(Minghui.org) En septembre 2024, 18 pratiquants de Falun Gong sont morts des suites de la persécution et 57 autres ont été condamnés pour leur croyance.
Parmi les 18 décès nouvellement signalés, un a eu lieu en 2021, un en 2022, deux en 2023 et 14 entre février et septembre 2024. Les 57 pratiquants condamnés se répartissent comme suit : un en 2021, deux en 2022, 13 en 2023, 30 en 2024 et 11 dont les années ne sont pas connues. En raison d’une censure stricte de l’information, la persécution des pratiquants de Falun Gong ne peut pas toujours être rapportée à temps, et toutes les informations sont difficilement disponibles.
Partie 1. Aperçu des décès
Les 18 pratiquants décédés, dont 13 femmes, provenaient de sept provinces et d’une municipalité sous contrôle central. Il y avait quatre décès dans le Hunan et le Shandong, trois à Pékin, deux dans le Hebei et le Jilin, et un dans le Heilongjiang, le Hubei et le Yunnan. Les pratiquants étaient âgés de 40 à 83 ans au moment de leur décès, dont six sexagénaires, sept septuagénaires et trois octogénaires.
Malgré une tension artérielle dangereusement élevée, une femme de 60 ans a été placée en détention. Elle a été victime d’une attaque cérébrale massive en détention et a été libérée le même jour. Elle est décédée huit jours plus tard, soit dix-neuf jours après sa dernière arrestation. Un homme de 74 ans, originaire du Jilin, a également été placé en détention malgré son état critique. Il est décédé vingt et un jours après avoir été libéré sous caution. Un médecin interne de 72 ans a survécu à neuf années infernales d’incarcération et de torture, il est mort quelques jours après sa libération.
La plupart des autres pratiquants sont décédés après avoir enduré des décennies d’arrestations, de harcèlement, de détention et de torture, y compris le fils et la belle-fille d’une habitante de Pékin âgée de 80 ans, qui purge une peine d’un an et demi à l’extérieur de la prison, pour sa foi commune dans le Falun Gong.
Vous trouverez ci-dessous les détails de certains cas de décès. La liste complète des pratiquants décédés peut être téléchargée ici (PDF).
1.1 Décès peu après la libération
1.1.1 Une femme de 60 ans meurt 19 jours après sa dernière arrestation
Malgré la tension artérielle dangereusement élevée de Mme Wang Qingxiang, la police l’a maintenue en détention après l’avoir arrêtée le 5 septembre 2024. Finalement, le 16 septembre, ils ont libéré cette habitante de la ville de Yuanjiang, dans la province du Hunan, lorsqu’elle a été victime d’une attaque cérébrale sévère. Elle est décédée huit jours plus tard, soit le 24 septembre. Elle avait 60 ans.
Le 4 septembre 2024, des policiers ont fait irruption au domicile de Mme Wang et ont confisqué ses livres de Falun Gong et ses documents d’information. Elle a réussi à s’échapper. Elle est rentrée chez elle quelques heures plus tard et a décidé de se rendre au poste de police le lendemain matin pour demander la restitution de ses livres de Falun Gong. Elle venait à peine de franchir le seuil de sa porte qu’elle a été appréhendée par des policiers venus l’arrêter. Ils l’ont traînée dans une voiture de police et l’ont emmenée directement au centre de détention de la ville de Yiyang. Yiyang supervise Yuanjiang.
La famille de Mme Wang s’est rendue au Département de police de la ville de Yiyang pour demander sa libération. Elle a dit qu’elle avait déjà eu un accident vasculaire cérébral et qu’elle courait un risque très élevé d’en avoir un autre en raison de son hypertension artérielle. Le policier qui l’a reçue a répondu qu’il l’emmènerait d’abord pour un examen physique et que si elle était effectivement jugée inapte à la détention, il la relâcherait. Mais même après avoir constaté que Mme Wang avait une tension artérielle systolique de 220 mmHg (alors que le niveau normal est de 120 mmHg ou moins), la police l’a gardée en détention.
Le 16 septembre vers 17 heures, la famille de Mme Wang a reçu un appel de la police lui demandant instamment de la ramener chez elle. Sa fille s’est immédiatement rendue de Changsha (à environ 80 km) de Yiyang. Après avoir obtenu la permission de plusieurs responsables, elle a finalement été autorisée à voir sa mère au quatrième hôpital populaire de la ville de Yiyang. Mme Wang était enchaînée et surveillée par deux policières. Elle était si faible qu’elle avait du mal à marcher. Elle est retournée au domicile de sa fille vers 22 heures.
Mme Wang a continué à avoir une mobilité restreinte après son retour à la maison. Elle avait du mal à manger et ne pouvait boire que de la soupe. Le quatrième jour, elle ne gardait plus l’équilibre, même en s’appuyant contre le mur. Sa fille a appelé une ambulance et elle a été transportée à l’hôpital Xiangya de Changsha. Le médecin a dit qu’elle avait subi un accident vasculaire cérébral sévère et a recommandé une intervention chirurgicale. Craignant que Mme Wang n’ait plus beaucoup de jours à vivre, sa famille l’a transférée à l’hôpital de la ville de Yuanjiang trois jours plus tard. Elle est décédée deux jours plus tard, le 24 septembre.
M. Tian Yuchun, de la ville de Changchun, province du Jilin, est décédé vingt et un jours après avoir été libéré sous caution en raison de son état critique. Bien qu’il soit décédé le 24 juillet 2024, le tribunal du district de Chaoyang a menacé de le condamner à trois ans de prison. Il était à un mois de ses 75 ans.
