(Minghui.org) « J'ai été jetée en prison pour trois ans et condamnée à une amende de 5000 yuans – tout le processus était illégal et toutes les preuves ont été falsifiées ! » a déclaré Mme Wu Derong, 70 ans, qui a été condamnée à trois ans de prison pour sa croyance dans le Falun Gong.

Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une discipline spirituelle que le régime communiste chinois persécute depuis 1999.

Après sa libération le 17 septembre 2020, Mme Wu, de la ville de Luzhou, dans la province du Sichuan, a raconté son arrestation en 2017 et comment elle a été incarcérée à tort.

Elle recevait une allocation de 100 yuans par mois destinée aux personnes âgées de la zone rurale. Après sa libération, le bureau de la sécurité sociale du district de Naxi a voulu qu'elle rende l'allocation qu'elle avait reçue pendant sa peine de prison. Les autorités ont menacé de la convoquer au tribunal si elle refusait.

Vous trouverez ci-dessous son récit personnel.

La police me coupe le courant et m'arrête

Mon mari et moi étions à la maison le 17 septembre 2017, lorsque l'électricité a soudainement été coupée. Au moment où j'ai ouvert la porte pour vérifier le panneau de disjoncteurs situé dans le couloir commun de l'appartement, plusieurs personnes se sont précipitées vers moi. Deux d'entre elles m'ont agrippée, tandis que les autres sont allées directement dans ma chambre à coucher et ont trouvé ma caisse. Je me suis rendu compte qu'ils savaient exactement ce qu'ils cherchaient. L'un d'eux a dit : « Vérifie-le », et l'autre a répondu : « C'est fait ». Tout a été fait dans l'obscurité.

« Qui êtes-vous ? Pourquoi êtes-vous ici ? » Ai-je demandé.

« Comment pouvez-vous ne pas savoir qui je suis ? » a répondu quelqu'un. En jetant un coup d'œil, j'ai compris qu'il s'agissait de Li Xiongming, un officier du poste de police de Yongning, dans le district de Naxi.

Tous les agents étaient en civil et ne se sont pas identifiés et n'ont pas montré de mandat de perquisition. Je n'ai reconnu personne, sauf Li, qui avait persécuté activement les pratiquants de Falun Gong.

Au bout d'un moment, quelqu'un a crié aux gens du rez-de-chaussée : « Montez les sacs ! »

J'ai été obligée de me tenir près de la porte de la chambre à coucher et les regarder mettre tout le contenu de l'armoire dans les sacs. Je les ai vus prendre mon lecteur DVD, mon lecteur audio et un tableau noir que j'utilisais pour pratiquer ma calligraphie. Ils ont également pris une partie de la pension de mon mari, au moins plusieurs milliers de yuans, que nous utilisions pour nos dépenses quotidiennes. Deux ou trois cartes-cadeaux de supermarché d'une valeur de 300 à 350 yuans par carte et émises chaque trimestre par l'employeur de mon fils ont également été confisquées. Une paire de boucles d'oreilles en or achetée à Taïwan a également disparu. La police ne nous a pas donné la liste des objets confisqués.

Pendant ce temps, mon mari était tellement abasourdi qu'il n'osait pas bouger en regardant les policiers confisquer nos choses et m'arrêter. Ils n'ont pas montré de mandat d'arrêt et ne lui ont pas dit où ils m'emmenaient.

La police a falsifié les dossiers

Toute l'opération, qui s'est déroulée de nuit et à l'insu des voisins, visait à me piéger. Comme ils n'ont pas laissé derrière eux de liste des objets qu'ils ont confisqués, ils ont pu falsifier les dossiers.

Par exemple, ils ont dit avoir trouvé 130 journaux, 65 prospectus, 41 magazines, 23 banderoles, 4 photos, 52 affiches, 73 livres, 84 CD et des lecteurs DVD.

Je n'avais pas autant de livres, de journaux et de prospectus, et je n'avais pas non plus de banderoles. Je n'avais que quelques CD. Le reste, je l'avais récupéré en ramassant les ordures et j'avais l'intention de les vendre à la station de recyclage le lendemain pour gagner un peu d'argent.

Le 18 septembre 2017, le lendemain de mon arrestation, la police a remis un avis de détention à ma famille ainsi qu'un avis de citation à comparaître indiquant la date du 15 septembre et précisant que je devais me présenter au poste de police de Yongning le 16 septembre. Je n'avais pas reçu d'avis de citation à comparaître et je n'ai pas été convoquée le 16 septembre. L'avis a été rédigé après que j'ai été placée en détention le 17 septembre.

