(Minghui.org) Vingt et un mois après que Mme Zhang Juhong, 54 ans, une habitante de la ville de Guiyang, province du Guizhou, a fini de purger une peine de quatre ans et demi pour sa croyance dans le Falun Gong, elle a été de nouveau arrêtée et condamnée à sept ans et demi pour avoir affiché le mot « fu » (福, ou chance) sur sa fenêtre afin de célébrer le Nouvel An chinois.

Deux habitants de la ville de Jinzhou, province du Liaoning, M. Qin Shuhai et Mme Liu Yulan ont été arrêtés en janvier 2024 pour avoir distribué trois mois plus tôt, des calendriers contenant des informations sur le Falun Gong. L’épouse de M. Qin, qui était invalide depuis 2013 à la suite d’un accident vasculaire cérébral, a été dévastée par l’arrestation de M. Qin. Son état s’est rapidement aggravé et elle est décédée vingt-six jours plus tard. De plus, la mère de M. Qin, âgée de 81 ans, a été harcelée et interrogée par la police. Plus tard, M. Qin lui-même a été victime d’une attaque cérébrale en détention et a perdu la mobilité d’un côté de son corps. Les autorités ont toutefois refusé de le libérer et l’ont ensuite condamné à trois ans de prison. Mme Liu Yulan, qui souffrait d’une tension artérielle dangereusement élevée, a été condamnée à deux ans de prison.

Mme Yang Jie, une ancienne employée de la société d’import-export de médicaments et de produits de santé de la province du Zhejiang a soudain disparu en novembre 2023 et la voiture de police qui était garée devant son immeuble, tous les jours depuis trois ans, est également partie. Sa famille n’a pu confirmer son arrestation qu’en mai 2024. Elle a été jugée le 9 août 2024 et condamnée à une peine de deux ans et dix mois de prison. Avant sa dernière condamnation, Mme Yang a passé au total seize ans derrière les barreaux pour sa croyance, purgeant une peine de camp de travail et trois peines de prison.

Il ne s’agit là que de quelques exemples des 764 cas de condamnation de pratiquants du Falun Gong qui ont été signalés en 2024. Vingt-cinq ans après que le Parti communiste chinois (PCC) a ordonné l’éradication du Falun Gong, la persécution se poursuit sans relâche. Comme Mme Zhang et Mme Yang, de nombreux autres pratiquants ont été pris pour cible à maintes reprises en raison de leur croyance, passant parfois des décennies derrière les barreaux avant leurs dernières arrestations et condamnations. Le PCC ne fait preuve d’aucune indulgence à l’égard des pratiquants âgés de 70, 80 ou même 90 ans, ces derniers ayant été condamnés à des peines allant jusqu’à quatre ans et demi. (La liste complète des pratiquants condamnés peut être téléchargée ici .)

PARTIE 1. VUE D’ENSEMBLE DES CAS DE CONDAMNATION NOUVELLEMENT SIGNALÉS

1.1. Les condamnations nouvellement rapportées ont eu lieu sur une période de 7 ans

Les 764 cas de condamnation nouvellement confirmés en 2024 comprennent 2 cas qui ont eu lieu l’un en 2017 et l’autre en 2019, 6 en 2020, 5 en 2021, 20 en 2022, 185 en 2023, 448 en 2024, et 98 cas pour lesquels les dates de condamnation sont inconnues.

Ce retard est dû à la stricte censure de l’information imposée par le PCC, qui vise à maintenir la persécution du Falun Gong dans la clandestinité afin d’éviter tout contrôle international.

Pour maintenir la persécution, la police ne ménage pas ses efforts pour surveiller la vie quotidienne des pratiquants et pour poursuivre les pratiquants qui se sont manifestés pour demander justice pour le Falun Gong.

Mme Gu Chunying, 60 ans, une habitante de la ville de Harbin, province du Heilongjiang, a été condamnée à une peine de quatre ans de prison pour avoir parlé du Falun Gong à un garçon. Mme Xue Shunrong, 49 ans, du district de Huzhu, province du Qinghai, a été condamnée à six ans de prison le 8 mai 2024 pour avoir publié des vidéos sur le Falun Gong sur Kuaishou, une plateforme populaire de vidéos de courte durée, qui ont été vues plus de 100 000 fois.

Certains pratiquants ont également fait l’objet de représailles lorsqu’ils ont tenté d’obtenir justice ou d’exhorter la police à ne pas participer à la persécution.

Mme Yang Li, 71 ans, de la ville de Chongqing, s’est rendue au poste de police en février 2024 et a remis aux agents un dépliant sur le Falun Gong, dans l’espoir qu’ils puissent prendre connaissance des faits relatifs à la persécution. Au lieu de le lire, les policiers ont mis le dépliant dans un sac en plastique et ont dit qu’il s’agissait d’une « preuve » qu’elle avait enfreint la loi. Le 30 septembre 2024, Mme Yang a été condamnée à une peine d’un an et demi de prison.

Depuis que la persécution du Falun Gong par le PCC a commencé en 1999, Mme Sun Shyuyn, 70 ans, une habitante de la ville de Harbin, province du Heilongjiang, a été arrêtée plus de dix fois. Après une arrestation en juillet 2022, la police a confisqué ses livres de Falun Gong, le portrait du fondateur du Falun Gong et sa carte d’identité. Trois mois plus tard, en octobre 2022, la police a commencé à surveiller ses activités quotidiennes.

Mme Sun a tenté à plusieurs reprises de persuader la police de ne pas participer à la persécution et de lui rendre sa carte d’identité et les objets liés au Falun Gong, mais en vain. Pour obtenir justice, elle a déposé plainte contre la police et le parquet de la région. Au lieu de voir sa plainte traitée, Mme Sun a été arrêtée le 20 mai 2023 et condamnée à six ans de prison le 25 novembre 2023.

La pension de Mme Su Guiying a été suspendue en août 2020, quelques jours après avoir purgé une peine de quatre ans de prison pour sa croyance dans le Falun Gong. Elle s’est rendue à de nombreuses reprises au Bureau de la sécurité sociale de la région pour demander le rétablissement de sa pension, mais sa demande a toujours été rejetée, et un employé l’a même mise au défi de l’attaquer en justice. Lorsqu’en mai 2023, elle a effectivement porté plainte contre l’agence, la police l’a arrêtée et a soumis son cas au parquet. Elle a été condamnée à cinq ans de prison en mai 2024.

1.2 Peines de prison et amendes

Le Parquet populaire suprême de Chine a annoncé en février 2024 qu’au cours des dernières années, 85 % des criminels condamnés avaient été condamnés à une peine de trois ans ou moins, contre 55 % en 1999. Pourtant, dans les 764 cas de condamnation de pratiquants de Falun Gong signalés en 2024, les peines variaient de trois mois à treize ans, 378 (49,5 %) ayant été condamnées à trois ans ou plus. En particulier, 101 (13,2 %) pratiquants ont été condamnés à cinq ans ou plus. Cela signifie que les critères de condamnation sont plus stricts pour les pratiquants de Falun Gong, qui n’ont violé aucune loi dans l’exercice de leur droit constitutionnel à la liberté de croyance.

Au total, 263 pratiquants ont été condamnés à des amendes d’un montant total de 2 909 000 yuans. Deux pratiquants ont été condamnés à une amende de 150 000 yuans chacun, 7 ont été condamnés à une amende comprise entre 50 000 et 90 000 yuans, 116 ont été condamnés à une amende comprise entre 10 000 et 40 000 yuans, et 138 autres pratiquants ont été condamnés à une amende comprise entre 1000 et 8000 yuans.

