(Minghui.org) Vingt-quatre ans après que le Parti communiste chinois (PCC) a commencé à persécuter le Falun Gong en 1999, les pratiquants de Falun Gong de 44 pays ont soumis une nouvelle liste des coupables à leurs gouvernements respectifs avant la Journée des droits de l’homme, le 10 décembre 2023, les exhortant à tenir ces personnes responsables de la persécution du Falun Gong en Chine. Les pratiquants ont demandé à leurs gouvernements d’interdire l’entrée sur leur territoire des responsables de ces actes ainsi qu’aux membres de leur famille, et de geler leurs avoirs à l’étranger.

Le nom de Feng Shaohui, secrétaire du Parti et directeur du Département de la justice du Hebei, figure sur cette liste.

Informations sur le responsable de la persécution

Nom complet du responsable : Feng (nom de famille) Shaohui (prénom) (冯韶慧)

Sexe : Masculin

Pays : Chine

Date/année de naissance : Septembre 1965

Lieu de naissance : District de Quyang, ville de Baoding, province du Hebei

Feng Shaohui

Titre et fonction

Mai 2012 – juillet 2012 : Secrétaire adjoint du comité municipal de Langfang du Parti communiste chinois

Juillet 2012 – février 2013 : Secrétaire adjoint du comité municipal du Parti de Langfang, directeur de l'école du Parti

Février 2013 – avril 2013 : Secrétaire adjoint du comité municipal du Parti de Langfang, maire adjoint, maire par intérim de Langfang et directeur de l'école du Parti

Avril 2013 – septembre 2013 : Secrétaire adjoint du comité municipal du Parti de Langfang, maire de Langfang et directeur du lycée du Parti communiste

Septembre 2013 – juin 2016 : Secrétaire adjoint du comité municipal du Parti de Langfang et maire de Langfang

Juin 2016 – juillet 2016 : Secrétaire du comité municipal du Parti de Langfang et maire de Langfang

Juillet 2016 – octobre 2020 : Secrétaire du comité municipal du Parti de Langfang

Novembre 2020 – décembre 2022 : Secrétaire du Comité du Parti et directeur du Département de la justice de la province du Hebei

Janvier 2023 – à présent : Secrétaire du Comité du Parti et directeur du Département de la justice de la province du Hebei, premier secrétaire du Comité du Parti et premier commissaire politique du Bureau provincial de l’administration pénitentiaire (dans le système du PCC, les prisons et les avocats relèvent de la compétence du Département provincial de la justice).

Principaux crimes

Feng Shaohui a été secrétaire adjoint et secrétaire du comité du Parti municipal de Langfang, maire adjoint et maire de la ville de Langfang de février 2013 à octobre 2020 et a été secrétaire du Comité du Parti et directeur du Département de la justice de la province du Hebei de novembre 2020 à aujourd’hui.

Au fil des ans, Feng Shaohui a activement mis en œuvre la politique du PCC visant à persécuter le Falun Gong, ce qui a entraîné l’arrestation, le harcèlement, la condamnation et la torture en prison d’un grand nombre de pratiquants. Nombre d’entre eux ont été persécutés à mort.

De novembre 2020 à octobre 2023, alors que Feng Shaohui était à la tête du Département de la justice de la province du Hebei, au moins huit pratiquants de la province du Hebei ont été torturés à mort en prison ou sont décédés peu après leur retour à la maison. Il s’agit de Mme Li Guibin, M. Wang Jian, M. Gao Zhencai, M. Lai Zhiqiang, M. Yang Zhixiong, M. Han Junde, M. Bai Xingguo et M. Pan Yingshun.

Ce rapport fait état d’incidents de persécution survenus pendant que Feng Shaohui était secrétaire du Parti et directeur du Département de la justice de la province du Hebei.

