(Minghui.org) Le mari d’une femme est mort en prison alors qu’elle était détenue dans une autre prison en raison de leur croyance commune dans le Falun Gong, une discipline de l’esprit et du corps que la Chine persécute depuis juillet 1999.

Mme Cheng Donglan, une résidente de la ville de Xichang, dans la province du Sichuan, soupçonne que son mari, M. Fang Zhengping, n’est pas mort du diabète comme le prétendent les autorités. Un détenu qui a été incarcéré avec M. Fang à la première prison de la province du Yunnan a déclaré dans une lettre ouverte que les gardiens ont mis un cocktail de médicaments dans la nourriture de M. Fang, ce qui a vraisemblablement entraîné sa mort.

Les autorités pénitentiaires n’ont jamais informé ses parents de sa mort. Elles ont informé Mme Cheng, sachant qu’elle était emprisonnée à la prison pour femmes de la province du Sichuan.

La chronologie de la façon dont les autorités ont géré la mort de M. Fang n’avait aucun sens pour Mme Cheng.

M. Cheng « serait mort le 1er avril 2013 », et les autorités lui ont rendu visite le 7 mai de la même année pour lui annoncer la nouvelle et lui demander de signer un consentement pour la crémation. Elle a refusé. À la fin du mois de mai, elle a appris que le corps de son mari avait été incinéré. D’après les rapports de la prison, l’une des autopsies a été pratiquée le 23 juillet 2013, après qu’on lui a dit en mai que le corps avait été incinéré. Pour aggraver la situation, lorsque son fils s’est rendu au crématorium le 8 août pour récupérer les cendres de son mari, il a vu un autre corps incinéré devant lui et on lui a remis ces cendres. Son fils a également été contraint de signer le consentement pour la crémation sur place.

Depuis la mort de son mari, Mme Cheng a déposé de nombreuses plaintes auprès des bureaux de supervision de la première prison de la province du Yunnan. Ses efforts sont restés vains. Aujourd’hui âgée de 69 ans, elle continue de réclamer la justice pour son défunt mari, dont la cause du décès reste un mystère.

En juin 2021, elle a envoyé par courrier des copies de sa plainte aux tribunaux, aux parquets, à la direction des prisons et aux bureaux d’appel de la ville de Kunming, de la province du Yunnan et de la province du Sichuan. Dans sa lettre de plainte, Mme Cheng dénonce la conduite de la première prison de la province du Yunnan qui a conduit à la mort de son mari et demande une enquête officielle sur cette affaire. Elle a également demandé que les autorités pénitentiaires soient inculpées de meurtre, d’agression, de torture et d’abus de pouvoir.

M. Fang Zhengping

Le contexte

Les policiers de la sécurité intérieure du Département de police du district de Suijiang, dans la province du Yunnan, ont arrêté M. Fang le 14 octobre 2007. Deux mois plus tard, un juge du tribunal du district de Suijiang l’a condamné à sept ans de prison.

Il était en bonne santé lorsqu’il a été emmené à la première prison de la province du Yunnan le 27 décembre 2007, mais il est mort subitement le 1er avril 2013. Aucun membre de sa famille ne l’a vu entre le moment où il est soi-disant tombé malade et celui où il a été incinéré. Mme Cheng se trouvait dans la prison pour femmes de la province du Sichuan au moment de sa mort et ne pouvait pas gérer la situation. Ses parents âgés ont engagé un avocat pour enquêter sur sa mort et les autorités pénitentiaires ont menacé l’avocat pour l’avoir fait.

Dans l’une des vidéos, les autorités pénitentiaires ont montré à Mme Cheng que son mari était en train de mourir sur un lit en murmurant : « Ne me frappez pas, ne me frappez pas. » Selon le rapport de la prison, celle-ci a pratiqué deux fois une autopsie sur le corps de M. Fang, mais n’en a jamais informé la famille. En outre, la prison a incinéré son corps malgré la désapprobation de Mme Cheng.