La peine de prison la plus longue est de treize ans, et a été prononcée à l’encontre de M. Su Xiufu, 59 ans, un habitant du district de Nongan, province du Jilin. Il a été condamné en même temps que deux autres pratiquantes, Mme Xu Yafen et Mme Yin Guiying, septuagénaires, qui toutes deux ont été condamnées à douze ans de prison. Les trois pratiquants ont été arrêtés le 24 août 2022. La police les avait surveillés pendant plus de six mois avant de procéder aux arrestations.

Deux ans après l’arrestation illégale de Mme Kang Shumei et de son fils, M. Zhang Gu, tous deux de la ville de Taiyuan, province du Shanxi, pour leur pratique du Falun Gong, ils ont été condamnés à dix ans et trois ans et demi, respectivement. C’est la deuxième fois que Mme Kang est illégalement condamnée pour sa croyance dans le Falun Gong, après avoir purgé une peine de huit ans de 2002 à 2010. Pas plus tard que l’année dernière, son neveu, M. Hou Lijun, a également été condamné à dix ans de prison, après avoir été contraint de vivre loin de chez lui pendant plus de vingt ans pour éviter la police.

Mme Li Wenyue, une agricultrice de la ville de Bazhou, province du Hebei, a été condamnée à huit ans de prison pour avoir mis en ligne des informations dénonçant la persécution.

1.3. Condamnation de pratiquants de groupes d’âge différents

Les 416 pratiquants dont l’âge au moment de la condamnation est connu sont âgés de 29 à 94 ans. La plupart des peines de longue durée ont été prononcées à l’encontre de pratiquants âgés de 50 ans ou plus.

La plus jeune pratiquante est Mme Chen Xuanru, 29 ans, de la ville de Qinzhou, province du Guangxi, qui est devenue mentalement malade et frappée d’incapacité après avoir purgé dix mois de prison. Cette mère de deux enfants en bas âge a été arrêtée alors qu’elle se rendait à son travail le 23 août 2023 et condamnée plus tard pour « subversion du pouvoir de l’État » et « utilisation d’une organisation sectaire pour saper l’application de la loi », deux motifs couramment invoqués pour condamner les pratiquants de Falun Gong.

Un autre pratiquant, M. Li Xueyi, 44 ans, de la ville de Linxia, province du Gansu, a été pris pour cible pour sa pratique du Falun Gong dès le lycée. Le 22 mars 2000, à la suite d’une arrestation, la police a giflé si fort le lycéen qu’il était à l’époque qu’il a perdu la majeure partie de son audition de façon permanente. Par la suite, il est allé à l’université dans la province du Shaanxi, mais il a été forcé d’abandonner en 2002. Avant sa dernière peine de trois ans et demi de prison, prononcée fin 2023, il a également purgé deux peines d’un an dans un camp de travail et une peine de prison de quatre ans.

Mme Rao Jiyu, 94 ans, de la ville de Guiyang, province du Guizhou, est la pratiquante la plus âgée et elle a été condamnée à une peine de deux ans et demi en 2022. Elle avait été arrêtée dans un parc en 2020 quand la police a trouvé sur elle des documents concernant le Falun Gong.

Vous trouverez ci-dessous plusieurs autres cas de pratiquants âgés condamnés.

M. Zhao Yungu, 86 ans, du district de Bin, province du Heilongjiang, a été condamné récemment à une peine de trois ans et demi et à une amende de 30 000 yuans vers septembre 2024. M. Zhao, ouvrier retraité d’une usine de petits tracteurs, avait déjà purgé deux peines de camp de travail d’un an et une peine de prison de sept ans, avant sa dernière condamnation. Son épouse, Mme Liu Shumei, ancienne femme d’affaires et également pratiquante, est décédée des suites de la persécution en 2019, à l’âge de 77 ans.

Mme Liang Shuzhi, une autre pratiquante âgée de 86 ans, de la ville de Shenyang, province du Liaoning, devait être remise en détention le 30 décembre 2024 pour purger une peine de trois ans de prison prononcée en mars 2023. Elle a d’abord été libérée sous caution pour des raisons de santé, mais le juge qui l’a condamnée a ordonné qu’elle commence à purger sa peine juste avant le Nouvel An 2025.

M. Hu Biao, 78 ans, fonctionnaire de la santé à la retraite, a été condamné à neuf ans de prison en octobre 2023 et transféré à la prison de Jiazhou le 3 novembre 2023.

Malgré les traitements médicaux dont Mme Zhao Ying a besoin pour soigner son cancer de la vessie, sa maladie cardiaque et son diabète, cette octogénaire de Guangzhou, province du Guangdong, a été ramenée en détention et condamnée à une peine de trois ans et demi de prison en octobre 2024. Les autorités ont refusé de la remettre en liberté conditionnelle pour raisons médicales.

1.4. Les pratiquants condamnés viennent de différentes régions du pays et de toutes les couches de la société

La Chine compte 22 provinces, 4 municipalités sous contrôle central (Pékin, Tianjin, Shanghai et Chongqing) et 5 régions autonomes (Guangxi, Mongolie intérieure, Tibet, Guangxi, Xinjiang et Ningxia). En 2024, à l’exception du Tibet et du Xinjiang, les 29 autres juridictions ont déclaré des cas de condamnation. La province du Shandong est en tête de liste avec 123 condamnations, suivie par 105 dans le Liaoning et 81 dans le Jilin. Seize autres juridictions ont également fait état d’un nombre de condamnations à deux chiffres, et les dix régions restantes ont enregistré un nombre de condamnations à un chiffre.

Le 25 décembre 2023, le tribunal du district de Wulian, dans la ville de Rizhao, province du Shandong, a condamné 21 pratiquants les accusant d’« utilisation d’une organisation sectaire pour saper l’application de la loi ».

Le 25 mars 2024, un autre tribunal du district de Changtu, province du Liaoning, a condamné neuf habitants pour avoir distribué des documents sur le Falun Gong. Seuls trois membres de la famille de chaque pratiquant ont eu l’autorisation d’assister à la séance.

Quatre habitants de la ville de Meizhou, province du Guangdong, ont été illégalement condamnés à des peines de prison fin décembre 2024. M. Li Zhuozhong et son épouse, Mme Liao Yuanqun, ont tous deux été condamnés à dix ans de prison et à une amende totale de 150 000 yuans. M. Xie Yujun et Mme Liao Juanna ont été condamnés chacun à cinq ans de prison et à une amende de 70 000 yuans. La mère de M. Li a été très affectée par l’arrestation de son fils et celle de sa belle-fille. Elle a été hospitalisée le 10 juillet 2024 et est décédée quelques semaines plus tard. M. Li n’a pas été autorisé à lui rendre visite ni à assister à ses obsèques.

Si la plupart des pratiquants sont arrêtés et condamnés dans leur province d’origine, certains sont arrêtés et poursuivis par des organismes extérieurs à la province.

Depuis 2019, la police de la province du Henan se rend dans d’autres provinces pour arrêter les pratiquants de Falun Gong qui ont publié des informations sur diverses plateformes de médias sociaux pour dénoncer la persécution. Au moins 22 arrestations ont été documentées et douze pratiquants ont été condamnés à des peines de prison allant de trois à neuf ans et demi. La dernière victime en date est Mme Wu Jiajian, 40 ans, une habitante de la ville de Laixi, province du Shandong. Elle a été arrêtée à son domicile le 7 novembre 2020, puis condamnée à six ans de prison par le tribunal du district de Jianxi, dans la ville de Luoyang, Henan.

