(Minghui.org)

Le 17 mars 2003

Chers représentants de la mission permanente d’Australie aux Nations Unies, chers dirigeants australiens et représentants du Gouvernement à tous les niveaux,

Nous sommes 1000 personnes venant de plus de 20 pays qui nous sommes rassemblés ici pendant la Commission des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, nous avons utilisé notre temps et notre argent comme bénévoles pour attirer l’attention de la communauté internationale sur la torture, la persécution et l’assassinat que les pratiquants de Falun Gong en Chine subissent. Parmi nous, il y a des personnes dont des membres de leur famille ont été torturés à mort pendant cette cruelle persécution, de même que beaucoup d’entre eux ont dû faire face aux atrocités des camps de travail chinois – les coups, toutes sortes de torture, les chocs électriques et certains d’entre nous ont été sur le point d’être tués. En plus de notre grande inquiétude sur la persécution cruelle subie par des millions de pratiquants de Falun Gong, nous avons fait des sacrifices de temps et d’argent pour venir faire appel aux cœurs de la communauté internationale afin d’avoir plus de soutien pour mettre un terme à ces atrocités sans délai.

Nous avons pris le temps de vous écrire environ 1000 lettres individuelles afin d’exprimer notre très vive inquiétude au Gouvernement australien et aux médias au sujet de M. Juntao Wang et Mme Liluan Wang d’Australie, des pratiquants de Falun Gong âgés en danger d’être déportés vers la Chine, où il y a de sérieux risques qu’ils encourent des tortures et même la mort.

L’organisme des Nations Unies a affirmé la persécution cruelle à laquelle les pratiquants de Falun Gong font face. Pendant les deux dernières années, au moins six rapporteurs spéciaux ont régulièrement examiné l’affaire et ont affirmé la torture, la mort et d’autres mauvais traitements auxquels les pratiquants sont confrontés pour la vraie raison d’être persécutés pour leur croyance. De plus, au moins trois ont mis en évidence des cas donnant des frissons, de pratiquants de Falun Gong morts en prison.

Le rapporteur spécial sur la violence contre les femmes a expliqué dans les grandes lignes la persécution que les pratiquantes de Falun Gong subissent : « Les méthodes de torture utilisées à l’encontre des pratiquantes comprennent : les déshabiller complètement ; frapper cruellement avec les poings ou une variété d’instruments tels que des bâtons en bois sur les tibias, les cuisses, les épaules ou d’autres parties du corps ; donner des coups de pieds ; utiliser des matraques électriques pour choquer notamment les organes génitaux, les aisselles, la plante des pieds et la bouche ; utiliser des menottes, des chaînes ou des cordes pour attacher les prisonnières de façon telle que cela leur cause des douleurs intenses ; les suspendre par les bras ou par les pieds, combiné souvent avec l’exposition à un froid ou une chaleur extrême ; utiliser des briquets pour leur brûler le corps ; insérer des bâtonnets ou des aiguilles sous les ongles ou arracher les ongles des mains avec des pinces ; introduire du poivre, du piment en poudre ou d’autres substances dans la bouche, le nez ou les organes génitaux ; utiliser des injections rendant les victimes troublées mentalement ou leur faisant perdre leur capacité à parler de façon cohérente. »

Le rapport thématique des Nations Unies sur la Chine pour 2002 fait référence aux commentaires du rapporteur spécial sur la liberté de religion ou croyance : « Le rapporteur spécial fait référence à des informations indiquant que, depuis 1999, plus de 350 membres du Falun Gong sont morts en détentions, dont 80 à cause de la torture ; environ 100'000 pratiquants ont été emprisonnés et plus de 20'000 ont été envoyés dans des camps de travaux forcés sans aucun jugement. » Le 4 juillet 2001, ABC TV d’Australie a rapporté que « près de la moitié » des personnes détenues dans des camps de travaux forcés en Chine sont des pratiquants de Falun Gong.

(http://www.abc.net.au/news/2001/07/item20010704200115_1.htm)

Chaque pratiquant de Falun Gong en Chine subit diverses formes de souffrance à cause de la persécution systématique menée à l’échelon national et risque d’être arrêté et torturé à n’importe quel moment. On peut dire que presque tous les genres d’abus des droits de l’homme sont utilisés sur les pratiquants de Falun Gong. Les enfants sont maltraités, comme le sont les plus âgés. Des millions de pratiquants et leur famille se sont vu enlever leur travail, leur maison, leurs études, leur pension et leur épargne. Les pratiquants sont arrêtés arbitrairement, condamnés sans aucun processus légal normal et punis sans limite.