Sélection de cas de décès

1. Une femme de 80 ans emprisonnée dans un état critique meurt quelques jours après avoir bénéficié d’une libération conditionnelle pour raisons médicales

Mme Li Guibin, de la ville de Qinhuangdao, province du Hebei, a été condamnée à quatre ans de prison à l’âge de 76 ans pour sa pratique du Falun Gong. À la mi-avril 2023, deux ans après son incarcération à la Prison pour femmes de la province du Hebei, la prison a informé son fils qu’elle était mourante. Il s’est précipité à la prison et l’a emmenée à l’hôpital de Shijiazhuang (où se trouve la prison) après que la prison a accepté de la libérer pour raisons médicales.

Après deux jours de traitement, Mme Li a été ramenée chez elle (à environ 595 km de Shijiazhuang) et admise dans un hôpital local. Elle est décédée peu après, le 16 avril. Elle avait 80 ans. Selon une personne qui a vu son corps, après deux ans d’emprisonnement, elle n’avait plus que la peau et les os.

2. La famille soupçonne un acte criminel dans la mort subite d’un homme de 72 ans à la prison de Jidong

Le 6 juillet 2019, M. Wang Jian, de la ville de Zunhua, province du Hebei, a été arrêté à son domicile, puis condamné à sept ans de prison et à une amende de 5000 yuans. Le 2 mars 2023, lorsqu’il a passé un examen médical, il était toujours en bonne santé. Le 19 mars, lorsque sa famille lui a rendu visite, il semblait également aller bien et être de bonne humeur. Cependant, le 3 avril, la famille a reçu un appel téléphonique inattendu de la prison leur annonçant qu’il était décédé. Il était âgé de 72 ans.

M. Wang présentait de larges zones d’ecchymoses profondes autour des oreilles et dans le dos, ainsi que des ecchymoses sur le dos de sa main droite. Il y avait une marque circulaire sur sa poitrine et quelques griffures sur son dos. Lorsque le médecin légiste a retourné le corps, du liquide s’est écoulé de son oreille gauche.

La prison a affirmé que M. Wang était décédé subitement des suites d’une maladie, sans en préciser la nature. Elle a demandé à la famille de prouver qu’elle disposait de faibles revenus, car elle avait l’intention de fournir une aide financière de 8000 à 10 000 yuans.

Pour la famille, les ecchymoses sur la tête et le dos de M. Wang semblaient inhabituelles et ne pas être causées par une maladie normale. Ils ont demandé si elles étaient causées par la torture ou d’autres mauvais traitements que la prison essayait de dissimuler.

3. Le mari et la femme décèdent à trois mois d’intervalle

Lors de sa libération, le 2 janvier 2023, après avoir purgé une peine de trois ans et demi pour sa croyance dans le Falun Gong, M. Gao Zhencai était émacié, presque aveugle et frappé d’incapacité. Son épouse, Mme Xu Suqin, n’était pas là pour l’accueillir, car elle était décédée un mois plus tôt en raison de la détresse mentale causée par la persécution. M. Gao est décédé le 26 février moins de deux mois plus tard. Il avait 71 ans.

M. Gao, de la ville de Tangshan, province du Hebei, a été arrêté à son domicile le 3 juillet 2019 et condamné à trois ans et demi de prison le 11 novembre 2020. Parce que Mme Xu et leur fille se rendaient fréquemment au poste de police pour demander justice pour M. Gao, la police et les membres du personnel du comité résidentiel les ont constamment harcelées et ont ordonné à Mme Xu de signer des déclarations de renoncement au Falun Gong. Lorsqu’elle a refusé d’obtempérer, la police a tenté de forcer sa fille, qui ne pratique pas le Falun Gong, à les signer en son nom.

Outre le harcèlement, les autorités ont également incité les voisins de Mme Xu à la surveiller. Parfois, ils la suivaient lorsqu’elle sortait. Lorsque ses amis venaient lui rendre visite et lui apporter de la nourriture, ses voisins allaient la voir et l’avertissaient que ses amis n’étaient plus autorisés à lui rendre visite.

En raison de sa détresse mentale, Mme Xu a commencé à souffrir d’une fièvre persistante et d’un œdème systémique. Elle a progressivement perdu la capacité de s’occuper d’elle-même et est décédée à la mi-novembre 2022.

