(Minghui.org) Bien que Mme Yang Shumei (杨淑梅) reconnaisse toujours ses vieilles connaissances, elle a du mal à se souvenir des faits quotidiens de base. Ses pensées sont incohérentes et son discours est empâté. Elle est lente à réagir et oublie souvent ce qu'on lui dit.

Une chose dont elle se souvient est d'avoir été attachée sur un lit, écartée en forme d'aigle et qu'on lui a injecté encore et encore des substances inconnues. Elle se souvient d'avoir été obligée de se soulager alors qu'elle était toujours attachée au lit. Pendant ce temps, elle n'a jamais été autorisée à prendre une douche. Elle sait que le 2 octobre 2014, elle a finalement été libérée.

Reconstitution de torture : Injection d'une substance inconnue

Mme Yang a été condamnée à quatre ans après avoir été arrêtée chez elle le 2 mars 2011. Son « crime » était la pratique du Falun Gong, un système de cultivation personnelle persécutée par le Parti communiste chinois (PCC).

Puisqu'elle a été attachée sur un lit aussi longtemps en prison, elle a maintenant besoin de soutien pour se tenir debout et marcher

Les beaux-parents de Mme Yang avaient du mal à s'entendre avec elle, mais ils étaient heureux quand elle s'est transformée en une belle-fille hors pair après qu'elle ait appris le Falun Gong. Après son arrestation la plus récente, ses beaux-parents sont allés d'une agence à l'autre pour obtenir sa libération. Cependant, ils n'ont rencontré, avec le reste de la famille, qu'un manque de respect par intimidation et brutalité policière.

Dernière arrestation et torture

Mme Yang est une pratiquante de Falun Gong âgée de 49 ans du bourg de Yangshulin, canton de Nong'an, province du Jilin. Elle était chez elle le 2 mars 2011, lorsque des policiers ont fait irruption chez elle et l'ont arrêtée.

Les agents de la Division de la sécurité intérieure du Bureau de police du canton de Nong'an et du poste de police du bourg de Yangshulin ne lui ont même pas permis de mettre ses chaussures avant de l'entraîner au loin.

Elle a été condamnée, sans procédure régulière, à quatre ans et transférée à la prison pour femmes du Jilin, où elle a été torturée sans relâche. Elle a été presque paralysée et sa mémoire a commencé à flancher.

Parce qu'elle a refusé de renoncer à sa croyance dans le Falun Gong, elle a été forcée de s'asseoir sur un petit tabouret pendant de longues heures, souvent de 5 h jusqu'à minuit. Ses jambes et ses pieds ont enflé. Presque chaque pratiquant de Falun Gong qui a refusé d'abandonner sa croyance a dû endurer une telle torture.

Vers la fin de son mandat, les gardes l'attachaient régulièrement à un lit pendant de longues périodes. Ils lui ont injecté des drogues inconnues qui ont ruiné sa capacité de penser clairement.

La famille menacée pour avoir demandé sa libération

Le 4 mars 2011, la belle-mère de Mme Yang âgée de 80 ans et cinq de ses petits-enfants sont allés au poste de police pour s'enquérir de son arrestation. Quand elle a reconnu l'un des policiers qui avait saccagé le domicile de Mme Yang, elle s'est approchée de lui et lui a demandé où était sa belle-fille.

Elle a exigé de savoir pourquoi ils arrêtaient des citoyens innocents et les traitaient si mal. Le policier lui a répondu en la menaçant, elle et sa famille : « Si tu continues d'argumenter, nous allons arrêter ton fils, aussi. »

Le 7 mars 2011, 14 proches de Mme Yang sont allés au poste de police du canton de Nong'an et ont finalement réussi à rencontrer Tang Ke (唐克), commandant de la Division de la sécurité intérieure. Cependant, il a refusé d'admettre qu'il avait fait une erreur en arrêtant Mme Yang.

Puis Zhang Xingliang, chef adjoint du bureau de la police, les a rencontrés. Il a essayé de les tromper en citant l'article 300 du Code pénal : « Utiliser une organisation sectaire pour saper l'application de la loi », régulièrement utilisé par le régime communiste pour arrêter et emprisonner les pratiquants dans le cadre de sa campagne pour éradiquer arbitrairement le Falun Gong.

