(Minghui.org)Deux sœurs de la ville de Chengdu, dans la province du Sichuan, sont poursuivies pour leur croyance dans le Falun Gong, après que la police a soumis leur cas au parquet en août 2023.

La police a engagé des poursuites contre Mmes Yang Shuhua et Yang Shujun, copropriétaires d’un salon de coiffure, après les avoir harcelées pendant trois ans, en essayant de faire pression sur elles pour qu’elles renoncent à leur croyance que le régime communiste chinois persécute depuis 1999.

Trois ans de harcèlement

Vers 10 h du matin le 9 septembre 2020, quatre travailleurs communautaires se sont rendus au salon de coiffure des sœurs et ont demandé à parler à Mme Yang Shujun. Cette dernière et sa sœur ont demandé à voir leurs pièces d’identité. Aucun d’entre eux ne l’a fait. De nombreux clients du salon ont condamné les travailleurs communautaires pour le harcèlement des sœurs et leur ont demandé de partir.

Peu après 15 h le 18 janvier 2022, deux agents du poste de police de la rue Fuqing se sont à nouveau arrêtés devant le salon. Le policier a photographié l’extérieur du salon, tandis que la policière est entrée. Elle a déclaré que le Nouvel An chinois approchait et qu’elle leur rendait visite.

Celles-ci lui ont demandé pour quel poste de police elle travaillait. Elle n’a pas répondu et n’a pas montré sa carte d’identité lorsqu’on lui a demandé. Les sœurs ont ensuite interrogé les agents sur l’objet de leur visite. Ils n’ont rien dit et sont partis après avoir regardé autour d’eux.

Deux autres travailleurs communautaires se sont présentés vers 10 h le 29 mars 2022. L’un d’eux était un directeur nommé Li et il a dit qu’il était en charge du [de persécuter le] Falun Gong et a demandé l’adresse du domicile de Mme Yang Shuhua. Celle-ci a refusé de répondre.

Deux agents prétendant appartenir à la Commission des affaires politiques et juridiques sont arrivés à 16 h le 15 juin 2022 et ont ordonné de parler aux sœurs. Aucun d’entre eux n’a montré sa carte d’identité. Les sœurs ont essayé de les prendre en photo, mais ils ont refusé. L’agent a alors appelé Tan Shuxian du comité de la rue Fuqing, qui attendait à l’extérieur du salon, et lui a demandé d’entrer. Tan a montré sa carte d’identité. Les agents ont calomnié le Falun Gong et ont ordonné aux sœurs de renoncer à le pratiquer, avant de partir.

Deux mois plus tard, dans l’après-midi du 9 août 2022, trois autres agents sont venus au salon et ont cherché Mme Yang Shujun. Ils ont également prétendu être de la Commission des affaires politiques et juridiques. L’un d’entre eux a montré aux sœurs un badge sur lequel ne figuraient qu’une photo et son nom. La taille des caractères du nom était si petite qu’elle était illisible. Au dos du badge figuraient les mots « centre de soins », qui sont des centres de lavage de cerveau déguisés, créés pour persécuter les pratiquants de Falun Gong. Les agents ont commencé à calomnier le Falun Gong, mais ont été arrêtés par les sœurs.

Conduits par Bao Xiaomu, plus de dix agents du Bureau 610 de la ville de Chengdu se sont rendus au salon de coiffure à 15 h le 25 août 2022. Sans montrer leur carte d’identité ni de mandat de perquisition, ils ont commencé à faire une descente dans le salon. Mme Yang Shuhua a tenté d’arrêter Bao, mais ce dernier lui a crié : « Sortez ! » Une autre personne a retenu Mme Yang et l’a avertie que Bao était fort physiquement et qu’elle risquait de tomber au moindre contact.

Bao a ordonné à quelques agents de retenir les deux sœurs et les autres ont continué à fouiller les lieux, confisquant les livres de Falun Gong, les tablettes, les téléphones portables, les cartes bancaires, les pièces d’identité et un peu d’argent liquide des sœurs.

Bao a ensuite demandé à une femme en blouse blanche de mesurer la tension artérielle des sœurs, en vue de leur administrer le vaccin contre la COVID-19. Comme il s’est avéré que les deux sœurs avaient une tension artérielle élevée, Bao a dû annuler les injections. Après que les sœurs ont signé les résultats de leur tension artérielle comme demandé, la femme en blouse blanche a griffonné des mots sur un morceau de papier et leur a également demandé de signer.

