(Minghui.org) « La clinique du médecin rural âgé Li est pleine de patients atteints de la COVID, mais il ne peut pas leur offrir plus que quelques flacons d'analgésiques. Et c’est ainsi dans toute la campagne chinoise : il y a trop peu de médecins et presque pas de médicaments », a rapporté de Volkskrant, le troisième quotidien néerlandais, dans son article du 19 janvier intitulé « Les Chinois ruraux sont presque seuls dans leur lutte contre la COVID : “Si tu ne vas pas mieux, tu meurs et c'est fini.” »

Une vague de mort silencieuse

Dans le bourg de Shitouzui du canton de Yingshan dans la province du Hubei, par exemple, les décès ont été trois fois plus élevés que la normale. « C’est une vague de mort qui se produit en silence. La mort est taboue dans la Chine rurale, et la plupart des défunts ne sont pas incinérés, mais enterrés (c’est illégal, mais toléré) dans les montagnes, ce qui réduit encore la visibilité », poursuit l’article du de Volkskrant.

L’article du de Volkskrant a également cité une interview d’un riziculteur de 75 ans s’appelant Huang Jigui dans le canton de Yingshan, province du Hubei. « Si les personnes âgées du village tombent malades, vous ne pouvez rien y faire. Si tu vas mieux, tu vas mieux. Si tu ne vas pas mieux, tu meurs et c’est fini. » Dans la région, les gens appelaient la COVID « rhume » ou « fièvre ». Alors que la clinique du village ou l’hôpital municipal sont de mauvaise qualité et manquent souvent de médicaments, les hôpitaux de la ville sont souvent hors de portée des villageois ordinaires. La ville la plus proche est à une heure de route et de nombreux villageois n’ont pas de voiture. Même s’ils parviennent à se rendre à l’hôpital de la ville, ils n’ont de toute façon pas les « connexions » pour se faire admettre.

Selon Radio Free Asia, le militant des droits de l’homme, Jie Lijian, a récemment appris la situation de la COVID dans sa ville natale – le village de Gaozhaizi dans le district de Gaotang, province du Shandong. Une vingtaine de villageois âgés étaient morts dernièrement et, avec autant d’enterrements, il était difficile de trouver un cercueil pour l’inhumation.

La chroniqueuse Gu Bei à Shanghai a écrit sur la plateforme chinoise de médias sociaux Weibo qu’elle avait dû attendre près de deux semaines pour faire incinérer le corps de sa mère. Le funérarium local était débordé et ne pouvait pas lui dire quand il serait disponible pour organiser des services commémoratifs pour sa mère.

Un journaliste d’Epoch Times a récemment contacté le crématorium de la ville de Dingzhou et le crématorium de la ville de Shenze, tous deux dans la province du Hebei. Les deux crématoriums ont déclaré qu’il y avait de longues listes d’attente et qu’il fallait faire des réservations au moins trois jours à l’avance. En raison de la forte demande, aucune cérémonie funéraire n’a été possible.

Crématoriums : pénurie de congélateurs, de fours et de carburant

Depuis que le Parti communiste chinois (PCC) a mis fin à la politique zéro-COVID le 7 décembre 2022, les funérariums et les crématoriums à travers la Chine ont connu une pénurie de sacs mortuaires, de congélateurs, de corbillards et de fours.

Reuters a rapporté que le crématorium de Jieshou, une ville du canton de la province de l’Anhui, ne pouvait pas répondre à la forte demande et a acheté 30 congélateurs intégrés à trois portes. Un crématorium de la ville de Shantou, dans la province du Guangdong, a acheté deux fours. Un autre crématorium de la ville de Zigong, dans la province du Sichuan, a déclaré que son diesel était « presque épuisé » et a acheté 196 230 litres de diesel. C’est suffisant pour brûler environ 20 000 corps et représente 40 % de plus que la consommation annuelle normale de carburant de l’installation.

On ne peut pas enregistrer la COVID comme cause de décès

La pénurie de matériel de crémation s’explique par le nombre de décès. Le gouvernement du district de Nanguan de la ville de Changchun, province du Jilin, enquête sur les groupes vulnérables (tels que les personnes à faible revenu, handicapées ou âgées) au début et à la fin de chaque année pour déterminer le montant de l’aide à distribuer l’année suivante. Lors de l’enquête de décembre 2022, l’un des sous-districts a perdu 98 personnes handicapées seulement à cause de la COVID. Nanguan compte environ 620 000 habitants dans ses 25 sous-districts, ce qui signifie qu’il y a environ 25 000 habitants dans chaque sous-district. Les données de la Fédération chinoise des personnes handicapées ont montré qu’il y avait 85 millions (environ 6,5 % des 1,3 milliard de personnes en Chine) de citoyens handicapés en 2010. Si nous utilisons 6,5 % pour estimer approximativement la population handicapée, chaque sous-district compte environ 1625 (=25 000*6,5%) habitants handicapés. Cela se traduit par un taux de mortalité de 6 % (98/1625) parmi la population handicapée.

Malgré le nombre élevé de morts, le PCC a refusé de le reconnaître. « Six proches qui ont perdu des êtres chers à cause du coronavirus au cours des dernières semaines ont déclaré qu’ils étaient consternés de voir des certificats de décès remplis de “pneumonie” ou de “maladie cardiaque” ou d’autres causes de décès au lieu de “COVID” », a écrit un article du Financial Times du 19 janvier intitulé « Des proches en colère alors que la COVID est interdite des certificats de décès chinois : “Qu’essayez-vous de cacher ?” »

Mme Wang était l’une des proches, elle a déclaré que l’hôpital était rempli de patients COVID. « Jusqu’à la fin, il [père] n’a pas pu obtenir de respirateur », a-t-elle ajouté. « Je me sentais impuissante. Nous étions à l’hôpital, mais je n’ai pas pu faire soigner mon père. » Elle et sa mère étaient bouleversées que la vraie cause de la mort ne pût pas être enregistrée, mais elles n’avaient pas le choix.

D’autres personnes ont vécu des expériences similaires. « Plusieurs professionnels de la santé ont déclaré au Financial Times que les responsables locaux les avaient découragés d’inclure le coronavirus sur les documents officiels, soit en compliquant le processus, soit en disant activement aux institutions médicales de ne pas y inclure les mots », écrit l’article.

Blocage des informations

En plus de faire taire les décès dus à la COVID dans les établissements de santé et les crématoriums ainsi que dans les médias contrôlés par le gouvernement, le PCC a également empêché les médias étrangers d’accéder à ces informations.

L’internaute Cao Lijun a écrit sur la plateforme de médias sociaux Toutiao le 18 janvier que les responsables du PCC dans la province du Gansu avaient fait une annonce urgente pour surveiller et arrêter trois journalistes de médias étrangers. Ces journalistes auraient interrogé des hôpitaux, des cliniques et des habitants locaux « sans autorisation ». L’annonce a également interdit aux habitants de partager des informations sur la COVID.

Airfinity, une société britannique de données sur la santé, a mis à jour sa modélisation le 20 janvier. Elle a estimé que le nombre total d’infections en Chine a atteint plus de 110 millions depuis décembre 2022, avec un nombre de morts de plus de 700 000. Cela se traduit par plus de 4 millions d’infections et plus de 33 000 décès par jour. En raison de la grande migration humaine autour du Nouvel An chinois, le nombre de morts pourrait atteindre 36 000 par jour.

Traduit de l’anglais