(Minghui.org) Une cinquantenaire habitant la ville de Changchun, dans la province du Jilin, a été emmenée à la prison pour femmes de la province du Jilin après le rejet de son appel contre une peine de trois ans pour sa pratique du Falun Gong.

Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une discipline spirituelle que le régime communiste chinois persécute depuis 1999.

Le juge du tribunal de première instance a empêché l’avocat de Mme Jing Fengwei d’examiner les documents relatifs à son affaire ou de la défendre au tribunal. Il a également chargé un avocat de plaider coupable en son nom et a menacé d’arrêter les membres de sa famille qui tentaient d’obtenir justice pour elle.

Arrestation

Mme Jing, originaire du district rural de Liuhe, dans la province du Jilin, a vu son enregistrement de résidence suspendu, après avoir fini de purger une peine de trois ans pour pratiquer le Falun Gong en 2018.

Elle s’est rendue dans sa ville natale du district de Liuhe le 9 octobre 2020 pour demander un nouvel enregistrement de résidence. En voyant que l’agent de police Zhao Zihan avait des incompréhensions sur le Falun Gong, elle est retournée au poste de police du village de Liunan trois jours plus tard et a remis une lettre à Zhao pour clarifier les faits concernant la pratique.

L’accusant de promouvoir le Falun Gong, Zhao et Du Hongwei, le chef de la police, ont dénoncé Mme Jing au Bureau de la sécurité intérieure du district de Liuhe. L’organisation a créé un dossier contre elle en mars 2021, et l’a arrêtée le 15 juillet. Elle a été détenue au centre de détention de Changliu.

L’arrestation de Mme Jing a été approuvée le 26 juillet. La police a présenté son dossier au parquet du district de Liuhe le 22 septembre. Bien que le procureur Hei Junxian ait promis de permettre à l’avocat de Mme Jing d’examiner les documents relatifs à son affaire, il a raccroché au nez de sa famille ou n’a pas répondu à l’appel lorsque celle-ci a tenté de le joindre.

Lorsque la famille et son avocat se sont rendus au parquet pour présenter la procuration le 30 septembre, le personnel de sécurité a empêché l’avocat d’entrer, sous prétexte qu’il n’était pas vacciné contre la COVID-19. L’avocat a tenté de déposer une plainte contre le parquet, mais en vain. Il a également essayé d’appeler le procureur Hei, mais celui-ci n’a toujours pas répondu à son appel.

Blocage de la représentation légale

Après l’inculpation de Mme Jing le 18 octobre, l’un des membres de sa famille a demandé au juge Lu Xu du tribunal du district de Liuhe de la défendre au tribunal. Lu a également empêché le membre de la famille de la représenter, d’examiner les documents relatifs à son affaire ou même de lui rendre visite. Lorsque le membre de la famille et l’avocat ont demandé à Lu pourquoi il bloquait la représentation légale de Mme Jing, Lu a répondu que ce n’était pas à lui de décider s’ils étaient autorisés à la représenter au tribunal. Il leur a demandé de lui remettre leur avis juridique et qu’il le prendrait en référence.

Le juge Lu a également essayé de persuader la famille de Mme Jing d’accepter l’avocat commis d’office. Il a ajouté que, qu’elle ou leur avocat soient d’accord ou pas, il devait quand même le faire. La famille lui a demandé sur quelle loi se fondait sa décision. Lu a répondu : « C’est ma propre décision, d’accord ? En êtes-vous heureux maintenant ? »

La famille a dit qu’il serait tenu pour responsable de ses actes dans le futur. Lu a répondu qu’il s’occuperait de tout problème qui pourrait survenir. Il a laissé entendre que des personnes haut placées le soutenaient, et que la famille pouvait déposer n’importe quelle plainte contre lui, n’importe où.

Lu a ajouté : « Que pouvez-vous faire même si nous vous privons de vos droits légaux ? Lorsque nous avons programmé l’audience la dernière fois, il y a eu tellement de personnes qui nous ont appelés de l’étranger, nous et la Commission des affaires politiques et juridiques. Vous avez gravement affecté notre travail (l’audience a été annulée par la suite). Pourquoi n’avons-nous pas reçu autant d’appels pour d’autres affaires ? En raison de votre influence négative sur le pays, j’ai le droit de vous interdire de la défendre au tribunal. »

Il a également menacé le membre de la famille qui a demandé à défendre Mme Jing : « Je sais que tu as aussi une petite sœur. Si quelque chose t’arrive, tu ne pourras pas y faire face. Tu crois que personne ne regarde ce que tu fais ? Nous savons tout sur vous ! »

Audience du tribunal

Lorsque le tribunal a tenu une audience virtuelle le 17 novembre, le juge a déclaré que l’avocat de Mme Jing n’avait pas jugé utile d’assister à l’audience en personne et qu’il avait simplement envoyé sa déclaration de défense par courrier. Mme Jing n’a pas cru le juge et a demandé à sa famille pourquoi l’avocat n’était pas venu. Le juge n’a pas permis à sa famille de parler.

