(Minghui.org) En avril 2024, 84 cas de pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance ont été signalés en tout.

Les nouveaux cas signalés comprennent 1 cas survenu en 2017, 6 en 2022, 11 en 2023 et 66 en 2024. Les cas de 2024 se répartissent en 2 cas en janvier, 2 en février, 27 en mars et 23 en avril, ainsi que 12 cas dont on ignore le mois. En raison de la censure de plus en plus stricte de l’information imposée par le Parti communiste chinois, il a été difficile (voire impossible) de recueillir de nombreux détails sur l’inculpation, le procès et la condamnation des pratiquants, ce qui a entraîné des retards supplémentaires dans la publication des informations.

Les 84 pratiquants de Falun Gong condamnés provenaient de 15 provinces et de 2 municipalités sous contrôle central. Le Liaoning et le Hebei sont en tête de liste avec respectivement 25 et 17 cas. Les 15 autres régions n’ont enregistré que des cas à un chiffre, entre 1 et 9. Les peines infligées aux pratiquants variaient de 4 mois à 8 ans, 12 d’entre eux ayant été condamnés à 5 ans ou plus.

Les nouveaux cas signalés comprennent quatre condamnations collectives, dont deux ont eu lieu en mars 2024 et les deux autres en avril 2024. En mars, le 25, neuf pratiquants du district de Changtu, province du Liaoning, ont été condamnés à des peines variant de quatre mois à deux ans, et quatre femmes de la ville de Gaomi, province du Shandong, ont été condamnées à tort deux jours plus tard. Les deux condamnations collectives prononcées en avril 2024 l’ont été dans la province du Hebei : six habitants de la ville de Chengde, âgés de 55 à 61 ans, ont été condamnés à des peines de trois à quatre ans début avril, et le 17 avril, quatre pratiquants de la ville de Cangzhou ont été condamnés à des peines allant de deux ans et demi à trois ans.

Parmi les 35 pratiquants (41,7 %) dont l’âge était connu au moment de leur condamnation, l’un avait 37 ans. Il y avait également deux quadragénaires, neuf quinquagénaires, onze sexagénaires, neuf septuagénaires et trois octogénaires. Les trois pratiquants octogénaires ont été condamnés respectivement à quinze mois, à trois ans et à quatre ans de prison.

Parmi les pratiquants condamnés figuraient la mère d’un habitant américain et un père qui avait quitté son emploi pour s’occuper de sa sœur autiste et de son fils de 9 ans. Après son arrestation en janvier 2024, l’épouse d’un homme du Liaoning, frappée d’incapacité, l’a pleuré tous les jours. Sa mère, âgée de 81 ans, a également été interrogée par la police. Il a eu une attaque cérébrale et a perdu la mobilité d’un côté de son corps avant d’être condamné à trois ans de prison.

Au cours des vingt-cinq dernières années, avant leur dernière condamnation, certains pratiquants ont été pris pour cible à répétition en raison de leur croyance. Un homme de 44 ans, persécuté depuis le lycée, a été condamné à trois ans et demi de prison, et une femme de 52 ans, qui a été incarcérée et torturée pendant treize ans, s’est vu infliger une quatrième peine de prison de trois ans.

Les autorités ont violé la loi à chaque étape de la procédure judiciaire. Dans plusieurs cas, la police a arrêté les pratiquants et fouillé leur domicile sans mandat approprié. Lorsque les dossiers des pratiquants parvenaient devant le parquet, leurs avocats et leurs familles étaient tenus dans l’ignorance de l’état d’avancement de leur dossier ou n’avaient pas l’autorisation de prendre connaissance des documents relatifs à leur affaire. Un tribunal a imité la signature d’un avocat pour faire croire qu’il avait lu l’acte d’accusation de son client, alors qu’en fait il n’avait été autorisé à jeter un coup d’œil au document pour la première fois que lors de l’audience de son client. Le mari d’une autre pratiquante a été désigné comme seul témoin à charge, alors qu’il n’avait jamais rien dit qui puisse incriminer sa femme lorsque la police l’avait interrogé.

Vous trouverez ci-dessous les détails de certains cas de condamnation. La liste complète des pratiquants condamnés peut être téléchargée ici (PDF).

La détresse des familles

Un veuf et une femme de 76 ans, condamnés pour avoir distribué des documents concernant le Falun Gong

Deux habitants de la ville de Jinzhou, province du Liaoning, ont été condamnés en avril 2024 pour leur pratique du Falun Gong. M. Qin Shuhai, 58 ans, a été condamné à trois ans de prison. Mme Liu Yulan, 76 ans, a été condamnée à deux ans de prison.

