(Minghui.org) En 2021, on a enregistré un total de 1187 pratiquants de Falun Gong condamnés à la prison pour leur croyance. Le Falun Dafa, également connu sous le nom de Falun Gong, est une discipline de l’esprit et du corps que le régime communiste chinois persécute depuis 1999.

Les 1187 cas incluent 7 cas qui ont eu lieu en 2019, 288 en 2020 et 892 en 2021. Avec ces nouvelles informations, le total des cas de condamnations confirmés en 2020 a maintenant été mis à jour et s’élève à 910. En raison de la stricte censure en Chine, les persécutions ne peuvent pas toujours être signalées en temps et en heure et les informations ne sont pas facilement disponibles.

Parmi les 892 cas qui ont eu lieu en 2021, c’est en mars qu’il y en a eu le plus (107), suivi d’avril (98) et de décembre (86). Pendant les autres mois, les cas enregistrés varient de 41 à 84.

Les pratiquants condamnés viennent de 27 provinces et municipalités. Le Liaoning (142), le Heilongjiang (125), le Jilin (109), le Shandong (102) et le Henan (90) sont les cinq provinces qui ont enregistré le plus de cas de condamnations. Vingt autres régions ont enregistré entre 10 et 78 cas. Le Fujian et le Guangxi n’ont eu chacun qu’un seul cas.

En particulier, les tribunaux de la ville de Nanyang, dans la province du Henan, ont condamné 41 pratiquants à la prison. Tous ont été visés lors d’une arrestation massive de plus de 100 pratiquants qui a eu lieu le 30 août 2019. Les peines de prison vont de sept mois à treize ans.

Les pratiquants condamnés viennent de toutes les couches sociales, notamment une ancienne professeur de musique, la propriétaire d’un hôtel, une femme médecin à la retraite, la propriétaire d’un salon de coiffure et un ingénieur naval.

Après avoir appris l’arrestation du propriétaire d’un restaurant, M. Yang Jianlu dans la province du Hebei, 415 habitants du même village que lui ont signé une déclaration pour le soutenir. Sur la déclaration des villageois, on peut lire : « Nous sommes de la rue Banpo. Nous sommes tous choqués d’apprendre l’arrestation de Yang Jianlu. Les gens des villages des alentours savent tous qu’il pratique le Falun Gong et qu’il est une bonne personne. Si quelqu’un a besoin d’aide, il est toujours prêt à donner un coup de main. Nous ne savons pas grand-chose des principes sophistiqués du Falun Gong, mais nous savons qu’il n’a rien fait de mal en étant une bonne personne. Il est détenu depuis près de huit mois. Veuillez le libérer. Faites en sorte que sa famille soit réunie. » Malgré leur plaidoyer, M. Yang a été condamné à huit ans de prison et son appel a été rejeté par la cour supérieure.

Après l’arrestation en 2019 de M. Ding Guochen, qui donnait des cours de soutien en mathématiques dans la province du Liaoning, sa femme a appelé ses élèves et leurs parents, leur disant qu’il ne pouvait plus donner de cours particuliers. Certains élèves étaient tellement bouleversés qu’ils ont commencé à pleurer. Le père d’un élève a dit à la femme de M. Ding : « Mon fils est en larmes. Lorsque sa mère lui a dit de s’inscrire dans une autre classe, il a répondu : “Je ne pourrai jamais trouver un autre professeur aussi gentil que M. Ding ! Je ne veux pas changer ! Je veux seulement que ce soit le professeur Ding qui me donne des cours particuliers.” » M. Ding a ensuite été condamné à une peine de deux ans de prison, alors qu’il était dans le coma après avoir subi une hémorragie cérébrale.

À l’exception de 61 pratiquants qui ont été mis en probation, de 34 dont la durée n’est pas connue et de 2 autres qui ont été condamnés à des amendes sans peine de prison, les autres ont été condamnés à des peines allant de trois mois à quatorze ans, avec une moyenne de trois ans et demi.

Au total, 448 pratiquants ont été condamnés à des amendes ou à des extorsions de fonds par la police pour un montant total de plus de 6 millions de yuans, soit une moyenne de 14 860 yuans par personne. Parmi eux, 204 pratiquants ont été condamnés à une amende de 5000 yuans ou moins, 106 à une amende comprise entre 5000 et 10 000 yuans, 120 à une amende comprise entre 10 000 et 50 000 yuans, et 18 à une amende supérieure à 50 000 yuans.

Parmi les 430 pratiquants dont l’âge était connu au moment de leur condamnation, 32 étaient octogénaires, 122 septuagénaires, 122 sexagénaires, 102 quinquagénaires, 41 quadragénaires, 9 trentenaires, un homme dans la vingtaine et une pratiquante de 19 ans.

La plus jeune pratiquante était Mme Li Hui, en première année à l’école d’infirmières de Weifang, dans la province du Shandong. Elle a subi des représailles de la part de son école lorsqu’elle a refusé de recevoir le vaccin contre le coronavirus. Sachant qu’elle pratiquait le Falun Gong, son école l’a signalée à la police et l’a fait arrêter. Elle a été condamnée à sept mois de prison et à une amende de 5000 yuans, car la police avait trouvé des documents sur le Falun Gong dans sa chambre d’étudiante.

Les pratiquants les plus âgés condamnés étaient âgés de 88 ans, dont M.Xin Yuliang qui a été condamné à un an, et M.Xu Shujun à trois ans. La femme de M. Xu, Mme Wang Chuanyun, âgée de 82 ans, a également été condamnée à trois ans. Une femme âgée de 90ans risque une peine de prison à la suite d’une audience qui a eu lieu le 28 octobre 2021.

Après avoir purgé une peine de trois ans pour sa pratique du Falun Gong, un homme âgé de 80ans n’a jamais été libéré. Au lieu de cela, les autorités ont maintenu M. Liu Xiyong en détention et, quelques mois plus tard, ils lui ont infligé une peine supplémentaire de quatre ans. Malgré son état de santé critique, la libération conditionnelle pour raisons médicales lui a été refusée et il est décédé le 29 décembre 2021.

Deux autres pratiquants sont également décédés à la suite de condamnations prononcées en 2021, dont une mère âgée de 55ans et un père âgé de 65ans.

De nombreux pratiquants subissent des violences inhumaines en prison, tant physiques que mentales, car les gardiens tentent de les forcer à renoncer à leur croyance. Certains pratiquants ont été forcés d’étudier le bouddhisme dans le cadre du lavage de cerveau, d’autres ont été contraints de travailler de façon intensive et non rémunérée tout en étant affamés, et bien d’autres ont été soumis à des passages à tabac constants, à la privation de sommeil et aux chocs électriques.

