(Minghui.org) En janvier 2024, on dénombre un total de 122 cas de citoyens chinois respectueux de la loi condamnés pour leur croyance dans le Falun Gong.

Parmi les nouveaux cas confirmés, 3 ont eu lieu en 2020, 2 en 2021, 2 en 2022, 77 en 2023 (principalement en novembre et décembre) et 38 en janvier 2024. Ce retard est dû à la stricte censure des informations imposée par le Parti communiste chinois (PCC), qui vise à maintenir la persécution du Falun Gong dans la clandestinité afin d’éviter un examen international.

Les pratiquants de Falun Gong condamnés provenaient de 22 provinces, municipalités contrôlées par le gouvernement central et régions autonomes de Chine. Le Shandong est en tête de liste avec 35 condamnations, dont 21 pratiquants de la ville de Rizhao qui ont été condamnés par le même tribunal en une seule journée. Les provinces du Jilin, Hubei et Heilongjiang ont enregistré des cas à deux chiffres, respectivement 15, 13 et 10 cas. Les 18 autres régions ont enregistré entre 1 et 9 cas.

Les peines d’emprisonnement des pratiquants variaient de cinq mois à onze ans, avec une moyenne de trois ans. Dix-huit pratiquants ont reçu une liberté conditionnelle. Cinquante-sept pratiquants ont été condamnés à des amendes variant de 1000 à 40 000 yuans, l’amende moyenne étant de 9702 yuans par personne.

Parmi les 67 pratiquants dont l’âge était connu au moment de la condamnation, on retrouve 6 quadragénaires, 14 quinquagénaires, 20 sexagénaires, 23 septuagénaires et 4 octogénaires. Les pratiquants proviennent de tous les horizons, y compris un ancien employé du Bureau des impôts, des travailleurs d’une raffinerie de pétrole et un médecin à la retraite. Un homme de 78 ans a été condamné à neuf ans de prison et une femme de 84 ans a été envoyée en prison en janvier 2024 pour y purger une peine de quatre ans prononcée en 2021.

Vous trouverez ci-dessous des aperçus d’une sélection de cas de condamnation. La liste complète des pratiquants condamnés peut être téléchargée ici (PDF).

Condamnation de pratiquants âgés

Un fonctionnaire de la santé à la retraite est condamné à 9 ans de prison pour sa croyance, après avoir déjà passé plus dune décennie derrière les barreaux

M. Hu Biao, un fonctionnaire de la santé retraité de 78 ans du district de Gulin, province du Sichuan, a été arrêté le 28 septembre 2022. Il a été condamné à neuf ans de prison en octobre 2023 et transféré du centre de détention du district de Gulin à la prison de Jiazhou le 3 novembre 2023.

Ce n’est pas la première fois que M. Hu est pris pour cible en raison de sa croyance au cours des vingt-quatre dernières années de persécution. Il a été soumis à trois reprises à des travaux forcés au cours des premières années de la persécution, dont un an et neuf mois en 1999, un an en 2001 et trois ans en 2004. Il a été arrêté à nouveau en 2009 et condamné à quatre ans et demi de prison. Il a été libéré le 29 septembre 2013.

Le 13 décembre 2019, six ans après la libération de M. Hu, le Bureau de la Sécurité sociale du district de Gulin l’a soudain appelé, lui ordonnant de redonner un « trop-perçu » de 231 816,42 yuans avant mars 2020. Ce « trop-perçu » correspondait à la pension qui lui avait été versée pendant les quatre ans et demi de sa peine d’emprisonnement.

Quand M. Hu a refusé de payer, il a été confronté à un harcèlement constant et plus tard il a été contraint de vivre loin de chez lui. Son fils, médecin, a fait le paiement au nom de son père afin d’éviter d’autres ennuis. Il a également payé un total de 21 500 yuans d’amendes imposées par les agences locales de santé et d’affaires supervisant sa clinique. Il pensait que ce serait tout, mais la police lui a encore ordonné de persuader son père de renoncer au Falun Gong. La police a continué de le harceler et de le menacer de fermer sa clinique et d’impliquer sa femme et son fils. Il s’est senti désespéré et impuissant et a vendu sa clinique.

