(Minghui.org) Onze pratiquants de Falun Gong ont été condamnés par le tribunal du district de Dongcheng à Pékin le 14 janvier 2022, après avoir été arrêtés pour avoir envoyé à des médias étrangers des photos de la ville vide pendant la pandémie. La condamnation est intervenue quelques semaines avant les Jeux olympiques d’hiver de 2022, qui doivent se tenir en Chine du 4 au 20 février.

– Mme Xu Na a été condamnée à huit ans de prison et à une amende de 20 000 yuans.

– M. Li Zongze, M. Li Lixin, Mme Zheng Yujie et Mme Zheng Yanmei ont été condamnés à cinq ans de prison et à une amende de 10 000 yuans.

– Mme Deng Jingjing, M. Zhang Renfei, M. Liu Qiang et Mme Meng Qingxia ont été condamnés à quatre ans de prison et à une amende de 8000 yuans.

– Mme Li Jiaxuan et Mme Jiao Mengjiao ont été condamnées à deux ans de prison et à une amende de 4000 yuans.

Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une discipline spirituelle que le régime communiste chinois persécute depuis 1999.

Arrestations

Les onze pratiquants ont été arrêtés le 19 juillet 2020 par plus de 100 policiers dépêchés par le Bureau de la sécurité intérieure de Pékin et le Département de police du district de Dongcheng. Une dizaine d’agents ont été affectés à l’arrestation de chaque pratiquant, Mme Xu peignait chez elle, lorsque des agents du Bureau de la sécurité intérieure de Pékin, du Bureau de la sécurité intérieure du district de Shunyi et du poste de police de Konggang ont fait irruption et l’ont arrêtée. La police est revenue le lendemain et a confisqué son ordinateur, son téléphone portable et sa caméra vidéo.

Des agents du ministère de la Sécurité d’État ont vu des photos de Pékin publiées sur le site Internet The Epoch Times en juin 2020. En examinant les vidéos de surveillance, les agents ont vu Mme Xu et d’autres pratiquants passer et ont donc commencé à les surveiller.

Un mois après leurs arrestations, le 28 août, les autorités ont approuvé les arrestations des onze pratiquants. La police a tenu la plupart des familles des pratiquants dans l’ignorance de leur situation, et aucun avis de détention officiel n’a été envoyé.

Début novembre 2020, les avocats des pratiquants ont appris que leurs dossiers avaient été présentés au parquet du district de Dongcheng. Le procureur Zhang Li n’a pas fourni de copies des documents relatifs à leur affaire comme il l’avait promis et n’a autorisé les avocats qu’à prendre des photos et à copier à la main des sections des documents du parquet. Chaque avocat n’a eu que quatre heures pour examiner les documents. La plupart des preuves de l’accusation consistaient en des photos de la vie quotidienne des pratiquants, prises à leur insu.

Fin novembre, le procureur a renvoyé les affaires au Département de police du district de Dongcheng en raison de l’insuffisance des preuves. La police les a présentées à nouveau entre décembre 2020 et janvier 2021, pour que le procureur les renvoie à nouveau fin janvier 2021, en invoquant toujours des preuves insuffisantes.

Le 2 avril 2021, le procureur a inculpé les pratiquants et a porté leurs affaires devant le tribunal du district de Dongcheng. Comme le procureur, le juge a également limité l’accès des avocats des pratiquants à l’examen de leurs documents. Il a décidé qu’il ne les autoriserait à consulter les documents que lorsque tous les avocats représentant les onze pratiquants se présenteraient en même temps au tribunal. En outre, les avocats n’étaient pas autorisés à faire de copies ou à prendre des photos des documents, et le tribunal ne fournissait aucune copie papier ou électronique des dossiers.

Certains avocats ont porté plainte contre la décision du juge, car elle violait les lois chinoises pertinentes qui stipulent que le parquet et les tribunaux doivent donner aux avocats la possibilité d’examiner et de faire des copies des dossiers à leur convenance. La loi interdit également aux parquets et aux tribunaux de fixer des limites supérieures au nombre de fois ou à la durée pendant laquelle les avocats peuvent examiner les dossiers. La décision du juge a sévèrement limité la capacité des avocats des pratiquants d’examiner les dossiers à leur convenance, ce qui peut à son tour affecter la capacité des avocats à défendre les pratiquants au mieux de leurs capacités et influencer le résultat juridique de l’affaire. Les plaintes des avocats n’ont cependant pas été prises en compte par les organismes concernés.

La défense des avocats

Après un an de détention, les pratiquants ont été jugés au tribunal du district de Dongcheng le 15 octobre 2021. Cinq des avocats de la défense ont plaidé non coupables pour leurs clients respectifs.

Lors du contre-interrogatoire des preuves dans l’après-midi, les avocats ont souligné que The Epoch Times, à qui les pratiquants ont envoyé les photos, est un média légitime enregistré aux États-Unis. Il couvre les nouvelles non censurées à l’intérieur et à l’extérieur de la Chine, y compris la persécution du Falun Gong et d’autres minorités et groupes religieux.

