(Minghui.org)




Dans l’obscurité, un abri de paille au-dessus d’un vieux tracteur devant une prison du PCC


Cette photo nous montre clairement comment, afin de défendre leur dignité et les droits humains, les Chinois exprimeront leur sentiment d’injustice et endureront les difficultés face au vicieux régime communiste. Écoutez cette histoire d’un vieux couple :


“A 6 heures du matin, le 25 février 2012, mon épouse et moi-même avons partagé un bol de porridge froid. Puis nous avons pris la route.


Nous allions secourir notre fils, Zhou Xiangyang, qui était en grève de la faim à l’intérieur de la prison et dont le cœur ne battait plus qu'à 40 pulsations par minute. Lorsque je suis allé le voir le 1er février, j’ai vu que son état physique était très mauvais. Le 13 février, mon épouse et moi sommes allés à la prison pour demander aux autorités de relâcher notre fils pour raison médicale. Le garde de la prison a dit qu’ils ne pouvaient pas le faire. Nous n’avons rien obtenu après avoir essayé plusieurs fois.


La prison de Gangbei est à plus de 300 kilomètres de la commune de Matundian où nous vivons, dans le canton de Changli, agglomération de Qinhuangdao. Nous avons conduit notre tracteur affrontant le fort vent glacé de février. Nous avions construit une tente avec de la paille où nous pourrions demeurer lors de notre séjour à Tianjin. Nous n’étions jamais allés si loin en tracteur, et nous ne connaissions pas le chemin. Nous avons roulé toute la journée sans nous arrêter pour manger ou boire.


Nous avons traversé le centre de la ville de Tangghu. L’obscurité tombait, et notre tracteur n’avait pas de lumières. Ne sachant pas quoi faire, nous avons vu non loin un jeune homme, semblant attendre quelque chose. Quand nous l’avons approché, il nous a dit qu’il voulait monter sur notre vieux tracteur. Je lui ai dit de s’asseoir sur la couverture. Alors que nous bavardions, nous lui avons demandé où nous pouvions trouver un endroit pour nous garer. Il a dit "Je peux vous emmener à un endroit où vous pourrez vous garer, autrement vous auriez une amende si vous vous gariez en ville. " Il nous a aidés à garer notre tracteur près d’un motel, ce qui l’éloignait encore de chez lui, mais il nous a dit que ça n’était pas un problème. Il a dit qu’il savait que c’était dur pour nous d’être dans un endroit étranger, et que nous étions comme ses parents. Nous nous sommes sentis comme sous la protection d’êtres divins tout le long du chemin.


Nous avons pris la route à 6h le matin le 16 février sans avoir pris de petit-déjeuner et sommes finalement arrivés vers 11h ce matin-là. Nous nous sommes reposés l’après-midi, puis sommes allés à la prison Gangbei le lendemain, et nous nous sommes garés devant les grilles métalliques de la prison. Nous avons monté notre tente. Quelques pratiquants nous attendaient pour nous aider.



On lisait sur les bannières recouvrant la tente de paille : “Respectez la vie, respectez les droits humains, et respectez la loi ”



Tous les deux ont enfilé leurs vestes avec des mots écrits décrivant leur situation—pour la seconde fois, se tenant à l’extérieur des hauts murs et des grilles métalliques de la prison pendant trois jours et nuits.


Le premier jour, il faisait très froid à Gangbei. Les gardes nous ont filmés en vidéo et ont essayé d’arracher nos bannières. Celui qui nous filmait tremblait de froid. Nous avons alors retiré notre manteau d’hiver pour le donner au jeune garde et ma femme le lui a mis sur ses épaules. Après un moment, il a semblé tout à coup réaliser quelque chose, alors il a enlevé le manteau et a salué ma femme. Chaque fois que ma femme lui passait le manteau, le jeune garde la saluait.


Trois gardes ont essayé de retirer les bannières. Je leur ai dit que mon fils était mourant, et que ce que nous faisions était notre droit. Un garde était sur le point de pleurer. Pendant trois jours, les compagnons de pratiquer sont restés avec nous à tour de rôle, s’occupant de nous, et nous encourageant. Je pouvais sentir un atmosphère chaleureuse nous entourant. Les autorités de la prison ont contacté notre gouvernement de canton local de Changli, le chef du Parti de notre village, le chef de notre commissariat local, le Bureau 610, le chef de la Division de sécurité intérieure Zao, qui tous étaient venus Gangbei et se relayaient pour nous convaincre de renoncer à notre protestation et de rentrer chez nous. Mais nous leur avons dit que nous ne rentrerions pas. Ce n’avait pas été facile pour nous d’arriver jusqu’ici, et pour notre fils, nous étions prêts à souffrir.


Qui ne s’inquiéterait pas si leur fils était violenté et maltraité comme le notre ? Sans argent, nous avons conduit notre tracteur et fait un voyage d’un jour et demi pour arriver à Gangbei. Nous avons vécu sous la tente en haut de notre tracteur devant la prison pendant trois jours. Il faisait alors un froid mordant, et le soir le vent était fort. Nous dormions avec nos manteaux d’hiver et des chapeaux. Le lendemain, des pratiquants ont apporté des couvertures de coton, des manteaux, de l’eau chaude, de la nourriture, et des cookies. Une pratiquante âgée a apporté deux grands pots d’eau thermale chaude qui ont réchauffé la petite tente. Une petite fille a retiré son écharpe et me l’a mise. Un couple de pratiquants a apporté un petit bol de lait chaud un soir. Nous avons eu chaud immédiatement après l’avoir bu ensemble ; Difficile d’exprimer ce que nous ressentions. Tout est difficile à oublier.