Mme Jing s’est opposée à l’audience virtuelle et a exigé d’avoir une séance en personne, et a demandé que son propre avocat la représente. Le juge a répété que l’avocat ne serait pas autorisé à venir et qu’il avait présenté sa déclaration de défense en remettant sa procuration.

Le juge ayant refusé de reprogrammer l’audience pour une séance en personne, Mme Jing a accepté de poursuivre dans le cadre virtuel. Elle a témoigné pour sa propre défense et a raconté comment des policiers l’ont arrêtée alors qu’ils ne portaient pas l’uniforme de la police et l’ont blessée aux poignets, ce qui lui a demandé plusieurs jours pour récupérer.

Mme Jing a exigé que le procureur lise la lettre qu’elle a écrite à la police et qui a été utilisée comme preuve à charge contre elle. La lettre disait que les pratiquants de Falun Gong suivent le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance et qu’ils n’ont aucun intérêt pour la recherche de gains personnels ou pour le pouvoir politique. Si tout le monde vit selon le même principe, la moralité des gens s’améliorera et de nombreux problèmes sociaux seront résolus.

Elle a ajouté que c’était sa liberté de croyance spirituelle de pratiquer le Falun Gong et sa liberté de parole d’en parler aux gens. Qu’elle ne faisait que suivre le principe pour être une bonne personne et n’avait rien fait pour nuire à qui que ce soit, et encore moins pour saper l’application de la loi comme on l’en accusait. Elle a également souligné qu’aucune loi ne criminalise le Falun Gong en Chine et que le bureau des publications chinois a également levé l’interdiction de toute la littérature du Falun Gong en 2011.

Dans sa déclaration finale, elle a dit au juge : « Je sais que ce n’est pas votre propre décision et que vous ne faites que suivre l’ordre venu d’en haut. Mais cet ordre est erroné. J’espère que vous pourrez traiter mon affaire de manière équitable et juste, et que vous ne serez pas influencé par des facteurs externes. » À la fin, elle a exigé que le juge l’acquitte.

Après l’audience, le centre de détention de Changliu où était détenue Mme Jing a collaboré avec le Bureau de la justice de la ville de Tonghua pour empêcher sa famille et son avocat de lui rendre visite.

Lorsque sa famille et son avocat se sont de nouveau rendus au Bureau de la justice le 24 décembre pour demander à lui rendre visite, ils ont été invités à contacter la cour intermédiaire de la ville de Tonghua.

L’avocat a appelé l’instance supérieure, et le greffier Guo, qui travaillait pour le juge Wang Junhong, lui a répondu que le tribunal de première instance avait demandé ses instructions, mais qu’il n’avait pas encore pris de décision. Guo n’a pas expliqué quelles étaient les instructions demandées par le tribunal de première instance. Mais, qu’il s’agisse de la représentation légale de l’avocat, de la peine de prison de Mme Jing ou de ses visites, l’avocat de Mme Jing a déclaré qu’en agissant ainsi le tribunal de première instance a violé la loi.

Bien que l’instance supérieure n’ait jamais approuvé les visites de l’avocat à Mme Jing, le juge Lu du tribunal de première instance l’a condamnée à trois ans de prison le 31 décembre.

Après que l’avocat a fait appel du verdict, le juge Lu du tribunal de première instance et le juge Wang de l’instance supérieure ont refusé de répondre à ses appels téléphoniques et à ceux de la famille de sa cliente. Lorsque, le 8 février, la famille de Mme Jing s’est rendue auprès de l’instance supérieure pour s’enquérir de son affaire, elle a été surprise d’apprendre que le juge Wang avait déjà décidé de confirmer sa peine initiale le 26 janvier.

Le centre de détention a d’abord refusé de révéler à la famille de Mme Jing si elle s’y trouvait toujours, et l’a orientée vers la police. Celle-ci a informé la famille le 11 février qu’elle avait été transférée à la prison pour femmes de la province du Jilin le 8 février.

Voir aussi :

Une femme du Jilin condamnée à trois ans de prison pour sa croyance, son avocat ne peut ni la représenter ni lui rendre visite

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Traduit de l’anglais