Une femme de 77 ans condamnée à trois ans de prison pour avoir distribué des documents sur le Falun Gong

Mme Wang Xiulian, 77 ans, une habitante de la ville de Leshan, province du Sichuan, a été arrêtée en 2023 pour avoir distribué des documents d’information sur le Falun Gong. Le tribunal local l’a accusée d’être une récidiviste, en raison de ses quatre arrestations précédentes et de sa condamnation à trois ans de prison pour sa pratique du Falun Gong. Elle a été emmenée à la prison pour femmes de la province du Sichuan en décembre 2023, pour y purger une peine de trois ans de prison. Les détails de son inculpation, de son procès et de sa condamnation sont obscurs.

Avant sa dernière condamnation, Mme Wang avait été arrêtée à maintes reprises et condamnée à une peine de trois ans à la suite d’une arrestation en 2003 quand un élève d’une l’école primaire avait signalé qu’elle distribuait des documents sur le Falun Gong. Après sa libération, la police locale et le Bureau 610 ont continué à la harceler.

Ville de Nanchang, province du Jiangxi : Trois pratiquantes de Falun Gong, âgées de 72 à 80 ans, condamnées à une peine de prison

Trois pratiquantes de Falun Gong âgées, de la ville de Nanchang, province du Jiangxi, ont été récemment condamnées à des peines de prison pour leur croyance. Mme Hu Shuiying, 72 ans, a été condamnée à trois ans de prison à purger dans la prison pour femmes de la province du Jiangxi. Mme Xiao Xinjin, 76 ans, a été condamnée à un an et à une amende de 2000 yuans. Mme Wang Dongya, 80 ans, a été condamnée à sept mois et à une amende de 25 000 yuans. Mme Xiao et Mme Wang ont été autorisées à purger leur peine à domicile.

Les trois pratiquantes ont été arrêtées le matin du 2 août 2022, alors qu’elles discutaient entre elles à un arrêt de bus local. La police les a fouillées et a confisqué 500 yuans en liquide à Mme Xiao et quelques brochures sur le Falun Gong.

La police a ensuite fait une descente au domicile des trois femmes. Chez Mme Xiao, ils lui ont confisqué ses livres de Falun Gong, une radio et d’autres objets de valeur. On ignore quels objets ont été saisis au domicile des deux autres femmes. Les pratiquantes ont été détenues au Département de police du district de Xihu pendant environ quinze heures avant d’être libérées sous caution. La police leur a ordonné de signer des déclarations de renoncement au Falun Gong. Il n’est pas certain qu’elles aient obtempéré.

La police a harcelé Mme Xiao à de multiples reprises au cours des mois qui ont suivi. Ils l’ont forcée à signer plusieurs documents en avril 2023. Elle a été convoquée au poste de police le 3 août, avant d’être à nouveau placée en détention au premier centre de détention de la ville de Nanchang.

Le Département de police du district de Xihu a appelé la famille de Mme Hu au début du mois de mars 2023 et lui a ordonné de se présenter le 14 mars. Elle s’y est rendue et on lui a ordonné de signer une déclaration dans laquelle elle promettait d’abandonner le Falun Gong. Elle a refusé d’obtempérer et a demandé à la police de cesser de persécuter les pratiquants respectueux de la loi comme elle. La police l’a accusée d’être une récidiviste (en raison de ses deux précédentes peines de prison pour sa pratique du Falun Gong) et l’a menacée de transmettre son dossier au parquet du district de Xihu. Ils l’ont de nouveau placée en détention le 3 août 2023, le même jour que Mme Xiao, et l’ont détenue au premier centre de détention de la ville de Nanchang.

Le tribunal du district de Xihu avait initialement prévu une audience pour le 21 novembre 2023, mais a décidé de la reporter quand l’avocat de Mme Hu a déposé une plainte pénale contre ses agresseurs (on ne sait pas exactement qui sont les accusés).