Outre les photos, le procureur a également accusé les pratiquants d’avoir organisé des rassemblements illégaux et d’avoir distribué des documents de Falun Gong, en se basant sur les documents de Falun Gong trouvé au domicile des pratiquants. Les avocats ont fait valoir que les livres et les documents de Falun Gong confisqués étaient destinés à leur usage personnel et non à la distribution.

Les avocats ont déclaré que la garantie de la « liberté d’expression » de la Constitution permettait aux pratiquants de soumettre des informations aux médias et la « liberté de croyance » de discuter de leurs expériences de la pratique du Falun Gong. Certains des pratiquants sont des artistes et ils ont discuté de la manière d’améliorer leurs œuvres d’art. Rien de ce qui a été mentionné ne justifiait les accusations portées contre eux.

Le procureur a dit à Mme Meng : « Vous avez déjà été condamnée, nous vous avons donc arrêtée lorsque vous vous êtes réunie avec d’autres pratiquants et avez participé à leurs activités. »

Le président du tribunal, Bai Chongwei, a constamment interrompu les arguments des avocats. Lorsque c’était au tour des pratiquants de témoigner pour leur propre défense, le juge a ordonné aux huissiers d’éloigner les microphones.

Mme Zheng a raconté qu’elle avait été détenue à l’isolement pendant vingt-huit jours et que les gardiens lui avaient attrapé les cheveux et l’avaient frappée. Avant qu’elle ne puisse terminer, le juge l’a interrompue et lui a demandé : « Que voulez-vous dire ? Dites-moi simplement, est-ce que vous (plaidez) coupable ou non ? »

M. Li Zongze avait préparé une déclaration de défense, mais le juge ne l’a jamais laissé la lire.

L’avocat représentant Mme Jiao a été désigné par le juge. Il a plaidé coupable pour elle et a commencé à dénigrer le Falun Gong pendant l’audience, alors elle lui a demandé d’arrêter de parler.

Le juge a dit que l’enregistrement de l’interrogatoire de M. Liu indiquait qu’il avait dit une fois « le Falun Gong est une secte ». M. Liu a immédiatement pris la parole pour dire qu’il n’avait jamais dit une telle chose. Le juge n’a pas eu de réponse.

D’autres avocats ont souligné que le procureur avait violé les procédures légales dans le traitement de l’affaire, notamment en changeant arbitrairement l’accusation portée contre les pratiquants de « chercher querelle et provoquer des troubles » à « saper l’application de la loi » sans enquête de police appropriée. Lorsque les avocats ont voulu aller examiner les documents relatifs aux affaires des pratiquants, le procureur a fait en sorte qu’ils ne puissent pas le faire.

Un autre avocat a ajouté que le juge n’avait pas informé les pratiquants de l’audience à l’avance, comme l’exige la loi.

La procureure, Zhang Li, a recommandé de lourdes peines pour les pratiquants, même si elle était incapable de dire quelle loi les pratiquants avaient violée ou comment ils avaient « sapé l’application de la loi ». Lorsqu’elle a continué à calomnier le Falun Gong, les pratiquants l’ont interpellée et ont clarifié les faits. Elle a répondu en disant : « Comment osez-vous promouvoir le Falun Gong devant le tribunal ? »

Lorsque le juge a annoncé les verdicts des pratiquants le 14 janvier 2022, il a également ordonné la confiscation de tous les biens confisqués par la police aux pratiquants, y compris leurs livres de Falun Gong, 14 ordinateurs portables, 40 téléphones portables, 17 disques durs et 29 flashs-drives (clé USB), appareils photo et enregistreurs audio. Le verdict a également accusé The Epoch Times d’être un « média étranger hostile ».

Persécution passée de Mme Xu Na

Née dans une famille d’artistes en 1968, Mme Xu est elle-même une artiste primée. Son mari, M. Yu Zhou, ancien élève de la prestigieuse université de Pékin, était musicien et maîtrisait plusieurs langues.

Après que le régime communiste a ordonné la persécution du Falun Gong, Mme Xu a été arrêtée en juillet 2001 pour avoir fourni un abri à des pratiquants de l’extérieur de la ville qui venaient à Pékin faire appel pour leur croyance. Elle a été condamnée à cinq ans de prison en novembre 2001 et a purgé sa peine dans la prison pour femmes de Pékin, où elle a été placée à l’isolement, privée de sommeil, interdite de douche et privée de visites familiales.

Mme Xu et M. Yu ont été arrêtés le 26 janvier 2008, alors qu’ils rentraient chez eux après un spectacle. M. Yu est mort en détention onze jours plus tard, le 6 février, à l’âge de 42 ans. Mme Xu a été condamnée à trois ans de prison le 25 novembre 2008.

Informations sur les responsables de la persécution :

Bai Chongwei (白崇伟), juge du tribunal du district de Dongcheng : +86-10-84190716

Wang Xin (王欣), juge adjoint : +86-10-84190722

Zhang Li (张莉), procureur au parquet du district de Dongcheng : +86-18911018593

Cong Jian (丛健), chef du centre de détention du district de Dongcheng : +86-10-84081716

Liu Lanbo (刘澜波), agent du poste de police de Beixinqiao : +86-18668756929

(Plus d’informations sur les responsables de la persécution sont disponibles dans l’article original en chinois.)

Voir aussi :

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(Un autre article connexe est disponible dans la version anglaise.)

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Traduit de l’anglais