(Minghui.org) Cent trente-deux autres pratiquants de Falun Gong ont été condamnés à la prison au cours du premier semestre de 2020 pour avoir refusé de renoncer à leur foi. Le Falun Gong est une pratique de méditation améliorant la santé avec des enseignements moraux qui est persécutée en Chine depuis 1999.

Au cours des deux dernières décennies, la prison pour femmes de la province du Heilongjiang, située dans la ville capitale de Harbin, est encore l'un des établissements où le nombre de pratiquantes incarcérées est le plus élevé, avec plus d'un millier de cas confirmés à ce jour. Actuellement, il y a environ 200 pratiquantes incarcérées dans cet établissement.

Il y a trois grands quartiers qui sont spécifiquement destinés à torturer les pratiquantes pour qu'elles abandonnent leur foi - pour les « transformer ». Il s'agit des 8e et 9e quartiers ainsi que du quartier de l'hôpital. Les pratiquantes nouvellement admises sont placées dans le 9e quartier avant d'être transférées au 8e quartier où les tortures et le lavage de cerveau s'intensifient. Les pratiquantes qui se retrouvent avec des blessures corporelles graves sont ensuite envoyées dans le quartier de l'hôpital.

Les gardiens ne sont jamais impliqués personnellement dans les abus commis sur les pratiquantes. Ils ordonnent à des criminelles, la plupart du temps à celles ayant commis des délits liés à la drogue, de faire le travail et les désignent comme chefs des différentes équipes dans les quartiers. Ces chefs rendent compte directement aux gardiens.

Ci-dessous, différentes techniques utilisées par les autorités pénitentiaires pour torturer les pratiquantes déterminées et tenter de les amener à se soumettre et à renoncer à leur foi.

Le lavage de cerveau

Lorsque les pratiquantes arrivent à la prison, elles sont placées au sein de l'équipe « de transformation » du 9e quartier, où elles sont confrontées à des collaboratrices qui sont formées professionnellement au lavage de cerveau. Les collaboratrices travaillent sur les pratiquantes individuellement en se basant sur ce qu'elles connaissent de leur vie et de leur famille. Elles exploitent ensuite la peur des pratiquantes de perdre leur famille, leur liberté et leur santé pour tenter de leur faire abandonner leur foi. Pour les pratiquantes convaincues, ces collaboratrices se relaient pour les nourrir de peur et d'anxiété.

Les collaboratrices font passer à maintes reprises des vidéos qui calomnient le Falun Gong et obligent les pratiquantes à les regarder, parfois pendant plus de 10 heures par jour. Même les collaboratrices en ont mal à la tête.

Tortures physiques

Rester assise sans bouger sur un mini tabouret

On force presque toutes les pratiquantes inébranlables à s'asseoir sur un mini tabouret. Le tabouret fait 15 cm de haut et 20 cm de large. Le siège est creusé de stries. La pratiquante doit garder le haut du corps droit avec les genoux qui se touchent et les mains sur les genoux. Le tabouret est si bas que la pratiquante doit se pencher vers l'avant et, par conséquent, faire reposer son poids sur le coccyx. Lorsque le coccyx frotte contre les arêtes du siège, il commence à faire mal au bout de 10 minutes. La pratiquante doit rester assise sur le tabouret de 15 à 18 heures chaque jour pendant des mois.

Mme Li Xueyan a été torturée une fois de cette façon pendant 56 jours. Mme Yu Guirong a été assise sur un tabouret de ce type pendant plus de 100 jours et son périmètre d'activité était limité à la taille d'une dalle (de 60 cm sur 60 cm) pendant cette période.

Lorsque Mme Li Mingfang était assise sur le tabouret, les collaboratrices la giflaient constamment. Tout le monde dans sa cellule était contraint de lire les documents de propagande avec elle parce qu'elle refusait de renoncer à sa croyance. De ce fait, les autres détenues lui en voulaient, la battaient et l'intimidaient.

Illustration de torture : assise sans bouger sur un mini tabouret

Passages à tabac violents

Pour les pratiquantes qui refusent de renoncer à leur foi ou de coopérer avec les autorités pénitentiaires lors d'examens de santé ou d'analyses de sang, les collaboratrices les battent à tour de rôle. Ces collaboratrices ne sont jamais punies, même si les pratiquantes les dénoncent.

