(Minghui.org) Les autorités chinoises ont rejeté pour la troisième fois les efforts d’une mère pour porter plainte contre ceux qui ont arrêté, torturé et inculpé sa fille sans fondement légal. Entre-temps, le Canada, pays dont sa fille est citoyenne depuis 2007, continue de se battre pour sa libération.
Sa fille est arrêtée et accusée sans fondement juridique
Mme Sun Qian, 51 ans, est la fondatrice de Beijing Leadman Biochemistry Co., ltd et a figuré sur le rapport Hurun des personnes les plus riches de la Chine en 2012 et en 2016. Sa brillante carrière s’est accomplie au détriment de sa santé. Elle souffrait de palpitations cardiaques, de problèmes de foie et de dépression. Elle a essayé de nombreux traitements, mais rien n’a aidé.
Mme Sun
Un changement est survenu en 2014 quand elle a commencé à pratiquer le Falun Gong, une pratique pour le corps et l’esprit persécutée par le régime communiste chinois depuis 1999.
Mais sa quête d’une vie saine l’a conduite en garde à vue policière. Mme Sun a été arrêtée chez elle le 19 février 2017 pour avoir refusé de renoncer au Falun Gong. Un consul de l’ambassade du Canada lui a rendu visite au premier centre de détention de Pékin le 18 mai et a appris qu’elle avait été torturée depuis son arrestation. Le Globe and Mail, l’un des principaux journaux du Canada, a rapporté sa torture dans un article du 20 juin intitulé Canadian arrested for her religion pepper sprayed, shackled in Chinese detention (en français : Une Canadienne arrêtée pour sa religion aspergée de poivre, menottée en détention chinoise).
Mme Sun a peu après été accusée d’avoir enfreint l’article 300 de la loi pénale, qui stipule que toute personne utilisant une organisation sectaire pour attenter au maintien de l’ordre doit être punie dans toute la mesure du possible. Son avocat a fait valoir que le Congrès du peuple (le corps législatif chinois) n’avait jamais promulgué de loi qualifiant le Falun Gong de « secte » et que le procureur dans l’affaire avait déposé une accusation sans fondement contre sa cliente.
Les plaintes de la mère sont rejetées trois fois en cinq mois
La mère de Mme Sun a essayé trois fois, sans succès, de déposer une plainte contre le premier centre de détention de Pékin pour avoir torturé sa fille, et contre Hao Zhigang (directeur du Bureau de la sécurité publique de Pékin) et Zhang Xin (procureur du parquet du district de Chaoyang) pour avoir inculpé sa fille sans aucune base légale.
La mère de Mme Sun
La mère de Mme Sun, qui a presque 80 ans, a dû parcourir des centaines de kilomètres depuis sa ville natale de Weihai, dans la province du Shandong, pour aller porter plainte à Pékin. Elle a essayé une première fois le 31 mai et une deuxième fois le 11 septembre.
Plus récemment, elle est allée à Pékin le 4 décembre, accompagnée de son autre fille. Elles sont allées directement à la première succursale du Parquet populaire suprême de Pékin, où la réceptionniste a trouvé un avocat interne pour leur parler.
L’avocat a déclaré qu’ils [le parquet] n’acceptaient pas de plaintes contre la police et les procureurs, et leur a demandé de s’adresser au Bureau des appels de la Sécurité publique de Pékin.
Les deux femmes s’y sont rendues dans l’après-midi. Le personnel a dit qu’ils prendraient la partie de la plainte concernant le premier centre de détention de Pékin, mais pas la partie contre la police et les procureurs.
Elles se sont ensuite rendues au Bureau des appels du gouvernement municipal de Pékin, mais ont été renvoyées au Bureau des appels de la Sécurité publique de Pékin.
Le lendemain, elles ont essayé la Deuxième succursale du Parquet populaire suprême de Pékin, après avoir appris que le dossier de Mme Sun pourrait y être traité. On leur a cependant dit que la deuxième succursale n’est responsable que des plaintes déposées après qu’un verdict a été rendu. Mme Sun attend toujours son procès.