Afin d’ébranler leur volonté et d’empêcher leur famille de voir leurs blessures, les autorités refusent souvent les visites des familles des pratiquants. Parmi les cas signalés figurent un homme âgé de 68 ans handicapé d’une jambe, un homme de 49 ans souffrant d’une insuffisance rénale et cardiaque, et une femme âgée de 84 ans souffrant de problèmes aux jambes et d’une déficience auditive.

Quand une femme quinquagénaire habitant dans la ville de Fuxin, dans la province du Liaoning, a été victime d’une attaque cérébrale en prison, les autorités ont refusé de lui accorder une libération conditionnelle pour raisons médicales, mais ont exigé 20000 yuans de sa famille en échange de sa libération. Comme sa famille n’avait pas les moyens de payer cette extorsion, elle est restée en détention.

En plus de se voir refuser les visites de leur famille, on a empêché la plupart des pratiquants de correspondre avec leurs proches. Bien que la famille d’une femme du Shandong lui ait envoyé plusieurs lettres recommandées et que le système de suivi du courrier ait indiqué que les lettres avaient été reçues et signées, Mme Wang Cuiying a dit plus tard à sa famille qu’elle n’avait reçu qu’une seule lettre. À peu près au même moment, la famille a également reçu une lettre, avec une mauvaise écriture imitant celle de Mme Wang, qui faisait l’éloge de la prison et des gardiens. La famille de Mme Wang est très inquiète et se demande pourquoi la prison a retenu la correspondance de la famille et a fabriqué une lettre de toutes pièces pour faire croire que Mme Wang l’avait écrite.

Pour certains pratiquants, la persécution se poursuit même après l’expiration de leur peine de prison. L’homme âgé de 80 ans mentionné plus haut a été condamné à quatre années supplémentaires après avoir purgé trois ans de prison, et, après avoir purgé quatre ans et demi de prison, un homme âgé de 76 ans a été détenu dans un centre de lavage de cerveau pendant 36 jours avant d’être finalement autorisé à rentrer chez lui.

Le 12 octobre 2021, lors de la déclaration finale de l’audience de Mme Ye Xiaobing, ses avocats ont déclaré : « La lutte politique contre le Falun Gong, ordonnée par le Parti communiste chinois et coordonnée par la sécurité publique et le pouvoir judiciaire, dépasse largement le cadre de la loi. Les procureurs et les juges, qui sont soutenus par les contribuables, ont été transformés en armes politiques pour persécuter de bonnes personnes et ont renié leur identité de représentants de la justice. Malgré l’appareil national mobilisé pour persécuter le Falun Gong, ses pratiquants n’ont fait que devenir plus résistants après avoir enduré vingt-deux années de répression. D’innombrables nouveaux venus ont également rejoint la pratique dans le monde entier.

« Le bien triomphera sûrement du mal et chacun est confronté à un choix qui déterminera son propre avenir », ont déclaré les avocats.

Vous trouverez ci-dessous plus de détails sur les cas de condamnation en 2021. La liste complète des pratiquants condamnés peut être téléchargée ici.

Trois cas de décès

Les condamnations en 2021 ont causé la mort de trois pratiquants, dont un grand-père âgé de 80 ans, une mère de 55 ans et un père de 65 ans.

M. Liu Xiyong

Lorsque les membres de la famille de M. Li Xiyong sont allés le chercher à la prison le 9 avril 2021, ils ont été anéantis en apprenant que l’homme âgé de 80 ans, qui venait de purger une peine de trois ans, avait été emmené par la police. Quatre mois plus tard, il a été condamné à quatre années supplémentaires, il a développé un diabète et une accumulation de fluide dans la poitrine. Les autorités l’ont menotté et enchaîné à son lit d’hôpital pendant qu’il y recevait un traitement médical.

Le 9 décembre, M. Liu a développé un autre problème médical grave. Il était dans un fauteuil roulant qui a été placé dans une cage métallique à l’arrière de la camionnette qui l’a emmené à l’hôpital. Sa famille a été surprise de voir que le visage, les mains et les pieds de M. Liu étaient enflés. Il semblait frappé d’incapacité et était incapable de parler clairement. Lorsque sa petite-fille a essayé d’ajuster son masque, les gardes l’ont intimidée et n’ont pas permis à la famille de s’approcher.

Les gardes ont exigé que la famille de M. Liu paie tous ses frais médicaux. Ils ont affirmé qu’il était en mauvaise santé avant son arrestation et qu’ils n’étaient pas responsables de son état. Les demandes répétées de sa famille pour une libération conditionnelle pour raisons médicales ont également été rejetées.

M. Liu est décédé à l’hôpital le 29 décembre 2021. Le personnel de la prison n’a pas autorisé son fils à emporter son corps. Ils l’ont emmené eux-mêmes dans un funérarium, de peur que sa famille ne porte plainte contre eux. La police a gardé son corps jusqu’à son incinération, le 1er janvier 2022.

Depuis le début de la persécution en 1999, M. Liu a été incarcéré à répétition pour avoir défendu sa croyance et sensibilisé le public à la persécution. Après une arrestation en avril 2002, il a été condamné à deux ans de travaux forcés et après une autre arrestation le 24 juillet 2008, à trois ans et demi. À la suite de sa dernière arrestation le 9 avril 2018, il a de nouveau été condamné à trois ans sans procès. Alors que sa femme cherchait désespérément à le faire libérer au poste de police local, un policier lui a dit : « Cette fois-ci, nous allons le laisser mourir dedans ! »

Mme Fu Guihua

Mme Fu Guihua est décédée deux mois après avoir été admise en prison pour purger une peine de sept ans et demi. Les autorités ont refusé de laisser sa famille voir son corps et l’ont transféré dans un funérarium sans la prévenir. Elles n’ont pas arrêté d’empêcher sa famille de la voir, sauf en présence d’un gardien de prison. Malgré les demandes répétées de sa famille d’enquêter sur sa mort, les responsables de la prison ont fait pression pour qu’elle incinère le corps le plus rapidement possible.

Mme Fu avait été arrêtée le 15 août 2019, en même temps que son mari, sa fille aînée, ses deux gendres et leurs parents respectifs pour leur croyance dans le Falun Gong. Sa fille cadette a été épargnée, car elle avait un bébé de trois mois. Après quinze jours de détention, le mari de Mme Fu et la belle-mère de sa fille cadette ont été libérés, mais les autres ont été condamnés à sept ans ou sept ans et demi de prison en février 2021.