M. Li Hongtao est une autre victime d’une condamnation prononcée en dehors de la province. Ce natif de la province du Shanxi, âgé de 48 ans, a été arrêté sur son lieu de travail dans le district de Luhe, province du Guangdong, le 20 avril 2023, par la police de la ville de Taiyuan, province du Shanxi, pour avoir publié des informations sur le Falun Gong dans des groupes WeChat. Il a été condamné à trois ans et demi de prison par le tribunal de la ville de Taiyuan, province du Shanxi. Lorsqu’il a fait appel, mais que son appel a été rejeté, le juge d’appel lui a dit : « Nous n’avons pas besoin de suivre la loi quand il s’agit de traiter avec vous, les pratiquants de Falun Gong. »

Les pratiquants condamnés proviennent de tous les horizons et comprennent des enseignants, des médecins, des agriculteurs, des infirmières, des comptables, des ingénieurs et d’anciens policiers.

Mme Sheng Li, 48 ans, propriétaire d’une société d’exportation dans la ville de Shenzhen, province du Guangdong, a été arrêtée le 19 juin 2023, après avoir été signalée par un élève de collège à qui elle avait donné un livret sur le Falun Gong. Elle a été condamnée à quatre ans de prison le 13 mai 2024.

Mme Jinang Yongqin, une ancienne professeur d’université de la ville de Jilin, province du Jilin, a été secrètement condamnée à cinq ans de prison le 24 janvier 2024. Elle avait été arrêtée en juin 2022 et torturée par la police, qui l’a agressée sexuellement, lui a fait ingurgiter de force de l’huile de wasabi par le nez et lui a introduit des cigarettes allumées dans les narines.

PARTIE 2. CONDAMNATION SELON LE SYSTÈME D’APPROBATION LES YEUX FERMÉS

Dans tout pays régi par l’État de droit, la charge de la preuve incombe à l’accusation, le suspect accusé d’un crime est présumé innocent jusqu’à ce que sa culpabilité soit prouvée, et son droit de se défendre doit être protégé. Or, dans les affaires concernant le Falun Gong en Chine, l’accusation ne dispose d’aucune base juridique pour poursuivre les pratiquants et ne parvient souvent pas à prouver les quatre éléments constitutifs d’un délit. Dans le même temps, le droit des pratiquants à se défendre est souvent violé à chaque étape de la procédure, le système judiciaire chinois étant simplement utilisé comme un outil pour mener à bien la persécution.

2.1. Absence de base juridique pour les poursuites

Selon le droit pénal chinois, pour condamner un suspect pour un crime quelconque, l’accusation a la charge de la preuve et doit démontrer que : 1) le suspect est mentalement compétent et comprend les conséquences de ses actes, 2) le suspect doit avoir eu l’intention criminelle de causer un préjudice, 3) le suspect doit avoir commis un acte criminel et 4) l’acte criminel doit avoir violé les droits légaux d’autrui (par exemple, l’acte criminel de meurtre viole le droit légal de la victime à vivre). Si les procureurs ont pu prouver le premier élément dans les affaires concernant le Falun Gong, ils n’ont pas réussi à satisfaire aux trois autres éléments.

Les pratiquants de Falun Gong s’efforcent de vivre selon le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance et ne cherchent jamais à nuire à qui que ce soit lorsqu’ils pratiquent leur croyance spirituelle ou exercent leur droit constitutionnel d’informer les autres de leur discipline. L’accusation ne peut donc pas prouver que les pratiquants ont une intention criminelle.

Afin de prouver que les pratiquants ont commis un acte criminel, le ministère public les accuse souvent, indépendamment de leur sexe, de leur âge ou de leur statut social, d’avoir violé l’article 300 du Code pénal, qui stipule que « toute personne utilisant une organisation sectaire pour saper l’application de la loi doit être poursuivie avec toute la rigueur de la loi ». L’organe législatif chinois, le Congrès du peuple, n’a toutefois jamais adopté de loi criminalisant le Falun Gong ou le qualifiant de secte. Il n’existe donc aucun fondement juridique à de telles inculpations et aux condamnations qui s’ensuivent.

Le 22 mai 2024, lors de l’audience de treize habitants de la ville de Suzhou, province du Jiangsu, le procureur Guo Juncheng a accusé les treize personnes d’« utiliser une organisation sectaire pour nuire à l’application de la loi ». Sans aucune base juridique, il a allégué que les 13 pratiquants avaient utilisé leurs « pensées » pour interférer avec les procédures judiciaires et saper l’application de la loi, parce que des années auparavant, lors de l’audience d’un autre groupe de pratiquants, ils s’étaient présentés pour montrer leur soutien moral.

Dans d’autres situations, les procureurs chargés des affaires du Falun Gong citent comme base juridique une interprétation statutaire de l’article 300 de la loi pénale publiée par la Cour populaire suprême et le Parquet populaire suprême en novembre 1999, qui exigeait que toute personne pratiquant ou promouvant le Falun Gong soit poursuivie dans toute la mesure du possible. Une nouvelle interprétation législative remplaçant la version de 1999 est toutefois entrée en vigueur le 1er février 2017. Cette nouvelle interprétation ne mentionne pas le Falun Gong et souligne que toute inculpation d’une personne pratiquant une secte doit être fondée sur des bases juridiques solides. Étant donné qu’aucune loi promulguée en Chine ne qualifie le Falun Gong de secte, l’inculpation et la condamnation ultérieure des pratiquants du Falun Gong sur la base de l’interprétation statutaire manquent à nouveau de fondement juridique.

Pour démontrer que les pratiquants ont violé les droits d’autrui, les procureurs citent souvent comme preuve les livres de Falun Gong et les documents d’information concernant le Falun Gong confisqués à leur domicile, en se référant à deux avis émis par l’Administration chinoise de la presse et des publications en juillet 1999, qui interdisaient la publication des livres de Falun Gong. Toutefois, l’administration a abrogé cette interdiction en 2011, ce qui permet aux pratiquants de posséder et de diffuser en toute légalité des livres et des documents d’information sur le Falun Gong. En outre, les pratiquants ne causent aucun préjudice aux individus ou à la société dans son ensemble par leurs actions.

2.2. Le système judiciaire approuve la persécution les yeux fermés

Le PCC mène la persécution par trois voies principales : la Commission des affaires politiques et juridiques (PLAC), le Bureau 610 et le système judiciaire (qui comprend les organes de sécurité publique, les parquets, les tribunaux et les bureaux de la justice). Le PLAC et le Bureau 610 sont des agences extrajudiciaires chargées de superviser la persécution et ont le pouvoir de passer outre le système judiciaire.

Au cours des vingt-cinq dernières années de la persécution du Falun Gong, le pouvoir judiciaire approuve les yeux fermés la mise en œuvre de la répression. La police arrête souvent les pratiquants sans motif valable, les parquets inculpent les pratiquants sans aucune base juridique et les tribunaux prononcent des peines de prison prédéterminées. Les bureaux de la justice — l’organe administratif du système judiciaire — contribuent souvent à la persécution en entravant les efforts des pratiquants et de leurs avocats pour obtenir justice. Il y a eu de nombreux cas où les bureaux de la justice ont refusé de renouveler les licences des avocats sans aucune raison valable, dans le but d’empêcher les avocats de représenter les pratiquants de Falun Gong devant les tribunaux.

Le régime communiste n’a jamais respecté la loi en poursuivant les pratiquants de Falun Gong respectueux de la loi. Les tribunaux chinois reçoivent souvent l’ordre de condamner à des peines de prison des pratiquants de Falun Gong innocents, simplement en raison de leur croyance spirituelle.