Alors qu’elle était toujours détenue à la prison pour femmes de la province du Sichuan, Mme Cheng a déposé une plainte auprès du parquet de la province du Yunnan pour demander une enquête sur la mort de son mari. Plus tard, elle a déposé une autre plainte auprès du Parquet suprême de la province du Yunnan. Un représentant du parquet de la ville de Kunming est venu à la prison pour femmes de la province du Sichuan en janvier 2016, pour s’entretenir avec elle. En août 2020, la première prison de la province du Yunnan a répondu à sa plainte. Aucune des explications données par les autorités n’a permis de lever ses soupçons sur la mort de son mari.

Concernant sa dernière plainte, le parquet du district de Suijiang a répondu un mois plus tard, en juillet 2021, en déclarant que le décès ne relevait pas de sa compétence. La prison pour femmes de la province du Sichuan a répondu en septembre, déclarant également que le décès ne relevait pas de sa compétence. À peu près au même moment, la première prison de la province du Yunnan répondait en indiquant que la prison avait mené une autre enquête et n’avait rien trouvé de problématique. La lettre ne répondait à aucune de ses questions.

Le récit de la mort de son mari par Mme Cheng

La première prison de la province du Yunnan cache des informations à la famille et aux avocats

Les autorités pénitentiaires nous ont délibérément caché, à moi et à ses parents, des informations sur l’état de santé de mon mari depuis le jour de son entrée en prison.

En décembre 2007, alors que j’étais une personne libre à l’époque, les autorités ne m’ont pas informée lorsqu’elles l’ont placé dans la première prison de la province du Yunnan. Au lieu de cela, elles ont envoyé un avis à ses parents âgés, qui vivaient à des milliers de kilomètres de là, dans la ville de Yibin, dans la province du Sichuan.

Je lui ai rendu visite en février 2008 et en septembre 2009, date à laquelle je l’ai vu pour la dernière fois. À l’époque, il semblait de bonne humeur et en bonne santé, avec un poids normal. Il ne m’est jamais venu à l’esprit qu’il puisse tomber si malade et mourir là-bas.

Entre le moment où il serait tombé malade jusqu’à sa mort et son incinération, ses parents ne l’ont pas vu une seule fois. Les autorités pénitentiaires évitaient ses parents.

Yang Cheng, un gardien de prison, a rencontré mon fils en 2012, et lui a demandé de ramener son beau-père (mon mari) chez lui sous caution pour des raisons médicales, car il avait des problèmes de pieds. Mon fils n’était pas proche de son beau-père et a refusé de le faire. Il a dit à Yang de contacter les parents de mon mari, ce que Yang n’a jamais fait.

D’après les rapports de la première prison de la province du Yunnan, mon mari est tombé dans un état critique le 22 mars 2013, et a été emmené dans plusieurs hôpitaux pour y être soigné. Entre le moment où il est tombé malade et son décès le 1er avril, les autorités pénitentiaires ont eu tout le temps de prévenir ses parents et son beau-fils pour qu’ils aillent le voir une dernière fois, mais ils ne l’ont pas fait. Après son décès, les autorités ont évité ses parents et ont attendu plus d’un mois pour venir me voir, moi qui suis une personne emprisonnée pour sa croyance, et me demander de m’occuper de ses problèmes juridiques.

Lorsque ses parents ont appris sa mort, ils ont engagé deux avocats pour enquêter et ont exigé que les autorités pénitentiaires fassent une déclaration officielle.

Les deux avocats se sont rendus à la prison respectivement le 30 août et le 15 octobre 2012 et ont demandé 12 documents relatifs à sa mort, notamment les résultats de son examen physique à son arrivée, ses rapports d’autopsie, ses enregistrements vidéo et audio et les enregistrements des communications entre la prison et sa famille. Les deux fois, les autorités pénitentiaires ont refusé d’obtempérer et de donner la moindre information.

Les avocats ont demandé une indemnisation publique pour la mort de mon mari le 14 octobre 2013. Le Bureau de l’administration pénitentiaire du Yunnan a envoyé des personnes aux bureaux judiciaires locaux des deux avocats et leur a ordonné de menacer les avocats de ne pas renouveler leurs licences pour exercer le droit afin qu’ils laissent tomber l’affaire de mon mari.

