(Minghui.org) En 2004, j’ai été arrêtée et envoyée dans l’un des camps de travaux forcés les plus tristement célèbres de Chine. Comme je refusais de me « transformer », j’ai été placée en cellule d’isolement pendant un mois dans une pièce sans lumière. Deux personnes qui se disaient pratiquantes sont venues me voir. Elles m’ont récité les nouveaux articles du Maître. Je les ai prises pour des pratiquantes. Elles m’ont aidé à écrire une lettre sans le mot « secte » et m’ont dit : « Nous allons vous aider à apposer l’empreinte de votre main. Si vous êtes libérée, vous pourrez aider le Maître à rectifier le Fa. » Je ne savais pas qu’il s’agissait d’une ruse, alors j’ai accepté.

Lorsque j’ai été déplacée dans une autre cellule et que j’ai rencontré des pratiquantes qui n’avaient pas été « transformées », j’ai compris que j’étais tombée dans leur piège. J’ai pleuré. Une pratiquante m’a dit d’écrire une déclaration solennelle pour exprimer ma ferme détermination à pratiquer le Falun Dafa. Je l’ai écrite rapidement. Lorsque la capitaine Liu est venue me voir, j’ai dit que je continuerais à pratiquer. J’ai dit que j’avais été trompée et que je voulais cultiver.

Les gardiennes ont frappé la pratiquante Xu, qui avait également écrit une déclaration de reprise de la pratique, avec trois matraques électriques. Ses jambes étaient couvertes de blessures et d’ecchymoses. J’ai senti que je devais protéger les pratiquantes et que je ne pouvais pas laisser les gardiennes faire un tel mal, alors j’ai adopté une approche de personne ordinaire pour protester contre la persécution. J’ai pris mes vêtements et mes affaires et je les ai donnés. J’ai pleuré et crié : « Pourquoi nous battez-vous ? Vous voyez que ses jambes sont violettes. Je ne peux pas vivre ainsi. Je vais sauter du haut de l’immeuble. Si je ne meurs pas ainsi, vous me battrez à mort de toute façon. » (Note de l’éditeur : il s’agit là du résultat de la persécution du Parti communiste chinois [PCC]. Le Falun Dafa interdit strictement de tuer, y compris de se suicider et de s’automutiler. Il est demandé aux pratiquants de ne pas protester de cette manière contre la persécution.)

Je suis allée à la porte et j’ai crié. Elles m’ont arrêtée, alors j’ai entamé une grève de la faim. Je n’ai rien mangé pendant trois jours. Le camp de travaux forcés a contacté ma famille et lui a dit de faire pression sur moi pour que je renonce à pratiquer. Ma sœur est venue me voir en sanglotant lorsqu’elle a essayé de me convaincre d’arrêter de pratiquer. J’ai pensé : « Lorsque j’atteindrai la plénitude parfaite, ils auront un bon avenir. Si je les écoute, ils pécheront et ce sera fini. » Mon cœur n’a donc pas été touché.

Défendre le Falun Dafa

Je connaissais la douleur d’être « transformée ». Il y avait 27 pratiquantes « transformées » de force dans la deuxième brigade à l’époque, je voulais donc les aider à rédiger une déclaration solennelle pour reprendre la pratique. Je savais qu’une personne seule s’opposant à la persécution n’y parviendrait pas. Elle serait persécutée encore plus durement. Nous devions nous unir et déclarer ensemble notre intention. Pourraient-ils tous nous battre ?

À l’époque, les prisonnières devaient fabriquer des produits à base de gypse destinés à l’exportation. Les produits devaient être livrés dans une boîte après leur fabrication. Les boîtes pesaient plus de 27 kg, donc personne ne voulait faire ce travail. J’ai dit que je le ferais, parce que je pouvais cacher des choses dans la boîte. Ce serait pour moi l’occasion d’entrer en contact avec d’autres pratiquantes.