Le 27 mai 2021, Mme Fu et sa fille aînée ont été emmenées à la prison pour femmes de la province du Jilin. Elles ont été détenues dans le 8e quartier, où elles ont été placées sous surveillance stricte. Elles ont été contraintes de s’asseoir sur de petits tabourets pendant de longues heures chaque jour, et se sont vu refuser les visites de leurs avocats et des membres de leur famille.

M. Chu Liwen

Le troisième pratiquant, M. Chu Liwen, est décédé le 1er juillet 2021, moins de cinq mois après avoir été mis en liberté conditionnelle pour raisons médicales. M. Chu avait été arrêté le 22 septembre 2019. Bien que son dossier ait été rejeté par le tribunal à deux reprises en raison de preuves insuffisantes, la police a refusé de le libérer. Le 9 février 2021, il a été condamné à huit ans de prison et libéré peu après, lorsqu’il est tombé gravement malade. La police a continué à le harceler en avril 2021, le forçant à vivre loin de chez lui. Il est décédé le 1er juillet 2021. Il avait 65 ans.

Avant sa dernière condamnation, M. Chu avait passé neuf ans derrière les barreaux et avait été torturé. Il a purgé trois peines de camp de travail, dont une de trois ans et deux d’un an (après sa première peine de camp de travail d’un an, il avait été mis en liberté conditionnelle pour raisons médicales après vingt jours d’incarcération), ainsi qu’une peine de prison de cinq ans.

Condamnés malgré des problèmes de santé

En plus des cas de décès, un grand nombre de pratiquants a été soumis à toutes sortes de mauvais traitements après leur arrestation. En conséquence, certains ont eu des problèmes de santé, parfois sérieux ou même critiques, mais ont pourtant été condamnés à la prison.

Le 23 février 2021, la famille de M. Ding Guochen a reçu un message du district de Jinzhou, ville de Dalian, dans la province du Liaoning, les informant que M. Ding avait été condamné à deux ans de prison et qu’il avait reçu une amende de 5000 yuans. Au moment de la condamnation, il était dans le coma depuis presque un mois suite à une hémorragie cérébrale provoquée par la torture. Sa femme, Mme Yan Qinghua, avait été condamnée à trois ans et demi et avait reçu une amende de 8000 yuans.

M. Ding, professeur de mathématique de 50 ans, et Mme Yan ont été arrêtés le 10 juillet 2019. Mme Yan a été relâchée sous caution le soir même, mais M. Ding a été détenu et torturé au Centre de détention de Dalian. Il a souffert d’une hémorragie cérébrale et il a perdu l’ouïe dans les deux oreilles. Le 1er octobre 2019, il a été remis en liberté sous caution, et suite aux harcèlements incessants de la police, il a eu une deuxième hémorragie le 27 janvier 2021. Il a été emmené aux urgences, et est encore dans un état végétatif.

Le 30 avril 2021, dix jours après que Mme Wang Chaoying, 67 ans, a été ramenée chez elle à Pékin en ambulance, le tribunal a envoyé des gens chez elle pour lui annoncer qu’elle avait été condamnée à deux ans et demi de prison et avait reçu une amende de 5000 yuans.

La famille de Mme Wang a posé des questions aux agents du tribunal et a demandé la raison pour laquelle ils la condamnaient alors qu’elle avait été si cruellement torturée jusqu’à en être émaciée, et que sa santé s’était détériorée pendant les six mois de sa détention. Le personnel du tribunal s’est débarrassé du verdict et a couru vers la voiture de police. La famille de Mme Wang a demandé au policier : « Elle est déjà dans cet état à cause de la torture. Vous n’avez même pas jeté un regard sur elle et vous l’avez quand même condamnée. Voulez-vous simplement qu’elle meure (à cause de la persécution) ? » Le policier a répondu qu’il ne faisait que suivre les ordres de son supérieur, avant de monter précipitamment dans la voiture.

Le 20 avril 2021, Mme Wang, une personne âgée, était émaciée et ne pouvait se tenir assise après son retour chez elle du centre de détention.

Mme Sun Yanzhui, âgée de 78 ans, de la ville de Fushun, dans la province du Liaoning, a commencé à avoir des douleurs à l’estomac pendant sa peine carcérale, et cela, peu de temps après avoir été condamnée à cinq ans de prison pour avoir distribué des documents sur le Falun Gong. Le médecin a constaté une tumeur abdominale d’environ 5 cm de diamètre. Maintenant, elle est très faible et son mari s’inquiète pour elle.

Comme pour Mme Sun, M. Fan Wei, de la ville de Benxi, dans la province du Liaoning, a été privé de nourriture au centre de détention de la localité et n’arrivait pas à s’endormir la nuit. Il était souvent confus et sa mémoire a rapidement décliné. Bien que M. Fan, âgé de 63 ans, s’était presque évanoui lors de l’audience du 29 novembre 2021, le juge a refusé d’accorder une pause à la demande de son fils, pour lui permettre de se reposer. Il a forcé M. Fan à plaider coupable, avant de le condamner à trois ans de prison et de lui donner une amende de 5000 yuans.

Le 10 décembre 2021, Mme Jia Fengzhi, de Pékin, a été emmenée en soins intensifs, et cela, vingt-deux jours après avoir été incarcérée dans la prison de la localité afin d’y purger une peine de trois ans et demi. Le médecin a constaté une grave maladie à l’estomac et du rhumatisme. Elle avait également un taux de plaquettes extrêmement bas, environ 20 000 plaquettes par microlitre de sang. La numération plaquettaire normale se situe entre 150 000 et 450 000 par microlitre de sang.

La prison n’a pas autorisé la famille de Mme Jia de lui rendre visite en personne, mais par la suite, ils les ont autorisés de faire une vidéoconférence avec elle. Elle a dit qu’elle était en bonne santé au moment de l’examen physique au centre de détention. Pendant qu’elle était dans le bâtiment transitoire de détention, avant d’être emmenée en prison, elle a développé un purpura (des taches de couleur pourpre sont apparues sur son corps). Pendant les premières semaines au centre de détention, elle n’a pas bien dormi. On ne sait pas si cela a aggravé sa situation.

Condamnée pour ne pas avoir renoncé au Falun Gong durant la campagne « Plan zéro »

Avec la campagne « Plan zéro » actuelle qui a été ordonnée par le Comité des affaires politiques et juridiques, la police et les membres des comités résidentiels continuent à harceler les pratiquants qui se trouvent sur la liste noire du PCC et ils leur donnent l’ordre de renoncer à leur croyance. Certains d’entre eux ont été condamnés quand ils ont refusé de se plier aux autorités.