Ne cédant pas aux pressions, les avocats ont fait appel auprès de la cour intermédiaire de la ville de Kunming et ont demandé une indemnisation de l’État le 19 janvier 2014. La cour ne les a jamais contactés.

Les réponses des autorités éveillent encore plus de soupçons

Je soupçonne que mon mari n’est pas mort de causes naturelles, surtout après que les gardiens soient venus me parler à la prison pour femmes de la province du Sichuan et que j’ai visionné les images vidéo qu’ils m’ont montrées. Les rapports de la prison concernant la chronologie de l’autopsie et de la crémation de mon mari ont éveillé encore plus de soupçons. Le procureur du parquet de Kunming a essayé de déformer les propos de mon mari sur son lit de mort, ce qui n’avait aucun sens pour moi. Voici la liste de mes doutes.

1. Le corps est incinéré sans l’accord de la famille

Avant le décès de mon mari, j’ai demandé aux autorités de la prison pour femmes de la province du Sichuan de me laisser le voir pour la dernière fois, mais elles ont refusé cette demande. Trois gardiens de la première prison de la province du Yunnan sont venus me voir le 7 mai 2013, pour me dire que mon mari était décédé et que je devais signer un accord pour sa crémation.

D’après l’une des vidéos qu’ils m’ont montrées, mon mari était allongé inconscient sur son lit et murmurait de manière répétée « ne me frappez pas » jusqu’à son dernier souffle. J’ai refusé de signer le document relatif à sa crémation en raison de mes nombreux soupçons. Au lieu de cela, j’ai écrit : « Mon fils n’a aucun droit de participer ou de s’occuper des funérailles de M. Fang. » Les gardiens m’ont menacée, me disant qu’ils incinéreraient le corps de mon mari de toute façon.

Vers la fin du mois de mai, une gardienne de la prison pour femmes de la province du Sichuan m’a transmis un message indiquant que le corps de mon mari avait été « incinéré conformément aux procédures convenues ». Une autre gardienne m’a suggéré de le laisser être enterré afin qu’il puisse terminer paisiblement sa vie. J’ai écrit une lettre pour demander à mon fils de récupérer ses cendres.

Le 8 août, mon fils s’est rendu au salon funéraire de Paomashan, dans la province du Yunnan, pour récupérer les cendres de mon mari, qui auraient dû être prêtes à être récupérées par mon fils. Dès son arrivée, un employé lui a demandé de signer une lettre pour « accepter la crémation et ne pas avoir d’objection à l’avenir ». Un corps qui était censé être celui de mon mari a été incinéré devant lui et il a emporté les cendres chez lui.

J’ai regardé la vidéo du processus de crémation et le corps n’était pas celui de mon mari.

Lorsque, dans ma lettre de plainte, j’ai demandé une explication sur la raison pour laquelle le corps de mon mari a été incinéré deux fois, les autorités de la première prison de la province du Yunnan ont évité ma question. La réponse indiquait que les procédures étaient légales, car mon fils avait signé l’accord et que des personnes de la première prison de la province du Yunnan avaient également assisté au processus. Dans un document que j’ai signé lorsque deux gardiens de prison m’ont rendu visite le 7 mai, j’ai refusé que le corps soit incinéré et j’ai déclaré que mon fils n’était pas autorisé à s’occuper de cette question. Je n’ai demandé à mon fils de récupérer les cendres qu’après avoir été informé que le corps avait été incinéré. Aucun des membres de la famille n’a autorisé qui que ce soit à se charger de la crémation.

Pourquoi la première prison de la province du Yunnan a-t-elle fait incinérer le corps sans mon accord et pourquoi était-ce si urgent ? Je n’aurais jamais accepté d’incinérer son corps. Il y avait tout simplement trop de soupçons sur la façon dont il est mort.

