(Minghui.org)

Nom : Wang Yonghang (王永航)
Sexe : Masculin
Age : Inconnu
Adresse : Inconnue
Profession : Avocat
Date de l’arrestation la plus récente : 4 juillet 2009
Endroit de détention le plus récent : Centre de détention de l’agglomération de Dalian
Agglomération : Agglomération de Dalian
Province : Province de Liaoning
Maltraitance endurée : Tabassage

Entre 20 et 30 agents de police ont arrêté l’avocat Wang Yonghang chez lui dans l’agglomération de Dalian, province du Liaoning, le 4 juillet 2009 puis l'ont battu jusqu’à ce que les os de son pied droit soient fracturés. M. Wang avait défendu le pratiquant de Falun Gong, Cong Rixu devant les tribunaux. La famille de l’avocat demande sa libération immédiate, mais les autorités déclarent que ce cas implique ‘’des secrets d’état’’ et ont refusé d’autoriser M. Wang et sa famille à se rencontrer.

Ci dessous, une reconstitution d’une conversation/consultation entre l’épouse de M. Wang, Mme Yu Xiaoyan, et Lan Zhixue, un avocat du cabinet Jiafa à Pékin.

Lan: Avez-vous effectué récemment des visites aux départements de police au sujet du cas de votre époux?

Mme Yu : Je me suis rendue dans différentes agences à plusieurs reprises. J’ai parlé aux fonctionnaires du département de police de l’agglomération de Dalian, au comité d’inspection disciplinaire de Dalian ainsi qu’à un procureur résidant dans le centre de détention de l’agglomération de Dalian [pour demander justice], mais je n’ai plus entendu parler d’aucun d’entre eux.

Lan: Quelle est la situation actuelle de Wang Yonghang ? Que vous ont-ils dit ?

Mme Yu : Je me suis rendue au poste de police de la zone de voisinage de Jinxiu avant le 27 juillet 2009, et les ai interrogés à propos de mon mari. Bien qu’ils aient déclaré qu’il était en bonne santé, plusieurs agents m’ont annoncé que mon époux souffrait d’os fracturés au pied droit, au 27 juillet 2009. Ses ravisseurs ont refusé de révéler sa condition exacte. Ils ont promis qu’il aurait un traitement médical. Lorsque je me suis rendue à nouveau au poste de police, le 4 août, ils ont affirmé qu’il souffrait d’une fracture comminutive (une fracture dont l’os est brisé en plusieurs morceaux), et que la blessure s’était infectée. Il n’a pu être soigné dans le centre de détention et a dû être transporté dans un grand hôpital.

J’ai toujours demandé à voir mon époux. Au début, ils ont déclaré qu’ils demanderaient la permission, mais plus tard, il ont annoncé qu’une entrevue n’était pas autorisée. Ils m’ont affirmé à chaque fois qu’ils avaient planifié une rencontre et que je devais attendre patiemment. Jusqu’à présent, pas une seule n’a eu lieu. J’ai effectué une demande auprès d’une agence concernée mais je n’ai reçu aucune réponse.

J’ai découvert par hasard, aux alentours du 37eme jour de détention de mon époux, qu’ils l’avaient emmené dans un hôpital de l’agglomération de Dalian. Il était dans un état sérieux qui nécessitait une opération chirurgicale, mais je n’ai été informé ni sur l’opération ni sur le diagnostic du médecin. Il a subi l’opération dans la matinée du 11 août 2009. Ils ont trompé un cousin éloigné de mon époux pour qu’il signe le formulaire d’autorisation [pour l'hospitalisation]. Lorsque je les ai confrontés au poste de police, ils ont déclaré qu’ils n’avaient pu me trouver à temps, mais j’ai immédiatement dénoncé leurs mensonges.

Lan: Avez-vous pu voir votre époux? Comment va t-il maintenant ?

Mme Yu: Je ne l’ai pas vu depuis son arrestation. Ma seule information provient de la police et autres fonctionnaires, cependant ils se contredisent les uns les autres. Parfois, ils m’annoncent qu’il est en bonne santé, mais m’avouent plus tard que sa condition a empiré. Je savais qu’il était gravement blessé, et que sa seule option restait l’opération chirurgicale, ainsi, je savais que ce n’était pas un léger problème.

Lan: Quand a t-il passé un examen médical? Dans quel hôpital a t-il été emmené? Savez-vous comment il a été blessé ?

Mme Yu: Je sais qu’il a été examiné deux fois dans un grand hôpital de Dalian, le 5 juillet et le 1 août 2009. Il a été ramené dans cet hôpital le 10 août. Les agents du poste de police et ceux de la division de la sécurité intérieure savaient en réalité qu’il souffrait d’une grave fracture de son pied droit après le premier examen, le 5 juillet, quand les médecins ont suggéré une opération immédiate. Cependant, les fonctionnaires de police et les agents de la sécurité intérieure ont insisté pour le ramener dans le centre de détention. Selon une personne qui le connaît, mon époux a indiqué le fonctionnaire de la sécurité intérieure qui l’a battu dans le centre de détention ; des agents du poste de police l’ont aussi battu au poste.