M. Tian a été arrêté à son domicile le 18 avril 2024. La police a dit l’avoir pris pour cible parce que leurs supérieurs leur avaient ordonné de remplir un quota et d’arrêter un certain nombre de pratiquants de Falun Gong avant le 1er mai (fête du Travail en Chine). Même si la police avait promis de le libérer après l’avoir interrogé, le lendemain, ils l’ont emmené au premier centre de détention de la ville de Changchun. Lors de l’examen physique obligatoire, il a été constaté que M. Tian souffrait d’hypertension artérielle, de symptômes d’accident vasculaire cérébral et d’un décollement de la rétine. Selon la loi, il était inapte à la détention, mais le centre de détention l’a tout de même admis.
La famille de M. Tian a fait appel au centre de détention, en vain. Elle s’est alors tournée vers l’association locale des personnes handicapées, qui a refusé de leur venir en aide. La famille a engagé un avocat, mais le centre de détention a dit que M. Tian était un « détenu politique » et qu’il n’était pas autorisé à recevoir des visiteurs (famille ou avocats). Le centre de détention a même menacé l’avocat de retirer sa licence s’il osait continuer à représenter M. Tian.
Le 20 juin 2024, un gardien a informé la famille de M. Tian qu’il avait vomi et perdu connaissance ce jour-là et qu’on lui avait diagnostiqué une occlusion intestinale. Ses proches ont demandé à lui rendre visite, mais cela leur a été refusé. Lorsque le centre de détention a découvert, huit jours plus tard, que M. Tian souffrait également d’un cancer des voies biliaires, il a informé sa famille qu’elle devait demander sa libération sous caution.
Il a fallu quelques jours pour traiter tous les documents requis. Lorsque M. Tian a été libéré sous caution le 3 juillet 2024, il était si faible qu’il ne pouvait pas marcher sans assistance. Il a ensuite raconté à sa famille que, tous les jours, il était contraint de s’asseoir sur une planche et de rester immobile. En moins d’une semaine, ses fesses saignaient et une épaisse couche de callosités les a recouvertes.
De plus, il a dit que le déclin de son état de santé avait commencé bien avant le 20 juin, lorsque le centre de détention a appelé sa famille. Il a dit avoir été emmené à l’hôpital du centre de détention en mai 2024 et avoir été attaché dans un lit, les mains menottées et les pieds entravés toute la journée. Les gardiens ne l’autorisaient à porter que ses sous-vêtements et un pantalon fin. Il n’a rien eu à manger. Trois gardiens le surveillaient et refusaient de dire quelles injections il recevait chaque jour.
Au Jilin, au mois de mai, le temps est encore très frais. Ayant le torse nu, M. Tian a imploré les gardiens et les infirmières de lui permettre de mettre sa chemise. Tous l’ont ignoré.
Malgré son état, le centre de détention a attendu au 20 juin pour prévenir sa famille. Il est décédé vingt et un jours après sa libération.
Mme Liu Dongxian de la ville de Changde, province du Hunan, a été torturée sans relâche alors qu’elle purgeait une peine de neuf ans pour sa croyance dans le Falun Gong. Elle est décédée en mai 2024, quelques jours seulement après avoir été libérée. Elle avait 72 ans.
Mme Liu Dongxian était médecin-chef en médecine interne à l’hôpital de la Croix-Rouge du district de Taoyuan. Bien qu’elle soit elle-même médecin, elle souffrait de nombreux maux, notamment d’une inflammation de la vésicule biliaire, de problèmes d’estomac, de maladies cardiaques et du syndrome de Ménière. Après avoir commencé à pratiquer le Falun Gong en avril 1999, tous ses problèmes de santé ont disparu.
Après le début de la persécution du Falun Gong par le régime communiste chinois en juillet 1999, Mme Liu a été prise pour cible à maintes reprises parce qu’elle ne renonçait pas à sa croyance. Elle a purgé une peine d’un an et neuf mois dans un camp de travail et trois peines de prison d’une durée totale de seize ans. Les autorités ont surveillé son téléphone et sa vie quotidienne, et elle a souvent remarqué qu’elle était suivie lorsqu’elle sortait. L’hôpital où elle travaillait l’a rétrogradée de son poste de médecin et l’a affectée à des tâches diverses dans un entrepôt de médicaments. Son salaire et sa prime ont été suspendus et elle ne recevait que 300 yuans par mois pour couvrir ses dépenses les plus élémentaires.
Mme Liu a été arrêtée à nouveau en décembre 2016 et condamnée à neuf ans de prison, le 13 mars 2018. À la prison pour femmes de la province du Hunan, elle a été contrainte de rester immobile pendant de longues heures et n’a été autorisée à bouger les bras que pour manger ou boire. Elle devait se présenter au chef des détenues et obtenir sa permission avant de pouvoir utiliser les toilettes. Le temps dont elle disposait pour prendre des douches était également limité.
Illustration de torture : debout
En raison de ses problèmes cardiaques et de son hypertension, Mme Liu a été libérée en mai 2024, dix-neuf mois avant l’expiration de son mandat. Elle est décédée quelques jours plus tard.
1.2 Décès après des années de souffrance
Mme Shi Liangyu était complètement aveugle et handicapée lorsqu’elle a été libérée le 14 juin 2010, après avoir purgé une peine de huit ans en raison de sa pratique du Falun Gong. Cette habitante de la ville de Jingzhou, province du Hubei, ne s’est jamais remise depuis. La perte de la vue lui a causé d’énormes difficultés dans sa vie quotidienne. Elle est tombée plusieurs fois, incapable de bouger. Après avoir lutté pendant des années contre une santé déclinante, elle est décédée le 6 août 2024. Elle avait 80 ans.