Les proches de Mme Yang ont souligné que l'article n'avait jamais mentionné le « Falun Gong » et que l'arrestation de personnes en raison de leur croyance était illégale. Zhang les a fait taire en les menaçant : « Si vous continuez à agir comme cela, nous vous arrêterons tous, y compris les adolescents. »

Plus tard au cours du mois, lors d'une autre tentative pour rencontrer Mme Yang, les gardes ont en effet traîné trois des petits-enfants dans une salle d'interrogatoire et les ont battus. Deux ont ensuite été détenus pendant 10 jours.

Quelques mois plus tard, en mai, la famille de Mme Yang est allée au poste de police de nouveau pour demander une rencontre avec elle. Après qu'un de ses neveux aient essayé de défendre le droit de Mme Yang de pratiquer le Falun Gong, la police l'a menacé.

Trois policiers l'ont traîné dans une pièce, où cinq autres policiers ont commencé à le battre. Ils ont également menacé le reste de la famille : « Si vous continuez à venir, nous allons tous vous arrêter. »

Mme Yang a été illégalement condamnée le 2 mars 2011 à une peine de prison de quatre ans et emmenée à la prison pour femmes de la province du Jilin. Quand la famille de Mme Yang a demandé une confirmation du verdict, Guo Qingxi (郭庆 玺), juge suppléant de la Cour pénale, a refusé la demande, disant que le canton n'avait pas comme priorité de fournir une copie du verdict aux membres de la famille.

Mme Yang a été brutalement torturée dans le centre de lavage de cerveau de la prison. Quand sa famille est allée lui rendre visite, ils ont été surpris de la voir poussant un déambulateur pour se soutenir et accompagnée de deux autres détenues. La famille de Mme Yang a également découvert qu'elle était désorientée mentalement et avait perdu beaucoup de sa mémoire.

Plus récemment, juste après le Nouvel An chinois 2014, Tang Ke (唐克), commandant de la Division de la sécurité intérieure, du Bureau de police du canton de Nong'an, et Shi Qingguo (师 庆 国), directeur de la sécurité du village au poste de police du canton de Yangshulin, ont mené des dizaines de policiers en civil au domicile de Mme Yang.

Ils ont dupé la belle-mère Mme Yang pour qu'elle ouvre la porte, l'ont bousculée tout en cherchant le mari et la fille de Mme Yang. Seuls les beaux-parents de Mme Yang étaient à la maison, et son beau-père était au lit.

Comme ils ne pouvaient pas trouver le mari et la fille de Mme Yang, ils ont pillé le domicile et confisqué plusieurs objets.

Le visage gravement défiguré au camp de travaux forcés

Le PCC a commencé la persécution en juillet 1999. Deux mois plus tard, Mme Yang est allée à Pékin pour défendre son droit de pratiquer le Falun Gong. Elle a été arrêtée et emmenée au centre de détention du canton de Nong'an, où elle a été détenue pendant 38 jours. La police a extorqué 1 000 yuan à sa famille avant de la libérer.

En octobre 1999, Mme Yang est allée à Pékin pour une deuxième fois, mais elle a été de nouveau arrêtée et ramenée dans le canton de Nong'an. Sans suivre aucune procédure légale, les fonctionnaires de Nong'an l'ont envoyée au camp de travaux forcés pour femmes de Heizuizi à Changchun, où elle a été torturée pendant un an.

En particulier, son visage a été gravement défiguré et elle était à peine reconnaissable.

Un jour, Mme Yang s'est soigneusement frayé un chemin à travers le camp et a réussi à voir Fan (范所长), le chef. Elle lui a raconté sa torture dans le camp. Fan a répondu froidement : « Nul n'est autorisé à pratiquer le Falun Gong ici. Tu subiras des chocs avec des matraques électriques si tu refuses d'y renoncer. Nous portons les vêtements du PCC et gagnons notre argent du PCC, nous allons donc te choquer si tu pratiques le Falun Gong. »

Attachée au lit de mort pendant 12 jours

Le commandant Zhang Guimei a utilisé un morceau de bambou pour frapper Mme Yang sur la tête et pour la gifler. Les gardes Ma Tianshu (马天舒) et Yu Bo (于 波) l'ont attachée à un lit avec des cordes en caoutchouc et l'ont suspendue.

