(Minghui.org) Mme Ma Yanfang, ancienne enseignante de lycée dans la ville de Changchun, province du Jilin, a été condamnée à sept ans de prison en 2011 pour ne pas avoir renié sa croyance dans le Falun Gong. En prison, elle a été soumise à une torture brutale et aux mauvais traitements, notamment à de constants passages à tabac, des gavages, à être suspendue dans des positions douloureuses, ainsi qu'à l'administration de substances toxiques dans son alimentation.

Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une discipline méditative et spirituelle qui est persécutée par le régime communiste chinois depuis 1999.

Voici le récit personnel de Mme Ma sur les tortures qu'elle a subies pour avoir maintenu sa croyance.

Arrestations arbitraires et extorsion financière

Un groupe de pratiquants de Falun Gong à Changchun a intercepté des signaux de télévision par câble en mars 2002 pour diffuser des vidéos sur le Falun Gonget sur la vérité à propos de la persécution. En moins de dix jours, plus de cinq mille pratiquants de Falun Gong ont été arrêtés illégalement, dont moi.

J'ai été libérée trente-sept jours plus tard pour des raisons de santé - les membres de ma famille avaient également payé beaucoup d'argent à la police pour me faire sortir. Plus tard, j'ai appris que les membres de ma famille avaient utilisé toutes mes économies pour soudoyer la police pour ma libération. Le jour de ma sortie de prison, on m'a ordonné de payer 2000 yuans de plus à la police de Changchun sans raison valable et aucun reçu ne m'a été remis.

De plus, mon école a suspendu mon salaire à partir du jour où j'ai été arrêtée, et l'on m'a interdit de retourner au travail. J'ai été licenciée illégalement au début de l'année 2007 et ma source de revenus a donc été coupée.

J'ai été arrêtée de nouveau le 1er août 2011 par Gao Peng et Pan Gaofeng du Bureau 610 local, simplement pour avoir envoyé quelques lettres contenant des informations sur le Falun Gong.

Ils ont également ordonné à la police locale de fouiller mon domicile sans mandat. Comme des bandits, les policiers ont pris mon ordinateur, mon imprimante, mon téléphone portable et d'autres effets personnels d'une valeur de plus de 10 000 yuans. Puis, ils m'ont envoyée au centre de détention no 3 de Changchun.

Gavage brutal et torture

J'ai entamé une grève de la faim pour protester contre la détention illégale. Tous les jours, les gardes me gavaient par les narines avec quelques tubes de poudre de lait. Le processus était très douloureux et mon œsophage était régulièrement blessé intentionnellement, ce qui occasionnait des saignements dans le nez et la bouche.

Ils mélangeaient aussi du poison dans le lait en poudre. Après chaque séance de gavage, j'avais de fortes douleurs à l'estomac et je devais souvent me précipiter aux toilettes. Il y avait toujours du sang et du pus dans mes selles.

Je refusais d'être gavée de force avec de la poudre de lait, alors ils utilisaient de la pâte de maïs et injectaient de l'eau salée très concentrée, dans mes veines. Ce qui a eu pour effet de faire durcir rapidement mes vaisseaux sanguins.

Un jour, j'ai retiré l'aiguille. La garde Liu Ying l'a ramassée et m'a piqué à plusieurs reprises le dos de la main avec. Ma main s'est vite gonflée à cause des trous d'aiguille ensanglantés.

Ma grève de la faim a duré plus de quarante jours. Deux jours avant que je l'arrête, la garde Liu Ying m'a emmenée dans une petite pharmacie et m'a fait manger de force un demi-bol de pâte de maïs. Ma tension artérielle a augmenté rapidement et j'ai senti une douleur insupportable au cœur. Je suis devenue confuse et engourdie, tout mon corps est devenu faible. Je n'osais pas ouvrir les yeux, car dès que je les ouvrais, j'avais l'impression que j'allais m'évanouir.

Ma santé s'est détériorée et les mois suivants, j'étais le plus souvent clouée au lit. Mon état ne s'est pas amélioré après mon transfert dans une prison.

Ils ont aussi pris de l'argent sur mon compte, disant que c'était pour couvrir le coût du gavage.

Les gardes m'ont dit que Jiang Zemin (ancien dirigeant chinois à l'origine de la persécution) avait donné un ordre direct : « Si un pratiquant de Falun Gong est battu à mort, sa mort sera considérée comme un suicide. » Sous sa direction, les pratiquants de Falun Gong ont subi d'énormes brutalités de la part de la police et des gardiens de prison.

Une vingtaine de jours après le début de ma grève de la faim, la gardienne Liu Ying m'a menottée et m'a emmenée dans un entrepôt où il n'y avait aucun système de surveillance. Elle a commencé à me battre et quelques autres gardes sont venus la rejoindre. Tout mon corps était couvert de bleus.

