(Minghui.org) L’étiquette était un élément important de la culture traditionnelle chinoise, en particulier lorsqu’il s’agissait de l’interaction entre un homme et une femme. On pensait qu’une bonne étiquette contribuait à la stabilité de la société, tandis que l’absence de normes sociales entraînait des comportements inappropriés et le chaos. L’étiquette est également essentielle au sein d’une famille. On attend d’une personne qu’elle fasse preuve de bonnes manières dans la vie quotidienne, qu’elle soit assise, debout, qu’elle marche, qu’elle mange ou qu’elle parle avec d’autres personnes. Si certaines de ces règles peuvent sembler trop strictes aux yeux des gens d’aujourd’hui, c’est ainsi que les anciens se disciplinaient et maintenaient ainsi un comportement social droit.

Selon le Liji (Livre des Rites), il est inapproprié pour les hommes et les femmes non mariés de partager des objets (cintres, serviette, peigne) ou de se passer des objets susceptibles d’impliquer un contact physique. Une femme ne salue pas le frère cadet de son mari ; la concubine d’un père n’est autorisée qu’à laver les vêtements de ses enfants. Après s’être fiancée, une jeune fille doit porter un ruban coloré sur la tête et les autres personnes ne peuvent pas entrer dans sa chambre par hasard.

Un homme et une femme ne doivent pas se demander leur nom réciproque sans qu’une proposition ait été faite par l’intermédiaire d’un entremetteur. Les deux familles doivent avoir peu de contacts entre elles jusqu’à ce que la famille de la jeune fille accepte le prix offert pour la mariée. Après les fiançailles, le mariage doit être programmé et comprendre une cérémonie de présentation de l’événement aux ancêtres et de vénération de la divinité. Les voisins, les amis et les parents doivent être invités au festin.

En outre, un homme et une femme ne doivent pas puiser de l’eau dans le même puits, utiliser la même salle de bain pour prendre un bain ou partager le même lit. Les vêtements d’un homme ne peuvent être prêtés à une femme, et vice versa.

Les enseignements de Lu Dongbin

Les gens de la société moderne peuvent ne pas comprendre pourquoi les normes sociétales étaient si strictes dans les temps anciens. Lu Dongbin, un taoïste légendaire qui a vécu sous la dynastie Tang et qui est devenu immortel, a expliqué à ses disciples la nécessité d’un code éthique.

Le destin d’une personne, comme la fortune, le rang officiel et la richesse, dépend souvent de sa capacité à vivre avec dignité et à éviter les relations inappropriées. Quelle que soit le type de femme qu’un homme rencontre, il doit y prêter attention, y compris dans son esprit, ses paroles, ses actes et ses amitiés.

Plus précisément, il a déclaré :

Même si une femme est attirante,
je n
aurai pas la moindre pensée de convoitise ;
je traiterai une personne un peu plus âgée comme ma sœur aînée,
et une autre un peu plus jeune comme ma jeune sœur.
Quelle que soit la beauté d
une femme,
un seul comportement inapproprié ruinera sa réputation ;
il nuira également à mon destin et à ma fortune,
tout en alertant les divins...
Comme le châtiment arrive souvent rapidement,
je n
ose pas agir de façon imprudente et violer cela.

Parfois, lorsque jentends les autres parler des femmes,
je les arrête sérieusement ;
lorsque je rencontre une jolie femme sur la route,
je n
ose pas y prêter attention,
même si on me coupe la tête ;
même lorsque je rencontre des marraines,
je ne parle pas d
affaires ;
lorsque je vois des cousins,
je n
ai pas dintimité occasionnelle ;
lorsque je rencontre une tante ou une belle-sœur,
je ne m
assois pas ou ne marche pas avec elle.

Si je vois une nièce ou ses pairs,
je resterai sérieux et ne parlerai pas au hasard ;
si je vois des livres ou des images sur la sexualité,
je les brûlerai immédiatement.
Le divin verra ma dignité et mon intégrité,
et me bénira par la gloire et l
accomplissement.

Deux hommes dignes dans le royaume de Lu

Liu Xiahui était un fonctionnaire respecté du royaume de Lu pendant la période des Printemps et Automnes. Un jour, il se rendit dans une autre ville, mais l’entrée de la ville était fermée. Il passa la nuit devant la porte. Il y avait aussi une belle jeune femme à la porte qui ne pouvait pas entrer dans la ville. Voyant qu’elle ne portait que très peu de vêtements et qu’elle grelottait dans le froid, Lu pensa qu’elle pourrait tomber malade ou mourir, et il la couvrit de son manteau d’hiver. La femme s’assit et dormit, tandis que Liu ne bougeait pas, même si ses jambes étaient engourdies. Les gens ont entendu parler de cette histoire et ont félicité Liu pour son intégrité.

Plus tard, un autre homme du Royaume de Lu qui vivait seul a vu une voisine veuve frapper à sa porte la nuit pour lui demander si elle pouvait rester chez lui car son toit fuyait sous la pluie.

L’homme refusa et expliqua : « Un proverbe dit que jusqu’à 60 ans, un homme et une femme ne peuvent pas rester ensemble. Comme vous êtes jeune et que je suis jeune, je ne peux pas vous laisser entrer. »

« Pourquoi ne prenez-vous pas exemple sur Liu Xiahui ? » demanda la femme. « Il a réchauffé une femme avec son corps et les gens n’ont pas dit du mal de lui. » 

« Liu pouvait faire cela, mais je ne le peux pas », a répondu l’homme. « J’apprendrai de Liu de cette façon. »

Confucius en entendit parler et fit l’éloge de cet homme, disant qu’il avait appris l’essence de la dignité et de la vertu. Si quelqu’un de mal intentionné prétend imiter Liu en apparence, il ne fait qu’inventer des excuses.