Le tribunal a tenu une audience commune pour les trois pratiquantes le 2 décembre. L’avocat de Mme Hu a plaidé non coupable en son nom. On ne sait pas si les deux autres pratiquantes étaient représentées par un avocat.

Le tribunal a ensuite tenu une audience séparée le 7 décembre pour entendre l’affaire de la plainte pénale de Mme Hu, qui est toujours en suspens au moment de la rédaction de ce rapport.

Mme Hu, Mme Xiao et Mme Wang ont été condamnées à une date inconnue après leur audience du 2 décembre.

Condamnations collectives

Ville de Rizhao, province du Shandong : un même tribunal condamne 21 personnes en un jour pour leur pratique du Falun Gong

Le 25 décembre 2023, le tribunal du district de Wulian, dans la ville de Rizhao, province du Shandong, a condamné 21 habitants de la région à des peines de prison allant jusqu’à cinq ans et demi pour « utilisation d’une organisation sectaire pour saper l’application de la loi », un prétexte habituel utilisé par le régime communiste pour piéger et emprisonner les pratiquants de Falun Gong.

Les 21 pratiquants faisaient partie d’une cinquantaine de pratiquants locaux de Falun Gong arrêtés les 12 et 13 mai 2023. Selon des personnes bien informées, le Département de police de la ville de Rizhao a commencé à surveiller les pratiquants ciblés le 3 mars 2023 et a baptisé son opération « affaire spéciale 303 ».

Quatre pratiquants de Falun Gong de 56 à 71 ans condamnés à une peine de prison

Le 22 décembre 2023, quatre habitants de la ville de Jinzhou, province du Liaoning, ont été condamnés à des peines de prison pour leur pratique du Falun Gong. Mme Yu Jing, 56 ans, et M. Wang Jingzhong, 64 ans, ont été condamnés à quatre ans de prison et à une amende de 8000 yuans. Mme Wang Yinghua (sans lien de parenté avec M. Wang), 71 ans, a été condamnée à trois ans et demi de prison et à une amende de 7000 yuans. Mme Dai Xiuhua, 60 ans, a été condamnée à un an d’emprisonnement et à une amende de 2000 yuans. Mme Yu a fait appel du verdict.

En raison des mauvais traitements et d’une détresse mentale, trois des pratiquants souffrent de graves problèmes de santé en détention. Un examen médical a montré que Mme Yu avait une tumeur de 172 mm sur 100 mm dans l’abdomen et le médecin a recommandé une intervention chirurgicale immédiate, mais les autorités l’ont rejetée. M. Wang souffre d’une tension artérielle extrêmement élevée, avec une pression systolique de plus de 200 mm Hg, alors que la normale ne dépasse pas 120 mm Hg. Il a dit avoir des vertiges la plupart du temps. Mme Wang a également ressenti des vertiges.

Les quatre pratiquants ont été arrêtés entre le 9 et le 12 mars 2023, après avoir été surveillés par la police pendant des mois. La police les a suivis à pied ou en voiture, les a pris en photo et a même installé des dispositifs de repérage sur leurs vélos électriques et des dispositifs d’écoute de la taille d’un bouton sur leurs portes.

La police a ensuite envoyé les dossiers des pratiquants au parquet de la ville de Linghai qui les a inculpés et a transféré leurs dossiers au tribunal de la ville de Linghai. Une audience commune s’est tenue le 31 octobre 2023, les deuxième et troisième audiences ayant eu lieu le 8 novembre et le 8 décembre. À l’exception de Mme Dai, les trois autres pratiquants ont engagé des avocats pour les représenter. L’un des trois pratiquants était également représenté par deux défenseurs de la famille qui n’étaient pas avocats.

Lorsqu’ils ont comparu devant le tribunal le 31 octobre, les pratiquants étaient menottés et entravés. L’un de leurs avocats, Sheng (pseudo), a demandé qu’on leur enlève les menottes et les entraves, mais le président du tribunal, Huang Yanchun, a rejeté sa demande et a fait signe de commencer l’audience.

