(Minghui.org) Une habitante de la ville de Shenyang, dans la province du Liaoning, s’est vu refuser les visites de sa famille depuis qu’elle a été admise en prison il y a plus de cinq mois, malgré les demandes répétées de sa famille de lui rendre visite.

Mme Wang Jinfeng, 64 ans, a été arrêtée le 19 février 2022 en raison de sa croyance dans le Falun Gong, une discipline de l’esprit et du corps basée sur le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance, que le régime communiste chinois persécute depuis 1999. Elle a été condamnée à quatre ans de prison le 19 septembre 2022 par le tribunal du district de Yuhong. Elle a fait appel auprès du tribunal intermédiaire de la ville de Shenyang, qui a décidé de maintenir le verdict initial le 24 novembre 2022.

La famille de Mme Wang a appris le 28 avril 2023 qu’elle avait été emmenée à la prison pour femmes no 2 de la province du Liaoning le 30 mars 2023 et qu’elle était actuellement détenue dans la quatrième équipe du dixième quartier. Sa famille n’a jamais été informée de son transfert.

Mme Wang Jinfeng

La sœur de Mme Wang s’est rendue à la prison pour lui rendre visite à la mi-mai, mais on lui a dit qu’elle faisait l’objet d’une surveillance stricte parce qu’elle n’avait pas renoncé au Falun Gong et qu’elle n’avait pas le droit de recevoir des visites de sa famille. Un gardien a dit que si le mari, le fils ou la belle-fille de Mme Wang venait, ils pourraient être autorisés à la voir. La sœur de Mme Wang a expliqué que son beau-frère était en très mauvaise santé, que son neveu était très occupé par son travail et que sa femme devait s’occuper de leur jeune enfant. Comme ils n’avaient pas le temps tous les trois, elle est venue seule. Le gardien a quand même refusé sa demande, sans fournir de raison valable.

La famille de Mme Wang n’a reçu aucune nouvelle d’elle depuis lors. Avant sa dernière condamnation, elle avait été condamnée à un an de travaux forcés en 1999 et à une peine de sept ans le 10 février 2010. Elle a été brutalement torturée lors de ses précédentes détentions et ses proches sont très inquiets à l’idée qu’elle soit à nouveau torturée cette fois-ci.

Violation des procédures légales par la police chargée de l’affaire de Mme Wang

Selon la famille de Mme Wang, elle se rendait au supermarché Carrefour le 19 février 2022, lorsqu’un groupe d’agents du poste de police de Huanghe s’est soudain présenté et l’a arrêtée. Mme Wang était tellement terrifiée qu’elle a souffert d’une rechute de sa maladie cardiaque et sa tension artérielle est montée en flèche.

La police a appelé une ambulance, mais elle a changé d’avis lorsque l’ambulance est arrivée. Au lieu de laisser l’ambulance l’emmener à l’hôpital, ils l’ont conduite directement au poste de police. Elle y est restée trois jours, pendant lesquels elle n’a reçu que très peu de nourriture : rien le 19 février, un petit pain à la vapeur le 20 février et un œuf et quatre petits pains le 21 février. Elle a été prise de vertiges et a failli s’évanouir à cause de la faim et de la soif.

Le sac à main de Mme Wang et la carte de 300 yuans du magasin Carrefour ont été confisqués. Les clés ayant été confisquées à Mme Wang, la police a fait une descente à son domicile alors qu’elle se trouvait au poste de police. Ils n’ont pas présenté de mandat de perquisition à sa famille. Un grand nombre de biens personnels ont été confisqués. La police a fabriqué des informations destinées à être utilisées comme preuves à charge contre elle et a inscrit son fils comme témoin contre elle à son insu.

Mme Wang a ensuite été admise dans un centre de détention local, malgré la persistance d’une tension artérielle dangereusement élevée (200 mmHg alors que la normale ne dépasse pas 120 mmHg). Elle souffrait également d’oppression thoracique et d’hyperglycémie, était sensible aux sons forts et dormait mal.

Lorsque la famille de Mme Wang s’est rendue au Département de police de Huanggu (qui supervise le poste de police de Huanghe) le 10 juin 2022 pour demander sa libération, aucun agent ne l’a reçue ou n’a accepté ses documents.