M. Qin et Mme Liu ont été arrêtés le 18 janvier 2024, pour avoir distribué des documents d’information sur le Falun Gong dans un village quelques mois plus tôt. Plus de dix policiers, dont plusieurs en civil, ont fait irruption chez M. Qin et ont mis à sac son domicile sans présenter leurs papiers d’identité ni de mandat de perquisition. La mère de M. Qin, âgée de 81 ans, qui vit avec sa famille, tremblait de peur. M. Qin a été emmené après la perquisition. Le même groupe de policiers a aussi fouillé le domicile de Mme Liu le même jour et l’a arrêtée.

Quatre policiers sont retournés chez M. Qin le lendemain et ont demandé à sa mère si elle savait où son fils et Mme Liu avaient obtenu ces documents sur le Falun Gong. Elle a répondu qu’elle n’en avait aucune idée. Lorsque les policiers lui ont ordonné de signer le procès-verbal de l’interrogatoire, elle a répondu qu’elle était analphabète. Ils ont alors demandé à une autre femme âgée, qui se trouvait être en visite, de signer le nom de la mère de M. Qin. Ils ont ensuite forcé la mère de M. Qin à apposer ses empreintes digitales sur le document.

La mère de M. Qin

L’épouse de M. Qin, qui était invalide depuis 2013 à la suite d’un accident vasculaire cérébral, a été dévastée par son arrestation et elle pleurait tous les jours. Son état s’est rapidement aggravé et le 13 février 2024, le quatrième jour du Nouvel An chinois, elle est décédée, soit vingt-six jours après l’arrestation de son mari.

M. Qin a été détenu au centre de détention du district de Yi et Mme Liu au centre de détention pour femmes de la ville de Jinzhou. Le 3 avril, à 3 h du matin, M. Qin a été victime d’une attaque cérébrale et a perdu la mobilité d’un côté du corps. Un gardien du centre de détention a appelé son fils et lui a ordonné de payer son traitement médical. Le gardien a emmené M. Qin à l’hôpital de médecine chinoise du district de Yi pour un scanner cérébral et il lui a fait des injections après l’avoir ramené au centre de détention. On ignore la nature des injections.

Par ailleurs, Mme Liu a développé de l’hypertension artérielle en détention, sa pression artérielle systolique étant de 200 mmHg, alors que le taux normal est de 120 mmHg ou moins.

Le 12 avril 2024, le juge Huang Yanchun du tribunal de la ville de Linghai a présidé le procès pour les deux pratiquants et les a condamnés séance tenante.

La mère d’une habitante de San Francisco écope de sept ans de prison pour sa croyance et dépose une demande de réexamen de son cas après avoir perdu en appel

Le 25 mars 2024, la cour intermédiaire de la ville de Dalian, province du Liaoning, a confirmé la condamnation injustifiée d’une habitante locale pour sa croyance dans le Falun Gong.

La peine de prison de Mme Kong découle de son arrestation du 25 février 2020. La police l’a interrogée pendant vingt-quatre heures avant de l’assigner à résidence. Lorsque la caution d’un an a pris fin en mars 2021, la police a ordonné à Mme Kong de se présenter à nouveau. Elle a quitté son domicile pour éviter d’être arrêtée, avant d’être arrêtée le 22 octobre 2022 dans son logement temporaire. Elle a été emmenée au centre de détention de la ville de Dalian et depuis lors, elle n’a plus droit aux visites de sa famille.

Mme Kong a comparu à trois reprises devant le tribunal du district de Ganjingzi en 2023 et a ensuite été condamnée à sept ans de prison et à une amende de 30 000 yuans. Après le rejet de son appel, elle a déposé une requête auprès du tribunal intermédiaire de la ville de Dalian pour réexaminer son affaire.

Mme Kong est toujours détenue au centre de détention de la ville de Dalian. Sa fille, qui vit à San Francisco, aux États-Unis, demande sa libération.

Le 3 novembre 2022, Mme Liu Zhitong tient une photo de sa mère lors d’un rassemblement à l’extérieur du consulat de Chine à San Francisco. Sur le panneau, on peut lire « Libérez immédiatement ma mère Kong Qingping ».

Un homme du Yunnan condamné à une peine de prison, sa femme interrogée et sa sœur autiste emmenée dans un hôpital psychiatrique

Le 22 avril 2024, M. Liu Zhiming de la ville de Kunming, province du Yunnan, a été condamné à trois ans et demi de prison et à une amende de 10 000 yuans.

