Minghui.org) M. Liu Dianyuan, un habitant de la ville de Chaoyang, province du Liaoning, a été illégalement condamné à onze ans et demi de prison en 2016, à l’âge de 78 ans, en raison de sa pratique du Falun Gong. Malgré son état de santé extrêmement précaire, la première prison de la ville de Shenyang l’a tout de même accepté. Son état a continué à se dégrader et il est décédé à la prison le 10 février 2024, jour du Nouvel An chinois. Il avait 86 ans.
Mme Zhou Guixiang, 77 ans, une habitante de la ville de Guiyang, province du Guizhou, est devenue émaciée et on a découvert qu’elle avait des tumeurs au foie et aux intestins, alors qu’elle était détenue dans un centre de détention local. Sa demande de libération conditionnelle était toujours en cours lorsqu’elle est décédée le 23 octobre 2024. Son corps avait déjà été incinéré sans le consentement de sa famille lorsque celle-ci s’est précipitée au centre de détention après avoir été informée de son décès.
Les cas de ces deux pratiquants font partie des 164 nouveaux décès de pratiquants de Falun Gong signalés en 2024, année qui marque le 25e anniversaire de la campagne d’éradication du Falun Gong ordonnée par le Parti communiste chinois en 1999. Au 31 décembre 2024, un total de 5167 cas de décès avaient été confirmés. Certains pratiquants ont été torturés à mort, tandis que d’autres sont décédés après avoir souffert pendant des années de détresse mentale ou de dévastation financière. En raison de la stricte censure de l’information et des pratiquants victimes du crime de prélèvement d’organes sur des personnes vivantes, on pense que le nombre réel de décès est beaucoup plus élevé. La liste complète des 164 pratiquants décédés nouvellement confirmés en 2024 peut être téléchargée ici (PDF).
Illustration 1. Pratiquants décédés en 2024
PARTIE I.VUE D’ENSEMBLE DES CAS DE DÉCÈS NOUVELLEMENT SIGNALÉS
Les 164 pratiquants décédés, âgés de 41 à 91 ans au moment de leur décès, viennent de tous les horizons : ouvriers de l’industrie automobile, directeurs d’entreprises pharmaceutiques, enseignants, avocats, agriculteurs, propriétaires de magasins, comptables et anciens fonctionnaires.
Au total, 149 des pratiquants décédés ont purgé une peine de prison ou de camp de travail, ou ont été détenus dans des centres de lavage de cerveau ou des hôpitaux psychiatriques avant leur décès. Outre les deux décès en détention mentionnés ci-dessus, 15 autres pratiquants sont décédés alors qu’ils étaient détenus dans des prisons ou des centres de détention. Ces décès en détention ont souvent été précédés de tortures physiques brutales et de tourments mentaux (dus à un lavage de cerveau intensif visant à forcer les pratiquants à renoncer à leur croyance), de l’administration involontaire de médicaments, de problèmes médicaux développés en détention ou de retards dans les soins médicaux.
D’autres pratiquants ont enduré des décennies de harcèlement constant, ont vu leur pension suspendue ou ont été contraints de se déplacer pour se cacher de la police. Certains ont été précédés par leurs conjoints, parents, enfants ou frères et sœurs, qui ont également perdu la vie à cause de la persécution.
1.1. Dix-sept personnes décédées en détention
Parmi les dix-sept décès en détention signalés en 2024, cinq se sont produits dans des centres de détention et les douze autres dans des prisons.
Le 6 novembre 2023, la prison pour femmes de la province du Heilongjiang a informé la famille de Mme Guan Hongyan qu’elle était décédée d’une « maladie » ce jour-là. Or, selon des personnes bien informées, elle a succombé à des blessures subies après avoir été torturée à plusieurs reprises par les gardiennes et les détenues. La mort par torture de Mme Guan, une habitante de 63 ans de la ville de Qitaihe, province du Heilongjiang, s’est produite environ seize mois après le début de sa peine d’emprisonnement de sept ans et demi.
Au début du mois de janvier 2024, quelques semaines après le décès de Mme Guan, Mme Li Yuzhen, une habitante de Harbin (capitale du Heilongjiang), est décédée dans la même prison, alors qu’elle purgeait une peine de quatre ans.
Plusieurs pratiquants sont décédés quelques jours seulement après avoir été admis en prison.
Mme Xu Haihong, de la ville de Qingdao, province du Shandong, est décédée le 9 décembre 2023, environ trois jours après avoir été transférée à la prison pour femmes de la province du Shandong pour y purger une peine de seize mois. Elle était âgée de 56 ans.
Dans la ville de Gongzhuling, province du Jilin, Mme Wang Yuying est décédée au centre de détention local, un mois après son arrestation. Elle avait 68 ans. Les autorités ont offert à sa famille 30 000 yuans en échange de leur silence sur sa mort suspecte. Ses proches ont consulté un avocat qui leur a dit que personne ne pourrait les aider à gagner un procès, car la police bloquerait tous les canaux s’ils essayaient de recueillir des preuves. Pendant ce temps, son frère de 80 ans, qui a été arrêté avec elle le même jour, est inculpé pour sa croyance commune.
1.2. Décès à domicile
Si certains pratiquants ont survécu à des années de torture brutale en détention, ils sont décédés des années plus tard, incapables de se remettre des dommages physiques et/ou psychologiques subis en détention. Dans certains cas, les autorités ont libéré les pratiquants alors qu’ils étaient sur le point de mourir afin de se soustraire à leur responsabilité, et les pratiquants sont décédés peu de temps après.
Au cours des vingt-cinq dernières années, de nombreux pratiquants ont également vécu dans la peur chaque jour, car ils ne savaient jamais si la police allait soudainement frapper à leur porte au milieu de la nuit ou les arrêter alors qu’ils étaient en déplacement. Pour beaucoup d’entre eux, la détresse mentale est devenue mortelle. Certains étaient si fragiles qu’ils sont morts peu de temps après leur dernière arrestation ou leur dernier épisode de harcèlement.
Ces dernières années, certains pratiquants, qui avaient déjà perdu leur emploi en raison de la persécution, ont subi un nouveau coup dur lorsque les autorités ont suspendu leur pension. Ils ont lutté contre la pauvreté avant de décéder.
1.2.1. Décès dus au harcèlement ou à la dernière arrestation
Alors, qu’elle était en liberté surveillée pour sa croyance dans le Falun Gong, Mme Zhao Huifen, de la ville de Huaibei, province de l’Anhui, a fait l’objet d’un harcèlement et d’une surveillance continus de la part des autorités, même après avoir reçu un diagnostic de cancer de l’œsophage. Elle est décédée le 21 avril 2024. Elle avait 71 ans.
Après sept années de torture en prison et la perte de presque toutes ses dents, M. Wang Huai, de la ville de Zhangjiakou, province du Hebei, est décédé le 9 mars 2024, deux jours après avoir été à nouveau harcelé par les autorités.