La mère et la sœur de Mme Sun sont retournées à la maison sans que personne n’ait enregistré leurs plaintes.
Des avocats contraints à renoncer à la représenter
Mme Sun a vu partir un avocat après l’autre depuis son arrestation il y a dix mois. M. Gao Chengcai, M. Huang Hanzhong et Mme Xiong Dongmei ont dû renoncer à la représenter après avoir été menacés par leur bureau d’assistance judiciaire local.
Mme Su a actuellement un avocat prêt à la défendre au tribunal. Sa mère recherche un autre avocat qui puisse aider à enregistrer les plaintes contre les agresseurs de Mme Sun.
Le Canada poursuit ses efforts pour assurer la libération de Mme Sun
L’affaire de Mme Sun a largement attiré l’attention au Canada, où la liberté de croyance est si importante.
Les pratiquants de Falun Gong du Canada ont tenu des rassemblements et des campagnes de signatures ces quelque dix derniers mois pour appeler à une libération immédiate de Mme Sun.
Miss Monde Canada 2015, Anastasia Lin, s’est également activement impliquée dans l’effort de secours. Elle a appelé le Premier ministre Justin Trudeau à faire « tout en son pouvoir » pour assurer la libération de Mme Sun. Elle a également soulevé le cas de Mme Sun et de la persécution du Falun Gong au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève le 19 juin.
Mme Anastasia Lin
De nombreuses personnalités politiques canadiennes se sont exprimées à ce sujet.
Elizabeth May, leader du Parti vert, a déclaré : « Le traitement des pratiquants de Falun Dafa, ou Falun Gong, est une violation flagrante des droits de l’homme et des droits de liberté religieuse, des droits à s’exprimer librement, et je sais que chaque fois que je soulève la question, nous avons beaucoup de soutien de tous les côtés au parlement. »
M. Irwin Cotler, ancien ministre de la Justice et député, fait office de conseiller juridique pour Mme Sun. Il a déclaré : « Qian Sun a été arbitrairement arrêtée, illégalement détenue, torturée en détention, privée des libertés fondamentales de religion, d’expression et d’association.
« Nous appelons les autorités chinoises à honorer leur propre état de droit, à mettre fin et à renoncer à la persécution et à la poursuite en justice, et à relâcher Qian Sun inconditionnellement, et à lui permettre de retourner dans sa famille au Canada. »
M. Irwin Cotler
Le député conservateur Scott Reid a écrit une lettre au Premier ministre Trudeau lui demandant de soulever la question avec le dirigeant chinois Xi Jinping lors du sommet de l’APEC au Vietnam. Scott Reid, poursuivant une « tradition », avait fait une requête similaire lorsque le Premier ministre Jean Chrétien avait assisté à l’APEC il y a quinze ans.
M. Scott Reid
Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères, a dit qu’elle allait prêter une étroite attention au cas de Mme Sun : « Selon moi, un seul Canadien injustement détenu à l’étranger c’est un de trop et c’est un devoir qu’ont tous les gouvernements », a-t-elle continué. « Je prends ma tâche extrêmement au sérieux. »
Mme Chrystia Freeland
Omar Alghabra, un secrétaire parlementaire de la ministre des Affaires étrangères, a dit que le cas de Mme Sun est très important et que le gouvernement canadien soulève continuellement les problèmes des droits de l’homme avec la Chine. Il a promis que le gouvernement allait continuer ses efforts jusqu’à ce que Mme Sun soit libérée.
D’après des articles de presse, le Premier ministre Justin Trudeau a dit avoir soulevé la question du cas de Mme Sun avec le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre Li Keqiang lors de sa visite en Chine le 3 juillet.
Voir aussi :
Une citoyenne canadienne encore en détention, la plainte de sa mère rejetée à nouveau
Le Globe and Mail : Une canadienne détenue et torturée en Chine pour sa croyance
Traduit de l’anglais en Europe
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