M. Liu Zhiming, 51 ans, travaillait avant comme facteur et conducteur de covoiturage avant de rester à la maison à plein temps pour s’occuper de sa sœur autiste et de son fils de 9 ans. La famille dépendait du seul revenu de sa femme, qui était gardienne d’enfants. Après son arrestation le 16 novembre 2023, sa femme Mme Cheng Yun, 39 ans, a aussi été arrêtée et interrogée. Sa déposition a été utilisée contre lui à son insu. Elle a aussi perdu son emploi de gardienne d’enfants à la suite de cet incident. Elle est maintenant à la recherche d’un emploi tout en s’occupant de son fils et en essayant de ramener sa belle-sœur à la maison après que celle-ci a été emmenée de force dans un hôpital psychiatrique par les autorités.

M. Liu Zhiming et son fils

Une femme de 45 ans du Jilin secrètement condamnée à une peine de 3,5 ans après le décès de son père

Le 15 avril 2024, Mme Zhao Guokun, âgée de 45 ans et de la ville de Jilin, province du Jilin a été condamnée à trois ans et demi de prison en raison de sa croyance dans le Falun Gong. Cependant, sa famille n’a été informée de sa condamnation injustifiée qu’après son admission à la prison pour femmes de la province du Jilin. Ils ne savent toujours pas quel parquet l’a inculpée ou quel tribunal l’a condamnée puisque la police et le système judiciaire ne les ont jamais informés de l’état d’avancement de son dossier. La prison quant à elle a reçu pour directive de seulement les informer de sa sentence de prison.

Mme Zhao n’est pas la seule personne dans sa famille à avoir été prise pour cible pour sa pratique du Falun Gong. Son frère, M. Zhao Guoxing âgé de 52 ans, a déjà été détenu dans un camp de travaux forcés pendant trois ans et emprisonné pendant dix ans. Le 5 février 2012, leur mère Mme Li Yan est décédée à 61 ans, après avoir succombé à la peur et à la détresse provenant de la persécution.

Les frères et sœurs Zhao ont été tous deux récemment arrêtés avec leur père, M. Zhao Xudong, le 4 mai 2023, et ont été libérés sous caution peu après. M. Zhao Xudong est décédé le 10 août 2023, dix jours après avoir été harcelé à son domicile par la police. Il avait 77 ans. Le 6 décembre 2023, Mme Zhao a été ramenée en détention. Plus tard, elle a été secrètement condamnée à la prison.

Violation des procédures légales

Une femme du Jiangxi secrètement condamnée à une peine de prison, une juge à la cour d’appel rend une décision anticipée pour confirmer une condamnation injustifiée

En février 2024, la cour intermédiaire de la ville de Nanchang a décidé de confirmer la condamnation injustifiée de Mme Zhou Qunhui en raison de sa croyance dans le Falun Gong.

Le 15 mars 2023, Mme Zhou Qunhui, 67 ans, a été arrêtée, et emmenée au centre de détention de la ville de Nanchang, la police n’a jamais informé sa famille de l’évolution de son dossier. En octobre 2023, sa famille a appris qu’elle avait été inculpée et que son dossier était désormais devant le tribunal du district de Xihu. Lorsque la famille s’est rendue au tribunal pour demander des nouvelles, on leur a dit que la juge Zhang Yujuan, présidente du tribunal, avait déjà tenu deux audiences concernant son cas.

Lorsqu’ils ont interrogé Zhang sur la peine de prison de Mme Zhou, Zhang a répondu : « Le verdict est dans le tiroir. Ce sera entre un et trois ans. Vous n’avez pas le droit d’engager un avocat ni de faire appel. C’est inutile et c’est une perte d’argent. » La famille de Mme Zhou est sous le choc de voir comment Zhang pouvait être si peu scrupuleuse en condamnant à tort une personne pour sa croyance.

Le 9 décembre 2023, la juge Zhang a annoncé que Mme Zhou était condamnée à trois ans et deux mois de prison. Sa famille n’a pas non plus été informée de cette audience. Elle ne l’a apprise que lorsqu’elle s’est rendue au tribunal pour s’enquérir de son sort.

La famille a aussi appris que l’audience pour établir la peine avait été tenue virtuellement, alors qu’il n’y avait pas de restrictions liées à la pandémie à l’époque. Par la suite, Mme Zhou leur a dit que la qualité du son était très mauvaise et qu’elle n’avait rien entendu de ce que la juge avait dit pendant l’audience. Elle a aussi indiqué qu’elle avait bénéficié des services d’un avocat commis d’office. Comme elle ne pouvait pas entendre clairement à cause du problème de son, elle ne savait pas si l’avocat avait plaidé en son nom un verdict de non-culpabilité.

La famille de Mme Zhou a engagé un avocat pour faire appel de cette condamnation injustifiée. L’avocat a examiné son dossier à la cour intermédiaire de la ville de Nanchang et a noté que le poste de police de Nanchang avait inscrit son mari comme unique témoin de l’accusation. Son mari a dit à l’avocat que la police avait menacé de l’arrêter lorsqu’il avait refusé de signer les procès-verbaux d’interrogatoire. Par peur, il avait signé, mais il n’avait jamais donné de témoignage susceptible d’incriminer sa femme.

