(Minghui.org) En janvier et février 2024, on dénombre un total de 310 cas d’arrestation ou de harcèlement de pratiquants de Falun Gong en raison de leur croyance. Parmi les 192 cas d’arrestation, 143 ont eu lieu en janvier 2024 et 44 en février 2024. Les 118 incidents de harcèlement comprenaient 83 cas en janvier 2024 et 35 en février 2024.

Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une discipline méditative et spirituelle ancestrale que le Parti communiste chinois (PCC) persécute depuis 1999. Au cours des vingt-cinq années de la persécution, d’innombrables pratiquants ont été harcelés, arrêtés, condamnés ou torturés pour avoir maintenu leur croyance. Cependant en raison de la censure stricte de l’information en Chine, les cas de persécution ne peuvent pas toujours être signalés en temps et en heure, et toutes les informations ne sont pas facilement accessibles.

Les cas nouvellement signalés ont eu lieu dans 21 provinces et 4 municipalités contrôlées par l’État (Pékin, Chongqing, Shanghai et Tianjin). C’est à Jilin que l’on a recensé le plus grand nombre de cas combinés d’arrestation et de harcèlement (48), suivi de 41 dans le Shandong et de 40 dans le Liaoning. Cinq autres régions ont également enregistré un nombre de cas à deux chiffres, compris entre 12 et 35. Dix-sept autres régions ont enregistré un nombre de cas à un chiffre, compris entre 1 et 9.

Parmi les 310 pratiquants visés, 56 avaient 60 ans ou plus au moment de leur arrestation ou de leur harcèlement, dont 20 sexagénaires, 27 septuagénaires et 9 octogénaires. Une femme de 84 ans a été placée en détention début janvier 2024 pour purger une peine de quatre ans prononcée en 2021. Une femme de 65 ans, alitée depuis plus de quatre ans, a été transportée hors de son lit par la police. Une femme de 72 ans qui a perdu son pied droit à la suite d’injections toxiques en détention a été harcelée et risque à nouveau d’être poursuivie en justice.

Trois octogénaires prises pour cibles

Mme Zhao Hongzhi, une habitante de 84 ans de la ville de Shenyang, province du Liaoning, a été arrêtée chez elle le 6 janvier 2024 alors qu’elle préparait le dîner. Son fils a confirmé deux jours plus tard qu’elle avait été emmenée par des policiers du poste de police de Nanhu. Il a demandé à la voir, mais la police a refusé.

Dans la soirée du 10 janvier, le fils de Mme Zhao a reçu un appel du parquet de la région l’informant que sa mère avait été admise en prison pour y purger une peine de quatre ans qui avait été prononcée en 2021, et qu’à ce moment-là, en raison de la pandémie, elle n’avait pas été tenue de purger.

Le 17 janvier 2024, une autre femme de 84 ans, Mme Meiying, de Pékin, a été arrêtée chez elle par plus de dix policiers. La police a prétendu qu’elle avait été filmée par une caméra de surveillance alors qu’elle distribuait des documents sur le Falun Gong. Ils ont fait irruption à son domicile sans mandat de perquisition. Comme les résultats de l’examen physique obligatoire pour être admise au centre de détention local n’étaient pas bons, la police l’a autorisée à purger ses cinq jours de détention à son domicile.

Dans la ville de Jinzhou, province du Liaoning, Mme Wang Guixia, 80 ans, qui avait été libérée sous caution, a fait l’objet d’un mandat d’arrêt officiel et a été remise en détention le 5 février 2024. Elle est maintenant inculpée et détenue au centre de détention pour femmes de la ville de Jinzhou.

Une invalide n’est pas épargnée

Mme Li Shulian, une habitante de 65 ans de la ville de Yan’an, province du Shaanxi, est alitée depuis début 2020. Le 3 janvier 2024, la police l’a sortie de son lit. On ignore où elle est actuellement détenue et si la police a l’intention d’engager des poursuites.

Mme Li a été arrêtée le 15 décembre 2019. Elle est tombée dans un état critique après trois mois de torture au centre de détention de Yulin. Lorsqu’elle a été ramenée chez elle, elle n’avait plus que la peau sur les os. Elle était incontinente et présentait des escarres sur le dos et les fesses. Sa mémoire s’était considérablement détériorée et elle ne se souvenait plus des événements survenus un ou deux jours auparavant. Lorsque sa famille l’a emmenée à l’hôpital, le médecin a refusé de la soigner en raison de la gravité de son état.