M. Zhu Zuoliang, un homme de 52 ans de la ville de Jinhua, dans la province du Zhejiang, a été contacté le 19 avril 2021 par Co Linwei du comité résidentiel. Il a ordonné à M. Zhu de signer une déclaration de renoncement au Falun Gong. M. Zhu a refusé de coopérer et a essayé d’expliquer à Cao qu’il ne faisait rien de mal en pratiquant sa croyance. Cao a menacé de l’emmener au centre de lavage de cerveau de la localité s’il insistait à continuer à pratiquer le Falun Gong. Le lendemain, quatre agents de police ont trouvé M. Zhu et lui ont à nouveau donné l’ordre de signer la déclaration. Il a refusé et a été arrêté peu de temps après.

Le 20 juillet 2021, M. Zhu a été condamné à 4 ou 5 ans par la cour de la localité. La durée exacte de la peine de prison fait l’objet d’une enquête. Il est actuellement détenu au centre de détention de Jinhua et les visites familiales sont interdites.

Mme Zeng Jianjiang, 59 ans, de la ville de Hulin, dans la province du Heilongjiang, était occupée à préparer le repas de midi chez elle quand, le 12 juillet 2020, des agents de police sont entrés par effraction et l’ont arrêtée. Ils ont aussi saccagé son domicile.

La police a prétendu qu’ils la surveillaient depuis novembre 2019, en préparation de la campagne « Plan zéro », et a trouvé les lettres sur le Falun Gong qu’elle envoyait concernant la persécution du Falun Gong. Quand la police a emmené Mme Zeng pour lui faire passer un examen physique en préparation de sa détention, on lui a constaté de l’hypertension, ainsi que des problèmes cardiaques et hépatiques. Après quelques heures d’interrogatoire, elle a été libérée sous caution à minuit et a dû payer une caution de 1000 yuans.

Alors que Mme Zeng a eu une attaque et avait du mal à marcher quand la police a soumis son dossier au parquet du district rural de Jidong en mai 2021, le procureur, Liu Ying, est allé chez elle pour lui poser des questions sur son dossier.

Sans aucun préavis, neuf fonctionnaires de la cour sont apparus devant la maison de Mme Zeng le 23 septembre, quand elle était toute seule à la maison, afin d’y organiser une audience. Le juge s’est pressé de conclure la session en moins d’une heure et n’a pas autorisé Mme Zeng à se défendre elle-même. Elle a reçu une peine d’un an et demi et a reçu une amende de 10 000 yuans le 2 octobre. Au moment de l’écriture de cet article, on ne sait pas avec certitude si elle est encore en prison.

Le 28 mai 2021, Mme Fu Zhaocui, de la ville de Hailin, dans la province du Heilongjiang, a été harcelée chez elle par trois agents. Au début, ils ont enregistré une vidéo du harcèlement, mais plus tard, ils ont éteint la caméra à la demande de Mme Fu.

Le policier Wang Yuntang lui a dit qu’ils avaient signalé aux autorités que Mme Fu et sa famille avaient arrêté de pratiquer le Falun Gong, afin d’atteindre le but de la campagne « Plan zéro » visant à transformer un certain nombre de pratiquants de Falun Gong. Il a exigé que Mme Fu coopère avec eux et qu’elle promette à ne plus cultiver et pratiquer le Falun Gong. Mme Fu a répondu que sa façon de rapporter la situation était son affaire à lui, mais qu’il était hors de question qu’elle promette d’arrêter de pratiquer sa croyance spirituelle.

Ensuite la police est partie, à peine trois semaines plus tard, le 10 juin, ils l’ont arrêtée. Le centre de détention local a refusé de l’accepter et elle a été relâchée sous caution. La police l’a interrogée pendant trois heures avant de la relâcher. Elle a à nouveau été interrogée le 10 juillet, mais a été relâchée sous caution le même jour encore. Elle a comparu devant la cour le 23 décembre et a été condamnée à neuf ans et demi et a reçu une amende de 10 000 yuans. Au moment d’écrire cet article, elle se trouve en résidence surveillée à cause de son état physique.

Après plus de deux ans de détention, M. Liu Liankun, un habitant de Tianjin de 52 ans, a été condamné à cinq ans en octobre 2021. Le 2 août 2019, M. Liu a été arrêté chez lui. Son domicile et son bureau au travail ont été saccagés. Avant l’arrestation, la police l’a harcelé trois fois.

L’arrestation et la condamnation de M. Liu faisaient partie de la campagne « Plan zéro ». Sa femme a aussi été visée parce qu’elle pratique le Falun Gong. Deux membres du comité de village sont allés la chercher le 11 janvier 2021, et lui ont donné l’ordre de signer la déclaration de renoncement au Falun Gong. Ils ont dit que les autorités avaient l’intention de condamner M. Liu à sept ans et qu’ils lui donneraient une peine plus légère s’il signait le document. Ils ont aussi menacé de l’arrêter et de suspendre sa pension de retraite. Elle a refusé de coopérer. M. Liu a été condamné à cinq ans et a été emmené à la prison de Binhai. Les autorités n’ont pas informé sa femme de sa condamnation.

Les personnes âgées ne sont pas épargnées

Ces dernières années, la persécution des pratiquants âgés, y compris des octogénaires, est devenue de plus en plus effrénée. Non seulement les autorités ont condamné ces personnes âgées, mais elles les ont condamnées parfois à des peines très longues.

M. Li Dengchen, un enseignant à la retraite de 82 ans de la ville de Shenzhou, dans la province du Hebei, a été condamné à dix ans en janvier 2021. Un autre pratiquant, M. Zhenge Jiajin, un habitant de la ville de Xinxiang - dans la province du Henan - qui a 81 ans, a été condamné en mai 2021 à un an et huit mois de prison parce qu’il pratique le Falun Gong. Comme il avait été condamné à sept ans et demi en 2015, mais qu’il n’avait pas purgé sa peine, il a été condamné à purger un total de neuf ans et deux mois après la dernière peine de prison.

Mme Ma Junting, une enseignante d’université à la retraite de la ville de Tai'an, dans la province du Shandong, a été condamnée à deux ans de prison et a reçu une amende 30 000 yuans en septembre 2021. Comme elle était encore en probation pour une peine antérieure de trois ans, le juge responsable a suspendu son dossier de probation et a ordonné pour elle une peine combinée de cinq ans.

La condamnation de Mme Ma a été un coup dur pour son mari, M. Deng Tieliu, qui est lui aussi un professeur universitaire à la retraite. Il a été hospitalisé et est décédé le 9 novembre.

Un pratiquant de 78 ans, M. Gong Guoqing, de la ville de Taiyuang, dans la province du Shanxi, a été condamné à huit ans et demi le 30 avril 2021. Trois autres pratiquants ont aussi été condamnés avec lui, à cinq ans et demi et à neuf ans et demi.