Mme Feng Yuqiu, enseignante de Lycée à la retraite dans la ville de Shulan, province du Jilin, a purgé deux peines de camp de travail et a été détenue dans un centre de lavage de cerveau à deux reprises depuis le début de la persécution en 1999. Elle a subi des tortures incessantes pendant sa détention, ce qui l’a profondément traumatisée et a eu des répercussions sur sa santé. Depuis 2023, l’état de ses jambes et de ses orteils, gravement blessés par la torture, s’est rapidement détérioré, la rendant incapable de marcher. De plus, elle a dû faire face à une baisse de sa vision. Elle a fait une chute et s’est cassé les jambes. Le 5 juin 2024, lors d’une arrestation collective, la police l’a appréhendée, avant qu’elle ne soit complètement rétablie et l’a brièvement détenue. Elle a été libérée sous caution, mais est décédée trois mois plus tard, le 9 octobre 2024. Elle avait 73 ans.
Le 29 novembre 2023, vers 6 h 30, cinq policiers ont fait irruption au domicile de Mme Chen Guohua dans la ville de Dongying, province du Shandong, et l’ont fouillé. Sa famille a dit que ce matin-là, elle avait un rendez-vous chez le médecin et la police l’a suivie à l’hôpital. On lui a diagnostiqué un cancer du foie métastatique à un stade avancé, et ce n’est qu’à ce moment-là que la police a renoncé à l’arrêter. Ils ont continué à menacer de revenir la chercher après sa guérison. Après la descente de police, son état s’est considérablement aggravé et elle est décédée le 11 décembre 2023, à l’âge de 54 ans.
Le 5 septembre 2024, la police a illégalement arrêté Mme Wang Qingxiang et l’a maintenue en détention malgré une tension artérielle dangereusement élevée. Finalement, ils ont libéré cette habitante de la ville de Yuanjiang, province du Hunan, le 16 septembre, lorsqu’elle a été victime d’une attaque cérébrale massive. Elle est décédée le 24 septembre, huit jours plus tard. Elle avait 60 ans.
1.2.2. Décès dus à l’administration involontaire de médicaments en détention
Cinq habitants de la ville de Wuhan, province du Hubei, ont été illégalement arrêtés dans une maison privée le 16 juin 2022 en raison de leur pratique du Falun Gong. Deux d’entre eux, M. Li Chunlian et M. Chen Jun, ont été détenus dans un hôpital psychiatrique et soumis à une administration involontaire de médicaments. Tous deux ont subi une perte de poids importante et une perte de clarté mentale. M. Li est décédé subitement le 11 novembre 2024. M. Chen, qui a subi une crise cardiaque et s’est vu poser une endoprothèse après sa libération sous caution, a récemment été illégalement condamné à sept ans et demi de prison.
Peu après que Mme Xie Changchun, de la ville de Guanghan, province du Sichuan a fini de purger une peine d’un an à la prison pour femmes de la province du Sichuan, le 19 avril 2024, elle a ressenti une douleur aiguë sur le côté gauche de l’abdomen. Sa peau est devenue foncée et elle s’est émaciée. Elle est décédée quatre mois plus tard, le 12 août. Elle avait 80 ans. Sa famille soupçonne qu’on lui a administré des substances toxiques pendant son incarcération.
1.2.3. Décès après des décennies de persécution
Mme Chen Xuzhen de la ville de Danjiangkou, province du Hubei, est décédée le 14 mars 2024, un mois après avoir été libérée dans un état critique après un an de détention. Son décès est venu mettre un terme à des années de persécution pour avoir maintenu sa croyance dans le Falun Gong. Elle avait déjà été illégalement arrêtée à plusieurs reprises et faisait l’objet d’un harcèlement constant.
En raison de leur pratique du Falun Gong, M. Liu Shengzhi, sa femme et sa sœur, tous habitants de Pékin, ont enduré des décennies d’incarcération et de torture. M. Liu a reçu des décharges électriques sur ses parties intimes et est devenu incontinent. Il a lutté contre un œdème systémique pendant des années et est décédé le 17 juillet 2024. Il avait 70 ans. Sa sœur, Mme Li Fengxia, après avoir purgé deux peines de camp de travail et une peine de prison, est décédée en 2020. Sa femme, qui a failli être battue à mort en détention, a entendu un jour un gardien dire : « Nous sommes la police. Les autorités supérieures ont dit que nous ne sommes pas responsables si nous vous battons à mort. Et personne ne saurait si vous seriez effectivement mort. »
Ayant perdu sa femme et son fils dans la persécution du Falun Gong, M. Su Anzhou, un homme de 71 ans de la ville de Lanzhou, province du Gansu, a été constamment harcelé et menacé d’une peine de prison, même lorsqu’il était déjà frappé d’incapacité. Il est décédé le 10 janvier 2024.
M. Su Anzhou (à droite), sa défunte épouse et son fils
1.2.4. Décès dus à la dévastation financière et aux déplacements
M. Ouyang Haiwen, de la ville de Wuhan, province du Hubei, travaillait dans une usine de vêtements militaires. Après le début de la persécution, il a été licencié parce qu’il refusait de renoncer au Falun Gong. Il a été condamné à quatre ans de prison en 2011 pour avoir placé des affiches sur la persécution dans un lieu public. À partir de septembre 2020, le Bureau de la sécurité sociale a suspendu ses prestations de retraite mensuelles de 2800 yuans (alors que sa famille avait cotisé pour lui pendant quinze ans) et lui a ordonné de verser 130 000 yuans supplémentaires avant de rétablir les versements. Pour subvenir à ses besoins, il a dû faire des petits boulots malgré son mauvais état de santé. Victime d’une hémorragie interne, il est décédé dans une maison de retraite le 19 avril 2024. Il avait 70 ans.
Le regretté M. Ouyang Haiwen
Bien que Mme Huo Xiuqin, une habitante de la ville de Fuxin, province du Liaoning, a survécu à des tortures brutales lors de son incarcération pour sa pratique du Falun Gong, elle est restée alitée pendant les douze années suivantes. Son mari a quitté son emploi pour s’occuper d’elle. La famille vivait de la pension mensuelle de 2300 yuans de Mme Huo et parvenait à peine à joindre les deux bouts. La famille a reçu un coup dur lorsque les autorités ont soudainement suspendu la pension de Mme Huo à la fin de 2022, sous prétexte qu’elle n’y avait pas droit en raison de sa condamnation à une peine de prison dix ans auparavant. L’état de santé de la femme de 63 ans s’est rapidement dégradé et elle est décédée quelques mois plus tard.
Après que Mme Cui Yajun, 79 ans, de la ville de Jinzhou, province du Liaoning, a été forcée de vivre loin de chez elle pour éviter la prison, les autorités ont intensifié la persécution en suspendant sa pension et de plus, ont ordonné à ses enfants de collaborer avec eux pour la ramener. Elle ne pouvait même pas rentrer chez elle après avoir développé de graves problèmes médicaux. Lorsque finalement, elle est rentrée chez elle en décembre 2024, elle était déjà dans un état critique. Elle est décédée quelques jours plus tard, à l’âge de 83 ans.