Le 8 novembre, avant la deuxième audience, le juge Huang a tenté de faire pression sur le fils d’une pratiquante pour qu’il renonce à être le défenseur familial de sa mère. Il n’a pas obtempéré. Le cabinet d’avocats dans lequel travaille Sheng a également reçu une lettre d’intimidation, mais il a insisté pour représenter sa mère devant le tribunal.

Le tribunal a informé les avocats des pratiquants et les défenseurs de la famille que la deuxième audience était prévue à 9 heures, mais lorsqu’ils sont arrivés au tribunal ce matin-là, ils ont appris que l’heure de début avait été reportée à 9 h 30 sans être informés. La séance a encore été retardée jusqu’à 10 h 10, heure à laquelle elle a finalement commencé. L’un des avocats a dû partir plus tôt en raison d’une autre audience prévue plus tard dans la journée.

Près de 30 membres de la famille des quatre pratiquants sont venus au palais de justice ce jour-là. Alors qu’ils étaient sur le point d’entrer dans la salle d’audience après des heures d’attente, les huissiers les ont arrêtés. Ils leur ont dit que seules deux personnes par famille seraient autorisées à assister à l’audience.

Condamnations secrètes

Après 17 ans derrière les barreaux, un homme du Hunan a écopé de cinq autres années pour sa pratique du Falun Gong

Fin décembre 2023, la famille de M. Yang Shiyi a été informée qu’il avait été condamné à cinq ans de prison, mais l’interlocuteur a refusé de révéler quand cet habitant de la ville de Xiangtan, province du Hunan, avait été inculpé, jugé ou condamné. Ses proches ont seulement appris qu’il avait été admis à la prison de Wangling, dans le district de You, dans la même province.

La condamnation à la prison de M. Yang fait suite à son arrestation du 20 février 2023. La police a fait irruption à son domicile ce jour-là et l’a emmené au centre de détention de la ville de Xiangtan. La police a appelé son fils le lendemain et lui a dit : « Ton père et cinq autres personnes ont accroché ensemble des banderoles sur le Falun Gong. Les cinq autres suspects se sont échappés et nous n’avons attrapé que ton père. Tu dois lui apporter des vêtements. »

M. Yang a dit n’avoir jamais accroché les prétendues banderoles, mais il savait qu’on le visait à nouveau pour le simple fait qu’il était pratiquant de Falun Gong. La police essayait de monter sa famille contre lui, comme l’ont fait certaines familles de pratiquants pour se protéger d’une implication dans la persécution.

Ce n’est pas la première fois que M. Yang est pris pour cible en raison de sa pratique du Falun Gong. Avant sa dernière condamnation, il a purgé une peine de camp de travail et deux peines de prison pour un total de dix-sept ans.

Un homme du Jilin condamné à quatre ans de prison après une arrestation brutale et un procès secret

En janvier 2024, la famille de M. Li Yuanming a confirmé qu’il avait été admis à la prison de Gongzhuling pour y purger une peine de quatre ans pour sa pratique du Falun Gong. Cet habitant âgé de 50 ans, du district de Nong’an, province du Jilin, s’est vu privé des visites de sa famille au motif qu’il refuse de renoncer au Falun Gong.

Le directeur de la sécurité du village et quelques policiers se sont rendus chez M. Li le 28 février 2023 et ont tenté de prélever sa salive et de le prendre en photo. On ne sait pas si M. Li a obtempéré.

Après le départ des policiers, M. Li s’est caché chez son voisin, mais il a tout de même été arrêté le 3 mars 2023. Selon ceux qui ont été témoins de son arrestation, les policiers l’ont frappé à coups de pied, l’ont maintenu au sol face contre terre et l’ont menotté derrière le dos. Ils l’ont ensuite saisi par les jambes et l’ont traîné. Il a failli perdre son pantalon. Ils ont remonté son pantalon et ont continué à le traîner, depuis la cour de son voisin jusqu’à la sienne et jusqu’à la rue principale derrière sa maison, où ils avaient garé leur voiture. Ils l’ont pris en photo, lui ont couvert le visage avec ses vêtements et l’ont poussé dans la voiture.