Dans de nombreuses régions, le PCC a désigné certains tribunaux pour traiter les affaires liées au Falun Gong, afin d’accélérer la procédure. C’est le cas du tribunal du district de Jiedong, dans la ville de Jieyang, province du Guangdong. Depuis 2020, il a condamné au moins 21 pratiquants à des peines de prison. La dernière victime en date est Mme Zhu Meiling, une habitante du district de Huilai âgée de 62 ans, qui a été condamnée à trois ans de prison au début de l’année 2024.

Après l’arrestation de Mme Zhou Qunhui, 67 ans, de la ville de Nanchang, province du Jiangxi, le 15 mars 2023, la police n’a jamais informé sa famille de l’état d’avancement de son dossier. En octobre 2023, sa famille a appris qu’elle avait été inculpée. Lorsqu’elle s’est rendue au tribunal pour s’enquérir de sa situation, on lui a dit que le président du tribunal, Zhang Yujuan, avait déjà tenu deux audiences sur son affaire.

Lorsqu’ils ont interrogé Zhang sur la peine de prison de Mme Zhou, Zhang a répondu : « Le verdict est dans le tiroir. Ce sera entre un et trois ans. Vous n’avez pas le droit d’engager un avocat ni de faire appel. C’est inutile et c’est une perte d’argent. » Le 9 décembre 2023, la juge Zhang a annoncé que Mme Zhou était condamnée à trois ans et deux mois de prison.

La famille de Mme Zhou a engagé un avocat pour faire appel de cette condamnation injustifiée. Mais le juge Yin Guofu de la cour d’appel a dit à l’avocat qu’il n’avait pas son mot à dire sur l’issue de l’appel et a rendu quelques jours plus tard une décision prédéterminée selon laquelle le verdict de culpabilité était maintenu.

Quand M. Chen Xingbo, 72 ans, ancien rédacteur en chef d’une station de radio de la ville de Xingtai, province du Hebei, a porté plainte contre le Bureau de la Sécurité sociale, pour avoir suspendu illégalement sa pension, le juge lui a dit : « Nous pouvons être indulgents pour les meurtres ou les incendies criminels, mais pas pour les cas de Falun Gong. »

Le 9 octobre 2024, lors de l’audience de Mme Nie Jing, le juge a exigé que cette habitante de la ville de Jinzhou, province du Liaoning, réponde uniquement par « oui » ou « non » à ses questions. Lorsque Mme Nie a raconté comment ses problèmes d’estomac et de reins avaient disparu un mois après avoir commencé à pratiquer le Falun Gong en 1997, le juge l’a interrompue et lui a dit : « Êtes-vous chinoise ? Vous ne comprenez pas le chinois [c’est-à-dire l’exigence du “oui ou non”] ? »

2.3. Violation des procédures légales

Les autorités ont violé la loi à chaque étape de la procédure judiciaire dans les affaires concernant le Falun Gong. Dans un certain nombre de cas, la police a arrêté les pratiquants et saccagé leur domicile sans mandat approprié. Lorsque les dossiers des pratiquants ont été portés devant le parquet, leurs avocats et leurs familles ont été tenus dans l’ignorance de l’état d’avancement de leur dossier ou n’ont pas été autorisés à examiner les documents relatifs à l’affaire. Un tribunal a imité la signature d’un avocat pour indiquer qu’il avait lu l’acte d’accusation de son client, alors qu’en fait il n’avait eu l’autorisation de jeter un coup d’œil au document pour la première fois que lors de l’audience de son client. Le mari d’une autre pratiquante a été désigné comme seul témoin à charge, alors qu’il n’a jamais rien dit qui puisse incriminer sa femme lorsque la police l’a interrogé.

2.3.1. Arrestations violentes

Le 28 février 2023, le directeur de la sécurité du village et plusieurs policiers se sont rendus chez M. Li Yuanming dans le district de Nongan, province du Jilin, et ont tenté de prélever sa salive et de le prendre en photo. Après le départ des policiers, M. Li s’est caché chez son voisin, mais il a tout de même été arrêté le 3 mars 2023.

Selon ceux qui ont été témoins de son arrestation, les agents l’ont frappé à coups de pied, l’ont maintenu au sol face contre terre et l’ont menotté derrière le dos. Ils l’ont ensuite saisi par les jambes et l’ont traîné. Il a failli perdre son pantalon. Ils ont remonté son pantalon et ont continué à le traîner, depuis la cour de son voisin jusqu’à la sienne et jusqu’à la rue principale derrière sa maison, où ils avaient garé leur voiture. Ils l’ont pris en photo, lui ont couvert le visage avec ses vêtements et l’ont poussé dans la voiture.

De plus, la police a fait une descente au domicile de M. Li, confisquant ses livres de Falun Gong, son ordinateur portable, son imprimante et une banderole de Falun Gong qu’il avait utilisée sur un site de pratique avant le début de la persécution. Des dizaines de milliers de yuans en espèces qu’il avait stockés dans un sac chez lui ont également disparu. Son père n’a vu qu’un sac d’argent vide par terre.

La police a tenu la famille de M. Li dans l’ignorance de sa situation. Finalement, la famille a pu confirmer en janvier 2024 qu’il avait été condamné à quatre ans de prison. De plus, la prison a refusé les visites de sa famille parce qu’il refusait de renoncer au Falun Gong.

Mme Luo Fenghua, 71 ans, une habitante de la ville de Hengyang, province du Hunan, a été arrêtée le 27 juin 2023 après avoir été signalée pour avoir parlé du Falun Gong à des personnes.

Sans présenter de mandat d’arrêt ni de pièce d’identité, la police a détenu Mme Luo au poste de police pendant huit heures avant de la transférer au centre de détention local vers 23 heures. La police n’a offert aucun traitement pour son doigt qui saignait et l’a détenue toute la nuit dans une pièce froide et sombre.

Gelée et affamée, Mme Luo a été emmenée à l’hôpital pour un examen physique à 10 heures, le lendemain matin. Comme elle a refusé de coopérer, la police a falsifié les rapports d’examen. Lorsqu’elle a été emmenée au centre de détention vers 16 h 30, elle n’avait pas mangé depuis plus de quarante heures et était si faible que la police a dû lui trouver un fauteuil roulant.

Le 17 novembre 2022, le jour de son audience, Mme Luo ayant refusé de descendre de voiture à son arrivée au tribunal, un policier l’a traînée jusqu’à l’intérieur du palais de justice, avant de la jeter sur une chaise dans une petite pièce. Ses pieds traînaient sur le sol et son haut a été soulevé et enroulé autour de sa tête, ce qui l’empêchait de respirer. Le haut de son corps était également complètement exposé.

Lorsque Mme Luo a refusé d’entrer dans la salle d’audience, les juges et le greffier se sont rendus dans la petite salle et ont annoncé qu’elle était condamnée à une peine de douze mois de prison avec une période de probation de quinze mois et à une amende de 10 000 yuans. Elle a été emmenée à la prison pour femmes de la province du Hunan, alors qu’à l’origine, elle n’était pas tenue de purger une peine de prison compte tenu de sa libération conditionnelle.

2.3.2. Dupé par la police avant l’arrestation

Quatre habitants de la ville de Suizhou, province du Hubei, ont été appréhendés à leur domicile vers 23 heures le 3 août 2023. La police a révélé plus tard qu’elle avait fait en sorte qu’un agent en civil loue l’appartement voisin de celui de Mme He. L’agent s’est fait passer pour un patient atteint d’un cancer et a demandé à Mme He de lui apprendre à pratiquer le Falun Gong. Après avoir gagné sa confiance, l’agent a recueilli des informations sur elle et les trois autres pratiquants avec lesquels elle était en contact, ce qui a conduit à leur arrestation.