1.3. Répartition des cas selon l’année de l’événement
Parmi les 164 décès nouvellement documentés, 58 ont eu lieu entre 1999 et 2023 et les 104 autres cas sont survenus en 2024, avec une moyenne de 8 par mois. Janvier 2024 a enregistré le plus grand nombre de décès (14), suivi de 12 en avril 2024, et de 11 en mars, octobre et novembre 2024. Les autres mois de l’année 2024 n’ont enregistré qu’un seul chiffre. En raison d’une censure stricte de l’information, les cas de persécution ne peuvent pas toujours être signalés en temps voulu, et les informations ne sont pas toujours facilement accessibles.
1.4. Répartition par lieu, année et sexe des 164 décès nouvellement déclarés en 2024
Les 164 pratiquants décédés, dont 106 femmes, provenaient de 20 provinces, de 4 régions autonomes et de 4 municipalités sous contrôle central. Le Liaoning a signalé le plus grand nombre de cas (25), dont 16 sont survenus en 2024 et 9 au cours des années précédentes. Le Heilongjiang arrive en deuxième position avec 19 cas, dont 13 en 2024 et 6 au cours des années précédentes. Le Hebei arrive en troisième position avec 18 cas, dont 11 survenus en 2024 et 7 dans les années antérieures. Trois autres régions ont enregistré un nombre de cas à deux chiffres et les 22 autres ont enregistré un nombre de cas à un chiffre, compris entre 1 et 8.
L’illustration 4 montre également la répartition par sexe des nouveaux décès signalés dans les provinces.
1.5. 148 pratiquants décédés dont l’âge est connu
Sur les 164 cas nouvellement signalés, au moment de leur décès, l’âge de 148 pratiquants était connu, dont 130 avaient 60 ans ou plus. Quatre-vingt-dix-sept des 148 pratiquants étaient des femmes, dont 39 sont décédées avant 2024 et 58 en 2024. Les 51 pratiquants restants étaient des hommes, dont 13 sont décédés avant 2023 et 38 en 2024.
Le plus jeune pratiquant était M. Zhou Hongyu, 41 ans, de la ville de Dengzhou, province du Henan. Il a été maltraité alors qu’il purgeait une peine à la prison de Zhengzhou. Après sa libération en mai 2023, il a souffert d’œdèmes par intermittence. Il ne s’est jamais rétabli et est décédé en janvier 2024. Il laisse dans le deuil sa femme, Mme Sun Haihong, qui purge également une peine de prison pour sa pratique du Falun Gong, et leur fille de 12 ans.
La pratiquante la plus âgée est Mme Cui Xiangzhi, une habitante du district de Tahe, province du Heilongjiang, âgée de 91 ans, qui est décédée en décembre 2019 après avoir enduré deux décennies de harcèlement et avoir été témoin de la persécution de ses enfants et de leurs conjoints.
La deuxième pratiquante la plus âgée est Mme Zhang Guiqing, du district de Nanbu, province du Sichuan, elle est décédée le 29 octobre 2021, cinq mois après avoir été contrainte de vivre loin de chez elle pour éviter le harcèlement. Elle avait 88 ans.
PARTIE II. DES CAS PLUS PARTICULIERS
2.1. Décès en détention
Pendant leur détention, les pratiquants de Falun Gong qui refusent de renoncer à leur croyance subissent des tortures physiques brutales et un lavage de cerveau intensif destiné à les « transformer ». Nombre d’entre eux ont été détenus dans un environnement isolé, surveillés par les détenus 24 heures sur 24, privés de toute communication avec leur famille et n’ont pas été autorisés à parler à d’autres pratiquants de Falun Gong incarcérés. Les blessures physiques et l’énorme pression mentale ont souvent été fatales.
Compte tenu de la politique d’éradication de Jiang Zemin, l’ancien chef du Parti communiste chinois qui a ordonné la persécution en 1999, « Diffamer leur [les pratiquants de Falun Gong] réputation, les ruiner financièrement et les détruire physiquement », la plupart des prisons et des centres de détention ont reçu des « quotas de décès », selon lesquels les gardiens ne seraient pas tenus responsables s’ils torturaient les pratiquants de Falun Gong à mort, mais recevraient des récompenses lorsqu’ils parviendraient à forcer les pratiquants à abandonner le Falun Gong. De plus, les détenus qui torturent activement les pratiquants de Falun Gong, reçoivent des incitations, notamment des réductions de peine et d’autres privilèges.
2.1.1. Un homme de 60 ans meurt en détention, cinq jours après son admission en prison
M. Ren Changbin, un habitant de 60 ans de la ville de Jiamusi, province du Heilongjiang, est décédé cinq jours après avoir été admis en prison pour y purger une peine de trois ans. Son corps présentait de nombreuses contusions et blessures, ses yeux étaient cernés et sa tête avait plusieurs points de suture.
M. Ren Changbin
Selon la sœur de M. Ren, elle a reçu un appel de la prison vers 8 heures le matin du 28 septembre 2024, lui annonçant que M. Ren était décédé des suites d’une urgence médicale. Elle a demandé la raison précise, mais le gardien a refusé de fournir des informations supplémentaires, si ce n’est que le corps de M. Ren avait été transporté dans un funérarium.
La sœur de M. Ren a immédiatement informé les autres membres de la famille de la tragique nouvelle, et ils se sont précipités au funérarium, où ils ont vu les blessures sur le corps de M. Ren.
Lorsque la famille a interrogé les gardiens de la prison pour savoir si leur proche avait été torturé à mort, les gardiens ont affirmé que M. Ren était très faible lorsqu’il avait été admis à la prison et qu’ils avaient demandé à deux détenus de « s’occuper de lui ». De plus, ils ont dit que M. Ren avait fait une chute en prenant une douche, ce qui lui avait causé des blessures à la tête et sur le corps.
La famille de M. Ren a fait valoir qu’il était en très bonne santé au moment de son arrestation et s’est demandé comment il avait pu devenir aussi faible après une semaine de détention. Si la prison avait effectivement chargé deux détenus de « s’occuper » de M. Ren, pourquoi ne l’avaient-ils pas retenu de tomber pendant sa douche ?
Le 14 septembre 2024, M. Ren, ancien employé d’une usine de verre, a été illégalement arrêté lors d’une opération policière et condamné à trois ans de prison le 25 juillet 2024. Il a été transféré à la prison de Shuangyashan le 23 septembre et est décédé cinq jours plus tard.
2.1.2. Un homme de 66 ans meurt alors qu’il purgeait une peine de onze ans pour avoir poursuivi un ancien dictateur communiste
M. Yan Xuguang, de la ville de Chaoyang, province du Liaoning, est décédé le 16 octobre 2024, alors qu’il purgeait une peine de onze ans pour avoir poursuivi Jiang Zemin, l’ancien chef du régime communiste chinois qui a ordonné la persécution du Falun Gong. Il avait 66 ans.
En mai 2015, le Parquet populaire suprême et la Cour populaire suprême de Chine ont annoncé qu’ils accepteraient toutes les affaires dont ils seraient saisis. Cette annonce a déclenché un raz-de-marée de poursuites pénales de la part de pratiquants de Falun Gong du monde entier, qui dénoncent le rôle déterminant de Jiang Zemin dans le déclenchement de la persécution.