Le père de M. Li, qui était présent, a tenté de stopper la police, mais un voisin l’a retenu. « La police a des armes », a dit le voisin. Selon une source proche, de nombreux villageois ont été stupéfaits de la brutalité avec laquelle la police a traité M. Li.

La police a également fait une descente au domicile de M. Li. Ils lui ont confisqué ses livres de Falun Gong, son ordinateur portable, son imprimante et une banderole concernant le Falun Gong qu’il utilisait sur un site de pratique avant le début de la persécution. Des dizaines de milliers de yuans en espèces qu’il avait stockés dans un sac chez lui ont également disparu. Son père n’a vu qu’un sac d’argent vide par terre.

La police a tenu la famille de M. Li dans l’ignorance de sa situation. En janvier 2024, la famille a finalement pu confirmer qu’il avait été condamné et transféré du centre de détention de Nong’an à la prison de Gongzhuling. Mais ils ne savent toujours rien de son inculpation, de son procès ou de sa condamnation.

Cinq mois après son deuxième mariage, un homme du Jiangsu est arrêté et condamné secrètement à 4 ans et demi de prison

L’épouse de M. Zou Feiyu a reçu un avis à 10 h 30 le 2 janvier 2024 lui demandant de lui rendre visite dans un centre de détention à 13 h 30 ce jour-là. Compte tenu de la brièveté du préavis, elle n’a pas eu le temps d’informer la mère et le fils de M. Zou parce qu’ils vivaient tous deux dans des provinces différentes, à des centaines de kilomètres de distance, et elle s’est rendue seule au centre de détention et a appris que son mari avait été condamné à quatre ans et demi de prison et qu’il devait être transféré dans une prison le lendemain.

Les gardiens du centre de détention ont refusé de révéler de quelle prison il s’agissait. Avant cela, l’épouse de M. Zou n’avait jamais été informée de son procès ou de sa condamnation. Elle n’a appris que par une personne bien informée qu’il serait jugé au début du mois de mai 2023.

M. Zou, un habitant de 49 ans de la ville de Kunshan, province du Jiangsu, a été arrêté le 10 juillet 2022, cinq mois seulement après avoir épousé sa seconde femme. Sa femme, qui a été arrêtée le même jour, a été rapidement libérée sous caution, puis sa demande de remise en liberté sous caution a été rejetée. M. Zou est resté en détention et son arrestation a été approuvée le 18 août 2022.

La mère de M. Zou s’est rendue seule au centre de détention de Kunshan au début du mois de mai 2023 pour lui rendre visite et demander sa libération. Un garde lui a menti en lui disant que son fils n’était pas détenu dans ce centre. Dévastée, elle a fondu en larmes à l’extérieur du centre de détention. De retour chez elle, elle a raconté à sa belle-fille, qui n’était pas au courant de sa visite au centre de détention, ce qui s’était passé. Sa belle-fille a été bouleversée de voir à quel point elle avait vieilli en une seule journée.

Avant cette dernière condamnation, M. Zou avait déjà purgé deux peines de prison d’une durée totale de treize ans, dont une de huit ans en 2001 et une autre de cinq ans en 2010. Après avoir été témoin de la persécution continue de sa famille, son fils est devenu très dépressif.

Une juge chinoise : « Vous n’avez pas le droit d’engager un avocat ou de faire appel, c’est une perte d’argent »

Après deux audiences secrètes, une habitante de la ville de Nanchang, province du Jiangxi, a été condamnée à une peine de trois ans et deux mois pour sa croyance dans le Falun Gong. La famille de Mme Zhou Qunhui a été tenue dans l’ignorance de la procédure judiciaire. La juge ne leur a pas permis d’engager un avocat. Elle n’a pas non plus reçu de copie de son acte d’accusation.