4. Dans un état végétatif et privé d’une libération conditionnelle pour raisons médicales depuis deux ans, un homme du Hebei meurt deux mois avant sa libération

L’épouse de M. Lai Zhiqiang a attendu sept longues années, impatiente de le retrouver, pour apprendre le 3 janvier 2023 qu’il était décédé deux mois avant sa libération prévue après avoir purgé une peine injustifiée pour sa croyance dans le Falun Gong.

Selon l’épouse de M. Lai, qui n’a été autorisée à voir son corps que le lendemain, il était recroquevillé et blessé au visage. Cinq gardiens l’ont retenue pour l’empêcher de l’approcher ou de le toucher. Ils ont refusé de rendre le corps à la famille et ont trompé sa fille en lui faisant signer un formulaire de consentement à la crémation du corps.

M. Lai, de la ville de Tangshan, province du Hebei, a été arrêté le 31 mars 2016 et secrètement condamné à sept ans de prison. Sa mère âgée a été tellement traumatisée qu’elle est décédée peu de temps après.

En 2019, en raison de la torture subie en détention, M. Lai a été victime d’un accident vasculaire cérébral, mais la prison a rejeté les multiples demandes de visite de sa famille. Lorsque finalement, en janvier 2020, sa femme a pu lui rendre visite, elle a eu le cœur brisé en constatant que les gardiens ont dû le porter à l’extérieur. Il pouvait à peine bouger. Il ne semblait pas la reconnaître et n’a pas réagi lorsqu’elle a pleuré.

Selon une personne bien informée, M. Lai a été détenu dans la clinique de la prison pendant près de six mois et a été gavé tous les jours. Les gardiens ont maintenu la sonde d’alimentation dans son estomac. Ses lèvres sont devenues très sèches et craquelées. Certaines infirmières utilisaient parfois une serviette pour lui faire couler de l’eau dans la bouche. Il avait souvent les larmes aux yeux lorsqu’elles le faisaient. Il bougeait aussi les lèvres, mais ne pouvait pas parler.

La famille de M. Lai a demandé une libération conditionnelle pour raisons médicales, mais la prison a dit qu’elle devait attendre la décision de ses supérieurs. Entre-temps, la prison a facturé plusieurs milliers de yuans à la famille, sous prétexte que cette somme était nécessaire pour payer les factures médicales de M. Lai.

En 2020, l’état de M. Lai a continué de se détériorer et, en août 2020, il a contracté une infection pulmonaire. Il était dans un état végétatif et avait de la difficulté à respirer. Lorsque la prison l’a emmené à l’hôpital, le médecin lui a fait une trachéotomie, mais rien d’autre. Le médecin a laissé entendre qu’il n’y avait pas beaucoup d’espoir qu’il se rétablisse.

Malgré l’état de santé de M. Lai, la prison l’a toujours maintenu entravé avec de lourdes chaînes. Après avoir passé plus d’un mois à l’hôpital, il a été ramené à la prison et, le 9 septembre, il est retourné à l’hôpital avant même que sa trachée ne soit refermée.

La famille de M. Lai n’a cessé de demander une libération conditionnelle pour raisons médicales. La prison a prétendu que le Bureau de la justice avait rejeté la demande. Lorsque sa famille s’est rendue elle-même au Bureau de la justice pour soumettre la demande, elle a été arrêtée à la porte et n’a pas été autorisée à parler à qui que ce soit.

5. Un homme du Hebei meurt à l’hôpital de la prison seize mois après avoir été emprisonné pour sa croyance

M. Yang Zhixiong a été arrêté le 26 septembre 2019 et condamné à six ans et demi de prison le 1er décembre 2020. Son appel a été rejeté et il a été transféré à la Prison no 5 de Jidong vers avril 2021. Il est décédé le 10 août 2022 à l’hôpital affilié à la prison, seize mois après son transfert à la Prison no 5 de Jidong. Il était âgé de 58 ans.

Selon la famille de M. Yang, lorsqu’ils ont vu son corps à l’hôpital Tangshan Union, il était émacié et ses yeux et sa bouche étaient grands ouverts.