Mme Yang Shujun l’a signé sans le regarder de près. Mais Mme Yang Shuhua a été alertée et a demandé à la femme ce que contenait le document. La femme a répondu : « Rien, il suffit de signer. »

Mme Yang Shuhua a insisté pour qu’ils lui expliquent le contenu. Ils ont alors relaté les trois conditions inscrites sur le document : « 1) ne pas s’opposer au Parti communiste chinois ou au socialisme ; 2) ne pas croire aux enseignements d’une secte ; et 3) ne pas participer à des activités liées au Falun Gong. »

Lorsque Mme Yang Shuhua a refusé de signer le document, Bao l’a menacée de la placer en détention, de geler son compte bancaire et d’y retirer 10 000 yuans par jour. Son compte bancaire serait vite vidé.

Comme Mme Yang refusait catégoriquement de signer le document, Bao a fait appel à des agents du poste de police de la rue Fuqing. Ils ne sont partis qu’après l’arrivée de la police. Les policiers ont photographié et filmé les sœurs avant de les emmener au poste de police. La fille de Mme Yang Shuhua a été obligée de payer une caution de 2000 yuans. Les sœurs ont été libérées sous caution vers 20 h 30 le lendemain.

Un an plus tard, le 2 août 2023, l’agent de police Peng Sheng est venu au salon de coiffure et a ordonné aux sœurs de se rendre au poste de police de la rue Fuqing pour répondre à quelques questions le lendemain. Il leur a dit qu’il était gentil avec elles et que si elles n’y allaient pas d’elles-mêmes, il les arrêterait et leur passerait les menottes. Se elles s’enfuyaient, il les inscrirait sur la liste des personnes recherchées.

Mme Yang Shuhua s’est rendue au poste de police le lendemain matin, mais elle a refusé de signer le document qui l’accusait d’avoir violé la loi en pratiquant le Falun Gong. Sa sœur a été convoquée au poste de police dans l’après-midi. L’agent Peng a admis qu’aucune loi ne criminalisait le Falun Gong en Chine, mais il a tout de même insisté pour envoyer les sœurs en prison.

Le 4 août, Peng a soumis le cas des sœurs au parquet du district de Chenghua. Le procureur Yu Dazhi a interrogé les sœurs le 11 août. Elles ont refusé de répondre aux questions et ont soumis des documents écrits demandant au procureur de ne pas les inculper.

Mme Yang Shuhua a appelé le bureau du procureur le 12 octobre pour s’enquérir de son dossier. On lui a dit que l’affaire avait été renvoyée à la police pour qu’elle recueille des preuves supplémentaires.

Persécution antérieure

Les deux sœurs sont originaires de la ville de Meishan, dans la province du Sichuan. Peu après le début de la persécution, le mari de Mme Yang Shujun a divorcé, car il ne supportait plus la pression. Pour gagner leur vie, les sœurs ont déménagé à Chengdu, la capitale, et ont ouvert un salon de coiffure.

Un groupe d’agents du poste de police de la rue Fuqing les a arrêtées le 6 mars 2007 et les a emmenées au centre de détention du district de Pi, où elles ont été détenues pendant trente-sept jours. Leur mère, âgée de 70 ans, a subi un coup dur et est tombée malade. Elle est décédée un an plus tard.

Les deux sœurs ont été arrêtées à deux autres reprises, en mars 2012 et en juin 2013, et détenues au centre de lavage de cerveau de Xinjin. Leur tante et leur oncle ont été terrifiés par leur arrestation en 2012 et sont morts de détresse mentale. La fille de Mme Yang Shuhua, en âge d’aller à l’école, a été laissée à elle-même lorsque sa mère et sa tante ont été arrêtées. La police a également extorqué de l’argent à leur frère et a menacé de l’arrêter et de l’empêcher de gérer l’entreprise familiale.

Les sœurs ont été arrêtées une nouvelle fois le 15 septembre 2015 et leurs livres de Falun Gong ont été confisqués.

(Des articles connexes sont disponibles dans la version anglaise.)

Traduit de l’anglais