Mme Shi, employée retraitée de l’usine de latex du district de Shashi, a été arrêtée à plusieurs reprises au cours des premières années de la persécution. Suite à son arrestation au début de septembre 2001, la police ne l’a pas autorisée à prendre de douches ou à changer de vêtements. De plus, ils l’ont battue et lui ont administré des décharges électriques. Elle a été libérée sous caution le 27 décembre 2001, et remise en détention à la prison pour femmes de la province du Hubei au début du mois de décembre 2002, après avoir été condamnée à huit ans de prison.
Parce que Mme Shi a refusé de renoncer au Falun Gong, les gardiennes et les détenues l’ont torturée à plusieurs reprises et l’ont privée de sommeil. Les détenues lui ont arraché des poignées de cheveux et l’ont gavée à deux reprises.
En juillet 2007, Mme Shi a été contrainte de rédiger contre son gré une déclaration dans laquelle elle renonçait au Falun Gong. Elle l’a regretté peu après et a annoncé que cette déclaration était nulle et non avenue. En représailles, les gardiennes l’ont privée de sommeil pendant un mois. Les détenues des cellules voisines l’entendaient hurler toutes les nuits à cause de la torture. Elle est devenue aveugle d’un œil et émaciée. Lorsqu’elle a été libérée le 14 juin 2010, elle était aveugle des deux yeux et complètement handicapée.
1.2.2 Une femme âgée de Pékin perd son fils et sa belle-fille dans la persécution du Falun Gong
Une habitante de Pékin âgée de 80 ans a été condamnée à un an et demi de prison pour sa pratique du Falun Gong, alors qu’elle pleurait encore la mort de sa belle-fille. Mme Zhang Wenfang a été autorisée à purger sa peine en dehors de la prison en raison de ses problèmes de mobilité, mais elle a été frappée par une autre tragédie lorsque son fils est décédé au début de l’année.
M. Sun Zhigang, 61 ans, et son épouse, Mme Wang Suxia, 58 ans, ont perdu la vie après avoir subi une persécution à répétition en raison de leur croyance dans le Falun Gong. Le couple et Mme Zhang ont passé des années à vivre loin de chez eux pour éviter d’être pris pour cible en raison de leur croyance. La santé de M. Sun et de Mme Wang s’est détériorée en conséquence. Mme Wang est décédée le 28 août 2021 et son mari le 28 février 2024.
Après le début de la persécution en 1999, M. Sun a été contraint de démissionner de son emploi au dépôt de locomotives du district de Changping. Il a ensuite été condamné à deux peines de camp de travaux forcés pour une durée totale de trois ans et huit mois entre septembre 2001 et 2005. De plus, sa femme a été condamnée à une peine de travaux forcés d’une durée inconnue. Leur enfant a dû quitter l’école après son année de troisième lorsqu’ils étaient tous les deux en détention.
Le 20 octobre 2006, le domicile du couple a été perquisitionné et Mme Wang a été arrêtée et détenue pour une durée indéterminée.
Le 5 mai 2016, à 6 heures du matin, la police s’est à nouveau attaquée à eux et a perquisitionné leur domicile. M. Sun a été détenu pendant deux semaines et Mme Wang pour une durée inconnue.
Le couple a été harcelé à de nombreuses reprises en avril et mai 2017. Le 1er août 2017, plus de 30 policiers ont fait irruption à leur domicile et les ont emmenés au centre de lavage de cerveau. Ils ont entamé une grève de la faim. Mme Wang a été libérée le lendemain et M. Sun le quatrième jour.
Pour éviter une nouvelle persécution, le couple a vécu loin de chez lui et leur santé s’est dégradée, car ils avaient du mal à joindre les deux bouts et s’inquiétaient pour leur sécurité. Ils sont rentrés chez eux vers 2021. Le 27 juin 2021, des policiers ont fait irruption dans le domicile et ont arrêté M. Sun. À l’époque, ce dernier souffrait déjà d’un ralentissement psychomoteur et de troubles de l’élocution, mais la police a tout de même tenté de le maintenir en détention. Ils ont finalement dû le relâcher, car il ne répondait pas aux critères requis lors de l’examen médical. Ils sont revenus à plusieurs reprises pour le harceler, lui et sa femme.
Mme Wang est décédée deux mois plus tard, le 28 août 2021. L’état de M. Sun s’est ensuite aggravé et il est décédé le 28 février 2024.
1.2.3 Une femme du Shandong meurt après des décennies de harcèlement, de déplacement et de souffrance dus à l’administration de médicaments
Mme Wang Shuhua a souffert de convulsions et de nausées constantes après avoir reçu des injections toxiques lors de sa détention en 2006 en raison de sa croyance dans le Falun Gong. En 2013, son état s’est soudain aggravé et elle est devenue complètement invalide. Après avoir lutté pendant une autre décennie de souffrance physique, tout en endurant la détresse mentale de la persécution continue du Falun Gong, en particulier en étant témoin de l’arrestation et de la condamnation de son mari, elle est décédée le 14 août 2024. Elle avait 68 ans.
