(Minghui.org) Le 6 septembre 2023, une femme âgée de 53 ans de la ville de Tangshan, dans la province du Hebei, a perdu son appel contre une peine de prison déjà purgée. Mme Wang Yaxin envisage de déposer une demande de réexamen de son dossier.

Mme Wang a été arrêtée le 7 juillet 2022, et condamnée à une peine de dix mois de prison et à une amende de 10 000 yuans peu après son audience du 29 mars 2023. Elle a fait appel pendant sa détention et a soumis d’autres documents après avoir fini de purger sa peine le 8 mai 2023. La cour intermédiaire locale a décidé de maintenir le verdict initial le 6 septembre, sans tenir d’audience publique comme elle l’avait demandé.

Arrestation et procès

Mme Wang, ingénieure principale à la Société sidérurgique du Hebei, et deux autres femmes de la région, Mme Ji Guiqin et Mme Guo Liyun, ont rendu visite à Mme Du Zhonghua le 7 juillet 2022. L’ex-mari de Mme Du, qui avait divorcé il y a de nombreuses années, est tout à coup arrivé et lui a demandé de l’argent. Lorsque Mme Du a refusé de lui en donner, il l’a signalée, ainsi que ses trois invitées, au motif qu’elles se livraient à des « activités illégales du Falun Gong ».

Le Falun Gong également connu sous le nom de Falun Dafa, est une discipline de l’esprit et du corps basée sur le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance, que le régime communiste chinois persécute depuis 1999. Mme Wang, Mme Ji, Mme Guo et Mme Du pratiquent toutes le Falun Gong.

Un groupe d’agents du poste de police de Shuiwuzhuang, dont Gong Peng et Qi Xiaojing, est rapidement arrivé et a arrêté les quatre pratiquantes.

La police s’est ensuite séparée et a ramené chaque pratiquante à son domicile respectif pour effectuer une perquisition. Certains des agents qui ont perquisitionné le domicile de Mme Wang n’étaient pas en uniforme, et Gong Peng a affirmé qu’il ne savait pas qui ils étaient lorsqu’elle lui a demandé leur identité. Après qu’elle a demandé à deux reprises à voir un mandat de perquisition, un agent a brandi un morceau de papier devant elle sans lui permettre de le lire.

La police a confisqué tous les appareils électroniques et autres objets de valeur de Mme Wang, mais ne les a pas inclus dans la liste des objets confisqués qui lui a été montrée.

Mme Wang a été transférée au Premier centre de détention de la ville de Tangshan le 15 juillet 2022, après avoir purgé sept jours de détention administrative. Le parquet du district de Kaiping a approuvé son arrestation un mois plus tard, le 19 août.

Zheng Zhiwen, un agent du Bureau de la sécurité intérieure du district de Kaiping, était chargé du dossier de Mme Wang. En octobre 2022, il a soumis l’affaire au parquet du district de Kaiping, qui l’a transférée au parquet du district de Lubei.

En attendant son procès, Mme Wang a déposé une plainte contre la police pour l’avoir arrêtée et avoir perquisitionné son domicile sans aucune base légale. Le centre de détention a retenu sa plainte pendant un temps indéterminé avant de la transmettre au parquet du district de Kaiping et au parquet du district de Lubei. Les deux parquets n’ont cependant jamais répondu à Mme Wang.

Mme Wang a également déposé une demande de mise en liberté sous caution et une demande de rejet de son procès pour les éléments de preuve soumis par la police, qui avaient été recueillis illégalement. Son mari, M. Chen Liwu, l’a aidée à soumettre ces documents ainsi que sa plainte contre la police aux agences judiciaires locales et à d’autres agences gouvernementales concernées. Certains d’entre eux ont rappelé M. Chen, mais n’ont pas été en mesure de répondre directement aux préoccupations de sa femme.