Le tribunal du district de Zengdu a tenu une audience conjointe des affaires des pratiquants le 27 juin 2024. Le juge les a condamnés en septembre 2024. Mme He et M. Leng Shunchang ont été condamnés à sept ans et demi de prison et à une amende de 10 000 yuans. Mme Peng Huayun et Mme Gong Taiqing ont été condamnées à deux ans chacune et à une amende de 3000 yuans.

2.3.3. Faiblesse des preuves de l’accusation et des récits des témoins

Mme Wei Chunrong, 72 ans, de la ville de Qingdao, province du Shandong, a été condamnée à trois ans et demi et à une amende de 10 000 yuans le 11 janvier 2024. Le verdict portait le sceau du tribunal du district de Jimo, dans la ville de Qingdao, et était daté du 11 janvier 2023, une erreur flagrante que le tribunal n’a pas remarquée.

Dans le verdict, le juge a mentionné deux témoins à charge — Chu Jiajia, livreur de nourriture à emporter de Meituan et son manager Yu Xiangqian — même si Mme Wei n’a parlé qu’avec Chu. Le verdict citait également une succursale de Meituan dans le district de Chengyang comme l’endroit où Mme Wei avait parlé du Falun Gong à Chu. Cependant, il n’y avait pas de succursale de ce type à cet endroit.

Parmi les autres éléments de preuve de l’accusation figurent 2242 fichiers audio et vidéo liés au Falun Gong trouvés sur les cinq cartes mémoire confisquées chez Mme Wei. Le procureur Wang a accusé Mme Wei d’avoir tenté de recruter Chu dans « l’organisation du Falun Gong » et d’être une récidiviste (elle avait déjà été condamnée à deux reprises pour sa croyance). Le verdict indiquait également que les propos de Mme Wei à Chu au sujet du Falun Gong étaient « authentifiés » comme étant de la propagande sectaire, même si aucune loi en Chine ne criminalise le Falun Gong ni ne le qualifie de secte.

Mme Yuan Junhua, 60 ans, employée retraitée de l’usine de vêtements Xianxia, de la ville de Shouguang, province du Shandong a été arrêtée à son domicile le matin du 28 juillet 2023. La police a tenté de lui faire admettre que c’était elle qui avait placé la douzaine d’exemplaires de brochures sur le Falun Gong trouvés dans un immeuble d’habitation du quartier de Yizhong Garden en février 2023. La police a menacé de l’emmener au centre de détention de Weifang si elle refusait d’admettre qu’elle avait distribué les documents. Comme son petit-fils d’un an était resté seul à la maison après son arrestation et que ses parents travaillaient à l’extérieur de la ville, Mme Yuan a accepté les allégations de la police contre son gré en début d’après-midi. Elle a été libérée le lendemain.

La police a ensuite soumis le cas de Mme Yuan au parquet de la ville de Shouguang. Lors de sa comparution devant le tribunal de la ville de Shouguang le 4 juillet 2024, le procureur Sang a apporté une boîte remplie de documents sur le Falun Gong et a accusé Mme Yuan d’avoir distribué ces documents. Son avocat a demandé à Sang où il avait obtenu ces documents et s’il disposait de preuves démontrant que sa cliente les avait distribués. Sang est resté silencieux. Le 19 septembre 2024. Le juge a annoncé que Mme Yuan était condamnée à une peine de trois ans et demi avec une amende de 30 000 yuans.

M. Wang Jian, 55 ans, et Mme Yang Shuyu, 64 ans, de la ville de Dalian, province du Liaoning, ont été jugés par le tribunal du district de Ganjingzi le 2 novembre 2024. M. Wang a été choqué de voir que l’ordinateur et l’imprimante laissés par son défunt père, M. Wang Yunting, également pratiquant de Falun Gong, ont été utilisés comme preuves à charge contre lui. M. Wang a été condamné à quatre ans de prison et Mme Yang à trois ans.

2.3.4. Visites d’avocats refusées

M. Zhang Xuefu, 51 ans, propriétaire d’une école privée de la ville de Sanhe, province du Hebei, a été arrêté le 14 juillet 2023. Il a condamné la police de l’avoir arrêté sans présenter de pièces d’identité ni de mandat d’arrêt. La police a alors envoyé un agent au Département de la police pour obtenir un mandat d’arrêt temporaire.

La police a accusé M. Zhang d’avoir distribué des documents sur le Falun Gong dans une zone résidentielle. Mais elle ne disposait que des images de la voiture de M. Zhang entrant et sortant du complexe ce jour-là, et des vidéos provenant d’un système de détection d’une sonnette montrant un homme se tenant à l’extérieur d’un appartement. Les images ne duraient que quelques secondes et étaient très granuleuses. Pourtant, la police a « fait le rapprochement » et a conclu que M. Zhang était le suspect qui avait distribué tous les documents du Falun Gong dans l’ensemble du complexe résidentiel.

La famille de M. Zhang a ensuite engagé un avocat pour le représenter. Voyant que le centre de détention refusait qu’il rencontre M. Zhang, le premier avocat a rapidement abandonné l’affaire. Le deuxième avocat a été autorisé à lui rendre visite, mais le centre de détention l’a contraint à signer un accord de non-divulgation lui interdisant de révéler au monde extérieur ce que M. Zhang lui avait dit. L’avocat a également démissionné pour des raisons personnelles inconnues.

Lorsque le troisième avocat a demandé à rendre visite à M. Zhang, le centre de détention a affirmé qu’aucune autre visite d’avocat n’était autorisée, car il avait déjà vu deux avocats (même si le premier avocat n’avait jamais été autorisé à le voir). Le troisième avocat a dit qu’il venait d’être engagé et qu’il n’avait jamais rencontré son client. Il a ajouté qu’il avait déjà soumis une preuve dans le système de rendez-vous en ligne montrant que la famille de M. Zhang avait officiellement mis fin aux services de ses deux premiers avocats.

Le gardien de service a affirmé que la preuve ne répondait pas aux exigences du centre de détention, car elle devait également porter les sceaux des cabinets des deux premiers avocats. Le troisième avocat de M. Zhang a réfuté le fait qu’un client puisse se séparer de son avocat sans l’accord de ce dernier ou de son cabinet. Après plusieurs allers-retours, l’avocat a finalement été autorisé à voir M. Zhang.

M. Zhang a été jugé le 5 janvier 2024. Le procureur Xu Lei a recommandé une peine de prison de trois ans et deux mois, ce qui correspondait exactement à ce qu’une personne bien informée du parquet avait dit à la famille de M.Zhang trois mois auparavant, lors de son inculpation. Constatant qu’effectivement, M. Zhang était condamné exactement à la même peine de prison, il est devenu évident pour sa famille que celle-ci avait été déterminée à l’avance par les autorités supérieures.

2.3.5. Les défenseurs de la famille ne sont pas autorisés à examiner les dossiers des pratiquants ou à les représenter devant le tribunal

Après l’arrestation de six habitants de la ville de Chengdu, province du Sichuan, le 24 mai 2023, quatre membres de la famille des pratiquants ont demandé à être leurs défenseurs non juristes respectifs, mais le juge a trouvé toutes sortes d’excuses pour rejeter leurs demandes.