L’avocat a demandé au juge Yin Guofu de la cour d’appel d’annuler la condamnation de Mme Zhou. Le juge Yin a répondu qu’il n’avait aucun droit de regard sur l’issue de l’appel et a rendu, quelques jours plus tard, une décision prédéterminée selon laquelle le verdict de culpabilité était maintenu.

Deux femmes du Hubei font appel de leur condamnation injustifiée ; l’avocat de la défense témoigne contre le tribunal de première instance qui a falsifié sa signature

Le 20 mars 2024, le tribunal intermédiaire de Hanjiang, dans la ville de Xiantao, province du Hubei, a tenu une audience d’appel concernant l’affaire commune de deux femmes de la région. L’un des avocats de la défense a souligné que le tribunal de première instance avait falsifié sa signature et violé la loi.

Mme Yang Dongmei et Mme Liu Yanqiu ont été arrêtées le 7 mai 2023, lorsque quelqu’un a signalé qu’elles distribuaient des documents d’information sur le Falun Gong. Le tribunal de la ville de Xiantao a entendu l’affaire conjointe des deux femmes le 19 octobre 2023 et les a condamnées toutes les deux le 29 novembre. Mme Yang a été condamnée à une peine de deux ans et trois mois et à une amende de 10 000 yuans. Mme Liu a été condamnée à un an et deux mois et à une amende de 5000 yuans.

Lors de l’audience d’appel, l’avocat de Mme Liu a porté plainte contre le tribunal de la ville de Xiantao qui ne lui a pas permis de voir l’acte d’accusation de sa cliente avant le début du procès, le 19 octobre 2023. Selon la loi, les avocats doivent recevoir l’acte d’accusation de leurs clients à l’avance afin de pouvoir préparer leur défense. Afin de couvrir son erreur, le tribunal de la ville de Xiantao a imité la signature de l’avocat de Mme Liu sur l’acte d’accusation et a prétendu que l’avocat avait reçu et signé le document avant le procès.

Mme Liu a porté plainte contre la police qui a fait une descente illégale à son domicile, car aucune loi en Chine ne criminalise le Falun Gong.

Le juge d’appel Ding Yongjun et son assistant Yan Peng ont ajourné l’audience sans rendre de verdict. Mme Liu et Mme Yang sont probablement toujours détenues au centre de détention de la ville de Xiantao à l’heure où nous écrivons ces lignes.

Condamnations des pratiquants âgés

Une femme âgée de 80 ans du Liaoning condamnée à une deuxième peine de prison pour sa pratique du Falun Gong

En avril 2024, une femme âgée de 80 ans de la ville de Jinzhou, province du Liaoning, a été condamnée à un an et trois mois pour sa croyance dans le Falun Gong.

La condamnation de Mme Wang Guixia fait suite à son arrestation initiale dans l’après-midi du 25 septembre 2022, quand quelqu’un a signalé qu’elle parlait du Falun Gong à des personnes dans le parc local de Beihu. Les policiers ont également perquisitionné son domicile et confisqué ses livres de Falun Gong. Ils l’ont ensuite libérée sous caution.

Le 20 décembre 2022, Mme Wang a adressé une requête au poste de police de Shiqiaozi et à son organe de supervision, le poste de police du district de Linghe, demandant la levée de sa caution, le classement de l’affaire et la restitution des objets confisqués. Elle n’a reçu aucune réponse et a donc déposé une demande de divulgation d’informations auprès du poste de police du district de Linghe, qui a répondu que son affaire ne remplissait pas les conditions requises pour la divulgation d’informations.

Mme Wang a été arrêtée secrètement le 1er février 2024 et emmenée au centre de détention pour femmes de la ville de Jinzhou. La police a soumis son dossier au parquet le 19 février, et elle a été inculpée le lendemain.

Le tribunal de la ville de Linghai a tenu une audience sur l’affaire de Mme Wang au centre de détention le 4 mars 2024. Elle a été condamnée quelques semaines plus tard.

Une Pékinoise de 83 ans condamnée à trois ans de prison en raison de sa pratique du Falun Gong

Une Pékinoise de 83 ans a été condamnée à trois ans de prison et à une amende de 3000 yuans à la fin du mois de novembre 2023 pour sa croyance dans le Falun Gong.

La condamnation injustifiée de Mme Wang Lianzheng découle de son arrestation le 23 août 2019. Ce jour-là, les employés du comité local de la rue ont frappé à sa porte un peu après 10 h. Elle ne les a pas laissés entrer. L’agent Chen Hongli a alors forcé la porte. La police a confisqué les livres et les documents de Falun Gong, l’ordinateur, l’imprimante, plus de 6000 yuans en liquide et d’autres objets de valeur.