Mme Li n’est pas la seule de sa famille à avoir été persécutée pour sa pratique du Falun Gong. Cette ancienne enseignante dans une école professionnelle et son mari, M. Cao Huashan, ancien professeur de collège, ont tous deux été arrêtés et incarcérés à maintes reprises au cours des vingt dernières années. La dernière arrestation de son mari a eu lieu un jour seulement après la sienne, alors qu’il se déplaçait constamment pour éviter la police. La famille a confirmé en juin 2020 qu’il avait été secrètement condamné à la prison de Weinan. On ignore toutefois la durée de sa peine.

Lorsque Mme Li et son mari ont été détenus en 2007, leur fille a été licenciée par son employeur en raison de leur croyance commune dans le Falun Gong. Elle a développé une maladie grave, mais n’avait pas les moyens de se faire soigner. La date de son décès est inconnue.

Pris pour cible à maintes reprises

Le cas de Mme Song Huilan est un exemple de la persécution répétée des pratiquants du Falun Gong. Mme Song, une habitante de 72 ans de la ville de Jiamusi, province du Heilongjiang, a reçu des injections de substances inconnues alors qu’elle était détenue au centre de détention du district de Tangyuan en février 2011. Elle a souffert d’une grave nécrose des tissus à son pied droit. Il est devenu noir et est tombé le 25 mai 2011.

Mme Song a été arrêtée à nouveau le 29 septembre 2021, quand quelqu’un a signalé qu’elle distribuait des calendriers contenant des informations sur le Falun Gong dans un parc local. Lors de la libération de Mme Song le 25 octobre de la même année, la police a promis à sa fille de ne pas poursuivre Mme Song, mais le 8 avril 2023, quand sa fille a signé un formulaire de « libération sous caution dans l’attente d’un procès », elle a été dupée par la police, sa signature ayant pour effet d’entamer des poursuites contre Mme Song. Le 6 février 2024, deux policiers se sont présentés chez Mme Song, lui ordonnant de se rendre au tribunal du district de Xiangyang pour signer un nouveau formulaire de « libération sous caution ». Elle a refusé de s’y rendre et les policiers sont revenus à plusieurs reprises pour la harceler.

Une vie normale perturbée

Il y a cinq ans, M. Yu Tianjian, de la ville de Dalian, province du Liaoning, a été libéré après une courte détention et depuis il est l’objet d’une surveillance policière constante.

M. Yu a été arrêté en juin 2018 pour avoir parlé du Falun Gong à des personnes. Après l’avoir emmené au centre de lavage de cerveau de Ganjingzi, les autorités ont trouvé plusieurs « experts » pour lui parler, tentant de le forcer à renoncer au Falun Gong. Il est resté fidèle à sa croyance. Lorsqu’il a été libéré six jours plus tard, la police a loué un local près de son appartement pour le surveiller. Chaque fois qu’il sortait, il était suivi. De plus, la police a encouragé ses voisins à le surveiller. Chaque année, le 13 mai, date anniversaire de la présentation du Falun Gong au public, le voisin de M. Yu laissait sa porte ouverte pour le surveiller.

En 2022, lorsque M. Yu s’est rendu à Guangzhou, province du Guangdong, pour y travailler, les autorités de Dalian ont informé la police de Guangzhou de le harceler. Son supérieur hiérarchique a également été harcelé, ce qui a entraîné son licenciement. La surveillance et le harcèlement se sont poursuivis lorsque M. Yu est retourné à Dalian.

Également confrontée à un harcèlement contant de la police, Mme Zhong Fangqiong, 59 ans, originaire de la ville de Chengdu, province du Sichuan, a été contrainte de vivre loin de son domicile vers janvier 2024 pour éviter d’être à nouveau persécutée. Le harcèlement de Mme Zhong a commencé le 26 septembre 2022, alors qu’elle séjournait temporairement chez son frère à Jianyang, province du Sichuan. Plusieurs policiers l’ont harcelée presque tous les jours entre le 14 et le 22 octobre 2022. Le harcèlement s’est poursuivi en 2023, et notamment, un incident le 26 avril et une autre série d’événements en juin, qui l’ont finalement obligée à se cacher. Avant cette dernière persécution, Mme Zhong a été détenue à de nombreuses reprises et condamnée deux fois pour un total de onze ans.

Voici trois autres cas d’arrestation pure et simple.

Une femme du Shaanxi détenue pour sa pratique du Falun Gong, deux membres de sa fratrie arrêtés pour avoir demandé sa libération

Mme Yang Qiaoli, de la ville de Tongchuan, province du Shaanxi, a été arrêtée le 9 janvier 2024. Elle est à présent inculpée, le parquet du district de Yintai ayant récemment émis un mandat d’arrêt formel à son encontre.

Un policier a frappé à la porte de Mme Yang et l’a battue pendant l’arrestation. Après son admission au centre de détention de la région, deux gardiens l’ont frappée avec un bâton, hors de la vue des caméras de surveillance, quand elle a refusé de réciter les règles du centre de détention.