Deux décennies de harcèlement ont précédé la dernière condamnation de M. Gong pour sa croyance. La pression mentale due à la persécution a gravement endommagé la santé de son épouse, elle tombait par moment dans un état de délire. Sa vision s’est dégradée et elle est maintenant complètement aveugle.

Depuis qu’elle est tombée malade, M. Gong prend bien soin d’elle. Malgré son âge avancé, il a dit que la pratique du Falun Gong lui donne vraiment une bonne santé et la force pour endurer les dures épreuves pendant toutes ces années. Son emprisonnement a mis sa femme dans une situation désespérée.

En janvier 2020, Mme Yu Shufeng, 84 ans, de la ville de Jiayuguan, dans la province du Gansu, a été arrêtée après avoir été filmée par des caméras de vidéosurveillance en train de suspendre une banderole sur laquelle on pouvait lire : « Falun Dafa est bon ». Malgré ses problèmes aux jambes et ses problèmes d’audition, les autorités l’ont condamnée et l’ont emmenée à la prison pour femmes de Lanzhou pour purger sa peine.

La prison lui a interdit les visites de sa famille depuis février 2021, sous prétexte qu’elle refuse de renoncer au Falun Gong. Sa famille est très inquiète qu’elle soit torturée en prison.

Mme Yang Wenshu, 80 ans et Mme Liu Guiqing, 83 ans, ont été signalées par les parents d’un étudiant, parce qu’elles parlaient du Falun Gong à des étudiants le 14 octobre 2020. La police les a localisées par caméras de surveillance et les a suivies les deux jours suivants. Les deux habitantes de la ville de Shuangymashan, dans la province du Heilongjiang, ont été arrêtées le 16 octobre alors qu’elles distribuaient des documents d’information sur le Falun Gong dans un quartier résidentiel.

Après avoir été remises en liberté ce jour-là, la police les a forcées à porter des bracelets électroniques et leur a interdit de sortir du périmètre indiqué par la police. Mme Liu a commencé à avoir des problèmes pour marcher. La police est restée à l’extérieur des appartements des deux femmes pour les surveiller. Comme les deux femmes sont des voisines, on les a accusées d’organiser des rassemblements chaque fois que l’une rendait visite à l’autre. La police qui avait transmis leurs dossiers au parquet, a harcelé les pratiquantes à plusieurs reprises, les a interrogées et photographiées.

Comme les deux femmes ont refusé de comparaître devant la cour, le juge est allé chez elles le 22 décembre pour annoncer les verdicts. Mme Liu a été condamnée à un an avec une amende. Mme Yang a d’abord été condamnée à six mois, mais comme elle a refusé de plaider coupable, et qu’elle a vivement conseillé aux employés du tribunal à ne pas participer à la persécution, ils ont prolongé sa peine d’un an.

En plus de donner des peines de prison de façon arbitraire, les autorités essaient aussi d’emprisonner des pratiquants dont la peine de prison a expiré.

Mme An Fuzi, 82 ans, qui habite la ville de Yanji, dans la province du Jilin, a été emmenée à la prison pour femmes de la province du Jilin fin septembre 2021, quand les autorités ont renouvelé sa peine de trois ans qui avait expiré en 2019.

Le calvaire de Mme An a commencé quand elle a été arrêtée le 3 mars 2016, au moment où elle lisait les enseignements du Falun Gong chez une autre pratiquante. Elle a été condamnée par la cour de la ville de Yanji à trois ans, le 7 avril 2017. Elle a fait appel du verdict, mais la cour supérieure a décidé de maintenir la peine d’origine. Suite à son mauvais état de santé, elle a été autorisée à purger sa peine chez elle. La police a arrêté Mme An à nouveau à la fin août 2021. La cour a renouvelé son verdict et a ordonné qu’elle soit emprisonnée quelques semaines plus tard.

Des familles condamnées ensemble

Certains pratiquants ainsi que les membres de leur famille ont été condamnés ensemble, notamment des parents et leur fille, une mère et sa fille, ou un mari et son épouse.

Mme Cai Yuying, 66 ans et sa fille, Mme Yu Jiaoru, une comptable de 34 ans, ont été la cible d’une opération de police le 15 juillet 2020. Habitant la ville de Nong’an province du Jilin, la police est entrée par effraction après avoir percé un grand trou dans la porte familiale. Le mari de Mme Cai, qui ne pratique pas le Falun Gong, a également été emmené au poste de police local et brièvement détenu. Mme Cai a ensuite été condamnée à neuf ans de prison et Mme Yu à six ans de prison. Huit autres pratiquants arrêtés en même temps qu’elles ont été condamnés à des peines variant de deux à dix ans.

Un couple marié et leur fils de la ville de Ningxiang, province du Hunan, ont été secrètement jugés et condamnés en septembre 2021. M. Wang Gang, 63 ans, et sa femme, Mme Yang Junying, également 63 ans, ont été condamnés à des peines de sept ans et demi et sept ans, respectivement, et à une amende de 20 000 yuans chacun. Leur fils, M. Wang Zhuo, 38 ans, a été condamné à trois ans de prison et à une amende de 5000 yuans, et il a été autorisé à purger sa peine à l’extérieur de la prison.

Le 24 juillet 2020, plus de 20 policiers ont fait irruption dans la maison de trois étages de la famille Wang et l’ont fouillée. Les ordinateurs, les imprimantes, des dizaines de milliers de yuans en espèces, des documents d’information sur le Falun Gong et une photo du fondateur du Falun Gong qui appartenaient au couple âgé ont été confisqués. L’appareil photo et l’ordinateur de leur fils, qu’il utilisait pour l’entreprise de studio photo de la famille au premier étage de leur habitation, ont également été emportés.

Un autre couple marié et leur fille de Tianjin ont récemment été condamnés à des peines de sept à douze ans de prison. M. Li Guoqing est directeur général de la compagnie d’électricité locale. Pendant son temps libre, il dirige une entreprise de cérémonies de mariage avec sa femme, Mme Yu Bo, et leur fille, Mme Li Lei.

Mme Yu et Mme Li ont été arrêtées en premier le 15 mai 2019 alors qu’elles sortaient en voiture de leur complexe résidentiel. La police a ensuite fouillé leur domicile et confisqué leur imprimante, leur télécopieur et trois voitures privées. M. Li a été arrêté plus tard dans la journée. Son père a été tellement traumatisé par les arrestations qu’il a fait un accident vasculaire cérébral et a été hospitalisé. M. Li a souffert d’hypertension artérielle et Mme Li a eu des douleurs à l’estomac pendant sa détention au poste de police local. C’est autour de septembre 2021 que la famille de trois personnes a été condamnée.