Dans la ville de Chaoyang, une équipe spéciale a été créée pour poursuivre les pratiquants de Falun Gong qui avaient engagé des poursuites contre Jiang. Plus de 300 pratiquants ont été illégalement arrêtés à Chaoyang le 9 novembre 2015. M. Yan a été arrêté par la police alors qu’il circulait à moto dans la rue. La police l’a localisé en suivant son téléphone portable.
Li Chao, directeur du Bureau de la sécurité publique de la municipalité de Chaoyang a ordonné aux parquets et aux tribunaux locaux d’accélérer les poursuites judiciaires à l’encontre des pratiquants. M. Yan, coordinateur bénévole des pratiquants de la région, a été considéré comme une cible privilégiée.
Au centre de détention de la ville de Chaoyang, M. Yan a contracté une maladie infectieuse. Malgré son très mauvais état de santé, la police a refusé de le libérer et l’a transféré à la Division médicale du centre de détention de la province du Liaoning. Ils ont strictement contrôlé les informations concernant l’état de santé de M. Yan et le lieu où il se trouvait. Lorsque sa famille a réussi à s’informer de son état et a interrogé la police à ce sujet, cette dernière ne lui a pas répondu directement, mais lui a demandé comment elle avait eu connaissance de ces informations.
M. Yan, pendant sa détention à la Division médicale du centre de détention de la province du Liaoning
Le 19 août 2016, le tribunal du district de Shuangta a tenu une audience sur l’affaire de M. Yan. Son avocat a plaidé non coupable pour lui. Bien que le procureur Bao Lei du Bureau du procureur du district de Shuangta n’a pas présenté de preuves démontrant que M. Yan avait violé la loi, le président du tribunal Zhang Xiaohua l’a tout de même condamné à onze ans de prison. Il a ensuite été transféré dans la Division pour personnes âgées et infirmes de la première prison de la ville de Shenyang.
Lorsque la famille de M. Yan lui a rendu visite en octobre 2023, il avait toujours le moral. Elle ne lui a pas rendu visite pendant l’année qui a suivi. On ne sait pas s’ils n’ont pas pu lui rendre visite ou si la prison a refusé cette visite à la famille. Le 12 octobre 2024, ils ont soudain reçu un appel de la prison, disant que M. Yan était dans un état critique. Lorsqu’ils se sont précipités au dixième hôpital de Shenyang, il était déjà inconscient.
La prison a remis M. Yan en liberté conditionnelle pour raisons médicales deux jours plus tard. Il a été ramené en ambulance à la ville de Chaoyang et admis à l’hôpital de la tuberculose de Chaoyang. Il est décédé deux jours plus tard, le 16 octobre.
2.1.3. Un homme du Shandong meurt à l’hôpital de la police alors qu’il purgeait une peine de huit ans
M. Wang Zhongshi de la ville de Zibo, province du Shandong, est décédé le 22 juillet 2024, alors qu’il purgeait une peine de huit ans. Il avait 74 ans.
La dernière arrestation de M. Wang Zhongshi, le 11 novembre 2020, a eu lieu un peu plus d’un an seulement après qu’il a fini de purger une peine de dix ans pour sa pratique du Falun Gong. Sa santé s’est détériorée au cours de la première période d’emprisonnement, et il ne pouvait uriner qu’en s’accroupissant. Avant qu’il ne puisse se rétablir, il a été illégalement arrêté à nouveau et s’est vu infliger une autre longue peine à purger dans la même prison de la province du Shandong. Les gardiens ont continué à le torturer en le forçant à s’asseoir sur un petit tabouret toute la journée sans bouger, ce qui a encore aggravé son état de santé déjà très dégradé. Il n’a pas fait d’exercice physique approprié et a été constamment privé de sommeil, tout en étant contraint de regarder chaque jour des vidéos dénigrant le Falun Gong. Il a fini par succomber à la torture et est décédé à l’hôpital de la police.
Parmi les gardiens impliqués dans la torture de M. Wang figuraient le directeur de Division Liang Jingda, le directeur adjoint Chen Shuo et l’instructeur Zheng Jie. Lorsque Liang a donné l’ordre de torturer les pratiquants, il a dit aux gardiens et aux détenus : « Ne les traitez pas [les pratiquants du Falun Gong] comme des êtres humains. »
2.2. Décès à domicile
Si les décès en détention sont l’aboutissement le plus extrême de la persécution, la torture physique n’en est qu’une partie. L’examen des détails concernant les pratiquants décédés à leur domicile permet de mieux comprendre le préjudice global qu’ils ont subi et qui a affecté tous les aspects de leur vie quotidienne, et souvent celle de leur famille, au quotidien.
2.2.1. Décès survenus peu après la libération en raison de sévices physiques ou de troubles médicaux apparus en détention
2.2.1.1. Une personne âgée du Guangdong décède des semaines après avoir été libérée dans un état critique (photo graphique dans l’article lié)
Mme Yao Jingjiao de la ville de Jieyang, province du Guangdong, est décédée le 20 novembre 2024, soit quelques semaines seulement après avoir été libérée pour raison médicale dans un état critique. Elle n’était qu’à un mois de son 85e anniversaire.
Le 25 octobre 2024, Mme Yao a été ramenée dans sa ville natale en ambulance après être tombée gravement malade alors qu’elle purgeait une peine de trois ans dans la prison pour femmes de la province du Guangdong.
Au cours de ses dernières semaines, Mme Yao a été fréquemment harcelée par les autorités. Huit jours avant son décès, sa famille a reçu l’ordre de prendre une photo d’elle pour la soumettre aux autorités afin de voir si elle était suffisamment bien pour être réadmise en prison.
La condamnation injustifiée de Mme Yao découle de son arrestation initiale le 14 juin 2020. Elle a été libérée sous caution le lendemain. Après avoir été illégalement condamnée à trois ans de prison en novembre 2022, elle est restée en liberté sous caution jusqu’au 5 mai 2023, date à laquelle la police l’a emmenée pour un examen physique. Elle souffrait d’hypertension artérielle, mais la police l’a quand même emmenée au centre de détention du district de Jiedong, où elle a été détenue jusqu’à son transfert à la prison pour femmes de la province du Guangdong au début juillet 2023. En raison de son hypertension artérielle persistante et de sa santé déclinante, la prison l’a envoyée à l’hôpital interne le jour de son admission.
Lorsque Mme Yao s’est cassé la jambe droite le 9 septembre 2024, la prison n’a informé sa famille de son état qu’à la mi-septembre. Ses proches ont été invités à venir à la prison pour signer un formulaire de consentement afin qu’elle puisse être opérée. Ils y sont allés, mais ils n’ont pas été autorisés à la voir. Après qu’ils ont signé le formulaire, la prison a dit que l’opération devait être annulée en raison de la faiblesse physique de Mme Yao.