Liu Ying m'a arraché une poignée de cheveux et a marché sur mon pied en tordant le talon de sa chaussure de cuir aussi fort qu'elle le pouvait. Les os de mon cou-de-pied ont été presque broyés. Mon pied était gravement blessé et enflé. Pendant qu'elles me battaient, la directrice du centre de détention, Liu Yingjiu, est passée. J'ai essayé de lui montrer mes blessures, mais elle a refusé de les regarder.

Peine illégale

Pendant ma détention, Gao Peng et Pan Gaofeng du Bureau 610 local ont porté mon affaire devant le tribunal intermédiaire de Changchun pour tenter de me mettre en prison.

L'affaire a été renvoyée parce que le tribunal ne pouvait pas m'accuser simplement d'avoir envoyé quelques lettres par la poste. Gao et Pan ont ensuite envoyé mon dossier au tribunal du district d'Erdao. Le juge en chef Yan Hongyi m'a condamnée à sept ans de prison malgré l'absence de preuves de la moindre activité illégale.

Ils n'ont pas informé ma famille du procès. Le jour du procès, j'ai été menottée vers 5 heures du matin et conduite au tribunal, accompagnée de plus de dix voitures de police et de policiers entièrement armés. Je n'avais pas de représentant légal. Le juge a lu les accusations fabriquées de toutes pièces et s'est empressé de lire les motions. J'ai donc été jetée en prison.

Persécution en prison

Illustration de torture : forcée de s'asseoir sur un petit tabouret pendant de longues périodes

J'ai été transférée à la prison pour femmes du Jilin le 27 février 2012, et envoyée dans l'aile 8 ; une section créée spécialement pour forcer les pratiquantes de Falun Gong à renoncer à leur croyance.

Nous avons été obligées de nous asseoir sur de petits tabourets de plastique, de 5 h à 23 h. Après un certain temps, des cloques ont commencé à se former sur nos fesses et à s'infecter. Ma santé était déjà mauvaise à cause des mauvais traitements subis antérieurement et après quelques jours de torture, je me suis évanouie et j'ai mouillé mon pantalon parce que les « surveillantes personnelles » ne nous permettaient pas d'aller aux toilettes.

J'ai été forcée de regarder des vidéos de propagande sur la mise en scène des « auto-immolations sur la place Tiananmen ». Lorsque j'ai contesté les failles de la vidéo, les gardes m'ont signalée à la chef d'équipe, qui m'a alors transférée dans l'équipe du secteur « strictement contrôlé » au troisième étage.

C'était un endroit très effrayant. Les pratiquantes étaient séparées et chacune partageait une cellule avec deux « moniteurs personnels ». Il n'y avait pas de caméras dans la cellule et toutes les fenêtres étaient recouvertes de papier. Les « moniteurs » pouvaient torturer les pratiquantes comme ils le voulaient sans être vus.

Il y avait un demi-cercle sur les carreaux du sol autour des poteaux de lit. Le carrelage avait beaucoup d'impacts à gauche de l'insertion d'un anneau de métal dans le sol pour enchaîner les pratiquantes de Falun Gong. De nombreuses pratiquantes sont mortes ou ont été traumatisées, sont devenues malades ou handicapées à la suite de tortures visant à briser leur volonté. J'ai passé six mois là-bas et j'ai souffert d'une misère sans fin.

Souffrir dans une autre prison

En novembre 2012, j'ai été transférée dans une nouvelle prison et on m'a affectée à la confection de vêtements dans la division 6. J'étais en très mauvaise santé à ce moment-là et j'avais développé un kyste ovarien, qui n'a pas été enlevé avant d'atteindre presque 40 cm de diamètre.

J'ai été obligée de retourner au travail, dix jours seulement après l'opération. On nous donnait du chou ou des pommes de terre comme nourriture tous les jours et ma santé s'est rapidement détériorée à cause de la malnutrition. Je devais me faire aider par d'autres pour me rendre à l'atelier à pied et je suis devenue extrêmement maigre.

J'ai travaillé dans l'atelier pendant plus d'un an avant d'être renvoyée dans l'aile « strictement contrôlée » parce que la chef d'équipe avait dit que j'avais des « problèmes de pensée ».

Les gardes me traitaient durement parce que je refusais de prendre des médicaments ou d'écrire les « rapports de pensée » qu'elles m'assignaient. J'étais obligée de signaler aux « surveillantes personnelles » tout ce que je faisais, comme aller aux toilettes ou me laver. Elles me forçaient à dire que j'étais une criminelle. Quand je refusais, elles me battaient. La garde Zhang Ying et la chef d'équipe Sha Li m'ont menottée à un lit pendant plusieurs jours et m'ont forcée à m'asseoir sur un petit tabouret jusqu'à ce que je développe des hémorroïdes.