Mme Zhou Qunhui, âgée de 67 ans, a été arrêtée chez elle dans l’après-midi du 15 mars 2023. La police a affirmé que quelqu’un avait signalé qu’elle imprimait des documents d’information sur le Falun Gong à son domicile. Ses imprimantes, son ordinateur portable, ses livres de Falun Gong et ses collections d’articles de partage d’expérience écrits par d’autres pratiquants de Falun Gong ont été confisqués.

Lors de la perquisition, un policier a dit : « C’est la première fois que je fais cela. J’apprends en le faisant. » Un autre a dit : « Nous savons que le Falun Gong est bon, mais vous n’avez pas l’autorisation de le pratiquer. »

Après avoir emmené Mme Zhou au centre de détention de la région, la police n’a pas informé sa famille de l’évolution de son dossier. En octobre 2023, sa famille a appris qu’elle avait été inculpée et que son dossier était au tribunal du district de Xihu. La famille s’est rendue au tribunal pour s’enquérir de sa situation, mais on leur a dit que la juge avait déjà tenu deux audiences sur son cas. Ils ont interrogé Mme Zhang sur la peine de prison prononcée à l’encontre de Mme Zhou et elle a répondu : « Le verdict est dans le tiroir. Vous n’avez pas l’autorisation d’engager un avocat ou de faire appel. C’est inutile et c’est une perte d’argent. »

La famille de Mme Zhou a été bouleversée de voir comment la juge Zhang pouvait être aussi peu scrupuleuse en condamnant à tort une personne pour la simple raison qu’elle pratiquait sa croyance. Ils ont demandé à la juge Zhang pourquoi elle avait tenu deux audiences secrètes sans les informer et pourquoi elle ne leur avait pas permis d’engager un avocat. Elle n’a pas répondu. Ils ont déposé une plainte contre Zhang en novembre 2023, mais rien n’en est ressorti.

Le 9 décembre 2023, la juge Zhang a annoncé que Mme Zhou était condamnée à une peine de trois ans et deux mois. Sa famille n’a toujours pas été informée de l’audience de prononcé de la peine. Elle ne l’a appris que lorsqu’elle s’est rendue au tribunal pour se renseigner sur l’affaire.

La famille a également appris que l’audience de prononcé de la peine s’était déroulée virtuellement, alors qu’il n’y avait pas de restrictions liées à la pandémie à l’époque. Mme Zhou leur a dit par la suite que la qualité audio était très mauvaise et qu’elle n’avait rien pu entendre de ce que la juge avait dit pendant l’audience. À ce jour, elle n’a pas reçu de copie de son acte d’accusation et ne sait toujours pas quelles sont les charges retenues contre elle ni les motifs de la condamnation.

Des décennies de persécution

Un homme du Shandong condamné à sept ans de prison après avoir passé dix ans en fuite pour éviter d’être persécuté pour sa foi

Après avoir vécu loin de chez lui pendant dix ans pour éviter d’être persécuté pour sa pratique du Falun Gong, M. Wang Huayang a été arrêté et condamné à sept ans de prison. Les autorités de la prison ont interdit à sa famille de lui rendre visite, avec l’excuse qu’il refusait de renoncer au Falun Gong.

L’épreuve de M. Wang, 60 ans, un habitant de la ville de Zhaoyuan, province du Shandong, a commencé le 23 mars 2012, lorsque la police a fait une descente à son domicile. Sa femme Mme Chi Ruimei et sa fille ont également été arrêtées par la police et placées dans un centre de lavage de cerveau. Bien que M. Wang ait échappé à l’arrestation, il a dû vivre loin de chez lui pour se cacher de la police. Afin de le retrouver, la police a surveillé de près la vie quotidienne de sa femme et de sa fille et les a fréquemment harcelées, les soumettant à une énorme pression mentale. La fille de M. Wang a été condamnée à trois ans de prison en 2016 pour sa pratique du Falun Gong.

Après 2017, les autorités ont commencé à harceler également les parents et les frères et sœurs de Mme Chi, frappant parfois à leur porte la nuit. En octobre 2019, les autorités ont installé une caméra de surveillance spéciale et un projecteur sur le poteau électrique situé à l’extérieur du domicile de Mme Chi, directement en face de sa porte d’entrée.