Lorsque le juge a rejeté la demande du mari de Mme Li Tao, son argument était que son mari était un témoin à charge dans son dossier, car lors de la récupération des effets personnels de sa femme au poste de police, le policier l’avait questionné et il avait répondu que sa femme lisait des livres de Falun Gong et faisait des exercices à la maison.

Le beau-père de Mme Xu Yueqin a été écarté, étant lui aussi pratiquant de Falun Gong. Il n’a pas été autorisé d’assister à l’audience.

La fille de Mme Luo Yi a d’abord été autorisée à être son défenseur familial, mais le juge ne lui a pas permis d’examiner le dossier et l’acte d’accusation de Mme Luo, insistant sur le fait que seul un avocat pouvait le faire. N’ayant pas d’autre choix, la fille a engagé un avocat pour la représenter. Lorsqu’elle s’est rendue au tribunal avec l’avocat pour examiner le dossier de sa mère, le juge Hu est revenu sur sa décision de l’autoriser à être le défenseur de la famille de Mme Luo, sous prétexte qu’elle était enceinte.

En outre, le juge n’a autorisé l’avocat de Mme Luo qu’à lire et à copier à la main le dossier, sans faire de photocopies ni prendre de photos. L’avocat a déposé une plainte contre le juge, qui l’a finalement autorisé à faire des photocopies, mais il n’a toujours pas été autorisé à prendre des photos. Le juge a également ordonné à l’avocat de signer un accord de confidentialité.

2.3.6. Le tribunal de première instance ment sur les peines de prison et trompe la famille pour qu’elle renonce à des avocats spécialisés en recours

Les familles de quatre pratiquantes de Pékin, comprenant Mme Dong Xiurong, Mme Liu Yuhong, Mme Liu Xing et Mme Jin Shuying, ont été informées par le tribunal du district de Daxing vers avril 2023 que leurs proches avaient été condamnées : Mme Liu Yuhong à deux ans de prison, Mme Liu Xing à un an et neuf mois, Mme Dong à un an et quatre mois, et Mme Jin à un an. Les familles des pratiquantes ont engagé des avocats spécialisés en recours, mais le tribunal les a trompés en leur faisant abandonner les avocats, en affirmant que les pratiquantes seraient bientôt libérées compte tenu de leurs peines « légères ». Les familles ont donc révoqué les avocats.

La famille de Mme Jin s’est rendu compte que quelque chose n’allait pas en juillet 2023, lorsqu’elle n’a pas été libérée comme prévu. Elle a ensuite découvert, vers décembre 2023, que le tribunal avait menti au sujet des peines de prison prononcées à son encontre et à l’encontre des trois autres pratiquantes. Mme Jin, Mme Liu Yuhong et Mme Liu Xing ont toutes été condamnées à quatre ans et demi de prison et à une amende de 5000 yuans, tandis que Mme Dong a été condamnée à quatre ans de prison et à une amende de 4000 yuans.

Bien que la famille de Mme Dong ait réussi à déposer un recours en son nom, la cour intermédiaire de Pékin a rejeté son appel à une date inconnue. Sa famille n’a pas été autorisée à lui rendre visite avant janvier 2024.

2.3.7. Falsification de la signature de l’avocat

Le 20 mars 2024, le tribunal intermédiaire de Hanjiang, dans la ville de Xiantao, province du Hubei, a tenu une audience d’appel concernant l’affaire commune de deux femmes de la région. L’un des avocats de la défense a souligné que le tribunal de première instance avait enfreint la loi en falsifiant sa signature.

Mme Yang Dongmei et Mme Liu Yanqiu ont été arrêtées le 7 mai 2023, lorsque quelqu’un a signalé qu’elles distribuaient des documents d’information sur le Falun Gong. Le tribunal de la ville de Xiantao a entendu l’affaire conjointe des deux femmes le 19 octobre 2023 et les a condamnées toutes les deux le 29 novembre. Mme Yang a été condamnée à une peine de deux ans et trois mois et à une amende de 10 000 yuans. Mme Liu a été condamnée à un an et deux mois et à une amende de 5000 yuans.

Lors de l’audience d’appel, l’avocat de Mme Liu a porté plainte contre le tribunal de la ville de Xiantao qui ne lui a pas permis de voir l’acte d’accusation de sa cliente avant le début du procès, le 19 octobre 2023. Selon la loi, les avocats doivent recevoir l’acte d’accusation de leurs clients à l’avance afin de pouvoir préparer leur défense. Afin de couvrir son erreur, le tribunal de la ville de Xiantao a imité la signature de l’avocat de Mme Liu sur l’acte d’accusation et a prétendu que l’avocat avait reçu et signé le document avant le procès.

2.3.8. Utiliser la supercherie pour transformer une peine de probation en une peine de prison de quatre ans et demi

Le 28 mai 2024, le tribunal du district de Yanqing à Pékin a condamné Mme Zhang Lianyu à un an de prison avec deux ans de mise à l’épreuve, et deux semaines plus tard et sans aucune procédure régulière, a prolongé secrètement sa peine à quatre ans et demi de prison avec une amende de 9000 yuans.

L’épreuve de Mme Zhang découle de son arrestation survenue six ans plus tôt, le 14 mai 2018, pour sa pratique du Falun Gong. Après avoir été libérée sous caution le lendemain, la police avait continué de la harceler chez elle, tentant de la faire renoncer à sa croyance. Mme Zhang n’avait pas eu d’autre choix que de vivre loin de chez elle. En raison de la dégradation de son état de santé, elle avait fini par rentrer chez elle.

Le 15 mai 2024, le juge Li Shuang a conduit plusieurs personnes au domicile de Mme Zhang pour son audience. Ils ont promis à son mari de ne lui infliger qu’une peine de prison d’un an s’il coopérait avec eux en organisant une audience à son domicile. Désireux de protéger sa femme, le mari de Mme Zhang l’a persuadée de participer au procès à domicile afin d’obtenir une peine plus légère. À l’issue de l’audience, le juge Li a condamné Mme Zhang à un an de prison avec une période de probation de deux ans. Elle a refusé de signer la procédure judiciaire et son mari l’a signée en son nom.

Le 28 mai 2024, un greffier a remis un verdict officiel au domicile de Mme Zhang. Son mari l’a reçu et l’a immédiatement caché sans en lire le contenu. Il pensait qu’il s’agissait de la même peine de prison d’un an avec une probation de deux ans. Ce n’est qu’en septembre 2024, lorsque Mme Zhang a été informée par le tribunal qu’elle devait subir un examen physique en vue de son admission en prison, qu’elle et son mari ont réalisé que le juge l’avait en fait condamnée à quatre ans et demi de prison et à une amende de 9000 yuans. Son mari a alors pris connaissance du verdict officiel et a constaté que la peine n’était pas aussi légère qu’il le pensait.

PARTIE 3. DOMMAGES À LONG TERME POUR LES PRATIQUANTS CONDAMNÉS ET LEURS FAMILLES

Les condamnations injustifiées portent non seulement préjudice aux pratiquants concernés sur les plans physique, psychologique et financier, mais elles traumatisent également leurs proches, qui deviennent des victimes collatérales de cette persécution implacable.

3.1. Déclin de la condition physique en détention

Mme Ran Guanquan, 75 ans, de la ville de Tianjin, a été arrêtée le 1er décembre 2023 et emmenée au premier centre de détention du nouveau district de Binhai. À partir de la mi-février 2024, Mme Ran a commencé à se sentir faible. Elle avait besoin d’aide pour marcher et se lever de son lit. Sa vue est devenue brouillée. Elle s’est évanouie à deux reprises et était incontinente. Sa famille a dit qu’elle était en parfaite santé avant son arrestation et qu’elle craignait qu’elle ne soit tombée malade à la suite de la torture et des mauvais traitements.