Après avoir été emmenée au centre de traitement des affaires du Département de police du district de Chaoyang cet après-midi-là. Mme Wang s’est soudain évanouie et on a constaté qu’elle souffrait d’hypertension artérielle. La police a alors demandé à sa famille de venir la chercher et a annoncé qu’elle la libérait contre une caution d’un an.

Deux policiers se sont présentés chez Mme Wang le 6 janvier 2020 et ont dit qu’ils étaient là pour lui poser les questions suivantes, conformément à une ordonnance du parquet du district de Chaoyang : 1) Est-elle propriétaire de l’imprimante confisquée à son domicile le 23 août 2019 ? 2) A-t-elle imprimé elle-même les documents confisqués sur le Falun Gong ? 3) Avec qui a-t-elle été en contact ? 4) A-t-elle continué à distribuer des documents sur le Falun Gong alors qu’elle était en liberté sous caution ? 5) A-t-elle continué à pratiquer le Falun Gong ?

Mme Wang a répondu qu’elle continuerait bien sûr à pratiquer le Falun Gong, qui lui a donné une seconde vie. Avant de commencer à pratiquer le Falun Gong en janvier 1996, à l’âge de 55 ans, elle souffrait de nombreuses maladies, notamment de bradycardie, d’hypotension, d’une tension de la colonne cervicale et d’une irrigation sanguine insuffisante du cerveau. Tous ses symptômes ont disparu lorsqu’elle a commencé à pratiquer le Falun Gong. De plus, elle a cessé de fumer sans problème, une addiction qui durait depuis trente-six ans. La police a quitté les lieux après avoir entendu son histoire.

Le procureur du district de Chaoyang a convoqué Mme Wang le 13 janvier 2024. Elle a commencé à se sentir mal pendant le trajet. Une fois arrivée au parquet, elle n’était toujours pas en mesure de parler. Son enfant, adulte, qui l’accompagnait a répondu aux questions posées par les procureurs. Elle a réussi à dire oui lorsqu’un procureur lui a demandé si elle pratiquait toujours le Falun Gong. Elle a ensuite été relâchée et il lui a été demandé d’attendre un appel du tribunal du district de Chaoyang.

Le tribunal lui a notifié sa peine de prison à la fin du mois de novembre 2023. On ignore si un procès a eu lieu et quand elle sera placée en détention pour purger sa peine.

Une septuagénaire de Pékin condamnée à un an et demi de prison pour sa pratique du Falun Gong

Mme Kou Rumin, âgée de 70 ans, qui vit à Pékin, a été condamnée à un an et demi de prison le 22 avril 2024 pour sa pratique du Falun Gong.

La condamnation de Mme Kou fait suite à son arrestation le 28 juillet 2022. Ce jour-là, plusieurs policiers de la Division de la sécurité intérieure de Pékin ont fait irruption à son domicile à 6 heures du matin et lui ont confisqué ses livres de Falun Gong, son lecteur de musique, son lecteur DVD, ses calendriers de bureau, ses calendriers muraux, 2500 yuans sur lesquels étaient imprimés des messages sur le Falun Gong (une façon pour les pratiquants chinois de sensibiliser le public à la persécution), ainsi que d’autres objets de valeur.

La police a emmené Mme Kou dans un service médical d’urgence pour un examen physique. En fait, elle souffrait de problèmes cardiaques et de tension artérielle et a été jugée inapte à la détention. La nuit suivante, la police l’a libérée contre une caution d’un an et a fait pression sur sa famille pour qu’elle soit admise à l’hôpital alors qu’elle ne ressentait aucun malaise. Elle a été contrainte de rester à l’hôpital pendant huit jours.

Le parquet du district de Chaoyang a convoqué Mme Kou le 21 juillet 2023 pour renouveler sa caution d’un an. Il l’a rappelée le 16 août pour lui annoncer qu’il soumettait son dossier au tribunal du district de Chaoyang. Elle a été inculpée trois jours plus tard.

Le tribunal du district de Chaoyang a enregistré le dossier de Mme Kou le 21 août 2023 et lui a remis une copie de son acte d’accusation ainsi que la recommandation du parquet de la condamner à une peine située entre un an et un an et demi de prison. Le greffier Chi du tribunal a dit à sa famille qu’une audience aurait lieu dans un ou deux mois.

Mme Kou a ensuite été informée que la date de l’audience était fixée au 31 octobre 2023 à 14 heures. Le tribunal a toutefois annulé le procès la veille. On ne sait pas exactement quand l’audience a finalement eu lieu.