Lan: Wang Yinghang a t-il subi une opération chirurgicale? Pourquoi ?

Mme Yu: Oui, il a été opéré, mais je ne sais pas comment cela s’est déroulé, ni s’il a récupéré. A cause du coût, les agents de la division de la sécurité intérieure, du poste de police de Jinxiu et du centre de détention ont reporté l’opération. Ils auraient dû avertir la famille après le premier examen, mais ils ont simplement posé un plâtre et ont continué à l’interroger, en dépit de sa condition. Il n’a pas été soigné dans le centre de détention, les installations ne permettant pas traiter ce type de blessures. Finalement son os fracturé s’est déboîté et infecté, la blessure a empiré, et à nouveau, ils ne s'en sont pas occupés. Puis, il a non seulement eu besoin d’une opération chirurgicale pour la fracture mais d’un traitement supplémentaire pour que l’infection n’entraîne pas la perte de l’utilisation de son pied droit. J’ai vu la radio (grâce à l’aide de nos amis). Ils ne m’ont pas averti lorsque mon époux a été opéré et ont refusé de me donner des informations sur l’opération.

Lan: Vous travaillez dans le domaine médical. Que pensez-vous de sa blessure ? Que pouvez-vous dire d’après la radio?

Mme Yu: [Les rayons X montrent] une grave fracture comminutive du pied droit ainsi qu’une avulsion (lorsqu’un ligament ou un tendon est arraché d’un os) prés du tendon d’Achille, ainsi qu’une grave infection localisée des tissus mous.

Lan: qui vous a donné le mandat d’arrêt? L’avez-vous signé ? Que vous ont-ils dit ?

Mme Yu: J’ai reçu un mandat d’arrêt pour mon mari aux alentours de 16 :00 heures, le 11 août 2009. Le mandat mentionnait que le procuratorat de l’agglomération de Dalian a approuvé l’arrestation de mon époux à 15 :00 heures, le 10 août 2009. L’agent de police Tan Yuhao me l’a donné. Jiao Jian et Chen Xin de la division de la sécurité intérieure de l’agglomération de Dalian ont traité le cas, ainsi que Tan Yuhao du poste de police de Jinxiu, dont le numéro de badge est 205280. J’ai refusé de signer le document d’arrestation.

Lan: Il est évident que les fonctionnaires du poste de police et du centre de détention ne laisseront pas un avocat rencontrer Wang Yonghang. Ils peuvent prétendre à des ‘’secrets d’état’’ pour rejeter les demandes de visite, émanant de l’avocat.

Mme Yu: Nous n’avions nulle part où nous tourner pour réclamer justice après que mon époux a été gravement blessé. Les demandes des avocats ont été refusées et nous ne pouvions le voir. Je suis d’accord avec vous.

Lan: En tant que son épouse, vous pouvez engager une action en justice. Vous pouvez poursuivre les agences, le poste de police et les fonctionnaires suspectés de torture, et vous pouvez demander attention et aide de la part des médias et du public, parce qu’il s’agit d’un droit humain basique.

Mme Yu: Je sais. Personne n’a répondu à mes requêtes au département de police de l’agglomération de Dalian, au comité d’inspection disciplinaire de Dalian, et pas plus le procureur du centre de détention de l’agglomération de Dalian.

Lan: Si vous êtes d’accord, je veux poster notre conversation sur mon blog. Cela n’a rien à voir avec le cas de votre époux en soi, et ce n’est pas une divulgation du cas. Si nous ne pouvons même pas dénoncer les passages à tabac ou la torture subie par un citoyen ordinaire, je ne me considérerais plus moi-même comme un être humain. Bien que nous n’ayons pas encore de preuves de première main prouvant que la blessure de votre époux est le résultat de la brutalité policière, nous avons suffisamment de témoignages circonstanciés pour suspecter l’utilisation de la force, comme le fait de ne pas vous avoir averti pour le formulaire d’autorisation, de pas autoriser un avocat à rencontrer M. Wang, la volonté des personnes impliquées de ne pas vouloir révéler leurs noms, et le fait que la blessure se soit produite au sein des locaux de la police. De plus, vous avez sa radio. Nous avons aussi le droit de demander une enquête approfondie et la poursuite des responsables. Avant cette investigation, les personnes s'occupant du dossier de Wang Yonghang devraient immédiatement cesser leur enquête sur le cas.

Mme Yu: Merci pour votre consultation. Je suis d’accord et je vous demande d’engager une action en justice en mon nom.

Traduit de l’anglais le 11 septembre 2009