Une cueilleuse de mûres

Voici un poème bien connu sur une jeune femme de la dynastie Han, qui nous donne un aperçu de la vie à cette époque.

Moshang Sang (Aux mûriers près dune route)

Le soleil se lève à lest,
éclairant le bâtiment de ma famille Qing ;
la famille Qin a une jolie fille,
qui s
appelle Luo Fu.
Luo Fu aime cueillir des feuilles de mûrier pour les vers à soie,
au sud-est de la ville ;
le panier en bambou est orné d
un ruban de soie vert,
avec une branche de laurier en guise d
anse.
Ses cheveux sont coiffés en chignon de cheval,
elle porte une paire de boucles d
oreilles en perles ;
sa jupe en soie est jaune abricot et sa veste en soie est violette.
Les gens qui passaient sur la route
ne pouvaient s
empêcher de la regarder ;
les jeunes gens qui voyaient Luo Fu
enlevaient leurs chapeaux et rangeaient leurs foulards ;
ceux qui cultivaient la terre cessaient de labourer
et ceux qui arrachaient les mauvaises herbes oubliaient leurs houes ;
une fois rentrés chez eux, ils étaient contrariés
de n
avoir pas pu faire leur travail parce quils avaient regardé Luo Fu.

Un haut fonctionnaire du sud,
sur un chariot tiré par cinq chevaux ;
j
ai envoyé quelquun demander
d
où venait cette belle fille.
Les gens ont répondu que la belle fille
venait de la famille Qin et qu
elle sappelait Luo Fu ;
L
officier a alors demandé lâge de Luo Fu
et on lui a répondu que Luo Fu avait plus de 15 ans et moins de 20 ans.
L
officier a alors demandé à Luo Fu :
Veux-tu venir monter avec moi ?
Luo Fu s
est approché et a répondu :
Comme cette question est idiote !
Vous, officier, avez déjà une femme,
et moi, Luo Fu, j
ai aussi un mari.

Regardez à lest ce millier dhommes qui montent à cheval,
mon mari est en tête ;
comment puis-je le distinguer des autres ?
Mon mari monte un cheval blanc, suivi d
un cheval noir.
Un ruban de soie verte est attaché à la queue du cheval,
qui porte sur la tête une bride décorée d
or ;
il porte également une épée Lulu rare,
d
une valeur de mille pièces dargent.
À l
âge de 15 ans, il était un petit fonctionnaire,
à 20 ans, il servait à la cour royale ;
à 30 ans, il était préposé au palais,
à 40 ans, il était à la tête d
une ville.
Il est très beau,
avec une peau claire et une belle moustache ;
il marche d
un pas élégant
et a toujours de bonnes manières
Parmi les milliers de personnes assises ici,
ils disent tout que mon mari est spécial.

Il est intéressant de noter que lorsque les gens étaient attirés par la beauté de Luo Fu, ils n’avaient pas de mauvaises pensées. La seule exception était le haut fonctionnaire, que Luo Fu avait gracieusement repoussé.

Un poème de la dynastie Zhou, publié dans le Shijing (Classique de la poésie), parle également de la dignité et de la pureté d’une fille :

Han Guang

Il y a des cocotiers dans le sud,
trop hauts pour servir d
ombre ;
Il y a une fille sur le fleuve,
trop digne pour la poursuivre.
Le fleuve Han est très large,
impossible à traverser à la nage sous l
eau ;
Le fleuve Yang-Tsé est très long,
impossible à parcourir sur toute sa longueur sur un petit radeau.

Ce poème implique que lorsqu’une fille est vraiment pure et digne, ceux qui la regardent n’auront pas de mauvaises pensées. C’est parce que les gens savent que les mauvaises pensées sont vouées à l’échec, tout comme il est impossible de traverser le fleuve Han sous l’eau ou de parcourir le fleuve Yang-Tsé du début à la fin sur un petit radeau.

« C’est un être divin ! »

Guan Yu, célèbre général militaire de la dynastie Han, était connu pour sa bravoure, sa sagesse et, surtout, sa loyauté. Selon l’Histoire des trois royaumes, Guan fut un jour capturé par Cao Cao et bien traité. Bien que Cao ait offert des fêtes de temps à autre, Guan n’a pas été ému et a refusé toutes les offres d’objets de valeur et de belles filles. Il n’accepta qu’un cheval précieux et déclara : « Dès que j’apprendrai où se trouve Liu Bei (un chef que Guan suivait), je m’y rendrai quoi qu’il arrive. »

À cette époque, Guan était également chargé de protéger deux des femmes de Liu. Voyant que Guan n’était pas séduit par la richesse, Cao lui a demandé de partager une chambre avec les femmes de Liu pendant la nuit. Au lieu de cela, Guan resta dehors à lire toute la nuit et n’était pas fatigué. Plus tard, Cao offrit à Guan un manoir. Après avoir divisé le manoir en deux parties, Guan demanda aux femmes de Liu de rester à l’intérieur et d’être gardées par des soldats âgés. Pendant ce temps, il restait à l’extérieur.

Le divin a également béni Guan pour sa loyauté. Après que Guan eut quitté la place de Cao, Wang Zhi, le gouverneur du Xingyang, ordonna à son subordonné Hu Ban de tuer Guan. Curieux de savoir à quoi ressemblait Guan, Hu l’observa. Lorsqu’il vit l’élégance de Guan lorsqu’il lisait, il ne put s’empêcher de s’écrier : « C’est un être divin. » En entendant ce son, Guan lui parla, et il s’avéra que le père de Hu était l’ami de Guan. Hu aida donc Guan à retrouver Liu.

Traduit de l’anglais