Mme Wang et son mari, M. Zhou Chuanzhong, de la ville de Taian, province du Shandong, travaillaient tous deux pour l’équipe d’ingénierie hydrogéologique du Bureau d’étude géologique et métallurgique de la province du Shandong. Ils ont commencé à pratiquer le Falun Gong en 1996. Les fréquents maux de tête de Mme Wang ont rapidement disparu. M. Zhou s’est également rétabli de divers malaises dont il souffrait.
Après le début de la persécution, en raison du harcèlement incessant, le couple a été contraint de vivre loin de chez lui au début du mois de mars 2000, mais chaque fois, peu de temps après leur déménagement, la police réussissait toujours à les retrouver. Pour se cacher de la police, ils ont vécu dans plusieurs provinces, dont le Hubei, le Shanxi et le Hebei.
Le 26 février 2006, la police a soudain fait irruption dans leur résidence temporaire dans la ville de Sanhe, province du Hebei. M. Zhou a été détenu au centre de détention de la ville de Sanhe pendant dix mois, où il a été fréquemment battu et agressé verbalement. Le tribunal de la ville de Sanhe l’a ensuite condamné à trois ans et six mois de prison pour avoir imprimé des documents sur le Falun Gong. Lorsqu’il a été admis à la prison de Tangshan, il était très faible et avait du mal à marcher. Comme il refusait de renoncer au Falun Gong, les autorités ont prolongé sa peine de quatre mois.
Pendant que Mme Wang était détenue au centre de détention de la ville de Sanhe, les détenues la surveillaient 24 heures sur 24 et la pressaient constamment de renoncer au Falun Gong. En raison de la détresse mentale, elle a souffert d’une tension artérielle extrêmement élevée et de maux de tête intenses. Comme elle restait fidèle au Falun Gong, les autorités l’ont emmenée au centre d’éducation juridique de la ville de Langfang pour y subir une nouvelle persécution. Les gardiens lui ont injecté un liquide bleu. Elle a été prise de convulsions intenses et par la suite, elle n’a cessé de vomir. Malgré son état physique, elle a été contrainte d’assister chaque jour à des séances de lavage de cerveau.
Après la libération de Mme Wang, trois mois plus tard, le gouvernement de la région a coupé l’électricité et l’eau et a expulsé la famille de l’appartement.
Ensuite, la famille est retournée vivre à Taian. Mme Wang a continué à souffrir de problèmes de santé dus aux injections toxiques. En 2013, son état s’est soudain aggravé. Son corps et ses jambes se sont déformés et elle est devenue complètement invalide.
Le 28 février 2023, M. Zhou a été arrêté une nouvelle fois et il a été condamné à un an de prison et à une amende de 5000 yuans le 2 août 2023. Le centre de détention a refusé de l’admettre en raison de son mauvais état de santé et l’a donc libéré.
Mme Wang a été dévastée par la condamnation de M. Zhou à une peine de prison. Son état de santé s’est encore détérioré et elle est décédée le 14 août 2024.
Comme le Bureau local de la Sécurité sociale avait suspendu la pension du couple et que leur fils ne travaillait pas en raison de blessures causées par un accident de voiture, la famille ne disposait que de 500 yuans en espèces et n’avait même pas les moyens de payer les funérailles de Mme Wang. Lorsqu’un parent a appris leur situation, il leur a prêté 10 000 yuans. Ce n’est qu’ensuite que la famille a procédé à l’incinération du corps de Mme Wang, afin qu’elle puisse reposer en paix.
Partie 2. Vue d’ensemble des cas de condamnation
Les 57 pratiquants condamnés provenaient de 17 provinces et de trois municipalités contrôlées par l’État. Le Liaoning et le Hebei comptaient chacun sept cas, suivis par le Heilongjiang qui en comptait six, et par Pékin et le Shandong qui en comptaient chacun cinq. Dans les quinze régions restantes, il y a eu entre un et quatre cas.
Au moment de leur condamnation, 40 pratiquants dont l’âge était connu avaient entre 29 et 86 ans. Parmi eux, on retrouve treize sexagénaires, treize septuagénaires et deux octogénaires.
Les peines de prison des pratiquants variaient de dix mois à treize ans, avec une moyenne de trois ans et dix mois. De plus, douze pratiquants ont été condamnés à des amendes variant de 3000 à 30 000 yuans, soit un total de 124 000 yuans et une moyenne de 10 333 yuans par personne.
Vous trouverez ci-dessous les détails de certains cas de condamnation. La liste complète des pratiquants condamnés peut être téléchargée ici (PDF).
2.1 Sentences lourdes
2.2.1 Trois habitants du Jilin condamnés à 12 et 13 ans de prison, deux ayant été emprisonnés auparavant
Trois habitants du district de Nong’an, province du Jilin, ont été condamnés à de lourdes peines pour leur croyance dans le Falun Gong. M. Su Xiufu, un sexagénaire, a été condamné à treize ans de prison. Mme Xu Yafen et Mme Yin Guiying, des septuagénaires, ont toutes deux été condamnées à douze ans de prison.
L’arrestation des trois pratiquants a eu lieu le 24 août 2022, à midi. Selon des personnes bien informées, la police a surveillé les pratiquants pendant plus de six mois avant de procéder aux arrestations.
Le 7 septembre 2022, les trois pratiquants ont été emmenés au deuxième centre de détention de la ville de Changchun et ont fait l’objet de mandats d’arrêt formels. L’avocat de Mme Xu n’a pas été autorisé à la rencontrer par la suite. On lui a dit qu’il devait d’abord demander l’approbation du bureau judiciaire de la ville de Changchun et de l’Association des avocats. Ensuite, il devait obtenir la permission du Département de police du district de Nong’an.