La police a pris mon argent, mes cartes-cadeaux, mes boucles d'oreilles et mon tableau noir, mais elle ne les a pas pris en note. L'acte d'accusation et le verdict ne mentionnent pas non plus ces objets. Lorsque j'ai été fouillée au centre de détention, j'ai demandé à la police de remettre mes 109 yuans en espèces, une carte cadeau et une paire de chaussures à ma famille. Ils ne l'ont pas fait.

Ce n'était pas la première fois que la police saisissait nos biens.

Le 3 janvier 2001, deux agents du poste de police de Xinle se sont rendus à ma résidence pour m'arrêter. Ils ont refusé de partir même si je n'étais pas là. Comme mon fils (qui vivait avec nous) devait aller travailler, il les a laissés là et est parti. Comme il n'y avait personne, les agents ont pris 1500 yuans en espèces, un petit haut-parleur, mes livres sur le Falun Gong et un lecteur MP3. Ils ont attendu un jour et une nuit et ont mangé mes patates douces. J'ai été arrêtée alors que je rentrais chez moi le lendemain matin.

Après mon arrestation, les agents du poste de police de Xinle ont appelé l'employeur de mon mari et ont fait pression sur son directeur pour qu'il le licencie. Lorsqu'il est rentré à la maison, il était furieux de voir tout le désordre, avec des pelures de fruits éparpillées partout. Les policiers ont essayé de lui faire payer 5000 yuans en échange de ma libération, mais il n'a pas voulu. J'ai été détenue au centre de lavage de cerveau du district de Naxi pendant deux ans et huit mois.

Quelques mois seulement après ma libération, j'ai été à nouveau arrêtée et condamnée à une peine de camp de travail en 2004. Cette fois, la police a saisi plusieurs milliers de yuans en espèces qui m'appartenaient.

J'ai été arrêtée une nouvelle fois, le 10 septembre 2008, pour avoir parlé du Falun Gong à des gens. Lorsque mon mari est rentré à la maison, les 5000 yuans en liquide que j'avais retirés trois jours auparavant avaient disparu. Seule une partie d'un billet de 20 yuans avait été laissé.

Le parquet a falsifié des documents

Dong Dan, l'enquêteur du parquet de Naxi, m'a interrogée dans le centre de détention après ma dernière arrestation. Dong m'a demandé si j'avais posé des affiches au cours des dernières années. Je lui ai répondu honnêtement que j'avais aidé un cadre retraité à afficher deux annonces concernant la vente d'une maison. Il ne l'a pas noté. Le lendemain, j'ai vu que les dépliants publicitaires avaient été écrits comme « affichage de documents de Falun Gong ».

J'ai appris par le verdict que le directeur du Bureau 610 du district de Naxi avait arraché deux prospectus de Falun Gong du panneau d'affichage du marché de producteurs de Dazhenggou et les avait remis aux autorités du marché. Le parquet voulait m'accuser de les avoir affichés pour pouvoir clore l'affaire.

Dong m'a montré deux vidéos. L'une d'elles me montrait en train de porter un panier en bambou et de marcher avec deux personnes qui portaient également un panier. L'autre vidéo était la vue de dos d'une personne portant un panier. Dong a dit que la personne dans la deuxième vidéo était aussi moi. Cependant, le clip vidéo ne montrait pas ce que « je » faisais, et encore moins le fait de poser quelque chose sur le panneau d'affichage.

Le procureur a déclaré que, comme le panier porté par la personne dans la vidéo était le même que celui trouvé chez moi lors de la perquisition, cela démontrait que la personne était bien moi.

J'ai répondu : « Cela fait plus de dix ans que je ramasse des déchets [recyclables] et que je les vends pour gagner ma vie. Il n'est pas surprenant d'avoir un panier à la maison. Comme, je dois m'occuper de ma mère âgée, il est normal de me voir passer devant le marché fermier tous les jours, il n'est donc pas surprenant que ce soit moi qui figure sur l'image. Lorsque c'est mon tour de m'occuper de ma mère, je suis responsable de toutes ses dépenses et j'ai donc besoin d'argent. Je n'ai pas de source de revenus et je dépends principalement du ramassage des déchets recyclables. Est-ce un crime de chercher des objets que je peux collecter ? J'ai affiché les prospectus sur la vente d'une maison au pont et il y a une télévision en circuit fermé (CCTV) là-bas. Vous pouvez jeter un coup d'œil. »

Cependant, Dong a insisté sur le fait que j'avais mis les dépliants sur le Falun Gong et a utilisé cela comme preuve. Pendant le procès, je leur ai demandé de lire ce qui était écrit sur les dépliants, mais personne ne m'a répondu.