Peu après que Mme Ran soit tombée malade, elle a été emmenée à l’hôpital Tanggu par Zhang Xiapeng, directeur adjoint du centre de détention, et deux gardiennes. Comme elle a refusé de coopérer avec Zhang pendant l’examen, il l’a giflée au moins quatre fois. Zhang a également refusé de révéler les résultats de l’examen. Malgré la persistance des symptômes, les autorités ont refusé de la libérer sous caution.

Le procureur Wang Tian a menacé de faire condamner Mme Ran à quatre ans de prison si elle refusait de plaider coupable en échange d’une peine plus légère. Elle a refusé d’obtempérer et à l’issue de deux audiences, le 26 mars et le 2 avril 2024, le tribunal du nouveau district de Binhai l’a été condamnée à une peine de deux ans et demi de prison.

3.2. Les moyens de subsistance affectés par la persécution

3.2.1. Un tribunal du Hubei saisit la quasi-totalité du compte bancaire d’une veuve de 75 ans condamnée à une peine de trois ans de prison

Après le décès de son mari, Mme Yan Qing ne vivait que sur l’allocation de survivant de 280 yuans et sur la subvention de faible revenu de 140 yuans chaque mois pour s’en sortir.

Lorsque cette habitante de la ville de Macheng, province du Hubei, âgée de 75 ans, s’est rendue à sa banque pour effectuer des retraits le 4 décembre 2024, elle a été bouleversée de constater que son compte ne présentait qu’un solde de 12 yuans. Le guichetier lui a montré un relevé de transaction daté du 2 décembre, où un employé du tribunal de la ville de Macheng s’est présenté et a retiré 4900 yuans de son compte, dont le solde n’était que de 4912 yuans au départ.

Accompagnée de sa fille, Mme Yan s’est rendue au tribunal le lendemain. Seule sa fille a été autorisée à entrer pour parler à l’employé du tribunal. L’employé a dit que Mme Yan avait été condamnée à trois ans de prison et à une amende de 5000 yuans le 4 juillet 2024 pour avoir « promu le Falun Gong ». Il a affirmé qu’elle leur devait encore 100 yuans avant de chasser la fille.

On ignore si le tribunal a prévu de placer Mme Yan en détention pour qu’elle purge sa peine de trois ans.

3.2.2. Un chauffeur d’une usine de production de pétrole condamné à la prison et licencié

M. Wang Yanming, 54 ans, travaillait comme chauffeur à l’usine de production de pétrole no 10 de Daqing dans la province du Heilongjiang. M. Wang a été arrêté le 28 juin 2023 sur son lieu de travail. Des policiers ont affirmé qu’une caméra de surveillance l’avait enregistré en train de coller des affiches autocollantes sur le Falun Gong près de son domicile.

La police a fait une descente à son domicile et a confisqué ses livres de Falun Gong, plusieurs signets sur le Falun Gong et quelques DVD d’information. Ils ont menacé sa famille en lui disant que ces documents suffiraient à le faire condamner. Ils ont également ordonné à sa famille de faire pression sur lui pour qu’il abandonne la pratique du Falun Gong. M. Wang n’a pas cédé.

Lors de l’audience du 25 septembre au tribunal de la zone de développement de haute technologie, aucun membre de la famille de M. Wang n’était présent. On ignore si le tribunal ne les a pas informés de l’audience ou s’ils n’ont pas été autorisés à y assister. M. Wang a été condamné à une peine de trois ans et demi et à une amende de 20 000 yuans.

Le 18 janvier 2024, la direction de l’usine de production de pétrole no 10 de Daqing a licencié M. Wang.

3.3. Impact sur les familles

Les pratiquants ne sont pas les seules victimes de la persécution, celle-ci a également engendré une peur et une pression énormes sur les membres de leur famille.

3.3.1. La situation difficile des familles

M. Liu Zhiming, 51 ans, un habitant de la ville de Kunming, province du Yunnan, a été condamné à trois ans et demi de prison et à une amende de 10 000 yuans, le 22 avril 2024. M. Liu travaillait comme facteur et chauffeur de covoiturage avant de rester à la maison à plein temps pour s’occuper de sa sœur autiste et de son fils de 9 ans. La famille dépendait du seul revenu de sa femme, qui était nounou. Après son arrestation le 16 novembre 2023, sa femme a aussi été arrêtée et interrogée. Sa déposition a été utilisée contre lui à son insu. Elle a aussi perdu son emploi de gardienne d’enfants à la suite de cet incident. Elle est maintenant à la recherche d’un emploi tout en s’occupant de son fils et en essayant de ramener sa belle-sœur à la maison après que celle-ci a été emmenée de force dans un hôpital psychiatrique par les autorités.

M. Liu Zhiming et son fils

3.3.2. Une famille entière prise pour cible

Mme Sun Caiyan, une habitante de la ville de Dalian, province du Liaoning, a été arrêtée le 12 mai 2024 et plus tard condamnée à trois ans et neuf mois de prison.

Depuis le début de la persécution du Falun Gong en 1999, la famille de Mme Sun a été prise pour cible à maintes reprises. En 2014, après son arrestation, elle a été condamnée à trois ans et trois mois. Au fil des ans, son mari, M. Guo Qi a vécu sous une pression énorme et il est décédé le 15 juin 2021, à l’âge de 51 ans. De plus, la pression mentale exercée par la persécution a eu des répercussions sur la santé de son beau-père et de son père, qui sont décédés respectivement en juin 2016 et en 2019.

La mère de Mme Sun, Mme Wang Yuhe, âgée de 85 ans, a fini de purger une peine de trois ans en septembre 2024 en raison de sa pratique du Falun Gong, avant de voir sa fille poursuivie en justice. La femme âgée a maintenant des problèmes de mobilité et une vision floue due à la cataracte. Elle et son petit-fils de 16 ans (le fils de Mme Sun) se débrouillent comme ils peuvent pour survivre.

3.3.3. Seule personne à s’occuper de son mari, une femme de Chongqing voit ses comptes bancaires gelés lorsqu’elle refuse de se présenter à la prison

Mme Hu Kaijun, de Chongqing, a été condamnée à cinq ans de prison et à une amende de 15 000 yuans le 28 décembre 2021. Elle a fait appel auprès de la deuxième cour intermédiaire de Chongqing, qui, quelques mois plus tard, a décidé de maintenir le verdict initial. Elle a continué à faire appel auprès de la Haute Cour de Chongqing, qui a également rejeté son appel à une date inconnue.

En 2014, le mari de Mme Hu a reçu un diagnostic de cancer de la gorge à un stade avancé. Son larynx a été enlevé chirurgicalement et il ne peut plus parler. Il a également besoin d’un régime alimentaire spécial. En raison de son état de santé, le couple a eu du mal à trouver une bonne personne pour s’occuper de lui et Mme Hu est devenue sa seule aide-soignante. Son arrestation et sa condamnation ont porté un coup à son mari et son état s’est aggravé. Aujourd’hui, il a complètement perdu la capacité de s’alimenter et ne peut plus consommer que des liquides.

Les autorités locales connaissaient bien la situation de la famille de Mme Hu, et pourtant ils l’ont prise pour cible à maintes reprises en raison de sa croyance dans le Falun Gong. Pour qu’elle accepte de se rendre en prison après le rejet de son dernier appel, les autorités locales lui ont fait diverses promesses concernant les soins à apporter à son mari. Le 28 juin 2024, voyant que leurs promesses ne fonctionnaient pas, elles ont gelé tous ses comptes bancaires, ainsi que le compte WeChat qu’elle utilisait pour payer ses dépenses quotidiennes.