À la mi-octobre 2024, la prison a de nouveau appelé la famille et lui a demandé d’obtenir l’approbation du Bureau 610 de la ville de Jieyang pour que Mme Yao soit libérée pour raison médicale. Sa famille a procédé, mais il a fallu une semaine au Bureau 610 pour approuver la demande. Cependant, la prison n’a pas libéré Mme Yao immédiatement. Ils ont extorqué un total de 30 000 yuans à sa famille à trois reprises avant d’accepter finalement de la libérer.
Tôt le 25 octobre 2024, la prison a demandé une ambulance pour conduire Mme Yao à l’hôpital de médecine chinoise de la ville de Jieyang. Les membres de sa famille, qui attendaient à l’entrée de l’hôpital, ont été choqués de voir Mme Yao presque méconnaissable sortir de l’ambulance. Elle était dans un état quasi végétatif, la bouche ouverte. Elle pouvait bouger les yeux, mais ne pouvait pas parler.
Mme Yao Jingjiao peu de temps avant son incarcération
Mme Yao Jingjiao après sa libération pour raison médicale
Le gardien qui l’a escortée a dit que sa jambe droite n’était toujours pas guérie et qu’elle souffrait d’une défaillance multiviscérale. Il a annoncé que la prison la remettait officiellement à sa famille et leur a ordonné de signer une décharge dégageant la prison de toute responsabilité si quelque chose arrivait à Mme Yao. Lorsqu’ils ont refusé de signer, le gardien a menacé de la ramener en prison, alors ils ont cédé et ont signé. Ils l’ont ensuite emmenée d’urgence à l’hôpital.
Après des jours passés aux soins intensifs, Mme Yao ne montrait toujours aucun signe d’amélioration. L’après-midi du 4 novembre 2024, elle était incapable de manger et sa respiration était très superficielle. Les responsables de l’hôpital ne voulaient pas qu’elle meure sous leurs soins et l’ont donc libérée ce jour-là.
Mme Yao a retrouvé sa lucidité mentale après son retour à domicile, grâce aux soins méticuleux de sa famille. Cependant, elle s’étouffait en mangeant et en buvant parce qu’elle avait du mal à avaler, ce qui l’a assoiffée et affamée, aggravant son état. On ne sait pas pourquoi sa famille n’a pas pu lui procurer une perfusion intraveineuse ou une sonde d’alimentation.
Malgré son état, le Bureau 610 a demandé aux responsables du village de la harceler chez elle et de la prendre en photo. Le 12 novembre, ils ont appelé sa famille et leur ont ordonné de prendre une photo d’elle pour la remettre aux autorités. Elle est décédée huit jours plus tard.
2.2.1.2. Torturée pour avoir défendu sa croyance, une ancienne médecin meurt quelques jours après sa libération
Mme Liu Dongxian qui était médecin-chef en médecine interne de la ville de Changde, province du Hunan, a été torturée sans relâche alors qu’elle purgeait une peine de neuf ans pour sa croyance. Elle est décédée en mai 2024, quelques jours seulement après avoir été libérée. Elle avait 72 ans.
Après que le régime communiste chinois a commencé à persécuter le Falun Gong en juillet 1999, Mme Liu a été prise pour cible à maintes reprises parce qu’elle ne renonçait pas à sa croyance. Elle a purgé une peine d’un an et neuf mois dans un camp de travail et trois peines de prison d’une durée totale de seize ans. Les autorités ont surveillé son téléphone et sa vie quotidienne, et elle a souvent remarqué qu’elle était suivie lorsqu’elle sortait. L’hôpital où elle travaillait l’a rétrogradée de son poste de médecin et l’a affectée à des tâches diverses dans un entrepôt de médicaments. Son salaire et sa prime ont été suspendus et elle ne recevait que 300 yuans par mois pour couvrir ses dépenses les plus élémentaires.
Mme Liu a été illégalement arrêtée à nouveau en décembre 2016. Elle a été condamnée à treize ans de prison le 13 mars 2018. À la prison pour femmes de la province du Hunan, elle a de nouveau été contrainte de rester immobile pendant de longues heures et n’a été autorisée à bouger les bras que pour manger ou boire. Elle devait se présenter au chef des détenues et obtenir sa permission avant de pouvoir utiliser les toilettes. Le temps dont elle disposait pour prendre des douches était également limité.
Illustration de la torture : se tenir debout en étant attaché
En raison de ses problèmes cardiaques et de son hypertension, Mme Liu a été libérée en mai 2024, dix-neuf mois avant l’expiration de son mandat. Elle est décédée quelques jours plus tard.
2.2.1.3. Un homme du Jilin meurt 21 jours après avoir été libéré sous caution ; il est menacé à titre posthume d’une peine de 3 ans de prison
M. Tian Yuchun, de la ville de Changchun, province du Jilin, est décédé vingt et un jours après avoir été libéré sous caution en raison de son état critique. Bien qu’il soit décédé le 24 juillet 2024, le tribunal du district de Chaoyang a menacé de le condamner à trois ans de prison. Il était à un mois de ses 75 ans.
M. Tian a été illégalement arrêté à son domicile le 18 avril 2024. Les policiers qui l’ont arrêté ont dit l’avoir pris pour cible parce que leurs supérieurs leur avaient ordonné de remplir un quota et d’arrêter un certain nombre de pratiquants de Falun Gong avant le 1er mai (fête du Travail en Chine).
La police a promis de libérer M. Tian après l’avoir interrogé, mais l’a emmené le lendemain dans un centre de détention. Lors de l’examen physique obligatoire, il a été constaté qu’il souffrait d’hypertension artérielle, de symptômes d’accident vasculaire cérébral et d’un décollement de la rétine. Selon la loi, il était inapte à la détention, mais le centre de détention l’a tout de même admis.
La famille de M. Tian a fait appel au centre de détention, en vain. Elle s’est alors tournée vers l’association locale des personnes handicapées, qui a refusé de leur venir en aide. La famille a engagé un avocat, mais le centre de détention a dit que M. Tian était un « détenu politique » et qu’il n’était pas autorisé à recevoir des visiteurs (famille ou avocats).
Le centre de détention a même menacé de retirer sa licence à l’avocat s’il osait continuer à représenter M. Tian. Le 20 juin 2024, un gardien a informé la famille de M. Tian qu’il avait vomi et perdu connaissance ce jour-là et qu’on lui avait diagnostiqué une occlusion intestinale. Ses proches ont demandé à lui rendre visite, mais cela leur a été refusé. Lorsque le centre de détention a découvert, huit jours plus tard, que M. Tian souffrait également d’un cancer des voies biliaires, il a informé sa famille qu’elle devait demander sa libération sous caution.
Il a fallu quelques jours pour traiter tous les documents requis et lors de sa libération le 3 juillet 2024, M. Tian était si faible qu’il ne pouvait pas marcher sans assistance. Il a ensuite raconté à sa famille que pendant sa détention, il était contraint de s’asseoir sur une planche et de rester immobile, et ce, tous les jours. En moins d’une semaine, ses fesses saignaient et une épaisse couche de callosités les a recouvertes.
