(Minghui.org) M. Duan Yifa, qui habite la ville de Jiamusi dans la province du Heilongjiang, a purgé autrefois une peine de cinq ans et est à nouveau condamné en secret pour sa croyance dans le Falun Gong, une méthode de cultivation de l'esprit et du corps que le régime communiste chinois persécute depuis 1999.

Au cours des 18 derniers mois, M. Duan a été détenu au centre de détention de la ville de Jiamusi, et sa famille a été tenue dans l'ignorance de l'état d'avancement de son dossier. Alors que sa famille a réussi à confirmer qu'il avait été condamné, elle n'a encore reçu aucune notification officielle concernant son procès et sa peine de prison. Ils se sont rendus au poste de police locale, au bureau du procureur et au tribunal pour s'enquérir de son cas, mais en vain.

Arrestation arbitraire et détention

Le 26 juillet 2019, sept agents du poste de police de Songlin sont entrés par effraction au domicile de M. Duan. Ils ont saccagé son appartement et ont confisqué ses livres de Falun Gong, son cellulaire, sa carte d'identité. Les agents n'ont pas montré leurs pièces d'identité ou un mandat de perquisition, et la famille de M. Duan n'a pas reçu d'avis de détention ni de liste des objets confisqués.

Lorsque sa famille est allée chercher la restitution de ses effets personnels, la police les a rejetés. Ce n'est qu'après avoir déposé deux plaintes auprès du bureau d'appel de la ville que la police a rendu leurs cartes d'identité et leur livret de ménage, mais pas les objets liés au Falun Gong.

La famille de M. Duan a demandé des détails supplémentaires sur son affaire, mais toutes leurs questions ont été esquivées et ignorées par Zhu Quangming, le chef adjoint du poste de police, et l'agent Luan Zhaoquan.

N'ayant pas d'autre choix, la famille de M. Duan a engagé un avocat pour le représenter. Plus tard, l'avocat a constaté que M. Duan avait en effet été inculpé par le parquet du district de Xiangyang. L'avocat a également appris, lors de sa visite au centre de détention de M. Duan, que sa santé n'était pas bonne, et son hypertension était dangereusement élevée.

La famille de M. Duan était inquiète pour sa santé et est allée à Zhou Wei, le nouveau chef du poste de police de Songlin, afin de demander sa remise en liberté. Ils ont plaidé « qu'avec une telle hypertension à son âge, il risquait mourir au centre de détention ».

Zhou a répondu : « Qui a autorisé Duan Yifa à pratiquer le Falun Gong ? Il mérite de mourir ! »

Procès secret et condamnation

Quand, fin 2020, la famille de M. Duan a téléphoné à la cour du district de Xiangyang pour demander la date de son procès, le juge, Song Tao, leur a dit que le procès avait été conclu et qu'il était en train de déterminer le verdict.

Le 4 février, la femme de M. Duan a appelé à nouveau le juge Song, mais Song a dit qu'il ne se souvenait plus à combien d'années M. Duan avait été condamné. Il a aussi dit que M. Duan ne serait pas emmené en prison pendant la pandémie, mais resterait au centre de détention.

La famille de M. Duan est allée au centre de détention le lendemain pour demander plus d'informations, mais a été une fois de plus bloquée.

La femme de M. Duan a à nouveau appelé le juge Song le 9 février. Il lui a dit de ne plus jamais lui téléphoner et a raccroché.

Les cinq années de prison précédentes

M. Duan est né le 7 juillet 1951. Il a commencé à pratiquer le Falun Gong en juin 1998. En un mois seulement, son hernie discale qui le tourmentait depuis de nombreuses années a disparu.

Après que le Parti communiste chinois a lancé la persécution contre le Falun Gong en juillet 1999, M. Duan a été emmené dans un centre de détention en juin 2001 par des agents du poste de police de Youyilu et y a été détenu pendant quinze jours.

Le 10 janvier 2002, alors qu'il distribuait des documents sur le Falun Gong, il a été signalé au poste de police de Changhong et a été arrêté à nouveau. Il a demandé à la police : « La raison pour laquelle je pratique le Falun Gong est pour la santé et la forme physique. Qu'y a-t-il de mal à cela ? La liberté religieuse n'est-elle pas un droit constitutionnel ? » L'agent a répondu : « Vous voulez parler des droits de l'homme ? Rester ici [centre de détention] est votre droit de l'homme. »

Après six mois de détention, il a été condamné à deux ans de travaux forcés. Il a été détenu au camp de travaux forcés de Xigemu pendant six mois supplémentaires, avant que les agents du Bureau 610 de la province du Heilongjiang ordonnent de prononcer une peine plus lourde en raison de la « gravité » de son cas.

Quatre mois après avoir été ramené au centre de détention, le tribunal de banlieue l'a condamné en avril 2003 à cinq ans de prison dans la ville de Jiamusi pour « perturbation de l'ordre public ». Le tribunal n'a pas informé sa famille de son procès et ne lui a pas permis de faire appel du verdict.

Alors qu'il purgeait une peine à la prison de Jiamusi Est, les gardiens l'ont battu si violemment que son corps est devenu noir et bleu et qu'il n'a pas pu s'asseoir pendant toute une semaine.

Un jour, M. Duan a fait les exercices de Falun Gong le matin et a été signalé par son compagnon de cellule. Les gardiens l'ont menotté à un appareil dans le couloir pendant deux jours. Si tous les pratiquants de sa cellule n'avaient pas entamé une grève de la faim pour protester contre le traitement horrible infligé à M. Duan, il aurait été soumis à une punition plus sévère.

M. Duan a ensuite été transféré à la prison de Lianjiankou. Là, il a été forcé à faire du travail intensif, il lui a été interdit de lire des livres sur le Falun Gong et de faire des exercices de Falun Gong. Il a également été contraint à regarder des programmes de propagande sur vidéo qui diffamaient le Falun Gong.

Un jour, les gardes ont trouvé que M. Duan avait un article manuscrit sur le Falun Gong et ont demandé : « Où avez-vous trouvé ça ? » M. Duan a répondu : « Je l'ai mémorisé et je l'ai écrit. » Le garde Peng Lin s'est énervé et l'a battu avec un bâton en caoutchouc. Ses fesses et ses cuisses étaient couvertes d'ecchymoses noires et bleues, il a mis trois mois à s'en remettre.

Même après avoir été libéré, M. Duan a été continuellement harcelé par la police. Le 17 septembre 2010, quatre fonctionnaires locaux se sont rendus à son domicile pour tenter de le forcer à signer une déclaration dans laquelle il renonçait à sa croyance. M. Duan n'était pas là et ils ont dit à sa famille que s'il signait la déclaration, il pourrait continuer à pratiquer le Falun Gong chez lui. Sinon, ils l'enverraient dans un centre de lavage de cerveau et lui imposeraient une amende de 6000 yuans. Ils ont également menacé de ne pas délivrer de certificat de mariage à son fils lorsque ce dernier se mariait.

(Un article connexe est disponible dans la version chinoise.)

Traduit de l'anglais