Mme Li Erying a été ligotée et battue jusqu'à ce qu'elle soit tellement blessée qu'elle ne puisse plus s'occuper d'elle-même.

Dix minutes après que Mme Yang Shuqin soit arrivée à la prison, une collaboratrice l'a frappée à coups de poing et de pied avant qu'elle ne donne son adresse. Comme elle est restée ferme, la collaboratrice l'a frappée si fort au visage que son dentier s'est échappé de sa bouche. Elle a été obligée de s'asseoir sur un mini tabouret et la collaboratrice a utilisé un cintre pour la fouetter. Dès qu'elle a commencé à trembler à cause de la douleur, la collaboratrice l'a fait violemment tomber du tabouret et elle ne pouvait plus se lever.

Mme Yang souffrait d'un grave mal de tête dû à une chute dans un centre de détention avant son admission en prison, de sorte que les coups de pied n'ont fait qu'aggraver son état. Elle était incapable d'effectuer le travail intensif dans l'atelier de misère de la prison, ce qui faisait qu'elle était fréquemment battue.

Mme Liang Shurong a plus de 70 ans. Plusieurs collaboratrices sont allées la chercher et l'ont fait tomber par terre. À partir de ce moment-là, elle n'a plus pu marcher ni se redresser. À un moment donné, la collaboratrice lui a jeté sa nourriture par terre et l'a forcée à ramper pour l'atteindre.

Usage limité des toilettes

Les pratiquantes ne sont autorisées à utiliser les toilettes que trois fois par jour. De nombreuses pratiquantes ont plus de 70 ans. La nuit, elles doivent souvent faire la queue pour aller aux toilettes et beaucoup finissent par avoir des accidents. Même les jeunes pratiquantes ont le même problème. À un moment donné, Mme Ma Cuizhi a dû faire ses besoins dans un seau et les collaboratrices ont essayé de la forcer à boire son urine. Elles ont fini par en verser partout sur elle.

Isolement

Chaque cellule a des rideaux sur la porte pour empêcher les pratiquantes de se voir. Les pratiquantes sont isolées et doivent attendre leur tour pour aller aux toilettes, faire la vaisselle et laver leur linge. La nuit, elles doivent souvent attendre au moins une demi-heure avant d'être appelées et autorisées à utiliser les toilettes. Les gardiens critiquent ou punissent les collaboratrices si elles laissent accidentellement les pratiquantes se voir ou se saluer. Chaque déplacement des pratiquantes doit être signalé aux gardes sur papier.

Mme Gao Xiuzhen a été contrainte d'écrire une déclaration de renoncement à sa foi et plus tard, elle l'a déchirée. Pour la punir, les autorités lui ont injecté une substance inconnue et l'ont placée en isolement.

Rester debout pendant de longues périodes

Lorsqu'une collaboratrice ordonne à une pratiquante de rester debout pendant une longue période, quelquefois toutes les détenues de cette cellule doivent se mettre debout avec elle. Ce qui suscite la haine et incite à des mauvais traitements à l'encontre de la pratiquante.

La tromperie

On dit aux pratiquantes qu'elles ne rentreront jamais chez elles si elles refusent de renoncer au Falun Gong, même après avoir purgé leur peine. Elles sont averties qu'elles doivent se préparer à aller dans un centre de lavage de cerveau ou de détention après avoir purgé leur peine.

Dans des conversations informelles, les collaboratrices s'assurent que les pratiquantes entendent par hasard ce qu'elles disent. « Unetelle a été placée dans un centre de détention après avoir purgé sa peine et est maintenant de retour en prison parce qu'elle a refusé de “se transformer” ; la seule façon de s'en sortir est d'“être transformée”. »

L'équipe d'abdication menace et terrorise

Selon les gardes eux-mêmes, il existe une stratégie pour faire « abdiquer » les pratiquantes inébranlables du 9e quartier, qui est également connue sous le nom d'équipe d'abdication. Ge Xuehong, un ancien capitaine du 8e quartier, a déclaré que les collaboratrices assumaient différents rôles pour tromper les pratiquantes : certaines doivent les frapper violemment, les agresser verbalement ou les menacer de mort, alors que d'autres doivent être les « gentilles » qui « sympathisent et soutiennent » les pratiquantes.