De plus, il a dit que le déclin de son état de santé avait commencé bien avant le 20 juin, lorsque le centre de détention a appelé sa famille. Il a dit avoir été emmené à l’hôpital du centre de détention en mai 2024 et avoir été attaché dans un lit, les mains menottées et les pieds entravés toute la journée. Les gardiens ne l’autorisaient à porter que ses sous-vêtements et un pantalon fin. Il n’a rien eu à manger. Trois gardiens le surveillaient et refusaient de dire quelles injections il recevait chaque jour.
Dans la province du Jilin, au mois de mai, le temps est encore très frais. Ayant le torse nu, M. Tian a imploré les gardiens et les infirmières de lui permettre de mettre sa chemise. Tous l’ont ignoré.
Il est décédé vingt et un jours après sa libération.
2.2.2. Tragédies familiales
2.2.2.1. Un fils meurt en 2018 après avoir souffert de troubles mentaux en prison, sa mère décède en 2024 après avoir été harcelée par la police pour avoir demandé justice
Mme Liu Xiufen du district de Jinghai, à Tianjin, est décédée le 10 avril 2024, peu de temps après avoir été harcelée chez elle par la police qui lui demandait si elle pratiquait toujours le Falun Gong et si elle avait l’intention de continuer à demander justice pour son fils décédé en 2018, atteint d’une maladie mentale suite à sa peine de cinq ans d’emprisonnement.
M. Ren Dongsheng et sa femme Zhang Liqin
M. Ren après être devenu psychotique en détention
Le 8 mars 2006, M. Ren Dongsheng, le fils de Mme Liu, a été illégalement arrêté et condamné à cinq ans de prison à Binhai. Il a été brutalement torturé et s’est vu administrer des substances inconnues. La prison lui a interdit les visites de sa famille pendant les huit derniers mois de sa peine. Suite aux protestations de Mme Liu, la prison lui a montré un clip vidéo de son fils où ont le voit agité et ayant un comportement anormal. Il devait être libéré le 7 mars 2011, mais il a été emmené directement dans un centre de lavage de cerveau ce jour-là et détenu une semaine de plus. Lorsque Mme Liu est allée le chercher, elle a été choquée et a eu le cœur brisé de voir un homme psychotique.
Le monde de Mme Liu s’est effondré. À l’époque, sa belle-fille, Mme Zhang, purgeait encore une peine de sept ans pour sa pratique du Falun Gong.
M. Ren est resté psychotique dans les dernières années de sa vie. Il souffrait d’hallucinations la plupart du temps. Chaque fois qu’il y avait un orage, il restait sous la pluie en criant. Il s’enfuyait également parfois de chez lui au milieu de la nuit et ne revenait que quelques jours plus tard. Lorsqu’il revenait, il était sale et agité.
Lorsque quelqu’un mentionnait la police en passant, il semblait terrifié et murmurait en lui-même : « Je dois courir, sinon ils vont m’attraper. » Il s’enfuyait alors de chez lui et restait dehors pendant quelques jours. Il se réveillait aussi souvent à cause de cauchemars et criait : « Je n’ai pas peur de toi ! »
Dans les rares moments où il était mentalement éveillé, M. Ren disait : « Les gardiens de prison et les détenus ont menacé de me battre à mort si je ne renonçais pas à ma croyance. »
Le 11 février 2016, après la libération de Mme Zhang, elle et Mme Liu ont travaillé ensemble et ont réussi à identifier les huit gardiens de prison qui avaient torturés et drogués M. Ren, et de ce fait l’avait brisé mentalement.
Elles ont porté plainte contre les auteurs de ce crime auprès de diverses agences gouvernementales, mais en vain. Mme Zhang a même été détenue pendant trente-cinq jours pour ses efforts. En 2017, Mme Liu a déposé ses plaintes auprès de la première cour intermédiaire de Tianjin et du tribunal supérieur de Tianjin, mais son affaire a été rejetée au motif que le délai de prescription de deux ans était dépassé.
M. Ren est décédé à 2 heures du matin le 12 septembre 2018. Même après son décès, les autorités locales ont continué à harceler Mme Zhang et Mme Liu.
Le harcèlement répété a eu raison de la santé de Mme Liu, qui s’est retrouvée alitée. Mais la police ne s’est pas arrêtée pour autant. Un jour, ils ont fait irruption chez elle et ont exigé de lui parler. Elle est décédée peu de temps après, le 10 avril 2024.
2.2.2.2. La persécution sépare un couple pendant six ans, la police tire sur le mari qui est ensuite emprisonné pendant quatorze ans
M. Jiang Honglu, 66 ans de la ville de Mishan, province du Heilongjiang, est mort dans un centre pour personnes âgées le 27 janvier 2024, deux semaines avant le Nouvel An chinois. Sa mort est survenue six ans après celle de son épouse, Mme Yuan Shuzhi, décédée le 4 avril 2018 à l’âge de 60 ans.
M. Jiang, qui travaillait à l’administration des autoroutes de la ville de Mishan, a été illégalement condamné à un an et trois mois de travaux forcés en décembre 1999. En 2002, alors qu’il parlait du Falun Gong à des gens, un agent l’a poursuivi, lui a tiré une balle dans la jambe et lui a donné un coup de pied à la tête. Il a ensuite été condamné à quatorze ans de prison et est devenu paralysé des deux jambes à la suite des tortures subies en prison. Il était incapable de parler de manière cohérente, a développé des problèmes de mémoire et souffrait d’une affection de la prostate. Au cours des dernières années de sa vie, il devait être nourri par une sonde nasale.
Son épouse, Mme Yuan, a également été illégalement arrêtée et torturée à plusieurs reprises. La pression mentale exercée par la persécution a eu des conséquences néfastes sur sa santé. Elle a développé un diabète et a souffert d’un grave gonflement des jambes, ce qui a entraîné l’amputation de ses deux jambes. Son état a continué à se détériorer après l’opération, et elle est décédée le 4 avril 2018, peu après avoir fêté ses 60 ans.
Le fils du couple, âgé d’environ 39 ans, a été traumatisé par la persécution subie par ses parents au fil des ans. Il s’est replié sur lui-même et refusait de socialiser. Il restait la plupart du temps dans sa chambre.
2.2.3. Décès après deux décennies de persécution
2.2.3.1. Une femme du Shandong meurt après des décennies de harcèlement, de déplacement et de souffrance dus à l’administration de médicaments
Mme Wang Shuhua et son mari, M. Zhou Chuanzhong, de la ville de Taian, province du Shandong, ont été contraints de vivre loin de chez eux au début du mois de mars 2000, afin d’éviter le harcèlement incessant de la police. Mais, à chaque fois, la police a toujours réussi à les retrouver peu de temps après leur déménagement. Pour se cacher de la police, ils ont vécu dans plusieurs provinces, dont celles du Hubei, Shanxi et Hebei.
Après son arrestation en 2006, Mme Wang a souffert de convulsions et de nausées constantes après avoir reçu des injections toxiques. En 2013, son état s’est soudainement aggravé et elle est devenue complètement invalide. Après avoir lutté pendant une autre décennie de souffrance physique, tout en endurant la détresse mentale de la persécution continue du Falun Gong, en particulier en étant témoin de l’arrestation et de la condamnation de son mari, elle est décédée le 14 août 2024. Elle avait 68 ans.