2. Deux autopsies à trois mois d’intervalle et un corps incinéré avant la deuxième autopsie

Sur la base des rapports de la première prison de la province du Yunnan, le centre médico-légal de la ville de Kunming a pratiqué une autopsie sur le corps de mon mari à deux reprises. Le médecin légiste a examiné la surface du corps le 8 avril 2013, et n’a pas trouvé de traumatisme externe mortel. La deuxième autopsie a été effectuée le 23 juillet 2013, et le rapport a conclu qu’il était mort du diabète.

Ce qui est étrange, c’est que la prison m’a informée fin mai 2013, que son corps avait été « incinéré selon les procédures convenues ». Les autorités ont perdu toute crédibilité, car il y a tellement de choses qui n’ont pas de sens.

Comment ont-ils pu pratiquer une autopsie deux mois après la crémation du corps ? Pourquoi les deux autopsies sont-elles espacées de trois mois ? Quand ils m’ont demandé le 7 mai 2013 d’approuver la crémation, pourquoi ne m’ont-ils pas dit qu’une autopsie avait été faite et qu’il y en aurait une autre ? Que cachent-ils ?

3. L’administration pénitentiaire manque à sa responsabilité

Mon mari n’avait pas été malade pendant des années avant d’être emprisonné. La première prison de la province du Yunnan ne l’aurait pas admis s’il avait été malade et avait échoué au contrôle médical. En 2009, lorsque je l’ai vu pour la dernière fois, il n’avait aucun problème de santé. Comment est-il devenu gravement malade en trois ans ? Pourquoi ne pas avoir informé sa famille après qu’il est tombé dangereusement malade ?

Selon les autorités pénitentiaires, il souffrait d’un diabète de type 2. Dans ce cas, il pouvait être traité par une injection d’insuline ou d’autres médicaments. Pendant près de six ans et demi qu’il était en prison, les autorités n’ont rien fait pour traiter sa maladie. Au contraire, elles ont empêché ses parents et ses avocats de connaître son état de santé.

4. La famille n’est pas convaincue par les rapports de la prison

Après que les gardiens de la première prison de la province du Yunnan sont venus à la prison pour femmes de la province du Sichuan le 7 mai 2013, après que j’ai visionné la vidéo dans laquelle il murmurait à plusieurs reprises « ne me frappez pas » au moment de son décès, je m’étais déjà posé des questions sur la façon dont mon mari était mort. J’ai écrit une lettre au parquet de la province du Yunnan pour faire connaître mes inquiétudes.

Les autorités du parquet de la ville de Kunming sont venues à la prison pour femmes de la province du Sichuan le 5 janvier 2016, pour me montrer des documents attestant de la cause de la mort de mon mari et de la façon dont la prison avait traité la question. Je n’ai pas signé les documents, car je n’ai pas eu le temps de les lire, et je ne pouvais pas non plus vérifier les faits. Après que j’ai exprimé mes préoccupations, ils ont continué à vouloir que je signe et m’ont dit que je pouvais toujours faire appel.

5. Le déni par les autorités de la brutalité en prison suscite encore plus de suspicion

Dans sa déclaration, la prison a fait valoir que mon mari voulait dire qu’il ne voulait pas recevoir de piqûres lorsqu’il a dit « ne me frappez pas ». Cette explication était tout simplement trop tirée par les cheveux. Le procureur du parquet de Kunming a soutenu qu’il avait dit « ne me frappez pas » parce que la personne près de lui avait baissé sa main. Aucune personne raisonnable ne dirait « ne me frappez pas » lorsque quelqu’un baisse sa main. C’était le réflexe d’une personne qui avait été torturée.

Le communiqué de la prison citait un détenu qui connaissait mon mari et qui disait que mon mari n’avait pas été torturé avant sa mort. Je n’espérais pas qu’une personne actuellement détenue dirait la vérité sur ce qui se passait dans la prison.