J’ai caché un petit exemplaire du Zhuan Falun et d’autres nouveaux articles du Maître, ainsi que des notes destinées aux pratiquantes qui avaient été contraintes de se « transformer », les encourageant à ne pas écouter leurs persécuteurs. J’ai écrit : « Nous devons annoncer notre déclaration de pratiquer le Falun Dafa, rentrer chez nous avec dignité et aider le Maître à rectifier le Fa. » Je suis aussi allée dans les autres brigades et j’ai parlé avec les pratiquantes diligentes.

Vingt-six pratiquantes étaient prêtes à faire ensemble une déclaration solennelle — seule une pratiquante n’était pas d’accord. Je lui ai dit : « Tu es la seule à refuser. Tu ne dois pas manquer cette occasion. » Elle a dit qu’elle était inquiète parce que son mari menaçait de divorcer.

Vingt-six personnes ont déclaré qu’elles reprendraient la pratique du Falun Dafa. La capitaine Liu leur a parlé à chacune d’elle, mais personne n’a été sévèrement battu. Vingt-six personnes faisant une déclaration commune, ce n’était pas une mince affaire. Qui était l’organisateur ? Il devait y avoir quelqu’un. Ils ont interrogé les pratiquantes. Une jeune pratiquante n’a pas pu résister à la pression et m’a dénoncée. La capitaine Liu est venue me voir et m’a dit : « Tu es trop puissante. Tu as passé des mois à faire des allers-retours. Tu as convaincu 26 personnes en même temps. Cette brigade ne peut pas te retenir, tu dois aller ailleurs. »

Je lui ai souri. J’étais protégée par le Maître et elle n’osait pas me toucher. En fait, les gardes admirent aussi les pratiquants de Dafa dans leur cœur. Ils font simplement ce pour quoi ils sont payés.

Les pratiquantes qui refusaient d’être « transformées » devaient porter des étiquettes rouges. Leurs familles n’avaient pas la possibilité de leur rendre visite et elles n’avaient accès qu’à des zones limitées. Il y avait plus d’un millier de personnes dans les sept brigades. Lorsque j’ai vu les étiquettes rouges, j’ai su qu’il s’agissait de pratiquantes dévouées. Bien que j’aie aidé plus de vingt pratiquantes à reprendre la cultivation, la capitaine Liu, qui figurait sur la liste des auteurs devant faire l’objet d’une enquête sur le site de Minghui, m’a bien traitée.

Le camp de travaux forcés a essayé de calomnier Dafa. Une gardienne a donné une conférence et on nous a contraintes à y assister. J’ai pensé : « Je ne vais pas tomber dans votre piège diabolique. Vos paroles n’ont rien à voir avec moi. » Le Maître m’a donné la sagesse. J’ai levé la main et j’ai dit : « Ce que vous dites n’est pas juste. Je vais dire la vérité. »

De retour dans ma cellule, je suis allée voir la capitaine Liu et je lui ai dit : « Merci de m’avoir permis d’assister à cette conférence. En fait, ce qu’elle disait était faux. Le Falun Dafa est bon. Je dois assister à d’autres conférences de ce genre pour expliquer aux gens ce qui est faux. » En conséquence, je n’ai pas été autorisée à assister à d’autres conférences.

Plus tard, elle m’a dit : « Je vous ai fait assister à la conférence parce que je veux que vous soyez à la tête du comité de propagande de la deuxième brigade. À l’exception des gardiennes, c’est vous qui aurez le dernier mot. » Elle a essayé de me tenter. J’ai dit : « Ça ne m’intéresse pas. Trouvez quelqu’un d’autre. »

La véritable compassion

La brigade a organisé une sortie dans un parc. Je me suis dit : « Maintenant, je suis libre. Je peux rentrer chez moi aujourd’hui. » Après avoir enlevé mon uniforme du camp de travail, j’ai eu une autre pensée. Quelque temps auparavant, une pratiquante avait réussi à s’échapper et le camp de travail avait interrogé tout le monde. J’ai pensé : « Les pratiquantes souffrent déjà ici. Il serait égoïste de ma part de leur causer encore plus de stress. Je ne peux pas partir. » J’ai remis mon uniforme. Puis j’ai pensé : « Une telle occasion ne se représentera pas. Je dois partir. » Je l’ai donc enlevé à nouveau. Mais je me suis dit : « La capitaine Liu est assez impitoyable. Si elle perd son travail à cause de moi, elle détestera encore plus Dafa. Les pratiquants ne sont-ils pas censés tenir compte des autres ? » J’ai remis l’uniforme.