Le bureau judiciaire de la ville de Changchun a renvoyé l’avocat, affirmant qu’il n’avait rien à voir avec ce dossier. Il s’est alors rendu au Département de police du district de Nong’an. L’agent Li Derui, chargé du dossier, était soit « absent », soit il refusait de le recevoir.
Ensuite, la police a demandé à l’avocat de solliciter l’autorisation du tribunal de la ville de Dehui, qui avait été chargé du dossier. Le tribunal a dit qu’il ne lui appartenait pas de déterminer si l’avocat pouvait rencontrer sa cliente au centre de détention.
L’avocat n’a donc pas pu rencontrer Mme Xu, et il n’a pas pu consulter son dossier non plus. Les familles de Mme Yin et de M. Su n’ont pas non plus été informées de l’évolution de leur dossier.
Ce n’est qu’en septembre 2024 que les familles des trois pratiquants ont appris la durée de leurs peines, mais elles n’ont toujours pas reçu de copies du jugement.
2.1.2 Un homme âgé de 70 ans condamné pour avoir partagé des vidéos sur les médias sociaux
M. Guan Chenglin, du district de Faku, province du Liaoning, âgé de 70 ans, a été condamné à une peine de sept ans et demi de prison et à une amende de 20 000 yuans le 22 août 2024 pour avoir partagé des vidéos sur Kuaishou, une plateforme populaire de vidéos courtes en Chine.
L’arrestation de M. Guan Chenglin a été déclenchée par une enquête sur un pratiquant local de Falun Gong, Song Hongman (sexe inconnu), accusé d’avoir publié des vidéos de Falun Gong sur Douyin (version chinoise de TikTok) et Kuaishou. Les services de police des villes de Shenyang (dans la province du Liaoning), Zhengzhou (dans la province du Henan) et Xianyang (dans la province du Shaanxi) ont été impliqués dans l’enquête.
La police a découvert les informations concernant M. Guan sur le compte de Song et a remarqué qu’il avait rediffusé certaines vidéos sur son compte Kuaishou. Le Département de police de la ville de Shenyang a fait part de ses conclusions au Département de police du district de Faku, qui a alors demandé au poste de police de la région d’arrêter M. Guan le 29 août 2023.
Deux policiers du poste de police qui a procédé à l’arrestation de M. Guan, le 25 décembre 2023 et le 26 février 2024, lui ont demandé de coopérer avec eux pour vérifier les deux téléphones portables qu’il possédait et le compte Kuaishou qu’il utilisait pour mettre en ligne des vidéos.
Le 27 mars 2024, le Département de police du district de Faku a soumis l’affaire au parquet de la ville de Xinmin. Le procureur Wang Hao l’a inculpé le 3 juin 2024 et a recommandé une peine de sept à huit ans de prison et une amende.
Le 20 juillet 2024, lorsque M. Guan a comparu devant le tribunal de la ville de Xinmin, le procureur Wang n’a présenté que des photos du compte Kuaishou de M. Guan et un tableau montrant le nombre de vidéos qu’il a rediffusées sur Kuaishou et le nombre de vues pour chaque vidéo. M. Guan et ses deux défenseurs, qui ne sont pas des avocats, ont demandé au procureur Wang de présenter les vidéos au tribunal afin de déterminer si elles ont effectivement porté atteinte à l’application de la loi ou si elles ont causé du tort à quelqu’un. Le procureur Wang et le président du tribunal Lin Shujing ont tous deux rejeté cette demande.
M. Guan a exprimé ses doutes quant au nombre exact de vidéos qu’il aurait diffusées, car la police lui a confisqué son téléphone et il n’y a pas eu de vérification du nombre de preuves de l’accusation contre lui.
Il a ajouté qu’il ne savait pas comment créer et éditer des vidéos lui-même. Toutes les vidéos qu’il a rediffusées ont été recommandées par Kuaishou. La plupart des vidéos n’avaient rien à voir avec le Falun Gong, mais concernaient des prophéties, des histoires de réincarnation, des légendes et des poèmes qui conseillaient aux gens d’être bons. Même les quelques vidéos sur le Falun Gong qu’il a diffusées étaient tout à fait légales, car aucune loi ne criminalise le Falun Gong.
Le 22 août, le juge a annoncé qu’il condamnait M. Guan à une peine de sept ans et demi de prison et à une amende de 20 000 yuans.
Le 8 mai 2024, Mme Xue Shunrong du district de Huzhu, province du Qinghai, a été condamnée à six ans de prison pour avoir diffusé des informations sur le Falun Gong dans les médias sociaux. Elle est actuellement détenue à la prison pour femmes de la ville de Xining.
Le 6 juillet 2023, Mme Xue Shunrong, 49 ans, a été arrêtée à son domicile. La police l’a accusée d’avoir publié des vidéos sur le Falun Gong sur Kuaishou, qui auraient recueilli plus de 100 000 vues. De plus, la police a interrogé sa fille et son fils, ainsi que sa belle-mère, une octogénaire alitée, dans le but de recueillir des informations qu’ils pourraient retenir contre elle.
Le 17 janvier 2024, Mme Xue a été jugée par la cour intermédiaire de la ville de Haidong. Le président du tribunal, Nima Zhaxi, et le procureur ont dit que les autorités supérieures avaient considéré le procès comme une « affaire importante » et recommandé une peine de cinq à sept ans. La peine peut toutefois être réduite à trois ans si sa famille parvient à la persuader de renoncer au Falun Gong.