Des familles dévastées

Pour d’autres familles, bien qu’elles n’aient pas été condamnées ensemble, l’incarcération d’un seul de leurs proches a plongé toute la famille dans une profonde détresse.

Un mois après que M. Tu a été libéré de sa peine de quatre ans et demi pour sa pratique du Falun Gong, son épouse, Mme He Qingxiang, a été condamnée à six ans d’enfermement pour leur croyance commune. Le couple qui vit dans la ville de Meizhou, province du Guangdong, a passé moins de quatre ans ensemble au cours des dix dernières années en raison de la persécution.

Le couple a été arrêté en novembre 2010 et condamné à trois ans et demi chacun. Le 12 avril 2017, moins de quatre ans plus tard, M. Tu a été arrêté encore une fois pour avoir parlé du Falun Gong à des gens dans un parc. Il a été condamné à une peine de quatre ans et demi par le tribunal du district de Meijiang en juillet et emmené à la prison de Shaoguan le 26 décembre 2017. Tandis que M. Tu purgeait sa peine, Mme Hea été arrêtée le 26 janvier 2021, alors qu’elle s’apprêtait à quitter son domicile pour aller au travail. Le 5 novembre, ellea été condamnée à six ans de prison et à une amende de 60 000 yuans un mois après la libération de son mari.

Après que M.Liu Hongshu, un habitant de 54 ans du canton de Qishan, province du Shaanxi, a été arrêté le 27 septembre 2020 pour sa pratique du Falun Gong, ses parents octogénaires sont allés au service de police pour demander sa libération, mais en vain. Sa mère est tombée malade à cause de la détresse mentale et a été opérée. Juste après sa sortie de l’hôpital, elle s’est rendue au centre de détention pour demander la libération de son fils. Les gardiens l’ont finalement autorisée à avoir une conversation vidéo avec M. Liu. En voyant son visage tuméfié, elle a fondu en larmes.

En juin 2021, alors que le blé de la famille mûrissait, les parents ont demandé à la police de libérer M. Liu pour qu’il puisse récolter le blé, mais ils ont essuyé un nouveau refus. Le père de M. Liu est tombé dans le Département de police et s’est blessé à la tête. Il s’est évanoui et a été emmené à l’hôpital. Il a été hospitalisé pendant dix jours et on a découvert qu’il avait eu un accident vasculaire cérébral. N’ayant pas les moyens de payer les frais médicaux, il est rentré chez lui et est décédé peu après. M. Liu n’a pas été autorisé à le voir une dernière fois. Ensuite il a été condamné à trois ans de prison.

Mme Zhang Cui, une quinquagénaire, habitant la ville de Dalian, province du Liaoning, s’occupait depuis huit ans de son mari grabataire. Son mari est devenu paraplégique en 2013, à la suite d’un accident de travail. Depuis, il comptait sur elle pour s’occuper de lui et pour ses activités quotidiennes comme manger, se laver, le tourner dans son lit et le soulager manuellement de ses selles. En plus de son mari, sa belle-mère, octogénaire, comptait aussi sur Mme Zhang pour faire à manger et prendre soin d’elle.

Suite à l’arrestation de Mme Zhang le 16 septembre 2020, son mari s’est retrouvé seul et leur fille a dû l’emmener dans une maison de retraite médicalisée. Après une audience au tribunal qui a eu lieu le 16 septembre 2021, Mme Zhang a été condamnée en novembre 2021 à une peine de deux ans et demi de prison et à une amende de 20 000 yuans. La famille est aussi confrontée à des difficultés financières, car la pension de Mme Zhang a également été suspendue en juin 2021.

La détresse mentale a eu des répercussions sur la santé de son mari. Il souffre maintenant d’une santé déclinante dans une maison de retraite. Sa mère a également du mal à se prendre en charge en raison de l’aggravation de ses rhumatismes.

Le 22 décembre 2021, des fonctionnaires judiciaires ont appelé Mme Jiang Deyuan et lui ont dit de se rendre au palais de justice à 15 heures cet après-midi-là pour récupérer son verdict. Peu après son arrivée, plusieurs policiers l’ont fait sortir, l’ont poussée dans une voiture de police et l’ont emmenée. Son mari a reçu une copie du verdict : un an et trois mois de prison et une amende de 10 000 yuans. Il n’a pas été informé de l’endroit où elle devait purger sa peine.

Mme Jiang, une habitante de la ville de Huili, province du Sichuan, âgée de près de 70 ans, a été prise pour cible pour avoir demandé justice pour son mari. Sa pension a été réduite parce qu’elle pratique le Falun Gong.

En juin 2020, lorsque le mari de Mme Jiang, M. Zhang Zhengyou, est allé chercher sa pension, il a été surpris de voir qu’elle avait été réduite. Il a appelé son ancien employeur et on lui a dit qu’en raison de sa pratique du Falun Gong et de sa condamnation à un an et demi de travaux forcés, en mars 2020, la police avait ordonné à son employeur de déduire de sa pension le montant qu’il avait reçu pendant son incarcération.

La police a affirmé que, selon une nouvelle politique, les pratiquants de Falun Gong qui purgent une peine de prison n’ont droit à aucune prestation de retraite pendant leur incarcération. Comme l’employeur de M. Zhang n’avait pas suspendu sa pension à l’époque, il réduisait maintenant son versement mensuel pour récupérer l’argent.

M. Zhang et sa femme ont tous deux maintenu que leur condamnation aux travaux forcés résultait de persécutions illégales et que sa pension était un bien légitime que le gouvernement ne pouvait pas suspendre arbitrairement. Tous deux se sont rendus à plusieurs reprises chez l’employeur de M. Zhang pour lui demander instamment de lui verser l’intégralité de sa pension. Son supérieur hiérarchique a refusé de le faire et les a même menacés.

Mme Jiang a écrit des lettres au bureau d’appel, au comité résidentiel local et au poste de police, avant d’être arrêtée le 12 octobre 2020. Le juge chargé du dossier de Mme Jiang a arbitrairement reporté l’audience à plusieurs reprises, dont une fois alors que son avocat avait déjà parcouru près de 1500 km de Pékin à Huili. Elle a finalement comparu deux fois devant le tribunal de la ville de Huili, le 19 mai et le 13 décembre 2021. L’avocat de Mme Jiang n’a pas pu assister à sa deuxième audience en raison d’un conflit d’horaire, alors le juge a désigné un autre avocat, et ce, à l’insu de Mme Jiang pour qu’il enregistre un plaidoyer de culpabilité en son nom.