La persécution de la famille de M. Wang a également plongé ses parents âgés dans la détresse. Leur santé s’est rapidement dégradée. Le père de M. Wang a été victime d’un accident vasculaire cérébral en 2014 et est devenu invalide. Son état s’est détérioré en 2018 et il est décédé en 2022.

Après dix ans de fuite, M. Wang a été arrêté le 27 juillet 2022 dans une ferme d’élevage dans la ville de Qixia, province du Shandong, après avoir été signalé par quelqu’un. Des policiers de Zhaoyuan et de Qixia ont participé à son arrestation.

Le tribunal de la ville de Zhaoyuan, a tenu une audience sur l’affaire de M. Wang le 21 juillet 2023. Un avocat de Pékin a plaidé non coupable pour lui. Sans informer la famille de M. Wang, le juge l’a condamné à sept ans de prison. Le 21 décembre 2023, il a été admis à la prison de la province du Shandong à Jinan, la capitale de la province. Sa famille a demandé à lui rendre visite, mais leur demande a été rejetée par la prison. Un gardien a dit que M. Wang n’avait pas une bonne attitude et qu’ils décideraient s’ils lui accorderaient un droit de visite le mois suivant.

Condamné sur la base de preuves fabriquées

Une femme du Shandong âgée de 72 ans condamnée à une troisième peine de prison, accusée davoir parlé du Falun Gong à des personnes dans une entreprise inexistante

Le 11 janvier 2024, Mme Wei Chunrong, 72 ans, de la ville de Qingdao, province du Shandong, a été condamnée à trois ans et demi et à une amende de 10 000 yuans pour sa pratique du Falun Gong.

Mme Wei, du district de Huanan, province du Heilongjiang, vit avec la famille de son fils dans la ville de Qingdao depuis 2013. Sa dernière peine de prison découle de son arrestation le 2 mars 2023, après qu’un livreur de nourriture l’a signalée pour lui avoir parlé du Falun Gong. Les policiers du poste de police de la rue Zhengyang qui ont procédé à l’arrestation ont fait une descente au domicile de son fils et lui ont confisqué six livres de Falun Gong, cinq cartes mémoire, trois lecteurs de musique et une liseuse électronique.

Le parquet du district de Jimo a a inculpé Mme Wei le 5 juillet. Le tribunal du district de Jimo a tenu une audience sur son affaire au centre de détention le 12 octobre 2023, avant de prononcer la sentence le 11 janvier 2024.

Le verdict mentionne deux témoins à charge – Chu Jiajia, livreur de nourriture à emporter de Meituan et son manager Yu Xiangqian – alors que Mme Wei n’a parlé qu’avec Chu. Le verdict citait également une succursale de Meituan dans le district de Chengyang comme l’endroit où Mme Wei avait parlé du Falun Gong à Chu. Cependant, il n’y a pas de succursale de ce type à cet endroit.

Parmi les autres éléments de preuve de l’accusation figurent 2242 fichiers audio et vidéo liés au Falun Gong trouvés sur les cinq cartes mémoire confisquées au domicile de Mme Wei. Le procureur Wang a accusé Mme Wei d’avoir tenté de recruter Chu dans « l’organisation du Falun Gong » et d’être une récidiviste (elle avait déjà été condamnée à deux reprises pour sa croyance). Le verdict indiquait également que les propos de Mme Wei à Chu au sujet du Falun Gong étaient « authentifiés » comme étant de la propagande sectaire, même si aucune loi en Chine ne criminalise le Falun Gong ni ne le qualifie de secte.

Condamné malgré une santé déclinante

Un homme de 67 ans souffrant de saignements rectaux et dune perte de poids en détention, est condamné à une peine de quatre ans et demi de prison

Un homme de 67 ans de la ville de Qinhuangdao, province du Hebei, a été condamné à quatre ans et demi de prison après avoir été jugé le 14 décembre 2023 pour sa croyance dans le Falun Gong.