Un auxiliaire de justice a appelé Mme Kou le 18 avril 2024 et lui a demandé de se présenter quatre jours plus tard parce qu’il devait vérifier quelque chose avec elle. Donc, elle s’est rendu seule au tribunal le 22 avril au matin, sans prévenir sa famille.

Peu après, la fille aînée de Mme Kou, Yun (pseudo), a reçu un appel du tribunal indiquant que Mme Kou devait passer un examen physique. Elle a voulu savoir pourquoi sa mère devait passer un examen physique, et son interlocuteur a semblé surpris : « Vous ne savez pas ce qui se passe (avec votre mère) ? » Lorsque Yun a répondu « non », il a raccroché sans expliquer ce qui s’était passé ni révéler où se trouvait Mme Kou.

Yun a ensuite appelé l’avocat commis d’office, qui lui a répondu qu’il n’avait pas eu de nouvelles du tribunal. Yun a appelé le tribunal à de nombreuses reprises, mais personne n’a décroché.

Un peu après 13 heures ce jour-là, un huissier du tribunal a appelé Yun pour lui dire que sa mère avait été condamnée à un an et demi de prison. Yun a demandé quand sa mère avait été condamnée et l’huissier a répondu : « Aujourd’hui (22 avril 2024). » Elle a demandé à voir sa mère et l’huissier a répondu : « Non, ne venez pas. Vous n’aurez pas le droit de voir votre mère. » Yun a rappelé à l’huissier que sa mère était âgée et avait des problèmes de santé. L’huissier lui a répondu qu’il y avait des hôpitaux pour s’occuper des problèmes médicaux éventuels.

À ce moment-là, Yun a entendu la voix de sa mère en arrière-plan : « On ne m’a encore rien donné à manger. » Yun était furieuse : « L’heure du déjeuner est passée et c’est une femme âgée et fragile… » L’huissier a raccroché avant que Yun n’ait pu terminer sa phrase.

Yun a appelé alors l’avocat pour lui annoncer la condamnation de sa mère à la prison. L’avocat lui a répondu qu’il n’avait toujours pas reçu de copie du verdict.

Persécutions répétées

Persécuté pour sa croyance depuis le lycée, un homme du Gansu est condamné à trois ans et demi de prison

Fin avril 2024, un homme de 44 ans a été admis à la prison de Weinan, dans la province du Shaanxi, pour y purger une peine de trois ans et demi pour sa pratique du Falun Gong.

M. Li Xueyi, originaire de la ville de Linxia, province du Gansu, travaillait dans le parc industriel de Yushen, ville de Yulin, province du Shaanxi. Lui et son collègue, M. Wei Suichun, également pratiquant de Falun Gong et originaire de la ville de Qingyang, province du Gansu, ont été arrêtés le 1er avril 2023, quand quelqu’un a signalé qu’ils distribuaient des documents d’information sur le Falun Gong la veille. Bien qu’il a été confirmé que M. Li avait été condamné à trois ans et demi de prison par le tribunal de la ville de Yulin, on ne sait pas quelle est la situation de M. Wei.

Depuis le lycée, M. Li est pris pour cible en raison de sa croyance. Il a été arrêté chez lui le 22 mars 2000. Un directeur de la police l’a giflé si fort le troisième jour qu’il a perdu la majeure partie de son audition de façon permanente.

M. Li a ensuite fréquenté une université dans la ville de Xi’an, province du Shaanxi, mais il a été forcé d’abandonner l’école le 25 avril 2002 et de quitter son domicile pour éviter la persécution. Le 19 juin 2002, lors de son retour chez lui, il a été suivi et arrêté par la police. Il a été torturé au centre de détention du district de Yongjing et condamné à une peine d’un an dans un camp de travaux forcés.

Après sa libération, M. Li est retourné à Xi’an, mais il a été de nouveau arrêté le 16 janvier 2006. Malgré le temps glacial, la police a dévêtu M. Li, l’a aspergé avec de l’eau froide et l’a battu avec des matraques en bois.

Pendant les quarante-cinq jours de détention au centre de détention du district de Yanta, M. Li a accompli de force de durs travaux sans rémunération et il a été privé de sommeil. Il a été condamné à une autre peine d’un an dans un camp de travaux forcés. Les gardiens l’ont également privé de sommeil, l’ont détenu en cellule d’isolement et l’ont forcé à s’asseoir sur un petit tabouret, immobile pendant de longues périodes, le dos droit et les yeux regardant droit devant lui.

Reconstitution de torture : assis sur un petit tabouret

M. Li a ensuite décroché un emploi d’ingénieur de projet immobilier au Shenglong Plaza à Xi’an, mais il a été de nouveau arrêté le 28 juin 2011 par la police de sa ville natale de Linxia. Après six mois de détention, il a été condamné à une peine de quatre ans et emmené en prison le 9 janvier 2012.

