(Minghui.org) Quatre habitants de la ville de Cangzhou, dans la province du Hebei, sont poursuivis pour leur croyance dans le Falun Gong, une méthode méditative et spirituelle ancestrale que le régime communiste chinois persécute depuis 1999. Les autorités ont d’abord refusé les demandes de leurs avocats de leur rendre visite ou de consulter les documents relatifs à leur dossier, mais elles ont ensuite cédé, compte tenu des efforts persistants des avocats d’interjeter appel.

Arrestation et inculpation

Le 11 janvier 2022, les quatre pratiquants, Mme Liu Zaiyun, Mme Su Chunfeng, M. Hou Shuyuan et Mme Hu Xiumei, ont été arrêtés, après avoir été suivis par la police alors qu’ils distribuaient des documents d’information sur le Falun Gong.

Le 14 janvier, Mme Su a été libérée sous caution en raison de son état de santé, le 16 janvier, M. Hou a été emmené au centre de détention de la ville de Cangzhou, et Mme Liu et Mme Hu y ont été emmenées deux jours plus tard. M. Hou, Mme Liu et Mme Hu sont illégalement détenus depuis près de quinze mois, au moment de la rédaction de ce rapport.

Au début du mois d’avril, Gao Fusong, chef du Bureau de la sécurité intérieure du district de Xinhua qui a arrêté les pratiquants, a soumis les dossiers des pratiquants au parquet du district de Xinhua, et le 14 mai, les dossiers ont été transférés au parquet du district de Yunhe.

Le 20 juin, lorsque l’un des avocats de la défense a appelé le procureur Kong Lingxia pour s’enquérir des dossiers, Kong a affirmé qu’elle les avait renvoyés à la police pour obtenir davantage de preuves, mais elle a refusé de révéler quand elle l’avait fait. L’avocat a confirmé plus tard que les dossiers avaient été renvoyés le 14 juin.

Au cours des deux dernières décennies, Kong a participé activement à la condamnation des pratiquants de Falun Gong, la peine la plus longue étant de dix ans.

Pour piéger Mme Su, M. Hou, Mme Liu et Mme Hu, la police a installé des dispositifs de surveillance sur leurs motos et a harcelé les membres de leur famille et leurs collègues de travail.

Les 13 et 14 juillet, les avocats des pratiquants ont écrit à diverses agences gouvernementales pour exhorter les autorités à les libérer. Ils ont fait valoir que la croyance spirituelle des pratiquants est protégée par la Constitution et que les pratiquants n’ont causé de tort à personne ni à la société en distribuant des documents d’information sur le Falun Gong.

Le 26 octobre 2022, le procureur Kong a tout de même inculpé les quatre pratiquants, après que la police lui a de nouveau soumis les dossiers. Le juge Fu Rao du tribunal du district de Yunhe a été chargé de l’affaire.

Harcèlement de Mme Su

Le 10 janvier 2023, Mme Su a reçu un appel d’un greffier du tribunal prénommé Zhu pour renouveler les conditions de sa mise en liberté sous caution. Zhu lui a aussi ordonné de trouver un garant, qui devait s’assurer qu’elle ne se soustrairait pas à sa mise en liberté sous caution. Mme Su a refusé d’obtempérer, estimant qu’elle confirmait la persécution si elle renouvelait les conditions de sa mise en liberté sous caution.

Le 12 janvier, Mme Su a appelé Wang Yan, une autre greffière, et lui a dit qu’aucune loi n’avait jamais criminalisé le Falun Gong en Chine et qu’elle avait été victime d'une injustice en étant arrêtée et jugée pour ses convictions. Wang lui a dit que le juge Fu était en congé maladie et qu’il était le seul à pouvoir décider si les pratiquants étaient coupables ou non. Wang a aussi insisté sur le fait que le juge devait encore suivre les formalités d’une audience au tribunal.

Le 13 janvier, le policier Gao Fusong, les greffiers Wang et Zhu, ainsi que plusieurs autres policiers se sont rendus au magasin de Mme Su et lui ont ordonné de signer plusieurs documents. Mme Su n’a pas été autorisée à lire attentivement les documents, mais elle y a vu le mot « secte » (le Parti communiste chinois a qualifié le Falun Gong de secte, bien qu’une telle désignation ne repose sur aucune base juridique).

Mme Su a demandé à Wang : « Avez-vous une base légale [pour m'inculper] ? » Wang est restée silencieuse.

Mme Su a ensuite posé la même question à Gao et il n’a pas répondu non plus.

