(Minghui.org) M. Qin Wei, un artiste habitant à Pékin, a été emmené par des policiers en civil dans le district de Haidian à Pékin au mois de mai 2016 pour avoir distribué des exemplaires des Neuf commentaires sur le Parti communiste. Il a été condamné à deux ans et demi de prison. Après que son appel a été rejeté, M. Qin a été transféré à la prison de Qianjin où il a purgé sa peine.

Le 15 avril 2021, M. Qin a reçu une lettre du Bureau de l'administration pénitentiaire de Pékin indiquant que, en raison d'une nouvelle « Campagne de réforme porte ouverte » des systèmes juridique et pénitentiaire et en tant qu'ancien détenu de la prison de Qianjin, il pouvait porter plainte contre les responsables qui avaient enfreint la loi.

M. Qin Wei

Le 15 juin, M. Qin a donc envoyé des plaintes contre Liu Guanghui, le directeur de la prison de Qianjin ; Liu Gang, le surintendant du troisième quartier ; et Yao Yiping, le chef d’équipe. Il a été confirmé que ses lettres avaient été reçues par le département concerné.

Selon M. Qin, il a été soumis à diverses méthodes de torture alors qu'il était incarcéré dans le troisième quartier de la prison de Qianjin en septembre 2017. Sous les ordres du directeur Liu Guanghui, il n'a été autorisé à dormir que deux ou trois heures chaque nuit pendant un mois et demi. On restreignait son utilisation des toilettes, le droit de se laver et sa consommation d'eau.

Pour empêcher M. Qin de dormir, les détenus chargés de le surveiller utilisaient un tabouret pour le frapper chaque fois qu'il fermait les yeux. Lorsqu'il était trop fatigué pour rester éveillé, deux personnes le traînaient et couraient partout. D'autres lui pinçaient le dos et les bras, lui laissant de nombreux hématomes. Le chef d’équipe Yao Yiping lui a aspergé le visage d'eau poivrée.

On lui a également refusé le droit de voir le procureur de la prison et des avocats ou de faire appel de son cas. Voici quelques incidents dont se souvient M. Qin.

Le directeur : « Nous vous persécutons conformément à la loi »

Le surintendant du troisième quartier, Liu Gang, a dit à M. Qin : « Selon un document signé par Xi Jinping (l'actuel dirigeant du Parti communiste chinois), vos droits de faire appel, de voir un avocat, de voir le procureur de la prison, ainsi que votre droit à la vie et à la santé ont tous été supprimés. »

M. Qin a demandé : « Pourrais-je jeter un coup d’œil à ce document ? »

Liu Gang lui a dit que seuls les fonctionnaires à des niveaux suffisamment élevés ont accès au document. Il a dit qu'il l'avait seulement lu, mais qu'il n'avait pas été autorisé à le conserver.

« Donc, cette salle de stockage est un endroit spécial où vous pouvez me torturer sans aucune conséquence juridique ? » a demandé M. Qin.

« Oui. »

« Avez-vous une vidéosurveillance 24 heures sur 24 ? » a demandé M. Qin.

« Cette salle de stockage a une surveillance vidéo. Elle alimente le district pénitentiaire, l'administration pénitentiaire, le Département de police de Qinhe et le bureau de police de Pékin. Tout ce que vous avez subi ici est réalisé et contrôlé par les systèmes judiciaires à tous les niveaux. Notre travail est approuvé par Xi Jinping », a répondu Liu Gang.

Le directeur de la prison Liu Guanghui est venu deux fois dans la pièce. Il a dit au surintendant Liu Gang : « Vous pouvez utiliser des matraques électriques pour le choquer à tout moment. Je vous donne la permission de le faire à tout moment. C'est ce qu'on appelle la persécution conformément à la loi. » Il s'est ensuite tourné vers M. Qin et a dit : « Nous vous persécutons conformément à la loi. »

Lorsque M. Qin a fait remarquer à Liu Gang qu'il enfreignait la loi, Liu Gang a dit : « J'ai nié vous avoir persécuté dans le passé, mais maintenant j'admets que j'enfreins effectivement la loi et que je vous persécute effectivement. »

« N'avez-vous pas peur que je vous poursuive en justice lorsque je sortirai ? » a demandé M. Qin.

