(Minghui.org) Je m’appelle Jin Cuixiang et j’ai 57 ans. Je suis originaire de la ville de Chaoyang, dans la province du Liaoning. Il y a vingt-six ans, en novembre 1996, alors que j’étais tourmentée par diverses maladies de longue durée et en mauvaise forme, j’ai eu la chance de commencer à pratiquer le Falun Gong.

Je souffrais de maux de dos, du pied d’athlète et d’allergies cutanées. J’ai essayé de trouver des remèdes à travers d’autres pratiques de qigong, mais en vain. Peu de temps après avoir commencé à pratiquer le Falun Gong, toutes mes maladies ont disparu. J’étais reconnaissante envers cette méthode.

Après le début de la persécution du Falun Gong en 1999, j’ai persisté à défendre ma croyance et à dénoncer l’illégalité de la persécution. En conséquence, j’ai été condamnée à deux reprises. Vous trouverez ci-dessous le récit de mon calvaire.

Première condamnation : Dix ans de prison

Le 1er décembre 2000, je me suis rendue à Pékin pour protester contre la persécution du Falun Gong. Sur la place Tiananmen, j’ai déployé une banderole sur laquelle étaient inscrits les mots « Authenticité-Bienveillance-Tolérance », le principe du Falun Gong, et j’ai été arrêtée. Après avoir été détenue au poste de police de Miyun pendant deux jours, j’ai été emmenée au Bureau de liaison de la ville de Chaoyang à Pékin, où j’ai rencontré un autre pratiquant de Chaoyang. Nous avons réussi à nous échapper de là le lendemain matin. Pour me cacher de la police, j’ai laissé ma maison derrière moi.

Je suis retournée à Chaoyang plusieurs mois plus tard, en 2001, mais je ne suis pas rentrée chez moi. J’ai travaillé avec d’autres pratiquants et j’ai mis en place un centre de production de documents. Après l’arrestation en novembre 2001 d’un pratiquant qui travaillait étroitement avec moi, la police a retrouvé la trace d’un autre pratiquant et de moi-même, et nous a arrêtés le 28 janvier 2002. J’ai été détenue au centre de détention de Chaoyang. La police a fait une descente dans ma maison de location et a trouvé dix boîtes d’autocollants imprimés avec des informations sur le Falun Gong. Les autocollants ont ensuite été utilisés par le parquet de Shuangta pour m’inculper. L’autre pratiquant et moi-même avons été condamnés à dix ans de prison par le tribunal de Shuangta. Le 17 mars 2003, j’ai été emmenée dans le troisième quartier de la prison pour femmes du Liaoning.

Pour protester contre cet emprisonnement illégal, j’ai refusé d’ajouter « détenue » devant mon nom lors de l’appel le premier jour. La gardienne Gao Nan m’a menottée au radiateur, en conséquence je ne pouvais que m’accroupir à côté. J’ai crié : « Falun Dafa est bon ! » Gao a ordonné aux détenues de me fourrer des chaussettes dans la bouche, puis a piqué mes doigts avec des aiguilles. Afin de me forcer à renoncer au Falun Gong, ils m’ont privée de sommeil pendant quinze jours continus, quatre groupes de détenues se relayant pour me surveiller.

Plus tard, la détenue Liu Yan, qui avait activement aidé les gardiens à torturer les pratiquantes de Falun Gong, m’a incitée à écrire une déclaration de repentir en me promettant une réduction de peine.

J’ai réalisé plus tard que j’avais fait une erreur. J’ai écrit une déclaration solennelle pour annuler ma déclaration précédente.

Toutes les détenues du troisième quartier étaient obligées de travailler de 6 h 30 à 20 h 45 tous les jours, sans jour de congé ni salaire. En 2007, nous avons commencé à avoir des dimanches de congé. En 2010, le troisième quartier est devenu le premier quartier après une réorganisation de la prison pour payer les détenus pour leur travail. Mon salaire a été fixé à 55 yuans par an. Pour recevoir l’argent le jour de la paie, on m’a ordonné de signer les papiers, ce que j’ai refusé de faire. Le chef d’équipe a signé en mon nom pour que je sois quand même payée.