Mme Su leur a dit : « C’est une diffamation du Falun Gong et c’est aussi une persécution contre nous. Je ne signerai pas. »

Un policier a ordonné à Wang de lire le contenu du document. Elle ne l’a pas fait, mais a pris une photo d’elle tenant le document et est partie avec les autres policiers.

Gao est revenu le lendemain pour harceler Mme Su. Le 15 janvier, le tribunal a aussi modifié les conditions de la libération sous caution de Mme Su en lui imposant une résidence surveillée.

Les efforts des avocats pour obtenir justice

Le 7 mars 2023, l’avocat de Mme Liu s’est rendu au centre de détention pour lui rendre visite. Les gardiennes ont demandé à l’avocat qu’il produise un résultat négatif à la COVID-19 dans les 48 heures. Face aux vives protestations de l’avocat, les gardiennes ont accepté qu’il effectue un test antigénique rapide, avant de l’autoriser à rendre visite à Mme Liu.

L’après-midi même, un autre avocat a appelé les lignes directes de la mairie et du ministère de la sécurité publique au sujet de l’exigence déraisonnable du centre de détention concernant le test de la COVID-19. Finalement, le centre de détention a dit aux avocats qu’il cesserait d’exiger que les avocats fournissent des tests négatifs à la COVID-19 ou portent des combinaisons de protection.

Le 7 mars aussi, un avocat s’est rendu au tribunal pour consulter les dossiers des pratiquants. Dans un premier temps, le greffier ne l’a pas autorisé à prendre des photos des documents, mais il a cédé lorsque l’avocat a insisté sur le fait qu’il avait légalement le droit de le faire.

L’avocat a remarqué que dans le dossier, Kong mentionnait une condamnation pour Mme Liu et M. Hou à trois ans chacun, pour Mme Su à deux ans et demi et pour Mme Hu à deux ans.

Le père âgé de M. Hou Shuyuan souhaite ardemment le retour de son fils

M. Hou souffrait d’anxiété et d’insomnie graves. Il a retrouvé la santé et a arrêté de fumer et de boire après avoir commencé à cultiver et pratiquer le Falun Gong.

Pendant de nombreuses années avant son arrestation, M. Hou s’est occupé de son père âgé de 86 ans, qui souffrait d’insuffisance cardiaque et pulmonaire, ainsi que d’épilepsie. Avec la détention prolongée de M. Hou, sa femme a dû non seulement travailler, mais aussi prendre la responsablité de s’occuper de son beau-père, notamment en le nettoyant, en lui faisant la cuisine et en le nourrissant.

M. Hou lui manquant énormément, le vieil homme a souffert de plusieurs problèmes de santé. Comme M. Hou souffrait lui-même d’une maladie physique, son avocat a demandé à ce qu’il soit libéré sous caution, ce qui lui a été refusé par le Département de police et le procureur.

Mme Liu, Mme Hu et Mme Su ont tiré de grands bénéfices de la pratique du Falun Gong

Mme Liu a eu de graves problèmes de santé après avoir donné naissance à ses enfants et a failli devenir invalide. Elle s’est rétablie après avoir pratiqué le Falun Gong.

Mme Hu est divorcée depuis de nombreuses années et tient un stand de petit-déjeuner, en vendant des baguettes de pain frites. Connue pour utiliser la meilleure farine et de l’huile propre, son stand de petit-déjeuner est très populaire et ses clients savent tous qu’elle pratique le Falun Gong.

Il y a deux ans, son ex-mari a été victime d’un accident vasculaire cérébral et a été hospitalisé. Lorsqu’elle l’a appris, Mme Hu s’est occupée de lui à l’hôpital et il a été très touché par sa gentillesse.

Mme Su a souffert de problèmes de santé et de migraines. Cinq ans après son mariage, elle ne parvenait toujours pas à concevoir un enfant. Elle a essayé divers traitements, mais en vain. Elle est tombée enceinte deux mois après avoir commencé à pratiquer le Falun Gong et a donné naissance à un garçon adorable. Ses migraines ont aussi disparu quelques mois plus tard.

Coordonnées des responsables de la persécution :

Fu Rao (付饶), juge au tribunal du district de Yunhe : +86-317-2129709

Kong Lingxia (孔令霞), procureur du parquet du district de Yunhe : +86-317-5670655

Gao Fusong(高福松), directeur du Bureau de la sécurité intérieure du district de Xinhua : +86-16630765851, +86-18833751319

(Plus d'informations sur les responsables de la persécution sont disponibles dans l'article original en chinois.)

Voir aussi :

Malgré deux renvois, la police s’acharne à fabriquer des preuves à charge contre des pratiquants de Falun Gong

Quatre habitants du Hebei sont poursuivis pour leur croyance

Traduit de l’anglais