(Minghui.org) Le 14 juin 2022, une habitante de la ville de Weifang, province du Shandong, a été jugée par un tribunal près de la province du Jiangsu après qu’on a signalé qu’elle avait distribué des informations sur sa croyance dans le Falun Gong.

Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une discipline méditative et spirituelle ancestrale que le régime communiste chinois persécute depuis 1999.

Ces dernières années, Mme Yu Lanfang, 55 ans, vivait chez sa fille dans la ville de Suzhou, province du Jiangsu, pour aider à prendre soin de son petit-fils. Un groupe d’agents sont entrés par effraction au domicile de sa fille le 28 janvier 2021 et l’ont arrêtée. Ils ont confisqué ses livres de Falun Gong et son téléphone portable.

La police a affirmé que quelqu’un avait signalé avoir vu que des documents sur le Falun Gong avaient été distribués dans son lotissement. En visionnant les vidéos de surveillance, la police a vu Mme Yu entrer dans cette zone et l’a soupçonnée d’avoir distribué ces documents.

Le 4 mars 2021, après trente-six jours de détention, Mme Yu a été libérée sous caution. Puis la police a remis son dossier au parquet du district de Wujiang, qui l’a ensuite inculpée et a transmis son dossier au tribunal du district de Wujiang.

Mme Yu a comparu devant le tribunal du district de Wujiang à Suzhou le 14 juin 2022. Parmi les personnes présentes à l’audience figuraient son avocat, M. Zhang Chuanli, le juge président Liu Lipeng, le procureur Huang Xiufeng, deux autres juges, un greffier et quatre huissiers.

Tout d’abord, la fille de Mme Yu a été autorisée à entrer dans la salle d’audience, mais au milieu de l’audience, le juge-président lui a ordonné de partir, affirmant qu’elle était citée comme témoin à charge et qu’elle devait être récusée. Les huissiers ont régulièrement arrêté le gendre de Mme Yu à l’entrée du palais de justice, car ils avaient vu qu’il était inscrit sur la liste des témoins à charge.

Récit des abus de la police

Au début de l’audience, le président du tribunal a demandé à Mme Yu si elle avait déjà fait l’objet de poursuites.

Elle a répondu : « Tout ce que j’ai enduré est illégal. Je pratique le Falun Gong parce que mes maladies ont été guéries. »

« Vous ne pouvez répondre que par “Oui” ou “Non” », a dit le juge.

Mme Yu a poursuivi en disant : « En 2000, lorsqu’on m’a arrêtée pour m’être rendue à Pékin afin de faire appel en faveur du Falun Gong, la police locale m’a battue avec des matraques en caoutchouc. Mes deux jambes étaient couvertes d’ecchymoses. »

Le juge l’a immédiatement interrompue : « Je ne vous demande pas ça, je vous demande si vous aviez été détenue pour avoir troublé l’ordre public. »

« C’est la police qui a violé la loi. Je n’ai rien fait de mal. »

Mme Yu a continué à décrire les mauvais traitements subis lors de sa dernière arrestation. « Le 28 janvier vers 6 heures du matin, cinq agents du poste de police de Fengqiao sont entrés par effraction au domicile de ma fille. Aucun d’entre eux ne portait l’uniforme de la police. Ils m’ont menottée et emmenée au poste de police. Un agent m’a tordu le bras, m’a poussée contre le mur et m’a photographiée.

« Ils m’ont menottée à une chaise de fer pendant plus de trente heures. La chaise était si froide. À force de rester assise si longtemps, mes jambes ont enflé. Je n’avais pas le droit de dormir ni de me lever pour me dégourdir un peu les jambes. Lorsqu’ils m’ont finalement détachée de la chaise vers 15 heures le 29 janvier, mes jambes et mes pieds étaient si enflés que j’avais du mal à marcher. Je devais m’appuyer contre le mur et marcher très lentement pour aller jusqu’aux toilettes. Malgré le supplice physique, les policiers m’ordonnaient constamment de coopérer avec eux.

« Une nuit, deux agents sont venus et m’ont demandé de signer un papier. Ils disaient que c’était pour augmenter ma peine. J’ai secoué la tête et j’ai refusé de le signer. L’un d’eux a menacé de me condamner à la prison. À cause d’une détresse physique et mentale, j’ai commencé à avoir des maux de tête, des vertiges, des acouphènes, de nausées, des palpitations et le thorax oppressé.

« Mon petit-fils de deux ans a été terrifié en voyant mon arrestation. Il a eu de la fièvre pendant trois jours. Je me faisais du souci pour lui et ne pouvais plus manger. Alors un agent m’a menacée de me gaver. Chaque fois que je pensais qu’ils allaient m’insérer un tube dans l’estomac, j’étais effrayée. »

Le procureur Huang a accusé Mme Yu d’avoir distribué des documents de Falun Gong. Elle a rétorqué qu’aucune loi ne criminalise le Falun Gong ou ne le considère comme une secte. Le juge-président l’a de nouveau interrompue.

Puis le procureur lui a demandé pourquoi elle distribuait des documents sur le Falun Gong. Elle a répondu que c’était pour que les gens comprennent les faits et pour qu’ils sachent quelle est la meilleure façon de se protéger sous le régime autoritaire du régime communiste. Le juge lui a coupé la parole en disant qu’elle ne pouvait pas promouvoir de telles choses au tribunal.