Pour prouver qu’elles n’ont pas torturé mon mari, les autorités auraient pu filmer tout son corps. Elles m’ont dit qu’elles n’avaient pas filmé son corps sur la vidéo parce qu’il était nu à ce moment-là. Tout d’abord, s’il était nu, n’était-il pas plus facile pour eux de le filmer et de montrer qu’il n’y avait pas de signes de torture ? Deuxièmement, pourquoi serait-il nu ?

Une personne qui était enfermée avec mon mari dans la première prison de la province du Yunnan m’a dit un jour qu’avant d’être transféré dans la première prison de la province du Yunnan, il était enfermé dans la prison de Qujing. Mon mari lui a raconté qu’à la prison de Qujing, trois gardiens l’avaient sauvagement battu parce qu’il n’avait pas répondu rapidement à l’appel. Lorsqu’il a lutté pour se relever du sol, les gardiens lui ont violemment piétiné la tête et le corps. Chaque fois qu’il essayait de se relever, les gardiens le renvoyaient au sol à coups de pied. Après son transfert à la première prison de la province du Yunnan, il n’a pas pu se lever ni marcher pendant un mois et demi.

Mon mari a refusé d’écrire des déclarations de garantie pour renoncer au Falun Gong et a dû rester en isolement. Je crois que les tortures qu’il a subies en isolement sont l’une des raisons pour lesquelles il a souffert de multiples maladies. Une autre raison est qu’il a été empoisonné par les gardiens.

Peng Pingguo de la ville de Qujing, un autre détenu qui se trouvait dans la même prison que mon mari, a écrit une lettre de plainte sur Internet pour exposer comment les gardiens de prison ont forcé une personne en bonne santé comme lui à prendre des médicaments et l’ont empoisonné. Dans sa lettre, il mentionnait le nom de mon mari et disait qu’il avait subi la même torture.

Dans sa lettre, Peng déclare qu’il a été admis à la première prison de la province du Yunnan le 13 décembre 2010, et que les autorités pénitentiaires ont affirmé qu’il souffrait d’hypertension après le contrôle médical. Il pensait être en bonne santé, mais les gardiens l’ont obligé à prendre des médicaments contre l’hypertension trois fois par jour. Il a nommé les médicaments qu’il prenait : Betaloc, Beijing Hypertensive no 0, Enalapril, et Nitrendipine.

Peng a écrit dans sa lettre : « J’ai eu l’impression que ma tête allait exploser après avoir pris les médicaments. J’ai ensuite eu des étourdissements, des douleurs au cœur et les jambes enflées. Les gardes m’ont menacé et n’ont pas voulu partir avant de me voir avaler les pilules. J’ai entendu dire qu’un autre détenu, Fang Zhengping, de la ville de Xichang, dans la province du Sichuan, avait lui aussi dû prendre ces médicaments. Le médecin de la prison et les gardiens ont mis les médicaments dans son lait et ses repas.

« Après ma libération, j’ai vérifié les descriptions de ces médicaments et consulté un médecin. Ce que j’ai découvert m’a fait froid dans le dos. Ces médicaments sont des médicaments composés qui visent à traiter les patients souffrant d’hypertension modérée à sévère, et ils provoquent de graves effets secondaires.

« Le médecin a estimé que ces médicaments contre l’hypertension ne devaient pas être pris ensemble. Ils doivent être prescrits en fonction de l’état du patient et le dosage doit être modéré. Après avoir appris que moi, une personne en bonne santé, j’avais été obligé de prendre des médicaments contre l’hypertension trois fois par jour pendant trois ans, le médecin a semblé stupéfait. Après avoir repris ses esprits, il m’a dit : “Les médicaments contre l’hypertension réduisent la pression sanguine en dilatant les vaisseaux sanguins. Si une personne en bonne santé prend des médicaments contre l’hypertension pendant une longue période, pour commencer, la circulation sanguine sera perturbée. Ensuite, elle se sentira étourdie et fatiguée. Un dysfonctionnement systémique des organes s’en suivra. Les reins, l’estomac, le foie et la rate seront défaillants, puis il y aura des irrégularités du rythme cardiaque, des insomnies, des palpitations et une oppression thoracique. Les symptômes sont les mêmes que ceux de l’hypertension. Enfin, le patient tombe inconscient et meurt. C’est un processus de suicide lent.” »

Les symptômes sont les mêmes que ceux de l’hypertension. C’est pourquoi les autorités pénitentiaires affirment que mon mari est mort d’hypertension.