Mme Xue a dit clairement au cours de l’audience qu’il ne lui était pas possible de renoncer au Falun Gong. Quatre mois plus tard, le juge Na a prononcé une peine de six ans à son encontre.
2.2 Condamnation de pratiquants âgés
2.2.1 Un homme de 86 ans condamné à trois ans et demi de prison
M. Zhao Yungu, 86 ans, du district de Bin, province du Heilongjiang, a été condamné à une peine de trois ans et demi et à une amende de 30 000 yuans au début de septembre 2024. Il a fait appel du verdict.
M. Zhao, ouvrier retraité d’une usine de petits tracteurs, et son épouse, Mme Liu Shumei, ancienne femme d’affaires, ont été tous deux visés à maintes reprises au cours des vingt-cinq dernières années en raison de leur pratique du Falun Gong. Ils ont tous deux purgé deux peines de camp de travail d’un an et une peine d’emprisonnement de sept ans. Mme Liu a développé une grave maladie en raison de la pression provoquée par la persécution, mais la police a continué à la harceler régulièrement. Elle est décédée en mai 2019 à l’âge de 77 ans.
La dernière arrestation de M. Zhao a eu lieu le 31 juillet 2023 vers 7 heures du matin, alors qu’il sortait de son immeuble. Cinq policiers qui se trouvaient là, l’ont appréhendé et l’ont emmené à l’hôpital pour un examen médical. En raison de son mauvais état de santé, le centre de détention local a refusé de l’admettre. La police l’a libéré sous caution à l’aube du 1er août 2023.
Le 30 janvier 2024, le poste de police du district de Bin a assigné M. Zhao à résidence. Le 6 juillet, le parquet du district de Yilan a inculpé M. Zhao et, le 27 juillet, le tribunal du district de Yilan a prolongé son assignation à résidence de six mois.
Le 16 août, le juge a tenu une audience sur l’affaire de M. Zhao à son domicile. Il a été condamné peu de temps après.
Mme Duan Zaiying a été arrêtée le 20 décembre 2023, après avoir été signalée pour avoir parlé du Falun Gong à des personnes sur un marché local. Elle a été libérée sous caution le soir même, mais a été de nouveau placée en détention huit jours plus tard. Ensuite, son dossier a été confié au district de Jiulongpo, qui a été désigné pour traiter les cas de Falun Gong dans la région.
Le tribunal du district de Jiulongpo a entendu sa cause le 5 juin 2024 et l’a condamnée à trois ans et demi de prison le 14 septembre. Elle a interjeté appel du verdict.
Mme Duan a été prise pour cible à maintes reprises dans le passé, ce qui lui a valu trois peines de travail forcé totalisant cinq ans et demi et trois peines d’emprisonnement antérieures totalisant six ans et demi.
2.3 Condamnation sur la base de preuves fabriquées et de tromperie
2.3.1 Un tribunal de Pékin utilise une supercherie et transforme la peine de probation d’une femme en une peine de prison de quatre ans et demi
Le 28 mai 2024, le tribunal du district de Yanqing à Pékin a condamné une femme de la région à un an de prison avec deux ans de mise à l’épreuve, et deux semaines plus tard et sans aucune procédure régulière, a prolongé secrètement sa peine à quatre ans et demi de prison avec une amende de 9000 yuans. Récemment, Mme Zhang Lianyu a été informée en septembre 2024 qu’elle devait subir un examen physique en vue de son admission en prison.
L’épreuve de Mme Zhang découle de son arrestation il y a six ans. Le 14 mai 2018, à 10 heures du matin, deux policiers en civil se sont soudain présentés à son domicile. L’un des hommes lui a parlé pendant que l’autre s’est déplacé dans toute son domicile. Lorsqu’il a remarqué une imprimante et un portrait du fondateur du Falun Gong, le deuxième homme a immédiatement appelé d’autres policiers. Lorsque Mme Zhang leur a demandé à voir leurs pièces d’identité, ils ont ignoré sa demande et ils ont perquisitionné son domicile.
Après cinq heures de saccage, la police a emmené Mme Zhang et les objets confisqués au poste de police de Xiadu. À minuit, ils l’ont conduite au Département de police du district de Yanqing, leur organe de supervision. Deux heures plus tard, ils l’ont transférée au centre de détention du district de Changping. L’admission lui a été refusée après qu’elle a échoué à l’examen physique requis. La police l’a ramenée au poste de police de Xiadu à 6 heures du matin le 15 mai 2018. À midi, elle était libérée sous caution.
Par la suite, la police a continué à harceler Mme Zhang chez elle, tentant de la faire renoncer à sa croyance. Mme Zhang n’a pas eu d’autre choix que de vivre loin de chez elle. En raison de la dégradation de son état de santé, elle a fini par rentrer chez elle. Dès que la police l’a appris, elle a accéléré les poursuites à son encontre.
Le policier Liu Xinxing du poste de police de Xiadu, le procureur Liu Xueyan du parquet du district de Yanqing et le juge Li Shuang du tribunal du district de Yanqing, ainsi que son greffier, lui ont rendu visite le 23 octobre 2019 et lui ont annoncé qu’elle était inculpée et qu’une audience était prévue pour le 14 novembre de la même année.
On ignore si l’audience du 14 novembre 2019 a eu lieu. Mais Mme Zhang a ensuite été arrêtée en juin 2021 et détenue brièvement.
Le 15 mai 2024, le juge Li a conduit plusieurs personnes au domicile de Mme Zhang. Ils ont promis à son mari de ne lui infliger qu’une peine de prison d’un an s’il coopérait avec eux en organisant une audience à son domicile. Désireux de protéger sa femme, le mari de Mme Zhang l’a persuadée de participer au procès à domicile afin d’obtenir une peine plus légère.