Verdict rendu sur la base de preuves falsifiées

Pendant le procès, j'ai dit à la juge qui présidait : « Ce n'est pas vrai. Tout a été falsifié. Comment ai-je pu avoir autant de livres, de CD et de journaux ? De nombreuses personnes portent des paniers. Certains vendent des légumes, d'autres font du magasinage - ils font toutes sortes de choses. Pourquoi dites-vous que c'est moi qui pose les affiches ? »

« Nous avons vu un panier chez vous », a dit la juge.

« J'ai effectivement un panier chez moi et pas seulement un. Cela fait dix ans que je ramasse des déchets recyclables et tout cela à cause de vous. J'ai été détenue dans le centre de lavage de cerveau pendant près de trois ans et dans un camp de travaux forcés pendant un an et trois mois. J'ai été condamnée à trois ans et demi et détenue plusieurs fois. J'ai été persécutée à de nombreuses reprises. Lorsque ma maison s'est effondrée, je n'avais pas d'argent pour la réparer et je dépends du ramassage des ordures pour survivre. »

Après la fin de l'audience, trois personnes ont voulu que je signe l'acte du procès, mais j'ai refusé. Lors de la deuxième audience, le juge m'a condamnée à trois ans et à une amende de 5000 yuans. Ils ont de nouveau voulu que je signe l'acte.

J'ai dit : « Qu'est-ce que je signe ? Lisez-le-moi. Je suis analphabète. »

Personne ne me l'a lu. Au lieu de cela, ils ont essayé de saisir ma main et m'ont ordonné de signer et d'apposer l'empreinte de mon pouce. J'ai fermement refusé.

La juge présidant le tribunal est venue au centre de détention quelques jours après l'annonce du verdict et voulait que je signe le verdict.

Je lui ai dit : « Vous m'avez condamnée sans aucun fondement. Vous violez la loi. Je n'ai jamais posé d'affiches [de Falun Gong]. Je vous ai dit honnêtement que j'ai affiché deux annonces sur la vente d'une maison pour un cadre qui était pressé de partir et qui voulait vendre sa maison. Je peux le trouver pour être mon témoin. De plus, il y a une caméra de surveillance sur le pont où j'ai posé les annonces. Pourquoi m'avez-vous piégée ? Puisque vous dites que je les ai posées, pourquoi ne pas lire ce qui était écrit sur l'annonce ? »

« Il y a un panier dans votre maison », a-t-elle dit.

Quand elle m'a demandé de signer le verdict, je lui ai demandé de me le lire à haute voix, mais elle a refusé. Elle a alors demandé aux gardiennes de signer en mon nom. Après beaucoup de persuasion, une gardienne l'a signé.

Lorsque j'ai été emmenée en prison, certaines des gardiennes qui avaient une conscience ont dit que j'avais été lésée et ont été compréhensives.

Parler du Falun Gong au personnel de la sécurité publique

Malgré la persécution des autorités, j'ai essayé de saisir toutes les occasions de leur parler des faits concernant le Falun Gong et de les persuader de cesser de participer à la persécution.

Lors du procès en 2017, lorsque le juge président m'a demandé de prendre la parole, j'ai dit qu'il n'y avait pas de loi en Chine qui criminalisait le Falun Gong ; le Falun Gong enseigne aux gens à être bons et beaucoup de ceux qui le pratiquent ont vu leurs maladies guéries.

Lors de mon interrogatoire, j'ai raconté au personnel de la sécurité publique comment le pays avait l'habitude de soutenir le Falun Gong et d'inviter le fondateur du Falun Gong à donner des conférences à divers endroits. Je leur ai dit que les livres de Falun Gong étaient vendus ouvertement dans la librairie Xinhua (la plus grande et la seule chaîne de librairies à l'échelle nationale en Chine), et je leur ai demandé d'expliquer pourquoi le pays nous a soutenus pendant un certain temps, puis nous a supprimés. Je leur ai également dit que je pratiquais le Falun Gong depuis 23 ans et que j'avais pu constater personnellement les bienfaits de cette pratique.

Voir aussi :

Six pratiquants ont été poursuivis en justice, contre la constitution, par le Procuratorat de la province du Sichuan

Une femme du Sichuan condamnée à trois ans de prison pour sa croyance après un procès secret

Une femme dont le cancer a disparu en pratiquant le Falun Gong est maintenant persécutée pour sa pratique

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Traduit de l'anglais