(Minghui.org) Onze habitants de la ville de Pékin ont été jugés par le tribunal du district de Dongcheng le 15 octobre 2021. Le procès a eu lieu plus d’un an après leur arrestation pour leur pratique du Falun Gong et pour avoir envoyé aux médias étrangers des photos des rues vides de Pékin pendant la pandémie.

Le Falun Gong, aussi connu sous le nom de Falun Dafa, est une discipline méditative et spirituelle ancestrale que le régime communiste chinois persécute depuis 1999.

Les onze pratiquants sont Mme Xu Na (une artiste qui a perdu son mari à cause de la persécution du Falun Gong), M. Li Zongze, M. Li Lixin, Mme Jiao Mengjiao, M. Liu Qiang, Mme Meng Qingxia (48 ans, peintre et enseignante), Mme Zheng Yanmei, Mme Deng Jing, Mme Zheng Yujie, M. Zhang Renfei et Mme Li Jiaxuan. Ils ont été arrêtés vers le 20 juillet 2020, date commémorative du 21e anniversaire du début de la persécution du Falun Gong.

Sécurité renforcée à l’intérieur et à l’extérieur de la salle d’audience

Le 15 novembre dernier, dès le début de la matinée, les autorités de Pékin ont restreint la circulation autour du palais de justice. De nombreux policiers en civil surveillaient les passants et vérifiaient leurs pièces d’identité. Certains bus ont également été détournés pour éviter le palais de justice.

Aucun membre des familles des pratiquants n’a été autorisé à assister à l’audience. La police s’est aussi rendue au domicile des pratiquants pour surveiller les membres de leur famille. Le 15 novembre, le père de M. Li Zongze, qui vit dans la ville de Dezhou, dans la province du Shandong, a été surveillé par la police à partir de 2 h du matin. Le parent d’un autre pratiquant est resté à l’extérieur du palais de justice pour montrer son soutien, un policier en civil l’a vu, l’a emmené au poste de police et l’a retenu pendant plusieurs heures.

Xie Yanyi, l’avocat représentant Mme Xu, a déclaré avoir été convoqué par la police l’après-midi précédent et avoir été averti de ne pas la défendre. La police s’est ensuite rendue à son domicile et a surveillé toute sa famille à partir de minuit.

Les cinq avocats qui ont plaidé non coupable pour leurs clients ont été soumis à des contrôles de sécurité très stricts, dont les avocats sont généralement exemptés. Un avocat a déclaré que le contrôle était encore plus strict qu’un contrôle de sécurité à l’aéroport, car il n’a pas été autorisé à apporter son verre vide ni son ordinateur dans la salle d’audience. Un autre avocat, septuagénaire, a déclaré que c’était la première fois qu’on lui demandait de retirer sa ceinture pour passer le contrôle de sécurité.

La salle d’audience était remplie d’agents de la Commission des affaires politiques et juridiques de Pékin (une agence extrajudiciaire chargée de persécuter le Falun Gong) et du Bureau de la justice de Pékin.

Défense interrompue

Lors du contre-interrogatoire sur les preuves dans l’après-midi, les avocats ont souligné que The Epoch Times, à qui les pratiquants ont envoyé les photos, est un média légitime enregistré aux États-Unis. Il couvre les nouvelles non censurées à l’intérieur et à l’extérieur de la Chine, y compris la persécution du Falun Gong et d’autres minorités et groupes religieux.

Outre les photos, le procureur a aussi accusé les pratiquants d’avoir organisé des rassemblements illégaux et d’avoir distribué des documents de Falun Gong, en se basant sur les documents de Falun Gong trouvés au domicile des pratiquants. Les avocats ont fait valoir que les livres et les documents de Falun Gong confisqués étaient destinés à leur usage personnel et non à la distribution.

Les avocats ont déclaré que la garantie de la « liberté d’expression » de la Constitution permettait aux pratiquants de soumettre des informations aux médias, et la « liberté de croyance » leur permettait de parler de leurs expériences de la pratique du Falun Gong. Certains pratiquants étaient des artistes et ils discutaient de la manière d’améliorer leurs œuvres d’art. Rien de ce qui a été mentionné ne justifiait les accusations portées contre eux.