À l’issue de l’audience, le juge Li a condamné Mme Zhang à un an de prison avec une période de probation de deux ans. Elle a refusé de signer la procédure judiciaire et son mari l’a signée en son nom, car on lui a encore fait croire qu’il devait coopérer pour « sceller » la peine plus légère.
Le 28 mai 2024, un greffier a remis un verdict officiel au domicile de Mme Zhang. Son mari l’a reçu et l’a immédiatement caché sans en lire le contenu. Il pensait qu’il s’agissait de la même peine de prison d’un an avec une probation de deux ans. En outre, il ne voulait pas que sa femme voie le verdict et le conteste.
Récemment, le tribunal a informé Mme Zhang qu’elle devait subir un examen physique en vue de son admission en prison. Son mari était bouleversé, car il pensait que sa femme n’aurait qu’à purger une peine de probation comme on lui avait promis. Le tribunal lui a rappelé que sa femme avait en fait été condamnée à une peine de quatre ans et demi et à une amende de 9000 yuans. Il a alors pris connaissance du verdict officiel et a constaté que la peine n’était pas aussi légère qu’il le pensait.
Mme Yuan Junhua, 60 ans, de la ville de Shouguang, province du Shandong, a été condamnée à trois ans et demi de prison et à une amende de 30 000 yuans le 19 septembre 2024, sur la base de preuves fabriquées de toutes pièces
Mme Yuan, employée retraitée de l’usine de vêtements Xianxia, a été arrêtée à son domicile le matin du 28 juillet 2023. Pendant son interrogatoire, la police a tenté de lui faire admettre que c’était elle qui avait placé des brochures sur le Falun Gong dans un immeuble d’habitation du quartier de Yizhong Garden en février 2023. La police a menacé de l’emmener dans un centre de détention si elle refusait d’admettre qu’elle avait distribué les documents. Comme son petit-fils d’un an était resté seul à la maison après son arrestation et que ses parents travaillaient à l’extérieur de la ville, Mme Yuan a accepté les allégations de la police contre son gré en début d’après-midi. Elle a été libérée le lendemain.
Quelques jours plus tard, la police a harcelé Mme Yuan à son domicile et l’a filmée. Ils ont menacé de l’assigner à résidence. Mme Yuan a dit qu’elle n’avait pas distribué les documents en question et que c’était la police qui avait violé la loi en la retenant au poste de police pendant plus de 24 heures et en l’intimidant pour qu’elle avoue des choses qu’elle n’avait pas faites. La police l’a ignorée.
Ensuite, la police a soumis le dossier de Mme Yuan au parquet de la ville de Shouguang, qui l’a inculpée et a transféré son dossier au tribunal de la ville de Shouguang le 7 décembre 2023.
Après avoir reçu la notification du procès à venir le 28 décembre 2023, Mme Yuan a été forcée de vivre loin de chez elle pour éviter d’être jugée. Mme Yuan est revenue chez elle le 13 juin 2024, la police l’a suivie et l’a arrêtée à son domicile quelques heures plus tard. Elle a été admise dans un centre de détention le même jour.
Mme Yuan a été jugée par le tribunal de la ville de Shouguang le 4 juillet 2024. Son avocat a plaidé non coupable en son nom.
Le 2 septembre, lors de la seconde audience, Mme Yuan a été amenée au tribunal, menottée et entravée. Ses chevilles saignaient à cause des frottements contre les entraves.
Le procureur Sang a apporté une boîte remplie de documents sur le Falun Gong et a accusé Mme Yuan d’avoir distribué ces documents. Son avocat a demandé à Sang où il avait obtenu ces documents et s’il disposait de preuves démontrant que sa cliente les avait distribués. Sang est resté silencieux.
Le 19 septembre 2024, le juge a annoncé que Mme Yuan était condamnée à une peine de trois ans et demi et à une amende de 30 000 yuans.
2.4 Persécution à répétition
2.4.1 Un homme du Gansu arrêté après dix ans de déplacement, condamné à la prison trois semaines plus tard
Après avoir été contraint de se déplacer pendant dix ans pour éviter la persécution, M. Ma Zufu, 60 ans, originaire de la ville de Baiyin, province du Gansu, a été arrêté dans son logement à Lanzhou, dans la même province, le 13 juillet 2024, et condamné à une peine d’un an et demi le 6 août 2024.
Depuis que le Parti communiste chinois a commencé à persécuter le Falun Gong en 1999, M. Ma, un ancien enseignant de chinois à la retraite d’école secondaire a été arrêté de nombreuses fois et a reçu deux peines de camps de travaux forcés.
Dans la soirée du 31 mai 2012, cinq policiers ont fait irruption au domicile de M. Ma. Ils ont passé plus d’une heure à essayer d’ouvrir sa porte, mais sans succès. Ils ont frappé à la porte, mais M. Ma a refusé d’ouvrir. Vers 22 h, la police a appelé un camion de pompier et ils sont entrés chez lui avec l’échelle. M. Ma et son épouse, Mme Hao Guofang, également une pratiquante de Falun Gong, ont tous deux été arrêtés. La police a confisqué leurs livres de Falun Gong et le portrait du fondateur du Falun Gong. Ils ont emmené le couple au Département de police du district de Jingtai, les ont immobilisés sur le banc du tigre et les ont interrogés.