Dans le verdict que son mari a reçu le 22 décembre, les fonctionnaires du gouvernement qu’elle a contactés pour obtenir justice en sa faveur ont été cités comme témoins de son « crime » de faire la promotion du Falun Gong. Les lettres d’appel mentionnant le Falun Gong et les livres de Falun Gong qui lui ont été confisqués ont également été cités comme preuves de l’accusation.

Persécution financière

En plus de lourdes peines, certains pratiquants ont également reçu de lourdes amendes. Le 14 octobre 2021, M.Ren Haifei et Mme Sun Zhongli ont été condamnés respectivement à dix et sept ans de prison avec des amendes de 100 000 et 700 000 yuans.

M. Ren et Mme Sun, tous deux habitants de la ville de Dalian, province du Liaoning, ont été arrêtés le 26 juin 2020. Les policiers ont confisqué 500 000 yuans en espèces et des fournitures informatiques d’une valeur de plus de 200 000 yuans dans l’appartement de M. Ren. Ils ont également localisé sa voiture et confisqué 50 000 yuans en espèces qu’ils ont trouvés dans le véhicule.

En raison de son mauvais état de santé, Mme Sun a été libérée le lendemain, cependant, M. Ren, 46 ans, a été hospitalisé pendant 19 jours, après avoir souffert d’une insuffisance cardiaque et rénale due aux coups violents assénés par la police. Plus tard, M. Ren a été transféré au centre de détention de Yaojia. Cet homme, autrefois en bonne santé, a développé un diabète grave et a été contraint de prendre des médicaments inconnus. Son avocat, après avoir été refoulé dans un premier temps, a fini par avoir l’autorisation de lui rendre visite, il a constaté qu’il était émacié et hagard.

M. Huang Zhili, 48 ans, a été arrêté dans l’appartement qu’il louait dans le district de Mengyin, province du Shandong le 18 décembre 2020. La police a confisqué les 170 000 yuans en espèces qu’il avait préparés pour acheter une maison et a refusé de les restituer. Depuis, on a refusé à M. Huang les visites de sa famille. Il a été condamné à une peine de trois ans en juillet 2021 et a été emmené à la prison de la province du Shandong.

M. Huang travaillait au service technique d’une usine de plaques de plâtre et a remporté le prix « 10 sous 30 ». Il a perdu son emploi après avoir été condamné à trois ans de prison en avril 2007. Pendant qu’il purgeait sa peine, sa femme est retournée chez ses parents à Mengyin avec leur fils de 8 ans. M. Huang s’y est également installé après avoir été libéré. Quand la police de Xuzhou l’a découvert, ils l’ont pourchassé à Mengyin et ont menacé d’annuler l’enregistrement du domicile de sa famille afin de le forcer à renoncer au Falun Gong.

Mme Wang Jiemei, 60 ans, une enseignante à la retraite de la ville de Fushun, province du Liaoning, a été condamnée à trois ans et demi de prison le 3 novembre 2021 pour avoir raconté aux gens comment, par la pratique du Falun Gong, elle s’était rétablie de ses diverses maladies. Sa famille a récemment subi un autre coup dur lorsque le Bureau de la sécurité sociale local a suspendu sa pension et a exigé le remboursement des paiements de pension qui lui ont été versés depuis son arrestation le 21 février 2021.

Le Bureau de la sécurité sociale a affirmé qu’en vertu d’une nouvelle politique, les retraités qui purgent une peine de prison n’ont droit à aucune pension. La famille de Mme Wang a fait valoir que le droit du travail chinois ne prévoit pas de telles dispositions, que sa pension lui revient de droit, et que le gouvernement ne peut pas la suspendre arbitrairement. Le Bureau de la sécurité sociale a menacé de porter plainte contre Mme Wang si elle ne s’acquittait pas de sa « dette » envers lui.

Mme Wang Jiemei

Ciblés pour avoir parlé franchement

Au cours des vingt-deux dernières années, les pratiquants de Falun Gong en Chine n’ont jamais cessé de sensibiliser l’opinion publique à la persécution, en particulier lorsque le régime communiste chinois a encore renforcé la censure de l’information en Chine pendant la pandémie. Pour certains, leurs efforts courageux se sont heurtés aux représailles des autorités, notamment à des arrestations et à des condamnations à la prison.

Mme Lou Yahong, 56 ans, une ancienne comptable, habitant la ville de Xuchang, province du Henan, a été condamnée à quatre ans de prison pour la simple raison qu’elle avait des poèmes sur sa porte qui se lisaient comme suit : « Bénédictions du Ciel ; cultiver le cœur pour la bonté, on sera béni par le bonheur, la longévité et la santé ; honorer le Ciel et la vertu, on aura de la bonne fortune et de la chance », et « Authenticité-Bienveillance-Tolérance est bon ».

Le 3 décembre 2021, un couple marié de Pékin, M. Xing Guoqing et Mme Zhang Jie, a été condamné à douze et dix mois de prison respectivement, après avoir été accusé d’aller de porte en porte pour distribuer des brochures d’information sur le Falun Gong.

Mme Qiu Tieling et Mme Wang Jinhui, deux habitantes de la ville de Tieling, province du Liaoning, ont été arrêtées le 4 juin 2021 pour avoir distribué des documents d’information sur le Falun Gong. Leurs deux motos électriques ont été saisies et leurs livres sur le Falun Gong, leur photo du fondateur du Falun Gong et leurs téléphones portables ont été confisqués. La police les a également photographiées de force et a prélevé des échantillons de sang.

Lors de leur comparution devant le tribunal le 26 octobre, le mari de Mme Qiu, malade et en fauteuil roulant, a pris un taxi avec l’aide d’autres membres de la famille et est arrivé au tribunal avant 8 h. Lorsque le tribunal a ouvert à 8 h 30, l’huissier a refusé de le laisser entrer. Le 8 décembre, les familles des pratiquantes ont appris que Mme Qiu avait été condamnée à trois ans de prison et à une amende de 2000 yuans, et que Mme Wang avait été condamnée à huit mois de prison et à une amende de 2000 yuans.

Alors que la plupart des pratiquants sont arrêtés et condamnés par la police et les tribunaux locaux, il y a eu quelques cas en 2021 où les pratiquants du Hebei, Chongqing et Liaoning ont été pris pour cible par la police de l’Internet de la province du Henan, qui a parcouru des centaines de kilomètres pour arrêter les pratiquants après avoir repéré qu’ils postaient en ligne des messages en lien avec le Falun Gong.

Mme Sun Lijuan, une habitante de la ville de Jinzhou, province du Liaoning, a été arrêtée chez elle le 25 avril 2021 par la police locale et ses homologues de la ville de Jiaozuo, province du Henan, quand la police de l’Internet de Jiaozuo a découvert qu’elle avait publié des informations sur le Falun Gong sur WeChat. Aucun des vingt policiers et quelques ne portait d’uniforme de police ou n’a montré sa carte d’identité.