Le juge a ensuite demandé à Mme Yu de confirmer que les documents de Falun Gong confisqués chez sa fille étaient bien les siens. Elle a répondu : « Ce sont tous mes biens personnels. J’ai tout à fait le droit d’avoir ces documents. En mars 2011, le Bureau chinois des publications a levé l’interdiction concernant les écrits du Falun Gong. »

Le juge a dit : « Je vous demande juste de répondre “Oui” ou “Non”. »

Défense de l’avocat

Le procureur a affirmé que l’inculpation de Mme Yu était fondée sur un avis juridique émis par la Cour populaire suprême et le Parquet populaire suprême en 2017, qui donnait une interprétation de l’article 300 du droit pénal, selon lequel toute personne utilisant une organisation sectaire pour nuire à l’application de la loi doit être poursuivie dans toute la mesure permise par la loi.

L’avocat de Mme Yu a souligné que l’avis juridique lui-même n’avait aucun pouvoir contraignant puisque les deux agences concernées ne sont pas des organes législatifs en Chine. Par conséquent, leur avis juridique n’aurait jamais dû être utilisé comme référence pour mener des actions de maintien de l’ordre.

L’avocat a également demandé à Mme Yu pourquoi elle pratiquait le Falun Gong. Elle a répondu qu’elle souffrait de nombreux maux et qu’aucun traitement médical n’avait pu l’aider. Mais elle s’est rétablie peu après avoir commencé à pratiquer le Falun Gong. Depuis, elle vit selon le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance pour être une bonne personne, mais l’État la persécute.

Le juge lui a dit : « Ne faites plus la promotion du Falun Gong. Vous en avez parlé plusieurs fois. Nous le connaissons tous. »

Mme Yu a poursuivi en disant qu’après le début de la persécution, la police locale l’a arrêtée et battue sauvagement. Elle a également été détenue dans un centre de lavage de cerveau et a été constamment harcelée. En raison de la pression, elle a cessé de pratiquer le Falun Gong pendant un certain temps, mais elle a vu ensuite sa santé décliner. Elle a également souffert de détresse mentale après qu’on l’a forcée à dénoncer le Falun Gong, ce qui l’a conduite à avoir une dépression. Plus tard, elle a décidé de reprendre la pratique du Falun Gong et ses symptômes ont à nouveau disparu.

L’avocat a dit au juge : « Ma cliente n’est qu’une citoyenne qui veut juste pratiquer sa croyance et se maintenir en forme. Quelle loi sa pratique et la diffusion d’informations sur le Falun Gong ont-elles enfreinte ? Et comment ? Je demande son acquittement. »

Dans sa déclaration finale, Mme Yu a dit que le Falun Gong a été maltraité pendant toutes ces années. Si plus de personnes pratiquaient le Falun Gong, la société serait bien meilleure et les personnes chargées de l’application de la loi n’auraient pas à faire face chaque jour à autant de crimes.

Elle a dit : « Si vous me condamnez simplement parce que j’ai distribué un dépliant sur le Falun Gong pour que les gens connaissent les faits, ce serait absolument incorrect. J’espère que vous tous ferez un examen de conscience. Tous, vous savez ce qu’est le Falun Gong et que nous, les pratiquants, ne faisons rien de mal. Je demande à être acquittée. »

Après l’audience, le juge-président a dit à Mme Yu qu’il allait devoir la condamner, car elle avait déjà bénéficié d’une liberté surveillée (ce qui, selon lui, était une punition trop légère). Il a également laissé entendre qu’il n’avait pas le dernier mot, mais que le verdict serait déterminé par la Commission des affaires politiques et juridiques.

« Je crois que vous pouvez toujours choisir de suivre votre conscience plutôt qu’un ordre erroné », a dit Mme Yu au juge.

Persécutions passées

Avant sa dernière arrestation, Mme Yu a été visée à plusieurs reprises au cours des deux dernières décennies pour avoir pratiqué le Falun Gong.

Elle a été arrêtée pour la première fois en 2000 pour avoir fait appel du droit de pratiquer le Falun Gong. Elle a été détenue et battue par la police.

Le 14 juin 2006, alors qu’elle était en voyage d’affaires à Nanjing, dans la province du Jiangsu, la police de Nanjing l’a arrêtée à son hôtel après l’avoir trouvée en possession de livres et de documents sur le Falun Gong. Elle a été condamnée à un an de détention dans le camp de travaux forcés pour femmes de Judong.

Elle a de nouveau été arrêtée le 22 février 2016, dans sa propre boutique. Le tribunal de la zone de développement industriel de haute technologie l’a condamnée à trois ans avec quatre ans de probation et une amende de 5000 yuans.

Informations sur les responsables de la persécution :

Liu Lipeng (刘丽鹏), juge, tribunal du district de Wujiang : +86-512-63983975

Huang Xiufeng (黄秀峰), procureur au parquet du district de Wujiang : +86-512-63969043

Huang Haipeng (黄海鹏), agent du poste de police de Fengqiao : +86-512-65362718

Jiang Dawei (蒋大伟), agent du poste de police de Fengqiao.

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