Le lendemain, M. Ma a été transféré au centre de détention du district de Jingtai, et Mme Hao au centre de détention de la ville de Bayin. Ils ont été libérés sous caution après trente-cinq et trente-sept jours, respectivement.
Le 4 juillet 2014, le couple a été convoqué au tribunal du district de Jingtai. Le juge Jin Zhao a lu à haute voix l’acte d’accusation et a ordonné à l’huissier de les menotter. Mme Hao a été emmenée au centre de détention de la ville de Baiyin. Cependant, l’admission de M. Ma a été refusée après qu’on a découvert qu’il souffrait d’hypertension, d’une maladie cardiaque, d’une cholécystite et de calcul biliaire. Le juge Shengkai a approuvé sa libération sous caution en attendant son procès. Afin d’éviter d’être condamné, il a quitté son domicile pour se cacher de la police, pour finalement être arrêté dix ans plus tard et condamné à une peine de prison dans les trois semaines qui ont suivi.
Le 26 janvier 2015, Mme Hao a été condamnée à trois ans de prison et transférée à la prison pour femmes de Lanzhou le 4 février 2015.
Le 30 août 2024, Mme Liu Chunxia, 56 ans, de la ville de Xi’an, province du Shaanxi, a été condamnée à trois ans et demi de prison et à une amende de 10 000 yuans pour sa pratique du Falun Gong.
Le 6 mai 2023, vers 17 h, Mme Liu a été arrêtée sur son lieu de travail, treize jours avant le sommet inaugural Chine-Asie centrale qui devait se tenir à Xi’an. Xi Jinping, le dirigeant du Parti communiste assistait à cette activité.
Selon les policiers qui ont procédé à l’arrestation, les autorités de la région menaient une opération dite de « resserrement des mailles du filet » à l’approche du sommet. Habituellement, avant la tenue d’activités ou de réunions politiques majeures dans une ville donnée, les autorités intensifient souvent les arrestations et le harcèlement des pratiquants de Falun Gong, afin de les empêcher de sensibiliser les gens à la persécution et de « causer des ennuis » au régime.
Le centre de détention du district de Lianhu a refusé d’admette Mme Liu, en constatant que sa tension artérielle était de 234 mmHg (alors que la normale est de 120 ou moins), la police l’a conduite à l’hôpital Ankang du district de Chang’an.
Dans toute la Chine, les hôpitaux Ankang sont des hôpitaux psychiatriques supervisés par les services de police locaux. Ils sont utilisés pour détenir des personnes qui ont porté préjudice à des individus ou à la société, mais qui ne sont pas tenues pour pénalement responsables en raison de leur maladie mentale. Dans le cadre de la persécution du Falun Gong, ces hôpitaux ont souvent été utilisés pour détenir des pratiquants qui n’avaient pas de problèmes de santé mentale et pour les soumettre à l’administration contre leur volonté de médicaments psychiatriques, ce qui peut entraîner des dommages durables.
Le fils de Mme Liu a dit qu’elle était en parfaite santé, tant physique que mentale, avant son arrestation, et qu’il soupçonnait que son hypertension était due aux mauvais traitements qu’elle avait subis en garde à vue.
Le 13 juin 2023, le parquet du district de Huyi a émis un mandat d’arrêt formel à l’encontre de Mme Liu, qui a été transférée, le 18 juillet, de l’hôpital Ankang du district de Chang’an au centre de détention du district de Lianhu. À la mi-août 2023, son dossier a été transféré au parquet du district de Lianhu.
Le 20 octobre, Mme Liu a été inculpée et, le 7 décembre 2023, elle a été jugée par le tribunal du district de Lianhu. Le 16 avril 2024, elle a eu une deuxième audience et, le 30 août 2024, le prononcé de sa sentence.
Ce n’est pas la première fois que Mme Liu, ingénieur de formation, est prise pour cible en raison de sa croyance. En octobre 2001, elle a été condamnée à cinq ans de prison après avoir été arrêtée pour avoir assisté à une conférence de partage d’expériences organisée par des pratiquants locaux de Falun Gong. Sa peine a été prolongée de soixante-dix jours et elle n’a été libérée que le 9 décembre 2006.
Son employeur de l’époque, la société Huibang du groupe Huian dans la province du Shaanxi, l’a licenciée après sa libération. Elle a dû faire des petits boulots pour gagner sa vie. Le 21 mars 2017, elle a été de nouveau arrêtée et elle a été condamnée à quatre ans de prison le 4 janvier 2018. Son mari a demandé le divorce pendant son incarcération, et elle a emménagé avec son fils après sa libération en mars 2021. Elle a trouvé un emploi dans une société de gestion immobilière.
Voir aussi les cas de décès :
Rapporté en avril et mai 2024 : Décès de 24 pratiquants de Falun Gong en raison de la persécution
Rapporté en mars 2024 : Décès de 13 pratiquants de Falun Gong en raison de la persécution
Rapporté en février 2024 : Décès de 10 pratiquants de Falun Gong en raison de la persécution
Rapporté en janvier 2024 : Décès de 13 pratiquants de Falun Gong en raison de la persécution
Voir aussi les cas de condamnation :
Rapporté en juillet et août 2024 : 94 pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance
Rapporté au premier semestre 2024 : 447 pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance
Rapporté en mai 2024 : 71 pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance
Rapporté en avril 2024 : 84 pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance
Rapporté en mars 2024 : 73 pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance
Rapporté en février 2024 : 56 pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance
Rapporté en janvier 2024 : 122 pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance
Traduit de l’anglais
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