Comme le Bureau local de la Sécurité sociale avait suspendu la pension du couple et que leur fils ne travaillait pas en raison de blessures causées par un accident de voiture, la famille ne disposait que de 500 yuans en liquide et n’avait même pas les moyens de payer les funérailles de Mme Wang. Lorsqu’un parent a appris leur situation, il leur a prêté 10 000 yuans. Ce n’est qu’ensuite que la famille a procédé à l’incinération du corps de Mme Wang, afin qu’elle puisse reposer en paix.
2.2.3.2. Une architecte de la province du Guangdong meurt à 60 ans après avoir été harcelée à plusieurs reprises par la police
Mme Chen Yanping, 60 ans de la ville de Guangzhou, province du Guangdong, est décédée le 23 mai 2024, après avoir été harcelée par la police pendant des années en raison de sa croyance dans le Falun Gong.
Mme Chen Yanping
Mme Chen Yanping, propriétaire d’un cabinet d’architectes, attribue au Falun Gong la stabilisation de son kyste hépatique congénital (poches remplies de liquide sur le foie). Elle a toutefois connu une rechute et développé d’autres symptômes après avoir été harcelée à plusieurs reprises par la police en raison de sa croyance. Elle ne s’est jamais rétablie et est décédée récemment.
Après le début de la persécution du Falun Gong en 1999, la police a interdit à Mme Chen de voyager à l’étranger, ne l’autorisant même pas à se rendre dans la ville voisine de Hong Kong. Elle a été étroitement surveillée. À plusieurs reprises, alors qu’elle s’apprêtait à prendre l’avion pour un voyage au pays, la police l’a appelée pour lui demander où elle se rendait. Afin d’éviter tout harcèlement supplémentaire, elle a souvent parcouru de longues distances en voiture (au lieu de prendre l’avion) lorsqu’elle devait voyager.
Le harcèlement de Mme Chen par la police s’est intensifié en 2023, après que le poste de police local a découvert qu’elle avait publié un article écrit par le fondateur du Falun Gong sur WeChat (une plateforme de médias sociaux). La police s’est présentée à son domicile et a vérifié son téléphone portable et ses publications sur WeChat contre son gré. Ils l’ont interrogée à son domicile et lui ont confisqué un portrait du fondateur du Falun Gong et des œuvres d’art portant des messages du Falun Gong.
Un jour, fin novembre 2023, la police a frappé à la porte de Mme Chen. Personne n’ayant répondu, ils ont frappé à la porte de sa voisine et lui ont demandé si elle était chez elle et avec qui elle vivait. Un peu après 20 heures ce soir-là, Mme Chen est sortie de son immeuble pour aller chercher quelque chose dans sa voiture. En se rendant au garage, elle a croisé quatre policiers. Ils n’ont pas tout de suite compris qu’il s’agissait de Mme Chen, mais elle savait qu’ils venaient la chercher. Au lieu de retourner à son appartement, elle est partie immédiatement en voiture. Elle n’avait pas son téléphone sur elle ni d’argent. Elle a réussi à trouver un endroit temporaire pour s’installer et a vécu loin de chez elle pendant un certain temps pour éviter d’être arrêtée.
À partir de février 2024, Mme Chen a commencé à éprouver des difficultés à marcher, avec un gonflement des pieds, après la rechute de son kyste hépatique. Le gonflement s’est progressivement étendu à ses jambes. Son poids a augmenté et son tour de taille s’est élargi. L’augmentation du poids de l’abdomen a comprimé les veines de ses jambes inférieures et obstrué la circulation du sang veineux, ce qui a aggravé l’œdème de ses jambes. Entre-temps, son ventre s’est mis à pousser contre ses jambes, ce qui a aggravé l’œdème. De plus, son ventre a poussé contre son diaphragme, puis contre son cœur qui s’est mis à battre violemment. Son estomac a également été comprimé et elle a perdu l’appétit.
Mme Chen mangeait très peu, mais elle a pris près de 70 livres (31 kg) en trois mois. Elle se sentait inconfortable, quelle que soit la position dans laquelle elle se trouvait, debout, assise ou couchée.
Le 4 avril 2024, Mme Chen a envoyé un message à quelqu’un sur Face Time et rapidement, deux policiers se sont présentés. Ils lui ont ordonné de cesser d’utiliser Face Time et ont supprimé de force l’application de son téléphone.
Mme Chen a ensuite été hospitalisée. Elle a dit à sa famille et au personnel médical à plusieurs reprises que si elle n’avait pas été forcée de vivre loin de chez elle en novembre 2023, sa santé n’aurait pas décliné aussi rapidement. Malgré ses souffrances, elle est restée calme et joyeuse. Elle a même offert à ses infirmières une corbeille de fleurs et une corbeille de fruits le 12 mai, à l’occasion de la Journée des infirmières. Elle est décédée le 23 mai, cependant on ignore si elle était à l’hôpital ou chez elle.
2.2.3.3. Un médecin bien aimé meurt dans sa cinquantième année après des années de persécution
Dr Dong Wencheng, un médecin bien-aimé de la ville de Harbin, province du Heilongjiang, est décédé le 24 novembre 2024, après avoir subi des années de persécution pour sa croyance dans le Falun Gong.
Dr Dong, âgé d’une cinquantaine d’années, dirigeait sa propre clinique et pratiquait souvent des honoraires faibles ou nuls pour les patients en difficulté financière. Sa générosité, ses compétences médicales exceptionnelles et son attitude attentive au chevet des malades lui ont valu le respect et ont attiré des patients de tous horizons. À l’annonce de son décès, nombre de ses patients ont versé des larmes et se sont demandé s’ils retrouveraient un jour un aussi bon médecin.
Dr Dong a été illégalement arrêté pour la première fois le 3 décembre 2001 et emmené dans un centre de lavage de cerveau. Avant de le relâcher à une date inconnue, la police l’a forcé à payer 2000 yuans et à remettre les titres de propriété de ses trois résidences.
Après un voyage à Pékin pour faire appel en faveur du Falun Gong en 2002, Dr Dong a été illégalement arrêté et détenu dans environ six centres de détention différents à Pékin. Il a ensuite été escorté jusqu’à Harbin et détenu au centre de détention du district de Shuangcheng. Il a entamé une grève de la faim en signe de protestation et a été gavé. Il a été libéré lorsqu’il s’est retrouvé dans un état critique. Peu de temps après son retour, il a dû se cacher pour éviter le harcèlement fréquent des responsables locaux du village.
Dr Dong s’est de nouveau rendu à Pékin le 16 avril 2002 pour faire appel en faveur du Falun Gong. Il a été illégalement arrêté et s’est blessé à la jambe en tombant. Il a ensuite été ramené dans le Heilongjiang et de nouveau détenu dans le même centre de détention du district de Shuangcheng. Son état s’étant aggravé, les gardiens l’ont relâché.