Liu Gang a ri : « Je pense que le Parti communiste chinois est assez fort. S'il est sur le point de tomber, je n'oserais pas enfreindre la loi et faire ce que je fais maintenant. Je trouverais autre chose à faire. »

Le surintendant : « Pour vous dire la vérité, la police, le procureur et le tribunal sont tous dans le même bateau »

M. Qin a demandé à voir le procureur de la prison.

« De quoi voulez-vous lui parler ? » a demandé le chef d’équipe Yao Yiping.

« Je tiens à signaler que vous m'aviez refusé le droit de voir un avocat et de faire appel de mon cas. Je veux également signaler que vous me persécutez et que vous enfreignez sciemment la loi », a déclaré M. Qin.

« Nous ne pouvons pas vous laisser le voir. Pour vous dire la vérité, la police, le procureur et le tribunal sont tous dans le même bateau », a déclaré le surintendant Liu Gang. Il a poursuivi : « La vidéosurveillance ici est directement transmise au bureau de la police de Pékin. Ils peuvent tout voir en temps réel. Vous affirmez que votre santé et vos droits personnels sont violés. Tout cela est reconnu et consenti par tous les niveaux du système. Nous ne faisons que le mettre en œuvre. »

Yao Yiping a également dit à M. Qin : « Le procureur de la prison sait tout ce que nous vous faisons. J'ai ordonné à ces détenus de vous battre, c'est moi le responsable. »

Le chef d’équipe : « Si vous voulez voir un avocat, vous devez d'abord écrire une lettre de confession »

Le chef d'équipe Yao Yiping a emporté tous les documents concernant la plainte que M. Qin avait écrite, il n’a pas suivi les procédures et a prétendu plus tard qu'il ne les avait pas reçus. Lorsque M. Qin a demandé à voir son avocat, Yao a répondu : « Je ne peux pas vous laisser voir un avocat. Si vous voulez voir un avocat, vous devez d'abord écrire une confession. »

« Je veux engager un avocat pour défendre mon innocence », a répondu M. Qin.

Yao a répondu : « Si vous ne reconnaissez pas votre culpabilité, vous n'avez droit à aucun droit légal ni à aucune protection de votre sécurité personnelle ici à la prison de Qianjin. »

« C'est une prison. Comment pouvez-vous sciemment enfreindre les procédures légales en me forçant à reconnaître ma culpabilité ? » a demandé M. Qin.

« Toutes les prisons en Chine sont comme ça. Personne ne vient ici sans admettre sa culpabilité », a déclaré Yao Yiping.

Historique

M. Qin a été détenu huit fois pour sa croyance dans le Falun Gong au cours des vingt-deux dernières années. La plus longue période de détention a été de cinq ans et demi d'emprisonnement en 2004. Il a été placé en cellule d'isolement et soumis au lavage de cerveau et au travail forcé.

Lors de ses détentions précédentes, il a été choqué avec les matraques électriques sur le visage et soumis à de longues périodes de privation de sommeil, la durée la plus longue allant jusqu'à cinq mois entre octobre 2003 et mai 2004. Après cela, il a développé un rythme cardiaque irrégulier conduisant à un arrêt cardiaque. Amnesty International a publié une action urgente appelant au sauvetage de M. Qin en 2016.

Après son retour de prison, M. Qin a encore été harcelé par la police locale. Récemment pendant la campagne « Plan zéro », la police s'est de nouveau rendue à son domicile exigeant qu'il renonce au Falun Gong. Lorsqu'il a souligné que ce qu'ils faisaient était contraire à la loi, un policier a dit : « Comment notre superviseur pourrait-il nous dire de faire quelque chose d'illégal ? »

Voir aussi :

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