Les gentilles racontent des mensonges et des menaces aux pratiquantes en disant des choses comme : « Unetelle a accepté de “se transformer” et sa peine a été réduite », « Unetelle a refusé de s'exécuter et a été battue, et son enfant a été expulsé de l'école et ne pouvait pas quitter le pays », ou « Unetelle a été renvoyée en prison pour avoir refusé d'abandonner la pratique ». Les pratiquantes soumises à une forte pression mentale et physique ont tendance à croire les « gentilles » collaboratrices et à apprécier leur aimable soutien, et certaines s'inquiètent pour leur famille et décident d'abandonner leur croyance.

Lorsque les pratiquantes sont placées pour la première fois entre les mains de l'équipe d'abdication, elles doivent s'asseoir sur les mini tabourets toute la journée. Certaines, n'en pouvant plus, signent le document de renoncement au Falun Gong. Elles sont alors transférées à d'autres équipes.

En revanche, les pratiquantes inébranlables sont confrontées à des persécutions plus graves. Mme Gao Shuying, 56 ans, du canton de Tahe, dans le Heilongjiang, a été placée dans l'équipe d'abdication en mai 2018. Elle est restée assise sur un mini tabouret de 5 h 30 à 22 h pendant cinq mois. Si elle bougeait, les collaboratrices la bousculaient et la frappaient. Vers la fin de l'année 2019, elle a refusé d'écrire une lettre de repentance. Elle a été forcée de s'asseoir sur un mini tabouret pendant huit jours.

Traitement plus sévère pour les pratiquantes qui regrettent d'avoir renoncé à leur foi

Certaines pratiquantes regrettent par la suite d'avoir signé ces déclarations de renoncement à leur foi alors qu'elles étaient incohérentes après avoir été torturées. Ces pratiquantes tentent d'annuler leurs déclarations et finissent par être traitées encore plus mal. La 16e équipe du 8e quartier s'occupe tout particulièrement de ces pratiquantes. On entend souvent le chef d'équipe leur crier et leur hurler des paroles injurieuses.

On a entendu le chef Ge Xin se vanter d'avoir maltraité une pratiquante : « Je l'ai forcée à se mettre à terre, puis je lui ai piétiné la tête pendant que je la forçais à ingérer une substance (inconnue). Le lendemain, elle s'est proposée pour prendre la substance, mais ce n'était pas assez. Je l'ai quand même fait tomber et je lui ai piétiné la tête pendant qu'elle prenait la substance. Le troisième jour, elle a voulu éviter la souffrance et a accepté de signer la déclaration de renoncement à sa foi. Mais je lui ai dit que ce n'était pas suffisant parce que je voulais simplement la torturer. »

Mme Xue Li a souvent fait l'objet d'une telle humiliation. Un chef l'emmenait souvent aux toilettes en hiver et lui versait à plusieurs reprises des seaux d'eau froide. Les gardes encouragent les chefs et les collaboratrices à torturer les pratiquantes pour les « transformer » plus efficacement.

Travail intensif

Il n'y a pas d'atelier dans la prison, donc on oblige les prisonnières à faire le travail intensif dans leurs cellules. Le travail consiste souvent à assembler des bouchons pour des bouteilles de vin ou d'assaisonnement ou à plier des sacs en papier. Elles doivent souvent travailler jusqu'à 20 heures ou 23 heures si leur quota n'est pas atteint.

Les quartiers sont souvent avertis à l'avance de l'arrivée des inspecteurs. Les chefs font alors dissimuler tout le matériel par les prisonnières et font semblant d'« étudier ». Les inspecteurs se rendent alors dans une salle de réunion où les détenues donnent une représentation.

Mme Cao Shuyun, du canton de Yi'an, dans le Heilongjiang, a 68 ans. Elle a travaillé après 23 heures un soir de 2019 et a dû se lever à 3 heures du matin pour terminer son quota. Elle était trop épuisée pour se lever. Le chef et une autre prisonnière l'ont maintenue à terre et l'ont battue.

Les collaboratrices ont à maintes reprises pincé et contusionné le visage de Mme Tan Rui et lui ont donné des coups de pied parce qu'elle ne pouvait pas travailler aussi vite qu'elles le voulaient.

Traduit de l'anglais