L’avocat de Mme Yang s’est rendu au centre de détention pour la voir le matin du 19 février 2024. L’entretien a été interrompu au bout de dix minutes, après qu’un gardien a remarqué une note dans le dossier de Mme Yang, indiquant qu’elle n’avait pas l’autorisation de « rencontrer son avocat ».

Comme le mari de Mme Yang travaille en dehors de la ville, elle est toute seule pour s’occuper de leurs deux enfants en âge scolaire et de son père veuf de 90 ans. Après son arrestation, les enfants et leur grand-père ont eu du mal à faire face à la situation.

Le frère cadet de Mme Yang, M. Yang Xijing, et ses deux sœurs aînées, Mme Yang Meili et Mme Yang Mei’e, ont décidé de l’aider à obtenir sa libération compte tenu de sa situation familiale. Les trois frères et sœurs se sont rendus voir la police le 18 février 2024 pour demander sa libération, mais seulement son frère a été autorisé à entrer. Lorsque M. Yang a remis aux policiers une copie d’un document indiquant qu’aucune loi en Chine ne criminalise le Falun Gong, les policiers l’ont accusé de promouvoir le Falun Gong et l’ont frappé. Ils lui ont pressé le visage si fort contre le sol que sa peau s’est ouverte.

Après être sorti du bâtiment du Département de police, M. Yang a raconté à ses sœurs ce qui lui était arrivé. Mme Yang Meili est entrée dans la cour, mais la porte était bien fermée. Elle a frappé à la porte et la police est sortie pour les accuser, elle et son frère, de « perturber les organes de la sécurité publique » et de provoquer intentionnellement des troubles. Le frère et la sœur ont alors été placés en détention administrative pour une durée de quinze jours.

Une femme de 60 ans de Pékin arrêtée deux fois en moins de deux ans

Entre mi-2022 et début 2024, Mme Zhang Baoling, une habitante de 60 ans de Pékin a été arrêtée à deux reprises pour sa pratique du Falun Gong. Elle a été arrêtée pour la première fois le 19 juin 2022 après avoir été signalée pour avoir distribué des documents d’information sur le Falun Gong. Elle a été détenue pendant trente-six heures avant d’être libérée sous caution.

Le parquet du district de Fengtai a convoqué Mme Zhang le 5 juin 2023 et lui a ordonné de se présenter deux jours plus tard. Elle ne s’est pas présentée parce qu’elle rendait visite à son frère malade dans leur ville natale.

Le 23 février 2024, la police a arrêté Mme Zhang au motif qu’elle avait violé une condition de sa libération sous caution en rendant visite à son frère. Elle n’a pas mangé lorsqu’on lui a apporté un repas ce soir-là. Lorsque la police l’a emmenée à l’hôpital pour un examen médical, sa tension artérielle était de 214/115 mmHg (alors que la normale est de 120/80 mmHg ou moins).

Malgré son état de santé, la police l’a emmenée au centre de détention du district de Fengtai où sa tension artérielle était encore plus élevée. Après le refus du centre de détention de l’admettre, la police a couru dans différents bureaux du centre de détention, essayant de les persuader d’accepter Mme Zhang. Le centre de détention a refusé catégoriquement de l’admettre. Elle a été libérée sous caution à 2 h 30 du matin le 24 février.

Un ancien ingénieur ferroviaire arrêté pour avoir parlé du Falun Gong à des gens

Le 8 février 2024, M. Xie Mingguang, ancien ingénieur ferroviaire de Wuhan, province du Hubei, a été arrêté à Lichuan, dans la même province. Son arrestation a eu lieu quand quelqu’un a signalé qu’il avait parlé du Falun Gong à des gens lors d’un court séjour à Lichuan. La police l’a incité par la ruse à ouvrir sa porte en se faisant passer pour du personnel de la gestion immobilière. Ils ont fouillé son domicile temporaire à Lichuan et emporté un grand nombre d’objets liés au Falun Gong.

Le 9 février, la veille du Nouvel An chinois, la police de Lichuan a appelé l’épouse de M. Xie, lui disant qu’ils allaient le libérer dans quinze jours. Mais le 23 février, la veille de sa libération, la police a ordonné à sa femme de signer son avis de détention, indiquant que M. Xie avait été placé en détention criminelle et qu’il serait bientôt transféré au centre de détention de la ville de Lichuan. On ignore s’il a été libéré à l’heure où nous écrivons ces lignes.

Voir aussi :

Rapporté en 2023 : 6514 pratiquants de Falun Gong arrêtés ou harcelés pour leur croyance

Traduit de l’anglais