Le lendemain, la famille s’est rendue au poste de police de Huanghe et a demandé à voir l’avis de détention de Mme Wang, le mandat d’arrêt et la liste des biens confisqués. Ils ont attendu plus d’une heure et ont continué à se heurter à un refus catégorique. Fu Quan, le chef adjoint de la police, les a intimidés.

Les agents impliqués dans l’affaire de Mme Wang étaient Zhu Huangding, Li Chuncheng, Ning Nan, Zhao Sibo et Lu Zhuojun.

Violation de la procédure légale par les procureurs

Après que la police a soumis le dossier de Mme Wang au parquet du district de Yuhong, les procureurs Piao Yunjing et Liu Wei y ont été affectés.

Lorsque la famille de Mme Wang a appelé le parquet pour demander les coordonnées des procureurs responsables, la réceptionniste a refusé de fournir ces informations. Ce n’est que lorsqu’ils ont déposé une plainte qu’un membre du personnel du centre de traitement des plaintes a révélé les coordonnées de la procureur Piao. Cependant, le membre du personnel a demandé à la famille de ne pas appeler Piao pendant les prochains jours, car son enfant passait l’examen d’entrée à l’université et elle n’aurait pas le temps de répondre à l’appel de la famille. La famille a accepté.

Entre-temps, la famille a engagé un avocat pour Mme Wang. L’avocat a examiné le dossier de Mme Wang et a eu une conversation téléphonique avec la procureur Piao. Avant même d’avoir eu la possibilité de soumettre son avis juridique, il a appris que la procureur Piao avait déjà inculpé Mme Wang et transféré son affaire au tribunal du district de Yuhong le 13 juin, juste après la semaine de l’examen national d’entrée à l’université.

La famille de Mme Wang se demande comment la procureur Piao a pu avoir le temps de travailler sur le dossier de Mme Wang alors qu’elle était occupée à aider son enfant à passer l’examen d’entrée à l’université. Ils lui ont envoyé des lettres les 16 et 18 juin 2022, lui demandant de retirer l’acte d’accusation contre Mme Wang. Mais la procureur Piao a ignoré leurs demandes. Elle a soit refusé de répondre aux appels de la famille, soit prétendu qu’ils avaient composé un mauvais numéro lorsqu’elle a décroché le téléphone.

La famille de Mme Wang a également écrit au parquet pour demander à la procureurPiao de fournir une explication détaillée de sa décision d’inculper Mme Wang, mais en vain.

Violation de la procédure légale par les juges du tribunal de première instance

Les juges Jiang Nai et Ge Lidan du tribunal du district de Yuhong ont tenu une audience vidéo de l’affaire de Mme Wang le 12 août 2022, malgré son objection et celle du défenseur de sa famille aux audiences virtuelles. Les juges ont également désigné un avocat pour représenter Mme Wang contre son gré et lui ont demandé de plaider coupable pour elle, tout en rejetant la demande de sa sœur de la représenter en tant que défenseur non avocat. On ne sait pas si l’avocat de Mme Wang a abandonné l’affaire ou s’il a été empêché d’assister à l’audience.

Au cours de l’audience, l’Internet est tombé en panne à plusieurs reprises et la qualité de la vidéo et du son était très mauvaise. Aucun élément de preuve de l’accusation n’a été présenté pour un contre-interrogatoire.

Après l’audience, la sœur de Mme Wang est retournée au tribunal à plusieurs reprises, essayant de rencontrer le président du tribunal, Sun Hao, pendant ses heures d’ouverture, de bureau pour déposer des plaintes contre les juges Jiang et Ge. Le juge qui l’a reçue lui a dit que les heures de bureau de Sun étaient annulées. Il lui a promis de transmettre ses demandes aux personnes concernées et l’a également encouragée à appeler le département d’inspection et de supervision de la discipline du tribunal. Mais lorsqu’elle a appelé le département de supervision comme on le lui avait demandé, personne n’a jamais répondu à l’appel. Elle a envoyé plusieurs lettres aux juges Jiang et Ge, ainsi qu’au président du tribunal Sun, pour demander une audience publique en personne, mais n’a jamais reçu de réponse non plus.

Le 19 septembre 2022, le juge Jiang a annoncé qu’il condamnait Mme Wang à quatre ans d’emprisonnement et à une amende de 5000 yuans.