Après une nouvelle arrestation à une date inconnue, Dr Dong a été condamné à deux ans de travaux forcés au camp de travail de Changlinzi. Les gardiens l’ont soumis à diverses formes de mauvais traitements, comme des passages à tabac, la suspension la tête en bas (voir l’image ci-dessous), recevoir des décharges électriques et être aspergé d’eau froide sur tout le corps. À un moment donné, il a eu une commotion cérébrale et souffert de troubles mentaux à la suite de passages à tabac répétés.
Illustration de la torture : être suspendu la tête en bas
Dr Dong a été illégalement arrêté une autre fois le 6 mai 2016, alors qu’il faisait ses courses dans un supermarché. Après avoir été libéré, il a continué à faire l’objet d’une surveillance et d’un harcèlement constants en raison de sa croyance. La pression mentale a eu un impact sur sa santé et il est décédé le 24 novembre 2024.
2.2.3.4. Après plus de 13 ans passés derrière les barreaux, un habitant de Pékin meurt quatre mois après avoir purgé sa troisième peine de prison
M. Pang You, un habitant de Pékin, était méconnaissable lorsqu’il a été libéré le 26 novembre 2023, après avoir purgé une peine d’un an et trois mois pour sa pratique du Falun Gong. Il a souffert d’une perte de protéines sériques au niveau de l’appareil digestif et d’une transpiration excessive. Il était extrêmement faible et avait du mal à marcher.
Le regretté M. Pang You avec sa femme et son fils
Les autorités locales ont gardé un œil sur M. Pang, ancien directeur du bureau d’urbanisme et directeur d’une société immobilière, même après son retour chez lui. Des policiers l’ont harcelé de temps à autre et ont chargé des personnes de le surveiller de près pendant les « deux sessions » qui ont duré une semaine en mars 2024.
Les « deux sessions » sont les réunions annuelles du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) et de l’Assemblée populaire nationale (APN). Cette année, la CCPPC a débuté le 4 mars 2024 et l’APN un jour plus tard. Elles se sont toutes deux achevées le 11 mars. Le régime communiste est connu pour intensifier sa persécution des pratiquants de Falun Gong autour des dates sensibles, telles que les « deux sessions ».
L’état de M. Pang s’est rapidement détérioré et il est décédé le 9 avril 2024. Il avait 61 ans. Son décès a mis fin à des décennies de souffrance aux mains du régime communiste.
Le 27 septembre 2000, M. Pang a d’abord été illégalement condamné à huit ans de prison après son arrestation. Moins d’un an après sa libération en 2008, il a été de nouveau illégalement arrêté le 3 août de la même année et condamné à une peine de quatre ans de prison. Sa troisième peine de prison a été prononcée à la suite de son arrestation le 2 mai 2022. Libéré sous caution le lendemain, il est à nouveau placé en détention le 28 juillet 2022. Son état de santé s’est dégradé pendant sa détention et il a été envoyé à l’hôpital de la police de Pékin deux mois plus tard. Il a assisté à une audience virtuelle dans sa chambre d’hôpital le 3 juillet 2023 et a été condamné à une peine d’un an et trois mois peu après.
La santé de M. Pang n’a cessé de décliner pendant sa détention. Il souffrait d’insuffisance cardiaque et rénale, ainsi que d’un grave œdème transitoire sous les os de la hanche. À un moment donné, tout son corps était enflé sous la poitrine. Il souffrait également de complications diabétiques, et deux trous dans ses pieds suintaient de pus. Il avait du mal à se tenir debout, et il a été transporté en fauteuil roulant lorsque son avocat lui a rendu visite. Malgré son état, les autorités ont refusé de le remettre en liberté conditionnelle.
2.2.3.5 Une femme du Liaoning souffre de troubles mentaux après un an de détention et meurt sept ans plus tard
Mme Xing Anmei de la ville de Shenyang, province du Liaoning, a souffert de troubles mentaux à la suite de la torture et de l’administration de substances inconnues alors qu’elle purgeait une peine pour sa croyance dans le Falun Gong. Elle a lutté contre une santé défaillante pendant les sept années suivantes et est décédée le 22 février 2024. Elle avait 67 ans.
Mme Xing Anmei et sa famille
La dernière arrestation de Mme Xing a eu lieu le 14 avril 2016, alors qu’elle prenait le petit-déjeuner avec son mari et leurs deux enfants dans un restaurant local. La police a révélé que la famille avait été prise pour cible parce qu’elle avait déposé une plainte pénale contre l’ancien dictateur chinois Jiang Zemin pour avoir lancé la persécution du Falun Gong qui a entraîné leurs arrestations antérieures.
Le fils du couple a été libéré un mois plus tard. Sa sœur a été libérée sous caution et assignée à résidence le même jour. La jeune femme a dit que son frère boitait et semblait hébété après leur retour à la maison. Il lui a dit que la police l’avait battu. Pendant un certain temps, il n’a pas osé sortir de chez lui.
Mme Xing a été illégalement condamnée à un an de prison et à une amende de 5000 yuans le 23 février 2017. Quatre jours plus tard, sa fille a été condamnée à un an de sursis et à une amende de 2000 yuans. Son mari a été condamné à une peine de deux ans et demi et à une amende de 10 000 yuans.
Au centre de détention de la ville de Shenyang, Mme Xing a été placée en cellule d’isolement, torturée et régulièrement gavée de substances toxiques. Ses dents ont été cassées à cause des coups. En conséquence, elle avait du mal à avaler et souffrait de vertiges, de fatigue, de palpitations cardiaques et de nausées. Malgré son état, les gardiens continuaient à l’entraver et enchaînaient sa main gauche à un anneau posé au sol. Ils ne la détachaient pas, même lorsqu’elle avait besoin d’aller aux toilettes. Une fois, deux détenues se sont assises sur ses jambes et deux autres lui ont tordu les bras dans le dos, la blessant gravement à l’épaule et au bras gauches.
Lorsque Mme Xing a été libérée le 14 avril 2017, elle n’était plus elle-même. Elle était extrêmement craintive et ne pouvait pas reconnaître sa famille, pas même ses propres enfants. Elle courait jour et nuit, criait, frappait les gens et jetait des objets par la fenêtre supérieure. De temps en temps, elle disait : « Les pratiquants de Falun Gong sont drogués de force tous les jours. » Après avoir lutté contre une mauvaise santé pendant sept ans, elle est décédée le 22 février 2024.
Voir aussi :
Rapporté en novembre 2024 : 17 pratiquants de Falun Gong meurent des suites de la persécution
Rapporté en octobre 2024 : 13 pratiquants de Falun Gong décèdent des suites de la persécution
Rapporté en avril et mai 2024 : Décès de 24 pratiquants de Falun Gong en raison de la persécution
Rapporté en mars 2024 : Décès de 13 pratiquants de Falun Gong en raison de la persécution
Rapporté en février 2024 : Décès de 10 pratiquants de Falun Gong en raison de la persécution
Rapporté en janvier 2024 : Décès de 13 pratiquants de Falun Gong en raison de la persécution
Traduit de l’anglais
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