Le chef d’équipe changeait chaque année. Au cours de ces années, j’ai profité de l’obligation de rédiger des rapports de pensées pour leur parler de la beauté du Falun Gong. Beaucoup d’entre eux ont appris les faits de cette façon.

J’ai été libérée le 27 janvier 2012 et je suis retournée au domicile de ma mère dans la ville de Yingkou, dans la province du Liaoning. Je me suis rendue au Bureau du travail et des ressources humaines de la ville de Chaoyang pour demander ma retraite en avril, mais on m’a dit que mes années de prison n’étaient pas comptabilisées comme des années de service puisque mon lieu de travail m’avait licencié. Par conséquent, je devais attendre d’avoir 50 ans pour demander ma retraite.

Ma retraite a été traitée à la fin de 2016. Comme je n’ai pas eu les moyens de cotiser à ma pension entre le second semestre 2009 et 2016, ma pension n’était que d’environ 1300 yuans par mois.

Deuxième condamnation : Quatre ans d’emprisonnement

En revenant d’une foire communautaire le 13 janvier 2018, je suis passée par la ville de Liguan, dans la ville de Dalian, où deux policiers du poste de police de Liguan ont intercepté ma voiture sous prétexte de rechercher des fugitifs. Il y avait cinq autres pratiquants dans ma voiture et nous avons tous été arrêtés. Ils ont confisqué toutes nos possessions relatives au Falun Gong, notamment des DVD, des brochures, des livres et de l’argent. Dans la soirée, nous avons été emmenés dans un hôpital de la police pour des examens médicaux, puis envoyés au centre de détention Yaojia de Dalian à plus d’une heure du matin.

Le tribunal de Wafangdian nous a tous jugés le 5 septembre 2018 et j’ai été condamnée à quatre ans de prison. J’ai fait appel auprès de la cour intermédiaire de Dalian, mais le tribunal supérieur a confirmé la peine initiale.

J’ai été transférée à nouveau à la prison pour femmes du Liaoning le 26 février 2019 et j’ai été affectée au premier quartier.

Comme j’ai refusé de répondre à l’appel ou de porter un badge de prison pour protester contre cette peine illégale, je n’ai pas été autorisée à acheter quoi que ce soit à la supérette pendant le Nouvel An chinois. À peu près à la même époque, la prison a commencé à appliquer un contrôle strict en raison de l’apparition de la pandémie. Nous devions rester assis de 9 heures à 21 heures, avec deux repas par jour. On nous donnait des quantités excessives de nourriture pour chaque repas et nous étions obligés de tout manger, ce qui provoquait des ballonnements chez beaucoup d’entre nous.

Peu de temps après, à partir du 17 février 2020, mon équipe a été affectée à la fabrication de blouses de protection et nous avons dû faire des heures supplémentaires jusqu’à 21 heures tous les jours. Plus tard, nous avons dû terminer 3000 ensembles par jour et travailler jusqu’à 1 ou 3 heures du matin tous les jours, et même la nuit pendant trois jours. Les gardes passaient de la musique rock à haut volume pour garder les détenues réveillées. Les pratiquantes qui protestaient et refusaient de travailler devaient rester dans l’atelier et respecter le même horaire que les autres détenues. On dit qu’en date du 11 mai 2020, notre équipe avait réalisé un bénéfice de dix millions de yuans pour la prison.

J’avais posé des questions sur le processus de dépôt d’une motion de réexamen de mon cas depuis mon arrivée en prison, on m’avait toujours répondu que je ne pouvais pas le faire, mais que les membres de ma famille pouvaient le faire en dehors de la prison. J’ai rencontré la gardienne Gao Wa le 5 avril 2020 et lui ai posé à nouveau la question. Elle a répété la même réponse. Elle a donné l’ordre de me retirer mes stylos et de ne plus me permettre d’en avoir à l’avenir. Une détenue principale s’appelant Sha Xiaochen a annoncé bruyamment à deux reprises dans ma cellule que personne n’était autorisé à me parler.