La condamnation de M. Zhao fait suite à son arrestation le 10 mai 2023, alors qu’il rendait visite, avec quatre autres personnes, à Mme Zhu Fengchun, 79 ans, et à son mari, M. Zhang Dehai, 82 ans, pour lire ensemble les enseignements du Falun Gong. Plus de 40 policiers étaient présents lors de l’arrestation. Ils ont utilisé une échelle pour escalader la clôture de Mme Zhu et ont sauté dans sa cour. Ils sont ensuite entrés par effraction et ont filmé Mme Zhu, son mari et leurs invités.

M. Zhao et les quatre autres invités ont été emmenés à leurs postes de police respectifs dans leurs quartiers résidentiels. Leurs domiciles ont été perquisitionnés et des biens de valeur ont été confisqués.

M. Zhao a été rapidement transféré au Centre de détention de la ville de Qinhuangdao. Selon sa famille, il a commencé à souffrir de saignements rectaux persistants environ six mois après le début de sa détention et est devenu très faible. Sa famille a demandé sa libération immédiate, mais en vain.

Le tribunal du district de Funing a tenu une audience sur le cas de M. Zhao le 14 décembre 2023. Seuls sa femme et l’un de leurs fils ont été autorisés à assister à la séance, tandis que les autres membres de la famille ont dû attendre dans le couloir pendant l’audience. Le président du tribunal, Lin Shuangquan, a dit avoir pris cette décision pour assurer la sécurité de la salle d’audience. Il a également invoqué l’exiguïté de la salle d’audience pour justifier cette restriction, alors qu’il y avait suffisamment de places assises pour la famille de M. Zhao.

Les deux avocats de M. Zhao ont fait valoir que leur client n’avait enfreint aucune loi en rendant visite à d’autres citoyens respectueux de la loi et en lisant ensemble des livres de Falun Gong. Il s’agissait d’une réunion privée, qui n’avait causé aucun préjudice à un individu ou à la société dans son ensemble. Par ailleurs, pratiquer le Falun Gong relève de leur liberté de croyance et aucune loi chinoise en vigueur ne criminalise le Falun Gong.

Les avocats ont ajouté que la procureur Zou Sumin avait accusé M. Zhao de « saper l’application de la loi par le biais d’une organisation sectaire », mais qu’elle n’avait fourni aucune preuve à l’appui de cette accusation. En outre, aucun témoignage ne portait de signature, ce qui les rendait invalides en tant que preuves à charge.

Le juge Lin n’a cessé d’interrompre les avocats et s’est montré très impoli à leur égard.

À la fin de l’audience, M. Zhao a été rapidement conduit hors de la salle d’audience. Sa femme l’a suivi à l’extérieur pour lui demander s’il avait toujours du sang dans les selles. Il lui a répondu qu’il n’avait plus ce symptôme et lui a demandé de ne pas s’inquiéter pour lui. Elle n’a cependant pas pu s’empêcher de s’inquiéter, car elle a vu que ses cheveux étaient devenus gris et qu’il avait perdu beaucoup de poids au cours de ses sept mois de détention.

Lorsque le juge Lin est sorti de la salle d’audience, l’épouse de M. Zhao lui a dit : « La santé de mon mari s’est rapidement dégradée depuis sa détention. Il n’était pas en bonne santé au départ et je m’inquiète vraiment de savoir s’il… » Lin l’a interrompue et lui a dit d’attendre la décision du tribunal.

Quelques jours plus tard, l’épouse de M. Zhao a reçu un appel du tribunal lui annonçant que son mari avait été condamné à quatre ans et demi de prison. Elle s’est interrogée sur la lourdeur de la peine, la procureur Zou ayant recommandé une peine de trois ans à la fin de l’audience. L’interlocuteur a dit que c’était parce que M. Zhao ne s’était pas « bien comporté » au cours des dernières années, puisqu’il avait continué à pratiquer le Falun Gong.

Voir aussi :

Rapporté en 2023 : 1190 pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance

Traduit de l’anglais