M. Li n’était pas le seul membre de sa famille à être persécuté pour sa pratique du Falun Gong. Son père, M. Li Jiankui, 73 ans et géologue à la retraite de l’industrie nucléaire, a été arrêté et détenu à répétition. Il a eu un accident vasculaire cérébral suite à la torture en détention et a souffert de graves effets secondaires. Il a été de nouveau arrêté le 25 novembre 2020 et plus tard condamné à la prison.

Après treize ans d’incarcération et de torture, une femme du Shandong est condamnée à trois ans supplémentaires pour sa croyance

En mars 2024, une habitante de la ville de Pingdu, province du Shandong, a été condamnée à une peine de trois ans de prison et à une amende de 10 000 yuans. C’est la quatrième fois qu’elle est condamnée en raison de sa croyance dans le Falun Gong.

Mme Li Li, âgée de 52 ans, a été arrêtée à son domicile le 30 août 2023. Le 2 février 2024, elle a été jugée par le tribunal du district de Huangdao du centre de détention de Pudong dans la ville de Qingdao et condamnée un mois plus tard. Qingdao supervise la ville de Pingdu.

Photo non datée de Mme Li Li et de son mari M. Wang Huanzhong

Avant sa dernière condamnation, Mme Li avait déjà passé plus de dix ans derrière les barreaux pour sa croyance, purgeant notamment une peine de deux ans en camp de travail, deux peines de prison de quatre ans et une autre peine de prison de trois ans et demi. Elle a été torturée sans relâche pendant sa détention, chaque fois parce qu’elle refusait de renoncer à sa croyance.

Détenue pour avoir fait des exercices de Falun Gong dans un parc

Le 23 juillet 1999, trois jours après le début de la persécution, Mme Li a pratiqué les exercices de Falun Gong dans un parc en signe de protestation. Elle a été arrêtée et son domicile a été perquisitionné. Elle a été détenue pendant vingt-neuf jours et licenciée de son travail. Elle a été privée de sommeil et torturée en étant contrainte de faire la position du cheval pendant de longues heures alors qu’elle était en détention.

Détenue dans un hôpital psychiatrique pour avoir fait appel en faveur du Falun Gong

Mme Li s’est rendue à Pékin pour faire appel en faveur du Falun Gong en octobre 1999. Elle a été arrêtée et emmenée au bureau de liaison de Qingdao à Pékin. Le directeur, Cui, l’a frappée et giflée pendant plus de deux heures. Elle a été menottée à des tuyaux de chauffage pendant deux jours, puis ramenée à Pingdu, où elle a été détenue pendant trois jours supplémentaires avant d’être libérée.

Mme Li est retournée à Pékin pour faire appel en novembre 1999 et a été de nouveau arrêtée. Elle s’est évanouie deux fois sous la torture. La police l’a menottée et l’a laissée par terre pendant une nuit. Après l’avoir ramenée à Pingdu, les autorités l’ont détenue à l’hôpital psychiatrique de Tonghe pendant quatre mois.

Mme Li s’est souvenue que, pendant sa détention à l’hôpital psychiatrique, tous les jours, sous la contrainte, on lui faisait des injections et elle devait prendre des substances inconnues. Lorsqu’elle résistait, les médecins ordonnaient à des patients masculins de forte corpulence de la maintenir au sol et de lui faire avaler les médicaments de force. Ensuite, ils l’attachaient en position de l’aigle déployé ou l’immobilisaient sur une chaise, ils lui tiraient les cheveux vers l’arrière et la forçaient à boire de l’eau. Ils arrêtaient quand elle suffoquait presque.

Mme Li a entamé une grève de la faim pour protester contre la persécution et a été gavée à nouveau. Les médecins ont trouvé une sonde nasale épaisse et dure et l’ont insérée dans son estomac, la déplaçant d’avant en arrière pour accroître ses souffrances.

Suite à l’administration des substances, elle a rapidement pris du poids, elle est devenue somnolente et bavait de manière incontrôlable. Elle a également perdu le contrôle de ses membres et était désorientée. Elle ne pouvait ni aller aux toilettes ni manger seule.

Comme elle ne voulait toujours pas renoncer au Falun Gong, un médecin a placé des aiguilles d’électroacupuncture sur ses points d’acupuncture et a appliqué un courant puissant, lui faisant trembler la tête et claquer les dents. Elle a été libérée après cent vingt-trois jours de torture à l’hôpital psychiatrique et après s’être fait extorquer 5000 yuans.