Plusieurs agents de police sont venus l’après-midi du 19 février et on interdit tout rassemblement de plus de cinq personnes. Durant ces jours, des groupes de gens venaient rester avec nous pour s’assurer que nous allions bien. Environ une douzaine d’entre eux se tenaient devant notre tracteur, et des policiers gardaient aussi la zone. L’atmosphère était tendue. Les pratiquants ont pris le risque et résisté à la pression pour prendre soin de nous en restant avec nous, et certains restaient même une fois la nuit tombée.


De nombreux gardes de la prison en sont sortis vers 1h du matin le 20 février et ont essayé de chasser les gens, mais il leur a fallu du temps pour réussir à faire partir tout le monde. Je savais que plus d’un garde sympathisaient avec nous et qu’ils ne voulaient maltraiter personne. Après avoir fait partir tout le monde, les gardes nous ont demandés de descendre de notre tracteur ; Alors ils nous ont emmenés dans une ambulance. Je me suis allongée sur un lit miteux. Lorsque je me suis relevée j’ai vu que ma bouche saignait. Le chef de la division de la sécurité intérieure Zhang Guoyun était là. Deux heures plus tard, l’ambulance s’est arrêtée. Zhao nous a conduits à l’intérieur d’une petite pièce et nous a enfermés, Ils ont dit que c’était l’auberge du gouvernement du canton.



Ces pratiquants aux bons cœurs peuvent-ils émouvoir les gens avec ce qu’ils ont souffert ?


Nous avons fait une grève de la faim le lendemain. Pour nous faire manger le troisième jour. Zhao Guoyun a amené notre fils aîné à Gangbei. Le quatrième jour, Zhao a amené notre belle fille et notre fille et il a alors dit à notre fils aîné de nous ramener à la maison. J’ai dit que je ne rentrerai pas et n’ai pas ouvert la porte pour les laisser entrer. Alors ils ont fait venir l’épouse de mon deuxième fils et deux chefs du Parti du village vers 8h le matin du 24 février pour nous convaincre de rentrer chez nous. Lorsqu’ils ont vu que nous étions constamment couchés et très faibles, ils ont fait ouvrir la fenêtre de notre chambre par des jeunes gens, puis deux chefs du Parti nous ont ramenés à la maison, et se sont relayés pour nous surveiller.


Nous ne savons plus quoi faire pour secourir notre fils. Nous croyons qu’en faisant ce que nous avons fait, nous avons probablement touché des cœurs. À présent nous espérons que les autorités pénitentiaires prendront la moralité en considération et relâcheront notre fils, qui n’aurait jamais dû être enfermé pour commencer.


La prison Gangbei a torturé à mort des pratiquants de Falun Gong dans le passé, mais au lieu d’être punies pour leurs crimes, on nous a dit que les autorités se sont mutuellement soutenues pour couvrir leurs actions criminelles, raison pour laquelle ils ont aussi impitoyables et traitent la vie aussi légèrement. Pouvions-nous juste laisser maltraiter ainsi notre fils et ne rien faire ?


On nous a dit que notre action en justice contre la Prison Gangbei a initié une série de procès par un nombre de victimes contre la prison et ceux qui les suivent. De nombreuses personnes ont intenté des procès, et beaucoup d’autres ont accepté de témoigner du côté des témoins. Plus d’une douzaine de victimes ont co-signé pour être témoins pour notre procès. Il est clair que les autorités pénitentiaires de la prison Gangbei ont commis des actes criminels, y compris le recours à la torture. Cependant, les agences judiciaires du régime prétendent ignorer quels méfaits sont perpétrés dans la prison de Gangbei. Encore pire, ils refusent de mener une enquête. De telles agences gouvernementales terrorisent les petites gens.


Durant le processus de notre appel, j’ai vu que de nombreux employés du gouvernement ont bon coeur et de l’empathie pour notre situation. Le régime au pouvoir commet de graves erreurs, mais simplement leur résister peut être désastreux. C’est une catastrophe pour la Chine. Le régime est coupable d’actions criminelles. J’ai entendu dire que certains médias en dehors de Chine suivent notre cas et que des étrangers ont été touchés par notre détermination. En réalité, nous voulons juste toucher les cœurs de ces responsables du régime, mais ils ne sont pas touchés.


Nous avons appris qu’un pratiquant de Falun Gong du nom de Han qui nous accompagnait a été arrêté. Je veux dire que, tout comme mon fils, c’est un jeune homme honnête et loyal. Il mérite d’être respecté, mais au lieu de ça il est persécuté.


Nous espérons que notre fils rentrera bientôt à la maison, et que les personnes de cœur offriront leur aide.


Dans cette lettre, nous voulons exprimer notre gratitude à ceux qui ont pris soin de nous, nous ont aidés et encouragés. Nous voulons aussi remercier les 2300 personnes qui ont signé la pétition pour soutenir notre cause, incluant ces employés du gouvernement qui ont montré de la sympathie pour nous. Nous remercions ces pratiquants de Falun Gong désintéressés et courageux qui nous ont apporté de la chaleur durant les jours les plus froids de nos vies.


Nous sommes restés dans la zone exposée aux vents devant les grilles de la prison pendant des jours, portant nos vestes spéciales expliquant la situation. Grâce à ces personnes de cœur qui sont aussi restées avec nous devant les grilles métalliques, nous avons senti que c’était encore un monde humain, et ne nous sommes par conséquent pas sentis seuls. "


Les parents de Zhou Xiangyang : Zhou Zhencai et Wang Shaoping


Mars 2012, Changli, agglomération de Qinhuandao



Traduit de l'anglais en Europe