Le 30 juin 2022, M. Yang est tombé dans le coma en raison d’un myélome (cancer des cellules plasmatiques), mais les gardiens ont attendu deux jours avant de l’emmener à l’hôpital. Auparavant, il s’était souvent plaint de douleurs dans le dos et les jambes.

M. Yang a été détenu dans l’unité de soins intensifs pendant près de quarante jours, entre le 2 juillet et le 10 août, et les visites de sa famille ont été limitées. Les gardiens l’ont également maintenu menotté et entravé. Après son décès, un gardien a dit à sa famille que si M. Yang avait renoncé au Falun Gong, ils ne l’auraient pas traité de la sorte.

6. Un homme de 77 ans, gravement malade, se voit refuser une libération conditionnelle pour raisons médicales alors qu’il purgeait une peine de huit ans et demi, il meurt quelques mois plus tard

Le 14 avril 2022, la Prison no 5 de Jidong, province du Hebei, a informé la famille de M. Han Junde que ce dernier était décédé à 10 h 35 ce jour-là, dans la ville de Baoding, province du Hebei.

M. Han est décédé moins de trois ans après avoir été admis à la prison pour y purger une peine de huit ans et demi pour avoir fabriqué des objets en calebasse sur lesquels étaient gravés les mots « Authenticité-Bienveillance-Tolérance ».

Après l’admission de M. Han à la prison, les gardiens lui ont ordonné à plusieurs reprises de plaider coupable et de renoncer au Falun Gong. Comme il a refusé d’obtempérer, ils lui ont retiré le droit de voir, d’appeler ou d’écrire à sa famille.

Plus tard, la famille de M. Han a appris qu’il avait développé une anémie sévère en raison des mauvais traitements subis en prison. Il était devenu aveugle d’un œil et devait se déplacer en fauteuil roulant en prison. La famille avait demandé une libération conditionnelle pour raisons médicales, mais le Bureau de la justice du district de Jingxiu a rejeté leur demande, même après que le médecin a déterminé qu’il remplissait les conditions requises.

M. Han a été hospitalisé vers le début de l’année 2022 après avoir été gravement malade. Il portait un tube de drainage après sa sortie de l’hôpital. Il a de nouveau été hospitalisé le 5 avril 2022. Il ne pouvait plus respirer seul et a été placé sous respirateur. Il est décédé neuf jours plus tard.

Réprimer et empêcher les avocats de défendre les pratiquants de Falun Gong

Le Département de la justice de la province du Hebei, qui supervise l’association du barreau de la province, a émis une ordonnance en secret interdisant aux avocats locaux de représenter les pratiquants de Falun Gong. S’ils le font, leur licence sera révoquée ou ne sera pas renouvelée. En conséquence, les avocats locaux n’osent pas reprendre les affaires liées au Falun Gong. Mais la répression ne s’arrête pas aux avocats locaux. Lorsque des avocats de Pékin sont engagés pour représenter des pratiquants de Falun Gong, ils subissent la même intimidation.

Un avocat de Pékin a déposé plusieurs plaintes contre les procureurs et les juges de la ville de Shijiazhuang pour avoir condamné à tort des pratiquants de Falun Gong. En 2022, le Bureau municipal de la justice de Shijiazhuang a publié un avis interdisant aux cabinets d’avocats locaux de travailler avec cet avocat de Pékin et aux tribunaux locaux d’accepter tout document émanant de cet avocat. L’avocat ne peut plus représenter les pratiquants de Falun Gong.

En mai 2023, un autre avocat de Pékin a été engagé par Mme Ju Yuxia pour plaider non coupable en sa faveur. Le tribunal de Ningjin, dans la ville de Xingtai (province du Hebei), et le Bureau de la justice de la région ont envoyé une lettre officielle au Bureau de la justice de Pékin, lui demandant de faire pression sur le cabinet d’avocats pour lequel travaillait cet avocat. L’avocat a été contraint d’abandonner l’affaire de Mme Ju.

Traduit de l’anglais