Lors d’une audience préalable au procès, Mme Wang a également fait part de ses inquiétudes quant à la recevabilité des preuves présentées par la police à son encontre et a demandé qu’elles soient écartées de son procès. Le juge Yang Jian lui a fait croire qu’une telle demande était illégale. Elle a donc retiré sa demande d’irrecevabilité des preuves présentées par la police.

De nombreux membres de la famille et amis de Mme Wang se sont rendus au tribunal du district de Lubei le 29 mars 2023 pour assister à son audience. Pourtant, le juge Yang n’a autorisé que les membres de sa famille proche à entrer, sous prétexte qu’ils étaient trop nombreux. Mais lorsque sa famille est entrée, elle a remarqué qu’il y avait encore beaucoup de sièges vides, même en s’asseyant à un siège d’intervalle.

Le mari de Mme Wang, M. Chen, a demandé à représenter sa femme en tant que défenseur de la famille, mais le juge Yang a exigé qu’il fournisse la preuve qu’il ne purgeait aucune peine de probation, sachant qu’il pratique également le Falun Gong. Lorsque M. Chen a fait valoir que la loi ne prévoyait pas une telle exigence, le juge lui a dit : « Nous n’avons pas la même compréhension de la loi. Vous devriez m’écouter. »

Mme Wang a témoigné pour sa propre défense. Elle a dit qu’en tant que pratiquante de Falun Gong, il est normal qu’elle ait des livres de Falun Gong chez elle. Le procureur, Zhang Linfang, lui a demandé où elle avait obtenu ces livres. Elle a répondu que peu importe où elle les avait obtenus, cela ne démontrerait pas comment elle avait « violé la loi ».

Le procureur a également demandé à Mme Wang si elle avait été condamnée en 2018 pour avoir distribué des documents sur le Falun Gong, dans le but de l’accuser d’être une récidiviste. Mme Wang a répondu qu’elle avait été condamnée à tort et qu’elle avait toujours le droit de déposer une demande de réexamen de l’affaire.

M. Wang a dit au juge que c’était une honte pour la justice qu’une pratiquante de Falun Gong comme elle soit jugée simplement parce qu’elle pratique le Falun Gong et vit selon le principe du Falun Gong, Authenticité-Bienveillance-Tolérance. Alors qu’elle commençait à raconter les bienfaits qu’elle avait tirés de la pratique, le juge l’a arrêtée.

Mme Wang a également souligné que les policiers qui l’avaient arrêtée étaient en conflit d’intérêts en « déterminant » que les documents qu’ils avaient confisqués étaient illégaux.

L’avocat de Mme Wang a présenté un avis du Bureau chinois des publications, qui a décidé de lever l’interdiction de la littérature du Falun Gong en 2011, ainsi que la liste des cultes publiée par le ministère de la Sécurité publique en 2000, qui n’incluait pas le Falun Gong. L’avocat a déclaré que le procureur avait injustement inculpé Mme Wang, alors qu’il savait qu’aucune loi n’avait jamais criminalisé le Falun Gong en Chine.

Appels rejetés

Le juge Yang a condamné Mme Wang à une peine de dix mois de prison et à une amende de 10 000 yuans peu de temps après l’audience. Elle a fait appel auprès de la cour intermédiaire de la ville de Tangshan.

Après avoir purgé sa peine le 8 mai 2023, Mme Wang a soumis des documents supplémentaires au juge Cheng Lanfang, qui était chargé de son dossier d’appel. Elle a également demandé à Cheng d’enquêter sur son affaire afin d’obtenir davantage de preuves, et de tenir une audience publique pour entendre son appel.

Cheng a décidé le 6 septembre 2023 de maintenir le verdict initial de Mme Wang sans tenir d’audience. Elle est en train de déposer une requête pour réexaminer son cas.

Voir aussi :

Une femme du Hebei jugée pour sa croyance dans le Falun Gong

Une ingénieure du Hebei mise en accusation en raison de sa croyance

La police de Tangshan ne trouve aucune preuve pour accuser un homme de bien

(D’autres articles connexes sont disponibles dans la version anglaise.)

Traduit de l’anglais