Violation de la procédure légale par les juges de la cour d’appel

Après la condamnation de Mme Wang, sa famille a fait appel auprès du tribunal intermédiaire de la ville de Shenyang. Elle a demandé à la juge Ba Hongyan de tenir une audience publique et de rendre justice à leur proche.

Comme les juges du tribunal de première instance, la juge Ba a également ignoré leurs demandes. Tout en refusant à la sœur de Mme Wang de consulter les documents relatifs à l’affaire ou de lui rendre visite, la juge Ba n’a cessé de faire pression sur elle pour qu’elle présente la déclaration de la défense, afin que la cour d’appel puisse clore l’affaire rapidement.

Ba a dit à la sœur de Mme Wang : « Votre demande n’est que votre demande, mais vous devez d’abord soumettre la déclaration de la défense. C’est à la cour de décider s’il y a lieu d’organiser une audience. Nous ne le ferons pas simplement parce que vous l’avez demandé. »

Lorsque la sœur de Mme Wang n’a pas soumis la déclaration de la défense, la juge Ba et son assistant Sun Xiaokang lui ont reproché de ne pas avoir rempli son devoir de défenseur de la famille et l’ont menacée de la disqualifier de la représentation de Mme Wang. Ba lui a également demandé si elle pratiquait elle-même le Falun Gong. Elle a refusé de répondre à cette question.

La sœur de Mme Wang a ensuite contacté Song Yongzheng, membre de la commission collégiale, pour lui demander son avis sur l’appel interjeté par Mme Wang. Song a répondu qu’il était inutile de le contacter, car il n’était que membre de la commission collégiale et n’était responsable de rien d’autre. Il a exhorté la famille à contacter le juge président de l’affaire, qui était en fait Ba.

La sœur de Mme Wang a alors appelé Kong Xianglai, un autre membre de la commission collégiale. Kong s’est contenté de dire qu’il avait transmis le dossier de Mme Wang à la personne responsable et que la famille devait plutôt contacter cette personne, et il a immédiatement raccroché.

La famille de Mme Wang a envoyé d’autres lettres et pétitions pour demander au tribunal de la libérer sous caution, mais en vain.

Le 24 novembre 2022, la juge Ba a confirmé le verdict initial prononcé à l’encontre de Mme Wang.

Torturée lors de sa précédente incarcération

Avant cette dernière persécution, Mme Wang a été arrêtée une autre fois en novembre 2009 et condamnée à sept ans de prison par le tribunal du district de Kangping le 10 février 2010.

À la prison pour femmes de la province du Liaoning, Mme Wang a été soumise à une torture inhumaine parce qu’elle refusait de renoncer au Falun Gong. Les gardiennes contrôlaient strictement tout ce qu’elle faisait et ne l’autorisaient à parler à personne. Elle n’a pas pu se procurer les produits de première nécessité, y compris le papier hygiénique. Elle n’avait pas le droit d’aller aux toilettes, de se laver ou de s’habiller en fonction du temps. Elle était également constamment affamée.

En plus de la privation de sommeil à long terme, Mme Wang a également été constamment soumise à des coups et à des violences verbales. Les détenues la battaient et lui donnaient des coups de pied à volonté, notamment en lui attrapant les cheveux et en lui frappant la tête contre le mur, en la forçant à s’asseoir sur un petit tabouret sans bouger pendant de longues heures, à se tenir debout sur le sol en béton, pieds nus, ou à se tenir debout devant une fenêtre ouverte alors qu’elle ne portait que ses sous-vêtements. À d’autres occasions, les détenues lui ont versé de l’eau froide, lui ont attaché les mains derrière le dos, l’ont attachée dans le lit en position de l’aigle déployé, l’ont maintenue en cellule d’isolement et l’ont contrainte à effectuer des travaux forcés sans rémunération.

Lorsque Mme Wang a été libérée le 11 novembre 2016, elle avait développé de nombreux problèmes médicaux graves, notamment des problèmes cardiaques, une commotion cérébrale, de l’hypertension artérielle et des douleurs dorsales intenses. Sa mémoire s’était également détériorée de manière significative. Elle s’est efforcée de se rétablir à son retour chez elle avant d’être à nouveau arrêtée et condamnée.

Voir aussi :

Deux habitantes de la province du Liaoning condamnées à la prison souffrent de graves problèmes de santé en détention

Deux femmes du Liaoning sont jugées pour leur croyance dans le Falun Gong

Traduit de l’anglais