(Minghui.org) Une femme de la ville de Huili, dans la province du Sichuan, a été jugée le 13 décembre 2021 pour avoir demandé le rétablissement de la pension complète de son mari, qui avait été réduite en raison de leur croyance commune dans le Falun Gong, une discipline spirituelle que le régime communiste chinois persécute depuis 1999.

Lorsque le mari de Mme Jiang Deyuan, M. Zhang Zhengyou, est allé chercher sa pension en juin 2020, il a été surpris de voir que c’était moins que d’habitude. Il a appelé son ancien employeur et on lui a dit qu’étant donné qu’il s’était vu infliger une peine d’un an et demi de travaux forcés pour sa pratique du Falun Gong en 2012, la police a ordonné en mars 2020 à son employeur de déduire de sa pension le montant qu’il avait reçu au cours de son incarcération.

La police a affirmé que, selon une nouvelle politique, les pratiquants de Falun Gong purgeant une peine ne devraient pas avoir droit à des prestations de retraite pendant leur peine. Comme l’employeur de M. Zhang n’avait pas suspendu sa pension à l’époque, il réduisait maintenant son paiement mensuel pour récupérer les fonds.

M. Zhang et sa femme Mme Jiang ont insisté sur le fait qu’il avait été condamné aux travaux forcés à cause de la persécution illégale, et que sa pension était son bien légitime et ne peut pas être suspendue arbitrairement. Tous deux se sont rendus à plusieurs reprises sur le lieu de travail de M. Zhang, les exhortant à verser la totalité de sa pension. Son supérieur a refusé de le faire et les a même intimidés.

Mme Jiang a écrit une lettre au bureau des appels, détaillant comment M. Zhang s’est remis de sa mauvaise santé en pratiquant le Falun Gong et comment il avait souffert pendant la persécution. Lorsqu’elle s’est rendue au bureau le 12 octobre 2020, pour remettre la lettre, la réceptionniste a refusé de l’accepter.

Mme Jiang a ensuite soumis la lettre au comité résidentiel local et au poste de police. La police l’a arrêtée et détenue au poste de police jusqu’à 19 h. Pendant sa détention, la police ne lui a pas permis d’utiliser les toilettes et l’a menottée étroitement, laissant de profondes contusions sur ses poignets.

Le chef de police Su Jian s’est rendu au domicile de Mme Jiang le lendemain avec six policiers et lui a ordonné de les accompagner à l’hôpital pour un examen physique. Parce qu’elle souffrait d’hypertension et que le médecin avait déconseillé à la police de la détenir, ils l’ont ramenée chez elle, mais l’ont assignée à résidence deux jours plus tard.

La police est retournée au domicile de Mme Jiang le 18 novembre et l’a informée que son dossier avait été soumis au parquet. Elle a reçu l’ordre de signer un document relatif à son dossier. Ils sont revenus le 4 décembre et ont dit qu’elle avait été inculpée.

Gao Xiongwei du tribunal du district de Huili, un policier et deux membres du personnel résidentiel se sont rendus au domicile de Mme Jiang le 18 février 2021 pour lui remettre une copie de son acte d’accusation et un avis de droits et obligations pour sa prochaine audience.

D’autres policiers ont harcelé Mme Jiang le 21 avril 2021 et lui ont demandé la superficie totale de sa maison. Ils l’ont également filmée, affirmant qu’ils étaient là pour voir si elle allait bien.

Lorsque Mme Jiang a comparu devant le tribunal le 19 mai 2021, le procureur Huang Zhengping l’a accusée d’être une récidiviste (elle a été condamnée à une peine de camp de travail pour sa pratique du Falun Gong en 2012). Huang a ajouté que trois membres du personnel du comité résidentiel ont témoigné que Mme Jiang était allée à leur bureau pour promouvoir le Falun Gong.

Mme Jiang a demandé que les trois témoins comparaissent devant le tribunal pour accepter le contre-interrogatoire. Le procureur a répondu qu’elle avait des photos démontrant que Mme Jiang s’était rendue au bureau du comité résidentiel, mais elle n’a pas présenté les photos. Lorsque l’avocat de Mme Jiang a demandé au procureur de présenter les preuves au tribunal, le juge Yang Jilan a ajourné l’audience.

L’avocat de Mme Jiang a reçu un appel du tribunal en juin et a appris que la deuxième audience était prévue pour juillet. Le tribunal l’a appelée plus tard et a déclaré que l’audience avait été annulée. Le tribunal a programmé une autre audience le 20 octobre, pour l’annuler seulement après que l’avocat a parcouru environ 2400 km de Pékin à Huili.

Lorsque le tribunal a tenu la deuxième audience le 13 décembre, son propre avocat n’a pas pu y assister. Le juge a nommé une jeune femme pour représenter Mme Jiang sans l’en informer. Mme Jiang a protesté et a demandé au juge d’ajourner l’audience. Le juge a insisté pour continuer. Lorsque Mme Jiang a refusé de s’asseoir sur la chaise des accusés, le juge a ordonné à l’huissier de l’y emmener.

Yang a demandé au procureur Huang de lire l’acte d’accusation et a demandé à la jeune femme si elle avait des objections. Elle a répondu que non. Alors que Mme Jiang lisait sa propre déclaration de défense, Yang l’a interrompue trois fois. Après avoir terminé, le procureur a dit au juge : « Vous devez lui donner une lourde peine. »

La jeune femme a plaidé coupable pour Mme Jiang, mais a noté que peu de preuves avaient été confisquées à l’accusée : le procureur n’avait présenté que 130 pages des enseignements du Falun Gong copiés à la main par Mme Jiang, un calendrier avec des informations sur le Falun Gong, quatre porte-clés et quatre CD. Elle a demandé au juge de lui infliger une peine légère d’un à trois ans.

Mme Jiang ne connaît toujours pas le nom de l’avocate commis d’office ou pour quel cabinet d’avocats elle travaille. Avant l’audience, son propre avocat a déposé des plaintes auprès de la Commission de surveillance locale pour s’opposer à l’annulation arbitraire de l’audience par le tribunal. Il a demandé une compensation pour ses frais de voyage et sa perte financière due au calendrier d’audience du tribunal en constante évolution, mais il n’a reçu aucune réponse jusqu’à présent.

Informations sur les responsables de la persécution :

Yang Jilan (杨继兰), président du tribunal du district de Huili : +86-13881583050

Pan Liping (潘利平), vice-président du parquet du district de Huili : +86-834-5625643, +86-13908157733

Huang Zhengping (黄正萍), procureur, parquet du district de Huili

(Un article connexe est disponible dans la version chinoise.)

Traduit de l’anglais