Ils l'ont attachée plus tard au lit de mort, avec ses quatre membres attachés à chaque coin du lit. Elle a donc été contrainte de manger et de se soulager dans le même lit pendant 12 jours consécutifs. Les visites familiales ont été suspendues durant cette période, et personne n'a été autorisé à lui laver le visage, brosser les dents ni la laver d'aucune façon.

Reconstitution de torture : Lit de mort

Suspension et chocs avec des matraques électriques

Mme Yang a conservé sa foi dans le Falun Gong alors qu'elle était dans le camp de travail. Son dévouement a enragé le garde Ma, qui a utilisé des matraques électriques pour l'assaillir de chocs à la tête et au visage. Le garde Yu l'a tabassée de coups de pied et de coups de poing alors que Ma lui lançait des électrochocs. Le corps de Mme Yang tirait dans tous les sens, et son corps frappait encore et encore le mur. En fin de compte, même Ma était épuisé par ce mauvais traitement.

Le commandant Liu Lianying (刘连英) et le garde Yu ont continué à choquer Mme Yang avec deux matraques électriques. De la tête au cou, au visage, aux seins, aux aisselles, aux mains et aux pieds, aucune partie de son corps n'a été laissée intacte.

Ils ont même obtenu un autre matraque électrique quand l'une a manqué de courant. Ils n'ont pas cessé jusqu'à ce que leurs quarts de travail soient terminés. À ce moment-là, la chair de Mme Yang était brûlée partout. Pendant la torture, on pouvait entendre les hurlements des gardes, le bourdonnement de leurs matraques électriques et les cris de Mme Yang.

Reconstitution de torture : Suspension et chocs avec des matraques électriques

Le visage de Mme Yang a été gravement défiguré. Elle ne pouvait pas fermer sa bouche. Elle saignait partout, et ses yeux étaient remplis de larmes. Son visage était enflé de cloques jaunes. Les autres pratiquants de Falun Gong ne la reconnaissaient même pas. Tout ce qu'ils pouvaient faire était de la tenir et pleurer avec elle.

Le lendemain, deux fonctionnaires, Lian Guangri (廉 光 日) et Yue Jun (岳军), ont vu Mme Yang et ont posé des questions sur son visage. Liu Lianying a dit qu'elle avait le sida, et ils ont tous ri bruyamment ensemble. Le commandant Ren Feng a assuré la surveillance des pratiquants en leur ordonnant de ne pas parler.

Après avoir été témoin de l'état de Mme Yang, la plupart des pratiquantes détenues ont entamé une grève de la faim et ont écrit des lettres dans l'espoir d'exposer l'abus des droits de l'homme perpétré par les fonctionnaires. Puisque les responsables avaient peur que leurs mauvaises actions soient exposées, ils ont suspendu toutes les visites de la famille.

Sans-abri pendant 6 ans pour échapper à la persécution

Après que Mme Yang ait été libérée du camp de travail, elle a parlé à plus de gens sur la persécution du Falun Gong à travers sa propre expérience.

À la fin de septembre 2001, les villageois trompés par le PCC ont dénoncé Mme Yang et d'autres pratiquants à la police. Elle et un autre pratiquant ont été arrêtés et emmenés au poste de police du bourg de Yangshulin.

Le lendemain, Wang Mingzhang (décédé) (王明 章) et Jiang Xingzhou ont menotté les mains et les chevilles de Mme Yang et l'ont battue et injuriée. Plusieurs policiers ivres ont commencé à la battre. Ils l'ont ensuite traînée aux alentours par les cheveux, l'ont saisie par les cheveux, et ont continué à la battre. Ren Wanxi (décédé) (任 万 玺) a dit : « Je te le dis : Peu importe ce que nous te faisons, c'est correct. » Le visage de Mme Yang était enflé et ses yeux saignaient. Plus tard, ils l'ont emmenée au centre de détention de Nong'an.

Reconstitution de torture : Mains menottées derrière le dos

Mme Yang a alors entamé une grève de la faim pour protester contre la persécution. Huit jours plus tard, elle s'est échappée lors d'un transfert au camp de travaux forcés. Elle a alors commencé six années sans-abri, jusqu'à ce qu'elle retourne à la maison en 2007 pour prendre soin de ses beaux-parents âgés après que son beau-frère, M. Wang Qibo, ait été dans la prison du Jilin pour avoir refusé de renoncer à sa croyance dans le Falun Gong.

Traduit de l'anglais au Canada