Illustration de torture : menottée à un montant de lit

J'ai été de nouveau brutalement battue par plusieurs gardes dirigées par la chef d'équipe Ni Xiaohong, le 11 octobre 2014. J'avais des bleus sur tout le corps et deux dents de devant ont été cassées.

Le 18 juillet 2015, j'ai été menottée sur un « lit de mort », une forme de torture cruelle. La raison était que j'avais essayé d'empêcher Ni Xiaohong de menotter une pratiquante de Falun Gong qui méditait. Plusieurs autres pratiquantes ont également été menottées à des poteaux de lit jusqu'à ce que les gardes n'aient plus de menottes.

Nous avons été menottées pendant trois jours, sans nourriture ni eau, et nous n'avions pas non plus eu le droit d'aller aux toilettes. J'ai poussé mon lit pour essayer d'appuyer sur le bouton d'alarme, mais ce n'était pas un véritable dispositif. Quand j'ai essayé de repousser mon lit, la surveillante Liu Guolan est tombée toute seule par terre. Trois gardes sont venues et ont emmené Liu à l'hôpital, où les médecins ne lui ont trouvé aucun problème.

Après le retour des gardes, elles m'ont piégée et m'ont emmenée dans la chambre 109 au rez-de-chaussée pour me punir. Elles m'ont dit de m'allonger sur un lit vide et m'ont interdit d'aller aux toilettes alors que je n'avais pas été autorisée à y aller depuis trois jours. Dès que je me suis couchée, les gardes ont menotté mon pied gauche à la barre au pied du lit, et ma main droite à celle de la tête du lit. Mon bras était étiré à un point extrême et la douleur était atroce. J'ai subi une douleur extrême toute la nuit, pendant laquelle j'ai aussi sali mon pantalon parce que je n'avais pas le droit d'aller aux toilettes. Quand j'ai été relâché le lendemain, mon bras entier était très enflé.

Plus tard, elles m'ont à nouveau placée sous contrôle strict et m'ont menottée à un poteau de lit 24 heures sur 24.

Cette torture a duré un mois entier. La nourriture qu'on me donnait comprenait des petits pains faits de farine de maïs moisie et quelques cornichons salés. Je n'avais droit qu'à une demi-tasse d'eau par jour.

J'ai eu des problèmes d'estomac et j'ai commencé à vomir un liquide aigre. Je me sentais faible comme si j'avais été empoisonnée. Je n'avais pas le droit aux visites de ma famille, de passer des appels téléphoniques, de prendre une douche, ni de me faire couper les cheveux ou les ongles. Cette situation a duré quatre mois.

Empoisonnée

En octobre 2015, alors que j'étais encore placée sous contrôle strict, la chef d'équipe Ni Xiaohong a demandé à la surveillante Liu Yingli de mettre du poison dans ma nourriture.

Un jour, Ni Xiaohong a appelé notre chef de cellule Liu Yingli à son bureau et lui a donné des substances toxiques. Liu a commencé à en mettre dans ma nourriture et mon eau. Quand j'ai remarqué ces substances et que je lui ai posé des questions à leur sujet, elle m'a dit qu'elle ne savait rien de ces drogues.

Quelques jours plus tard, elle a mis du poison dans mes restes de riz, pendant la nuit. Après avoir mangé le riz le lendemain matin, j'ai eu beaucoup de vertiges et mon cœur me faisait mal, comme si quelque chose le tirait vers le bas. Je ne pouvais plus voir clairement et j'avais envie de vomir et d'avoir la diarrhée. Je me suis précipitée aux toilettes, mais je ne pouvais rien vomir. Je me sentais vraiment étourdie comme si j'allais m'évanouir. Dès que je me suis couchée, j'ai perdu connaissance. La surveillante m'a réveillée à l'heure du déjeuner. Depuis, mes lèvres sont devenues noires et les surveillantes ont commencé à me surnommer « lèvres noires ». J'avais le sentiment d'avoir été empoisonnée avec de la tétramine, un poison à rats puissant.

Voyant que j'étais encore en vie, les auteurs de ce crime ont ordonné à Liu de continuer à m'empoisonner. Un jour, nous mangions une salade de tomates au déjeuner. Liu est venue et a versé dans mon bol du jus de tomate avec des comprimés blancs écrasés. Je l'ai défiée au sujet des comprimés, mais elle niait toujours. Je suis donc allée voir la chef d'équipe, mais on m'a ramenée. Rapidement, la chef d'équipe Sun Jisheng et la garde Zhang Ying sont entrées et m'ont menottée au lit. Je lui ai parlé de la drogue dans ma nourriture, mais elle a refusé de m'écouter et m'a dit qu'elle m'avait menottée parce que je sortais de la cellule sans la permission des surveillantes. Elles ont également fabriqué d'autres accusations.

J'ai protesté contre ce traitement illicite, et c'est pour cette raison que j'ai été mise sous « contrôle strict » une fois de plus.

Traduit de l'anglais au Canada