Après être retournée au camp de travail, j’ai dit à la capitaine Liu : « Je vous suis très reconnaissante aujourd’hui, car j’ai failli m’échapper. Je voulais rentrer chez moi. J’ai enlevé mon uniforme trois fois, mais je l’ai remis. Puis j’ai pensé : “Je ne peux pas être égoïste. La capitaine Liu perdrait son travail si je m’échappais.” Ma famille me manque, mais en pensant à vous, j’ai décidé de ne pas m’échapper. » Elle m’a serrée dans ses bras, m’a pris la main et m’a dit : « Vous êtes la meilleure de toute la brigade. »

Une compagne de cultivation qui refusait de se « transformer » a été enfermée dans une pièce et contrainte de rester debout pendant un mois. Ses pieds ont gonflé. Je suis allée voir la capitaine Liu et je lui ai dit : « S’il vous plaît, libérez-la maintenant. Elle est restée debout pendant un mois. Libérez-la maintenant. » Elle a effectivement été libérée. Le capitaine Liu a traité les pratiquantes un peu plus gentiment qu’avant.

Lorsque l’heure de ma libération est venue, le camp de travail a demandé à toutes les détenues de chanter des chansons du PCC. J’ai refusé. Je me suis dit que je devais leur dire pourquoi je refusais. J’ai dit : « Capitaine Liu, je suis le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance. Je ne peux pas mentir. Comment puis-je chanter les chansons démoniaques du Parti sur scène ? Mon esprit est rempli de pensées selon lesquelles le Falun Dafa est bon. Je ne peux chanter que ces chansons. Si je chante ces chansons du Parti, je m’allie au Parti. Quel genre de disciple de Dafa est-ce là ? » Ma peine a été prolongée de plus de dix jours parce que j’avais refusé de chanter.

Comme je refusais de me « transformer », les gardiennes ont demandé aux prisonnières de me torturer. Une détenue m’a tordu le bras. J’ai ri : « Pourquoi me haïssez-vous autant ? Si vous voulez me tordre le bras, vous pouvez aussi tordre celui-ci. » J’ai tendu mon autre bras. Mais après m’avoir torturée, elle avait mal au ventre. Je lui ai dit : « Si vous récitez “Falun Dafa est bon. Authenticité-Bienveillance-Tolérance est bon”, la douleur s’arrêtera. » Mais elle est allée voir la gardienne et m’a dénoncée. La gardienne ne m’a rien fait. J’ai vu qu’elle avait froid, alors je l’ai couverte avec ma couette et ma veste en coton. Je l’ai traitée avec gentillesse. Lorsqu’elle était sur le point d’être libérée, elle m’a pris la main et a pleuré en disant : « Les gardiennes m’ont dit de te battre. » Elle a dit aux autres : « Ne la battez pas. C’est une bonne personne. » Elle m’a dit : « Je ne suivrai plus jamais cette voie perverse. Je pratiquerai aussi le Falun Dafa. »

Certaines de celles qui avaient torturé des pratiquantes ont commencé à pratiquer le Falun Dafa. Le pouvoir de la compassion peut vraiment sauver les gens !

Vingt-deux ans, c’est une longue période dans le monde humain, mais dans la rectification du Fa de l’univers, ce n’est qu’un instant. Au début, je pensais simplement que je devais bien cultiver, dénoncer la persécution et attendre que le Maître revienne en Chine. Maintenant, je comprends la mission sacrée des pratiquants de Dafa dans cette période et que les pratiquants de Dafa n’ont pas de modèle à suivre. Nous devons laisser nos expériences et nos leçons aux gens du futur, et je dois donc suivre une voie de cultivation bonne et correcte. Maître, soyez assuré que je le ferai !

Traduit de l’anglais