Le procureur a dit à Mme Meng : « Vous avez déjà été condamnée, ainsi nous vous arrêtons lorsque vous vous réunissez avec d’autres pratiquants et participez à leurs activités. »

Le juge a constamment interrompu les plaidoiries des avocats. Lorsque c'était au tour des pratiquants de témoigner pour leur propre défense, le juge a ordonné aux huissiers d’éloigner les microphones.

Mme Zheng a déclaré qu’elle avait été maintenue en isolement pendant vingt-huit jours et que les gardiens lui avaient attrapé les cheveux et l’avaient frappée. Avant qu’elle ne puisse terminer, le président du tribunal, Bai Chongwei, l’a interrompue et lui a demandé : « Que voulez-vous dire ? Dites-moi simplement, est-ce que vous (plaidez) coupable ou non ? »

M. Li Zongze a préparé une déclaration de défense, mais le juge ne l’a jamais laissé la lire.

L’avocat représentant Mme Jiao lui avait été attribué par le juge. Celui-ci a plaidé coupable pour elle et a commencé à dénigrer le Falun Gong pendant l’audience, alors elle lui a demandé d’arrêter de parler.

Le juge a dit que le procès-verbal de l’interrogatoire de M. Liu indiquait qu’il avait déjà dit que « le Falun Gong est une secte ». M. Liu a immédiatement pris la parole pour dire qu’il n’avait jamais dit une telle chose. Le juge n’a pas répliqué.

D’autres avocats ont souligné que le procureur avait violé les procédures légales dans le traitement de la cause, notamment en changeant arbitrairement l’accusation portée contre les pratiquants « chercher la querelle et semer le trouble » par « saper l’application de la loi », sans enquête policière appropriée. Quand les avocats ont voulu examiner les documents relatifs à la cause des pratiquants, le procureur a fait en sorte qu’ils ne puissent pas le faire.

Un autre avocat a ajouté que le juge n’avait pas informé les pratiquants de la tenue de l’audience à l’avance, comme l’exige la loi.

La procureur Zhang Li, a recommandé de lourdes peines pour les pratiquants, même si elle était incapable de dire quelle loi les pratiquants avaient violée ni comment ils avaient « sapé l’application de la loi ». Quand elle a continué de calomnier le Falun Gong, les pratiquants l’ont interpellée et ont clarifié les faits. Elle a répondu en disant : « Comment osez-vous promouvoir le Falun Gong au tribunal ? »

Refus d’utiliser les toilettes pendant l’audience

Les pratiquants ont été amenés dans la salle d’audience un par un. Ils portaient tous un équipement de protection avec des lunettes et des masques, ainsi leur avocat ne pouvait les reconnaître qu’à leur voix. Une pratiquante a dit qu’avant de quitter le centre de détention, des personnes dans sa cellule lui ont dit que les accusés qui ne pratiquent pas le Falun Gong n’étaient pas tenus de porter cet équipement de protection. Lorsqu’elle a demandé au juge pourquoi seuls les pratiquants devaient le porter, elle n’a obtenu aucune réponse.

Comme les équipements de protection étaient « à usage unique », le juge s’en est servi comme excuse pour empêcher les pratiquants d’utiliser les toilettes et leur a dit de « se retenir ». Il les a aussi empêchés de boire de l’eau en utilisant la même excuse.

Lorsque les avocats ont protesté plusieurs fois, le président du tribunal a dit qu’il devait demander des instructions à ses supérieurs. Quelques instants plus tard, il a annoncé que l’audience serait ajournée pendant trente minutes afin que les pratiquants puissent aller aux toilettes. Après que les pratiquants ont changé leur équipement de protection, le juge leur a finalement permis de boire une gorgée d’eau, aussi après les fortes protestations des avocats.

Voir aussi :

Une artiste incarcérée : je ne peux pas rester silencieuse pour protéger mes propres intérêts

À Pékin, 11 pratiquants de Falun Gong sont toujours détenus malgré le retour de leur dossier au poste de police pour insuffisance de preuves

Les dossiers de onze habitants de Pékin renvoyés à la police pour insuffisance de preuves

Arrestation de 12 habitants de Pékin à l’approche de la date anniversaire de la persécution du Falun Gong

Sept semaines après son arrestation, un habitant de Pékin est toujours détenu pour sa croyance

Un Pékinois de 28 ans poursuivi pour avoir pris des photos de Pékin durant la pandémie

Traduit de l’anglais