(Minghui.org) Après près d’un an d’incarcération, un avocat de la ville de Changsha, dans la province du Hunan, a été condamné à trois ans et demi de prison pour sa pratique du Falun Gong, une discipline méditative et spirituelle ancestrale que le régime communiste chinois persécute depuis 1999.

M. Meng Kai

M. Meng Kai a été arrêté vers 5 h du matin le 28 octobre 2020, alors qu’il se rendait hors de la ville pour une audience. La police l’a emmené à son domicile vers 16 h et l’a mis à sac.

La mère de M. Meng, une septuagénaire encore en convalescence après deux craniotomies, a été terrifiée par les policiers lorsqu’ils ont fait irruption. Elle a été forcée de s’asseoir sur le canapé du salon pendant qu’une dizaine d’agents en civil fouillaient chaque pièce. L’ordinateur de M. Meng et ses livres de Falun Gong ont été confisqués. La police a filmé la mise à sac.

La mère de M. Meng a demandé à la police quel crime son fils avait commis. Personne ne lui a répondu ni n’a accédé à sa demande de montrer leurs papiers d’identité. Elle se souvient avoir vu la police poser un document sur la table à manger, où figurait le nom d’une personne nommée Liao. Avant qu’elle ait pu regarder de plus près, ils l’ont pris.

Un policier d’une cinquantaine d’années qui dirigeait la descente de police a dit à la mère de M. Meng : « Nous sommes du Département de la sécurité publique du district de Yuhua et nous nous occupons de cette affaire au nom du poste de police de Liuyang. Votre fils a été signalé par quelqu’un de Liuyang (ville-district placée sous la juridiction de la ville-préfecture de Changsha). »

La police a aussi tenté d’arrêter la mère de M. Meng et a fouillé son téléphone portable pour trouver ses contacts. Même si elle avait du mal à marcher, ils l’ont poussée dans l’ascenseur et l’ont emmenée dans le hall de l’immeuble. Juste avant de la faire monter dans la voiture de police, ils se sont ravisés, craignant que son état ne s’aggrave en détention.

Après que les autres proches de M. Meng ont appris son arrestation, ils se sont précipités au Département de la sécurité publique du district de Yuhua pour prendre de ses nouvelles. Un directeur de la police leur a dit : « Puisqu’il semble qu’il ne plaidera pas coupable, nous le condamnerons à une peine de trois à sept ans ! »

Le lendemain, on a dit à la famille de M. Meng de se rendre au poste de police de Wenyuan à Changsha pour obtenir son mandat d’arrêt, et M. Meng a été emmené au centre de détention no 1 de la ville de Changsha.

Au cours des cinq mois qui ont suivi, la famille de M. Meng a engagé deux avocats, qui se sont vu refuser toute visite à M. Meng au centre de détention.

En mars 2021, lorsque sa famille s’est rendue au centre de détention pour faire un dépôt pour lui, le système a indiqué qu’il n’était plus là.

Elle s’est ensuite rendue au poste de police pour demander où il se trouvait, mais les policiers ont tous dit qu’ils ne savaient rien de lui. Suspectant qu’il avait peut-être déjà été condamné, sa famille s’est rendue à la prison de Changsha. Un gardien a dit : « Nous ne pouvons rien vous dire sans l’approbation de nos supérieurs. »

Sa famille a alors demandé si elle pouvait faire un dépôt pour lui et lui apporter des vêtements. Le gardien a alors répondu : « Vous n’avez pas besoin de lui apporter quoi que ce soit. Nous avons tout ici. Après qu’il aura étudié [aura subi un lavage de cerveau] ici pendant un mois et demi, vous serez informés du nom de la prison dans laquelle il sera envoyé. Rentrez chez vous et attendez l’avis. »

Pensant qu’il avait déjà été secrètement condamné, sa mère a été surprise de recevoir une lettre recommandée le 16 avril 2021. Il s’agissait d’un avis approuvant l’arrestation de M. Meng, émis par le Département de police de la ville de Liuyang, daté du 5 décembre 2020.

Le 16 septembre, le tribunal de Liuyang a informé la famille de M. Meng qu’il devait être jugé via un appel vidéo le lendemain. Sa famille a assisté au procès et a vu M. Meng sur l’écran. Il a plaidé non coupable personnellement et il a fait valoir qu’aucune loi en Chine n’a considéré le Falun Gong comme un crime. Le juge l’a condamné à trois ans et demi.

Après le procès, un membre du personnel du tribunal a averti ses proches qu’ils risquaient de perdre leur emploi s’ils prenaient sa défense, le même avertissement qu’ils ont régulièrement reçu au cours des deux dernières décennies de persécution.

Peine antérieure de sept ans

M. Meng, diplômé de l’Université agricole de Huazhong, a déjà été arrêté le 24 février 2001, après avoir été signalé pour avoir transféré 2000 exemplaires de dépliants sur le Falun Gong de Changsha à Yueyang, une autre ville de la province du Hunan.

Des policiers du poste de police de Tuqiao ont fait irruption chez lui dans la soirée et l’ont emmené au poste de police. Son argent liquide et un bordereau de dépôt bancaire de près de dix mille yuans ont été confisqués.

Près de 20 policiers se sont relayés pour l’interroger. Ils l’ont privé de sommeil pendant quatre jours. Sans en informer sa famille, ils l’ont transféré au centre de détention de Huarong. Ils se sont également introduits chez lui et ont confisqué ses livres de Falun Gong, son ordinateur, son téléphone portable et son bipeur.

Les gardiens ont incité les détenus à battre M. Meng et à le dépouiller de ses vêtements malgré le temps glacial. Lorsque sa famille a appris qu’il était maltraité, elle est allée lui rendre visite et a essayé de lui apporter d’autres vêtements, mais elle a été renvoyée.

M. Meng s’est évanoui plusieurs fois à cause des coups. Son oreille droite a été blessée. Les détenus le surveillaient 24 heures sur 24 et ils le suivaient même lorsqu’il allait aux toilettes. Après quarante-deux jours de torture, il a été placé en isolement cellulaire.

M. Meng a été jugé le 21 août 2001. Lorsque sa famille lui a rendu visite quatre jours plus tard, elle ne pouvait presque pas le reconnaître. Il a ensuite été condamné à sept ans de prison.

Pendant sa détention à la prison de Chishan, M. Meng a été contraint de travailler au moins quinze heures par jour. Fin 2004, il a été transféré à la prison de Jinshi et détenu dans le quartier des criminels. Les conditions étaient très mauvaises et il était obligé de s’asseoir sur un petit tabouret sans bouger pendant de longues heures chaque jour. Il n’était pas non plus autorisé à parler à qui que ce soit.

Après sa libération, M. Meng a déménagé à Changsha pour trouver un emploi, mais la police a continué de le harceler, ainsi que sa famille.

Informations sur les responsables de la persécution :

Kang Naping (康娜萍), juge, tribunal de la ville de Liuyang : +86-18817136609, +86-731-83648245 ;

Wei Xingxing (魏星星), chef du poste de police de Wenyuan : +86-18817152997 ;

(Plus d’informations sur les responsables de la persécution sont disponibles dans l’article original en chinois.)

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(Un autre article connexe est disponible dans la version anglaise.)

Traduit de l’anglais