Deux ans au camp de travail

Mme Li a été arrêtée une nouvelle fois en 2001 pour avoir peint à la bombe le message « Falun Dafa est bon » et elle a été immobilisée sur une chaise de fer pendant deux jours au poste de police de la route Taishan. La police l’a ensuite emmenée à l’hôpital pour un examen médical. Deux médecins ont procédé à un examen gynécologique devant les agents.

Mme Li a entamé une grève de la faim pour protester contre la persécution subie dans le centre de détention. Les gardiennes l’ont menottée et enchaînée. Les menottes étaient si serrées que ses mains sont devenues très enflées et elle ne pouvait plus plier les doigts. Incapable de se tenir droite et de marcher normalement à cause des menottes, elle devait ramper jusqu’aux toilettes lorsqu’elle avait besoin de se soulager. Les gardiennes ne l’ont libérée de ses chaînes que trois semaines plus tard. Les détenues l’ont également battue et injuriée pendant cette période.

Ensuite, Mme Li a passé deux ans dans le camp de travaux forcés de Wangcun où elle a été gavée, on lui a administré des substances inconnues, elle a été suspendue par les poignets, privée de sommeil, contrainte de rester assise ou debout sans bouger pendant de longues heures et a été sauvagement battue.

Première condamnation à une peine de prison de quatre ans pour avoir posé des affiches concernant le Falun Gong

Dans la soirée du 21 janvier 2004, la veille du Nouvel An chinois, Mme Li a été arrêtée alors qu’elle affichait des informations sur le Falun Gong. Ensuite, elle a été condamnée à une peine de quatre ans à la prison pour femmes de la province du Shandong. Comme elle refusait de renoncer au Falun Gong, les gardiens l’ont privée de l’utilisation des toilettes et l’ont placée en isolement. Parfois, ils ne lui donnaient pas à manger ou lui donnaient de la nourriture contenant des substances toxiques, ce qui ralentissait ses réactions. Elle s’est évanouie à plusieurs reprises. De plus, elle a développé une peur indicible, qui a perduré longtemps après sa libération.

Deuxième peine de prison de quatre ans

Mme Li a été de nouveau arrêtée six mois plus tard, le 24 juillet 2012, pour avoir distribué des informations invitant le grand public à assister à l’audience d’un autre pratiquant. Le directeur du centre de détention a ordonné à une détenue de lui bourrer la bouche avec des chaussettes. Les détenues l’ont également battue, menottée et entravée. Elles ne lui ont pas enlevé les menottes, même lorsqu’elle allait aux toilettes.

Peu de temps après, Mme Li a été condamnée à une deuxième peine de quatre ans à la prison pour femmes de la province du Shandong, où elle a de nouveau été brutalement torturée. Comme elle refusait de renoncer au Falun Gong, les gardiennes ne l’autorisaient pas à acheter des produits de première nécessité, en particulier du papier hygiénique. Pendant cent trente et un jours consécutifs, les gardiennes l’ont battue tous les jours dans une salle de douche dépourvue de caméra de surveillance. Elles l’ont piétinée, lui ont frappé la tête et la bouche avec une chaussure et lui ont tiré les bras derrière le dos, puis vers le haut. La douleur était atroce.

Lorsque la bouche de Mme Li est devenue enflée sous l’effet des coups, une détenue l’a bâillonnée avec la serviette qu’elle utilisait pour se nettoyer les pieds. Elles lui ont même bouché le nez une fois et l’ont presque étouffée.

Plusieurs détenues l’ont maintenue au sol, l’ont forcée à tendre les jambes et lui ont piétiné les jambes. Elles lui ont ensuite ouvert l’œil gauche, l’ont fouetté avec des cheveux et ont essayé de lui crever l’œil. Son œil gauche présentait un écoulement excessif et elle a été incapable de l’ouvrir pendant une longue période.

Troisième peine d’emprisonnement de trois ans et demi

Six mois seulement après sa libération, Mme Li a été de nouveau arrêtée le 31 janvier 2017. Comme c’était encore pendant les vacances du Nouvel An chinois, la police l’a relâchée dans la soirée. Elle a été ramenée en détention le 11 avril 2017 et condamnée à trois ans et demi de prison le 11 octobre 2017.

Au cours de sa détention, Mme Li a de nouveau été brutalement torturée, notamment avec des brosses à chaussures et des chiffons enfoncés dans sa bouche tous les jours, ce qui lui a provoqué des suppurations et des saignements dans toute la bouche, des coups sur ses parties intimes avec une brosse pour nettoyer les toilettes, l’exposition à des températures glaciales et contrainte à faire le grand écart.

Voir aussi :

Rapporté en mars 2024 : 73 pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance

Rapporté en février 2024 : 56 pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance

Rapporté en janvier 2024 : 122 pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance

Traduit de l’anglais