Le député James Bezan

Quelques jours à peine avant la présentation de la motion du député Genuis, ses collègues ont eu un vif débat au Parlement, à savoir si le Canada devait interdire l'entreprise de télécommunication chinoise Huawei de son réseau 5G et d'autres politiques étrangères avec la Chine.

Durant le débat qui a eu lieu le 17 novembre, le député James Bezan a dit : « Je tiens à reconnaître que le régime communiste à Pékin qui continue à violer les droits de l'homme des pratiquants de Falun Gong en prélevant leurs organes et en leur refusant la possibilité de se réunir et de pratiquer leur culte à leur façon. Nous savons qu'ils refusent également ces mêmes droits aux Ouïghours et les mettent dans des camps de travaux forcés et qu'il y a des rumeurs de stérilisation. Aussi n'oublions jamais, non plus, les moines tibétains qui se sont battus contre le régime de Pékin, et ce, depuis des années. Bien sûr, tous les Canadiens sont bien au fait des violations des droits de l'homme commises par le Parti communiste chinois contre les champions de la démocratie à Hong Kong. »

Le député Ed Fast

Le député Ed Fast a déclaré dans son discours que le PCC ne respecte pas la souveraineté du Canada et interfère dans les affaires intérieures canadiennes. Il est de plus en plus reconnu que le PCC, à travers des organisations telles que le Département de travail du Front uni (DTFU) et les instituts Confucius, a pris des mesures spécifiques pour intimider et menacer les Canadiens d'origine chinoise.

Il a dit : « Mon amie Anastasia Lin, qui est une ancienne Miss Monde Canada, s'est exprimée ouvertement sur l'approche musclée de la Chine à utiliser la peur pour intimider les Canadiens afin qu'ils répondent aux appels d'offres de la Chine. C'est une erreur. Le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), notre agence nationale de renseignement, a confirmé que Pékin utilise régulièrement des agents secrets de la sécurité de l'État et des agents de confiance, ou des mandataires, pour cibler les membres de la communauté chinoise du Canada, dans un effort pour taire les critiques contre le président chinois, y compris avec des menaces de représailles contre leurs familles en Chine. L'agence fédérale d'espionnage affirme aussi que ces activités illégales au Canada font “partie d'une campagne mondiale d'intimidation qui constitue une menace pour [notre pays]”. »

Il a poursuivi, en disant que le harcèlement des pratiquants de Falun Gong au Canada par le PCC, est un autre exemple d'un groupe impitoyablement persécuté en Chine et intimidé ici au Canada. Les gens du PCC qui ont menacé les pratiquants de Falun Gong ont dit : « Nous savons où vivent vos parents en Chine et nous allons les poursuivre. Nous allons nous en prendre à vos frères et sœurs. »

« C'est inacceptable pour n'importe quelle norme internationale », a-t-il dit.

Persécution élargie à travers le Département du travail du Front uni et les organisations étudiantes

Le député Kenny Chiu

Aussi, lors de ce même débat, le député Kenny Chiu a ajouté que : « L'intimidation par des acteurs étrangers sur le sol canadien est un problème très réel et omniprésent. » Il a cité des rapports de médias sur différents groupes au Canada devenant les cibles d'attaques par des forces étrangères. Ils peuvent être Iraniens, Ouïghours ou des pratiquants de Falun Gong. Les gouvernements étrangers harcèlent les citoyens canadiens, et les victimes cherchent aussi de l'aide.

« Cela a eu un impact négatif sur la capacité des groupes de la diaspora des minorités ethniques à participer pleinement en expérimentant des droits qui nous sont chers en tant que Canadiens. Malgré leur accueil dans notre pays, ils sont toujours incapables d'exercer leur liberté d'expression, leur liberté d'association et de vivre librement, par crainte des répercussions que pourraient avoir sur eux des acteurs de mauvaise foi opérant sous les ordres de groupes gouvernementaux étrangers ou des répercussions sur les membres de leur famille dans leur pays d'origine. »

Il a mentionné que les manifestations organisées par les supporters de la démocratie de Hong Kong, au Canada, ont rencontré des contre-manifestants pro-Pékin qui utilisent des tactiques agressives et conflictuelles et dont les observateurs experts pensent qu'elles peuvent avoir été dirigées ou organisées par les autorités de l'État chinois. Des affrontements entre des manifestants pro-démocratie et des manifestants pro-Pékin se sont passés en 2019 à Toronto, Vancouver, Halifax, Montréal, Ottawa et Richmond, en Colombie britannique, avec un schéma de mesures agressives, menaçantes et intimidantes employées par le contingent pro-Pékin.

Il a indiqué que, d'après les médias, le Département de travail du Front uni de la Chine communiste a identifié les étudiants étrangers comme l'un des 12 groupes cibles pour l'orientation de son idéologie et la promotion des directives du Parti, ce qui est important pour « consolider et élargir » la base du Parti. Un document du ministre chinois de l'Éducation de 2016 a aussi appelé à la création de réseaux reliant « la mère patrie, les consulats et les ambassades, les groupes d'étudiants à l'étranger et le grand nombre d'étudiants à l'étranger » afin d'exploiter l'énergie patriotique des étudiants à l'étranger.

Il a déclaré que « certains experts ont identifié les étudiants chinois et les associations universitaires comme un exemple de l'implication du Département de travail du Front uni dans la sphère éducative à l'étranger. Ces associations ont soi-disant comme tâche de surveiller les pensées et les comportements des étudiants chinois sur les campus universitaires canadiens et ont eu un rôle central dans l'étouffement de la liberté d'expression sur des sujets liés aux droits de l'homme et à la démocratie qui sont sensibles pour le gouvernement chinois. Le rapport du Comité canadien de la sécurité nationale et du renseignement publié ce printemps vient le corroborer. »

Traduit de l'anglais