On ignore si Mme Hu a été remise en détention.

3.3.4. La fille d’une pratiquante est harcelée et considérée comme une « personne sensible »

La famille de Mme Wang Yonghua a confirmé le 20 avril 2024 que cette habitante de la ville de Qinhuangdao, province du Hebei, a été condamnée à trois ans de prison pour sa pratique du Falun Gong. Avant sa dernière condamnation, Mme Wang avait déjà purgé une peine de prison de trois ans et demi pour sa croyance. Son mari, aussi pratiquant de Falun Gong, est décédé en 2017, cinq ans après avoir purgé une peine de quatre ans durant laquelle il a enduré des tortures incessantes.

Après la dernière arrestation de Mme Wang, sa fille Ming (pseudonyme) qui a grandi en voyant ses parents persécutés a été fréquemment harcelée par la police. De plus, la police a contraint la société de médias pour laquelle elle travaillait de la licencier.

Le 14 juillet 2023, la police a saccagé le domicile de Ming et a confisqué des biens personnels d’une valeur de plusieurs dizaines de milliers de yuans. Le prétexte invoqué pour cette perquisition était qu’ils enquêtaient sur le cas de sa mère.

Ming a réservé un voyage à Pékin pour le 22 mars 2024, mais la police l’a obligée à annuler son voyage. Elle a obtempéré. Lorsqu’elle a tenté d’acheter un autre billet le 22 avril, on lui a encore dit qu’elle n’avait pas la permission d’aller à Pékin. La police a aussi dit qu’elle avait une restriction de voyager et devait obtenir son accord avant d’aller à Pékin. Ming a réussi à faire accepter à la police qu’elle aille à Pékin, mais ils ont insisté pour qu’elle revienne le jour même. Le jour de son voyage, elle a été interceptée à la gare par un agent de la sécurité et son sac a été fouillé.

Ming a plus tard réservé des vacances en Corée du Sud. Elle a dépensé des dizaines de milliers de yuans pour l’hôtel et les billets d’avion, mais les agents de la douane les ont empêchées, elle et sa fille, de monter à bord de l’avion, et ont dit que la police avait ordonné qu’elle se présente immédiatement au bureau. Elle est allée au poste de police, où les policiers lui ont dit qu’ils l’avaient inscrite sur la liste des « personnes sensibles » et l’avaient placée sous « étroite surveillance ». Elle n’était pas autorisée à quitter la ville sans leur permission, et encore moins à quitter le pays. La police a également menacé de forcer l’employeur de son mari à le licencier.

3.3.5. Le fils d’un pratiquant contraint de vendre sa clinique privée

Six ans après la fin de sa peine de quatre ans et demi de prison pour sa pratique du Falun Gong, M. Hu Biao, 78 ans, un fonctionnaire de la santé à la retraite du district de Gulin, province du Sichuan, a reçu un appel du Bureau de la sécurité sociale du district de Gulin qui lui ordonnait de rembourser un « trop-perçu » de 231 816,42 yuans d’ici mars 2020. Ce « trop-perçu » correspondait à la pension qui lui avait été versée pendant les quatre ans et demi de sa peine de prison.

M. Hu a refusé de payer parce que les prestations de retraite étaient des biens qu’il avait légalement gagnés. Le Bureau de la sécurité sociale et la police ont alors commencé à le harceler, lui et sa famille. Après l’avoir contraint à vivre loin de chez lui, la police a harcelé son fils, médecin, et a perquisitionné sa clinique privée. Pour éviter le harcèlement, son fils a été contraint de payer les 231 816,42 yuans au nom de son père. Il a également payé un total de 21 500 yuans d’amendes imposées par les agences de santé et d’affaires de la région supervisant sa clinique. Il pensait que ce serait tout, mais la police lui a encore ordonné de persuader son père de renoncer au Falun Gong.

Dr Hu savait que son père ne renoncerait jamais à ses convictions, car il n’y avait rien de mal à pratiquer le Falun Gong, et la police ne cessait de le harceler et de le menacer de fermer sa clinique et d’impliquer sa femme et son fils. Se sentant désespéré et impuissant, il a vendu sa clinique.

3.3.6. Une femme en errance demande à la police et aux autorités judiciaires de libérer son mari injustement emprisonné

Le 11 mai 2024, un couple marié de la ville de Chifeng, en Mongolie intérieure, a été illégalement arrêté en raison de sa croyance dans le Falun Gong. Alors que Mme Zhang Fengxia a été libérée sous caution une semaine plus tard en raison de ses graves problèmes cardiaques, son mari M. Sun Xiaoming est resté en détention et a été illégalement condamné le 28 octobre 2024, à deux ans et demi de prison. Mme Zhang, qui ne s’est pas présentée à l’audience, car elle s’était cachée pour éviter la persécution, a été inscrite sur la liste des personnes recherchées par la police.

Alors qu’elle était en errance, Mme Zhang a récemment écrit une lettre aux fonctionnaires impliqués dans le dossier, les exhortant à ne pas persécuter le Falun Gong.

« Je comprends que vous fassiez votre travail et que vous n’êtes pas ceux qui prennent les décisions dans de tels cas. Mais je pense que vous avez encore la possibilité d’atténuer la persécution ou de lui accorder une peine plus légère. Je suis triste de voir mon mari condamné pour n’avoir enfreint aucune loi. Je n’ai plus confiance dans le système judiciaire chinois et je suis obligée de vivre loin de chez moi », écrit-elle dans la lettre.

« Après tant d’années, vous devriez savoir que les pratiquants de Falun Gong sont tous de bonnes personnes et que cette méthode est pratiquée par des gens du monde entier. Je vous invite à réfléchir aux raisons pour lesquelles nous restons fidèles à notre croyance malgré la persécution sévère dont nous faisons l’objet en Chine.

« Lorsque je vois des gens partir en vacances ou passer du temps avec leur famille, je les envie. Mais face à une répression sans précédent et au risque d’être arrêtée et battue à mort à tout moment, comment ne pas avoir peur ou ne pas subir de pression. Aujourd’hui, je suis obligée de vivre loin de chez moi, sans savoir quand je pourrai revenir. Je m’inquiète pour mon mari qui purge une peine de prison, pour mes parents âgés qui ont besoin de mes soins et pour mon fils qui vient de se marier.

« Tout au long de notre vie, nous faisons constamment des choix différents, petits ou grands. Peut-être commettons-nous de petites erreurs. Mais face au choix ultime du bien ou du mal, de la vie et de la mort, faire le mauvais choix peut nous apporter des regrets éternels. Ne vendez pas votre conscience à l’argent ou au pouvoir. Nous jouons tous un rôle dans la société et c’est à nous de choisir la voie à suivre. »

Voir aussi :

Rapporté en novembre 2024 : 64 pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance

Rapporté en octobre 2024 : 48 pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance

Rapporté en septembre 2024 : 18 pratiquants de Falun Gong sont décédés des suites de la persécution et 57 ont été condamnés

Rapporté en juillet et août 2024 : 94 pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance

Rapporté au premier semestre 2024 : 447 pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance

Rapporté en mai 2024 : 71 pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance

Rapporté en avril 2024 : 84 pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance

Rapporté en mars 2024 : 73 pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance

Rapporté en février 2024 : 56 pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance

Rapporté en janvier 2024 : 122 pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance

Traduit de l’anglais