Il est compréhensible que pour un couple âgé comme M. et Mme Wang, dans la soixantaine, ne parlant pas la langue locale et pas familier de la culture australienne, légitimement effrayés d’être reconduits en Chine où ils devraient subir des persécutions ultérieures, que dans ces circonstances ils aient pu commettre certaines erreurs dans la procédure et dans le suivi du protocole d’application du statut de réfugié. Néanmoins, le fait qu’une personne ait fait une erreur dans la procédure ou dans le protocole ne peut jamais être une justification pour que cette personne soit reconduite et qu’elle subisse la persécution et peut-être la torture et la mort.

Les lois, y compris celles pour les réfugiés, sont créées pour protéger et maintenir la justice. La procédure pour les réfugiés elle-même a été créée dans un but humanitaire. Alors les lois et cette loi en particulier, doivent être appliquées avec conscience. Les lois ne sont pas des formules qui viennent au-dessus des buts pour lesquelles elles ont été créées. Si nous suivons simplement le règlement et qu’en faisant ainsi nous violons les principes mêmes et les droits de l’homme pour lesquels ces lois et procédures ont été créées dans un but de protection, alors nous avons perdu ce qui est le plus important.

Alors que les pays démocratiques et les organisations internationales font de leur mieux pour sauver les pratiquants de Falun Gong persécutés en Chine, ce serait une honte pour le Gouvernement australien de travailler à contre-courant. Jusqu’à présent, dans le monde entier, il n’y a que le Cambodge qui ait déporté des pratiquants de Falun Gong vers la Chine, une action qui a été condamnée par le Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies. Ces pratiquants ont été arrêtés et sont actuellement emprisonnés en Chine. On ne connaît pas leur situation actuelle.

On dit que des gens en Australie n’ont pas toujours une opinion positive en ce qui concerne le grand nombre de personnes demandant le statut de réfugié en Australie. Mais les Australiens sont des personnes de cœur qui estiment les droits de l’homme et ce n’est absolument pas le cas en ce qui concerne la demande de légitimation de réfugiés pour de bonnes personnes, particulièrement si elles doivent subir des tortures ultérieures ou la mort pour leur croyance.

Renvoyer un pratiquant de Falun Gong en Chine laisserait une tache très sombre dans l’histoire de l’Australie – pas seulement sur le département de l’immigration, mais sur le pays. Les gens du monde entier, lorsqu’ils regardent en arrière, sont remplis de dédain et de honte pour ceux qui se sont détournés des navires de réfugiés juifs qui tentaient d’échapper à l’Holocauste. Dans ce cas aussi, ce pourrait n’être que plus tard que les gens du monde entier réalisent la dimension véritable des atrocités que des innocents endurent inutilement. Dans ce cas aussi, ceux qui se sont tenus au côté de la justice et qui ont soutenus des innocents face à la tragédie seront pleinement reconnus pour leur engagement pour les principes et la justice, tandis que ceux qui, même par erreur, n’ont pas protégé les victimes ou leur ont facilité par inadvertance des souffrances ultérieures, ceux-ci laisseront une marque sombre dans l’histoire et leurs actions sont vraiment difficile à défaire.

Nous sommes des citoyens du monde entier inquiets et nous avons fait nos propres sacrifices par engagement envers la justice, nous vous demandons d’agir dans l’intérêt de la justice également et pour maintenir les importants principes pour la renommée et le futur de l’Australie. M. et Mme Wang ne doivent pas être renvoyés en Chine. S’ils ne peuvent pas rester en Australie, nous vous demandons de trouver des arrangements pour les aider à aller dans un pays tiers où ils pourraient être saufs de la persécution cruelle du Falun Gong en Chine.

Sincèrement vôtres,

1000 pratiquants de Falun Gong et supporters faisant appel devant les Nations Unies à Genève

cc : aux représentant du Gouvernement et aux médias dans toute l’Australie

Genève, le 16 mars 2003

http://www.falunau.org/indexArticle.jsp?itemID=433