(Minghui.org) Une habitante de la ville de Jiamusi, dans la province du Heilongjiang, a été condamnée à trois ans et demi de prison le 17 novembre 2021 pour sa pratique du Falun Gong et a été emmenée à la prison pour femmes de la province du Heilongjiang le 18 février 2022.

Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une discipline méditative et spirituelle ancestrale que le régime communiste chinois persécute depuis 1999.

Mme Liu Lijie

Mme Liu Lijie a été arrêtée le 14 octobre 2020 alors qu’elle rendait visite à une autre pratiquante pour étudier ensemble les enseignements du Falun Gong. En raison de sa mauvaise santé, elle a été libérée sous caution deux jours plus tard.

Mme Liu a comparu deux fois devant le tribunal du district de Xiangyang, d’abord le 12 octobre, puis le 16 novembre 2021, sans représentation légale. Le juge l’a condamnée à trois ans et demi de prison et à une amende de 15 000 yuans le 17 novembre. Elle a fait appel auprès de la cour intermédiaire de la ville de Jiamusi, mais le juge a décidé de maintenir son verdict initial le 12 janvier 2022.

Malgré sa tension artérielle élevée et d’autres problèmes médicaux, les autorités ont à nouveau procédé à son arrestation le 12 janvier et l’ont envoyée au centre de détention du district de Huanan (sous la juridiction de Jiamusi). Elle a été transférée au centre de détention de la ville de Jiamusi le 12 février, puis à la prison pour femmes de la province du Heilongjiang le 18 février.

Au cours du mois qui a précédé son transfert à la prison, l’avocat et la famille de Mme Liu ont déployé beaucoup d’efforts pour obtenir justice en sa faveur, mais ils n’ont obtenu que des réponses évasives.

Le centre de détention refuse la demande d’accès au rapport d’examen physique

Après l’admission de Mme Liu au centre de détention du district de Huanan le 12 janvier 2022, son avocat et sa famille ont exigé que les gardiens leur communiquent le rapport d’examen physique, mais leur demande a été rejetée.

L’avocat a déposé une plainte contre le centre de détention auprès du tribunal du district de Huanan, mais on lui a répondu que toutes les affaires pénales locales étaient traitées par le tribunal des transports ferroviaires de Jiamusi et qu’il ne pouvait déposer la plainte qu’auprès de ce tribunal.

L’avocat et la famille de Mme Liu se sont rendus au tribunal des transports ferroviaires de Jiamusi le 19 janvier pour remettre la plainte. L’agent d’accueil a d’abord refusé de l’accepter, mais a cédé lorsque l’avocat est revenu le lendemain et a demandé avec insistance que sa plainte soit acceptée.

Même si l’agent d’accueil a promis de répondre à la plainte dans un délai de sept jours ouvrables, l’avocat n’a reçu aucune nouvelle après un mois. Le 14 février, il s’est rendu au tribunal pour se renseigner sur le dossier. L’agent d’accueil lui a répondu qu’il ne pouvait pas traiter l’affaire, car les demandes de divulgation d’informations ne pouvaient concerner que des affaires administratives et la loi interdit la divulgation d’informations dans les affaires pénales.

L’avocat a fait valoir que cette loi n’existait pas et que ce qu’il demandait était des informations administratives dans une affaire pénale. Il a souligné que le tribunal avait mal interprété la loi applicable. Lorsqu’il a juré de porter plainte contre le tribunal, l’agent d’accueil lui a dit : « Allez-y. Vous pouvez nous poursuivre auprès du tribunal provincial des transports du Heilongjiang. »

Le 17 février, l’avocat a déposé une requête administrative auprès du gouvernement du district de Huanan et du Bureau de la justice du district de Huanan, demandant au centre de détention de reconsidérer sa décision de ne pas divulguer le rapport d’examen physique de Mme Liu. Le 21 février, le bureau de la justice a contacté la famille de Mme Liu, refusant également d’accepter l’affaire sous prétexte que les informations relatives aux affaires pénales ne peuvent être divulguées.

Les visites refusées

En plus de refuser de divulguer le rapport physique de Mme Liu, le centre de détention a également interdit à son avocat de lui rendre visite.

Lorsque l’avocat de Mme Liu a appelé le centre de détention le 15 février 2022 pour prendre rendez-vous afin de lui rendre visite, une gardienne nommée Song l’a rejeté.

Comme l’avocat avait besoin de discuter avec Mme Liu en personne au sujet du dépôt de la motion de réexamen de son dossier, il s’est rendu au centre de détention le lendemain pour demander une visite, mais il a été arrêté à la porte.