Le 1er mai 2020, les gardes ont collecté les empreintes digitales de tous les occupants de notre quartier. Quatre d’entre nous, des pratiquantes, ont refusé d’y souscrire, car nous n’étions pas des criminelles. Le lendemain, j’ai été emmenée dans un bureau. Sha Xiaochen et quelques détenues ont pris de force mon empreinte digitale après m’avoir menottée, l’une me tirant les cheveux par derrière et l’autre me bâillonnant. Un agent m’a également prise en photo.

Le 14 août 2020, j’ai refusé de porter le badge de détenue et le chef de service Liu Yili m’a punie en me faisant subir la torture de rester debout toute une journée.

Le 1er septembre 2020, l’agent Chen Ying m’a ordonné d’enlever mes chaussures et mes chaussettes sans raison. Je n’ai pas coopéré. En conséquence, plusieurs détenues m’ont déshabillée. J’ai crié : « Falun Dafa est bon » et la détenue Gao Qiuyan m’a bâillonnée. La gardienne en chef Li Xiaoting les regardait et ne les a pas empêchées, au contraire, elle a menacé de m’asperger d’eau poivrée si je continuais à crier.

J’ai été soumise à des séances de lavage de cerveau intensives du 31 août au 14 septembre 2020, dans une cellule d’isolement de moins de 3 m2. J’ai été forcée de regarder des vidéos diffamant le Falun Gong toute la journée.

La gardienne Li Xiaoting a ordonné aux détenues Zhang Rui, Gao Yanqiu et Ning Wenjuan de me laver le cerveau. Elles m’ont traitée gentiment pendant la première semaine et m’ont même donné des plats avec de la viande. Comme je tenais fermement à ma croyance et que j’insistais pour faire les exercices de Falun Gong pendant la deuxième semaine, ils m’ont menottée dans le dos. Ils n’ont pas enlevé les menottes pendant le repas, mais ont mis la nourriture sur mes jambes. Je devais enfouir ma tête dans le bol pour manger. Ils ne m’ont pas laissé boire de l’eau et m’ont refusé l’accès aux toilettes. Le soir, on me forçait à m’asseoir sur le tabouret jusqu’à l’heure de la toilette. Je n’avais pas le droit de me laver le matin ou le soir, ni d’acheter des produits de première nécessité.

Parce que j’ai maintenu ma croyance, les gardes ont puni ma cellule en emportant la télévision afin de provoquer la haine des codétenues. La codétenue Li Jiahui m’a suppliée de céder, afin de pouvoir récupérer la télévision. La codétenue Zhang Rui s’est mise en colère et m’a giflée avec ses chaussures. Elle m’a également donné des coups de pied à la poitrine et au dos. J’ai fini par céder, mais je savais que je n’aurais pas dû faire cela et je me sentais triste.

À l’approche du Nouvel An chinois en 2021, pendant le nettoyage de l’atelier, les gardes ont trouvé trois livres de Falun Gong écrits à la main près de mon poste de travail. Ils ont soupçonné que les livres m’appartenaient et ont réduit mon salaire à cinq yuans par an.

Les autorités pénitentiaires ont exigé que tous les détenus reçoivent des injections du vaccin COVID-19 en juin 2021. J’ai refusé de le faire, mais j’ai été violemment battue par des détenues. Comme la gardienne Bai refusait de faire quoi que ce soit tant que je n’étais pas vaccinée, j’ai dû céder.

J’ai été libérée le 12 janvier 2022. La prison ne m’a pas permis d’emporter la copie papier de mon verdict avec moi. J’ai appris que ma pension avait cessé depuis février 2019.

Traduit de l’anglais