6. Un rapport d’enquête biaisé du parquet de Kunming

Le rapport d’enquête du parquet de Kunming affirme que la prison n’a pas informé ma belle-famille de la mort de mon mari parce qu’elle m’avait déjà informée à l’époque. La prison a choisi d’informer sa conjointe emprisonnée, 36 jours après sa mort, au lieu de prévenir ses parents immédiatement. Aujourd’hui encore, mes beaux-parents n’ont reçu aucune notification de son décès. Les autorités ont affirmé qu’elles ne connaissaient pas l’adresse de ses parents, alors qu’elles leur ont envoyé une notification après son emprisonnement en 2007. Tout porte à croire que la première prison de la province du Yunnan a tenté de dissimuler la vérité sur la mort de mon mari.

Le procureur a affirmé que la première crémation qui a eu lieu en mai 2013 n’a jamais existé. Si c’était vrai, pourquoi la première prison de la province du Yunnan a-t-elle informé la prison pour femmes de la province du Sichuan pour qu’on me dise que son corps avait été « incinéré selon les procédures convenues » à la fin du mois de mai 2013 ?

Tout indique qu’ils ne se souciaient pas de la mort de mon mari, si ce n’est pour dissimuler leurs crimes. Je ne peux pas vivre avec le fait que les cendres que j’ai n’appartiennent pas à mon mari et que je n’ai pas pu le voir avant sa mort. Cela me fait mal et je veux la vérité.

Liste des personnes responsables nommées dans la lettre de plainte de Mme Cheng

La plainte de Mme Cheng a été déposée contre les personnes suivantes :

Yang Guodong, un homme, ancien directeur de la première prison de la province du Yunnan, +86-13987795189, +86-15987195189 (téléphone portable)

Yang Shuwei, un homme, ancien directeur de la première prison de la province du Yunnan

Zhang Yigui, un homme, ancien directeur de la première prison de la province du Yunnan

Hu Jun, un homme, ancien directeur adjoint de la première prison de la province du Yunnan, +86-13308802217 (téléphone portable)

Liu Siyuan, un homme, ancien secrétaire adjoint de la commission du PCC de la première prison du Yunnan

Zhou Zhaoying, directeur adjoint de la première prison de la province du Yunnan, +86-13888373258 (téléphone portable)

Pu Minghui, un homme, directeur adjoint du bureau de la première prison de la province du Yunnan, +86-63834133 (bureau), +86-13808739909 (téléphone portable)

Chen Bo, un homme, ancien chef adjoint de la division des enquêtes de la première prison de la province du Yunnan et chef adjoint du Bureau 610 de la prison

Yang Cheng, un homme, capitaine (responsable des gardiens de prison) du 10e quartier de la première prison de la province du Yunnan

Zeng Gang, un homme, capitaine adjoint du 10e quartier de la première prison de la province du Yunnan

Ma Lin, un homme, directeur du Bureau de l’administration pénitentiaire de la province du Yunnan

Mu Yong, un homme, directeur de la division politique du Bureau de l’administration pénitentiaire de la province du Yunnan

Le directeur de la prison de Qujing, dans la province du Yunnan

Jiang Xing, un homme, policier de la brigade de la sécurité intérieure du Département de police du district de Suijiang, dans la province du Yunnan

Sun Jingming, un homme, ancien président du tribunal du district de Suijiang

Voir aussi :

M. Fang Zhengping décède en prison à Xichang, Sichuan, après sa septième arrestation

Fang Zhengping torturé et dans un état critique dans la Prison No 1 de la Province du Yunnan

Exigeant des réponses pour la mort prématurée de M. Fang Zhengping, la famille engage des avocats

La prison refuse de coopérer avec les avocats concernant le décès de M. Fang Zhengping

Traduit de l’anglais