L’avocat a appelé le directeur Liu du centre de détention, qui a fait en sorte que Song puisse le rencontrer. Song a insisté sur le fait qu’il n’y avait aucun moyen pour l’avocat de rencontrer Mme Liu, citant la pandémie comme excuse. Elle a ajouté que c’était la décision des fonctionnaires du niveau provincial. L’avocat a exigé qu’elle fournisse un document écrit de leur décision, mais Song n’a pas accepté. Au lieu de cela, elle a demandé à l’avocat de s’adresser au Bureau de l’administration pénitentiaire du Heilongjiang.

Face à la demande persistante de l’avocat, les gardiens ont finalement accepté de faire signer la requête à Mme Liu, mais sans permettre à l’avocat de lui parler.

Le tribunal supérieur a refusé d’accepter la requête

Après avoir obtenu la signature de Mme Liu sur la requête le matin du 17 février, l’avocat s’est rendu à la cour intermédiaire de la ville de Jiamusi pour la déposer. Il a appelé le juge Guo Jianfeng et a demandé à lui remettre la motion en personne, mais Guo a dit qu’il était occupé pour le moment et a demandé à l’avocat de revenir dans l’après-midi.

L’avocat est retourné au tribunal après le déjeuner. Il a entendu les membres du personnel chuchoter entre eux : « C’est une affaire de Falun Gong. On peut juste le laisser attendre là. » Pendant tout l’après-midi, personne n’est venu le recevoir. Alors que la journée de travail touchait à sa fin, il a demandé à la réception si quelqu’un pouvait lui parler de l’affaire. Une personne est venue et a refusé d’accepter la requête sous prétexte que l’avocat n’avait pas la lettre d’approbation de son cabinet pour représenter Mme Liu.

Le lendemain, l’avocat s’est rendu à la Haute Cour de la province du Heilongjiang pour présenter la requête, mais il a été rejeté et redirigé vers la cour intermédiaire.

Alors que l’agent d’accueil de la Haute Cour a affirmé qu’elle communiquerait avec la cour intermédiaire au sujet de l’affaire, l’avocat a entendu un autre membre du personnel dire à voix basse : « Nous avons une règle d’en haut de ne pas prendre de requêtes pour les affaires de Falun Gong. »

N’ayant aucun autre moyen de présenter la motion, l’avocat l’a envoyée par courrier à la cour intermédiaire le 25 février.

Emmenée à la prison

Tout en essayant de soumettre la requête pour Mme Liu, son avocat et sa famille se sont également rendus au Département de police de la ville de Jiamusi le 17 février, afin de déposer une plainte contre le centre de détention pour avoir rejeté sa visite. La policière à l’accueil du Département de police a appelé le centre de détention pour demander des précisions. Avant qu’elle ne mentionne le nom, le garde qui a répondu au téléphone a directement demandé s’il s’agissait de la famille de Mme Liu et a raccroché après avoir dit que leur directeur n’était pas au bureau. Lorsque la réceptionniste a rappelé, personne n’a répondu.

L’avocat a ensuite été orienté vers le Bureau des appels et le Bureau de l’administration pénitentiaire, mais il n’a eu droit qu’à des réponses évasives.

Le lendemain, l’avocat a appris que Mme Liu avait été emmenée à la prison tôt le matin. Il s’est rendu à la prison pour la voir, mais a essuyé un nouveau refus.

Le mari de Mme Liu a appelé la prison le 23 février et a demandé à lui rendre visite et à lui remettre des vêtements. Le gardien qui a répondu au téléphone a rejeté sa demande, affirmant que c’était dû à la pandémie.

Avant sa dernière condamnation, Mme Liu a été arrêtée et détenue au moins six fois. Elle a également fait l’objet de fréquents harcèlements à l’occasion de fêtes ou d’anniversaires importants liés au Falun Gong. Elle a été condamnée à deux ans de travaux forcés en 2012 et a été contrainte de vivre loin de chez elle après avoir été libérée pour éviter une nouvelle persécution. L’école où elle travaillait a suspendu son salaire pendant qu’elle était en déplacement. En raison de sa détresse mentale, son père est décédé en 2005. Sa mère, Mme Yu Xiulan, qui pratique également le Falun Gong, a également été arrêtée et détenue.

Informations sur les responsables de la persécution :

Zhang Anshun (张安顺), secrétaire de la Commission des affaires politiques et juridiques de la province du Heilongjiang et vice-gouverneur du Heilongjiang

Gu Songhai (顾松海), chef du Bureau 610 : +86-13804536212, +86-13339300100

Qu Weijian (曲卫建), chef du Bureau de la sécurité intérieure de la province du Heilongjiang : +86-13384600133

Yang Bo (杨波), chef adjoint du Bureau de la sécurité intérieure : +86-15945183001

(Plus d’informations sur les responsables de la persécution sont disponibles dans l’article original en chinois.)

Voir aussi :

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Traduit de l’anglais