Le Bureau de la sécurité intérieure de la ville de Jiaozuo a ensuite transféré le dossier de Mme Sun au poste de police de Linghe, à Jinzhou, qui l’a ensuite soumis au parquet de la ville de Linghai, en l’accusant de « saper l’application de la loi avec une organisation sectaire », le prétexte standard utilisé pour criminaliser les pratiquants de Falun Gong. Après une audience qui a eu lieu le 11 novembre, elle a été condamnée à cinq ans de prison et à une amende de 10 000 yuans.

Mme Kang Qihui a été condamnée à quatre ans et demi de prison et à une amende de 80 000 yuans, pour avoir raconté comment le Falun Gong lui a permis de se lever après avoir été alitée pendant onze ans. Le 27 novembre 2020, lors de l’audience du tribunal, elle a détaillé les raisons pour lesquelles elle a commencé à pratiquer le Falun Gong. Elle a dit qu’elle avait dû se battre contre une mauvaise santé et qu’elle avait également contracté une maladie rare après avoir donné naissance à ses filles. Elle n’était pas en mesure de travailler. Chaque jour, lorsque ses filles rentraient de l’école, la première chose qu’elles faisaient était de vérifier si elle était toujours en vie. Mais peu après le début de sa pratique du Falun Gong, sa santé s’est rétablie. Bien que le juge ait été surpris d’apprendre qu’elle s’était rétablie grâce à la pratique du Falun Gong, il l’a quand même condamnée à la prison.

Condamnation collective

En raison de la stricte censure de l’information en Chine, de nombreux pratiquants travaillent ensemble pour utiliser différents canaux afin de sensibiliser le public à la persécution. Lorsque la police le découvre, cela conduit souvent à des arrestations massives et à des condamnations collectives. Lors des nombreuses condamnations collectives qui ont eu lieu en 2021, les autorités ont prononcé de nombreuses peines lourdes, allant parfois jusqu’à treize ans d’emprisonnement. Onze autres citoyens-journalistes, arrêtés pour avoir envoyé à des médias étrangers des photos de rues vides à Pékin pendant la pandémie, attendent actuellement leur verdict à l’issue d’une audience qui s’est tenue le 15 octobre 2021.

En particulier, les tribunaux de la ville de Nanyang, dans la province du Henan, ont notamment condamné 41 pratiquants de Falun Gong. La Commission des affaires politiques et juridiques et le Bureau de la sécurité publique de Nanyang ont ordonné une arrestation massive de pratiquants de Falun Gong aux premières heures de la matinée du 30 août 2019. Plus de 100 pratiquants ont été visés et détenus dans le centre de détention de Nanyang. Parmi eux, 27 pratiquants ont été condamnés par le tribunal du district de Wancheng, à des peines de prison allant de sept mois à treize ans. Quatorze autres pratiquants ont été condamnés à des peines allant de deux à neuf ans, sans que l’on sache exactement quel tribunal les a condamnés.

Voici les détails de quelques cas de condamnation collective.

Visées lors dune arrestation collective, six personnes du Hebei sont condamnées à des peines allant jusquà dix ans de prison

Treize habitants de la ville de Tangshan, dans la province du Hebei, ont été jugés par le tribunal du district rural de Luannan, le 20 juillet 2021, pour leur pratique du Falun Gong et ont été condamnés à des peines de prison allant de six mois à dix ans.

Le 12 août 2020, les treize pratiquants ont été arrêtés lors d’une descente de police, lorsque plus de 100 policiers ont été mobilisés pour terroriser, arrêter et torturer plus de 50 pratiquants, dans le but de les forcer à abandonner leur croyance. Quelques pratiquants de la ville voisine de Tianjin, une municipalité contrôlée par le pouvoir central, ont également été arrêtés. En raison de ces énormes pressions, M. Dong Jianquan est décédé le 25 octobre 2020.

Si la plupart des pratiquants ont été libérés par la suite et n’ont pas fait l’objet de poursuites, treize d’entre eux ont vu leur cas soumis au parquet. Parmi eux, Mme Zhang Zhilan, Mme Cui Shuyu, Mme Li Yuying et Mme Tong Xiulan ont été détenues au centre de détention no 1 de la ville de Tangshan. M. Hou Jianguang et M. Wang Baozhu ont été détenus au centre de détention du district de Fengnan. M. Liu Weili, Mme Wang Huilin, Mme Liu Jinying, M. Hu Yincang, M. Lu Lifa, M. Zuo Desheng et Mme Bi Guanqin ont été assignés à résidence.

Le tribunal du district de Luannan avait initialement prévu des audiences les 20 et 21 janvier 2021, mais en raison de l’apparition de cas de coronavirus dans la région, celles-ci ont dû être annulées.

Les peines de prison suivantes ont été confirmées : M. Liu a été condamné à dix ans, Mme Wang à six ans et demi, Mme Zhang à sept ans, M. Tong à trois ans, M. Zuo à deux ans et six mois, M. Hou à une année, M. Wang à onze mois, M. Lu et Mme Bi à six mois, et Mme Cui à un an avec deux ans de probation. Les peines de Mme Liu, Mme Li et Mme Hu restent à examiner.

Mme Wang, qui souffrait d’un problème de santé sur le chemin du tribunal, a été, plus tard, condamnée à son domicile alors qu’elle était encore alitée.

Un homme du Guangdong est le dernier des neuf pratiquants ciblés dans une arrestation collective à être condamné pour sa croyance

M. Ma Minqing, 52 ans, a été condamné à sept ans et demi, avec une amende de 10 000 yuans, le 20 décembre 2021. Il est le dernier des neuf pratiquants arrêtés les 9 et 10 juillet 2019 à être condamné par le tribunal du district de Haizhu. Les neuf habitants de la ville de Guangzhou, dans la province du Guangdong, ont été pris pour cible après que la police les a soupçonnés d’envoyer des informations sur le Falun Gong via un réseau wifi dans une station de métro.

M. Ma Minqing

Les huit autres pratiquants arrêtés sont la mère de M. Ma, Mme Wang Xuezhen, Mme Lin Zuoying, M. Zeng Jiageng, Mme Tan Chuying, Mme Wu Lijuan, Mme Liang Huichan, Mme Zhang Hui et Mme Yang Zhigang, pour la plupart septuagénaires et octogénaires.

Avant la condamnation de M. Ma, Mme Lin a été condamnée à un an avec deux ans de probation et une amende de 2000 yuans, le 13 juillet 2020 ; Mme Wu a été condamnée à un an et trois mois au second semestre 2020 ; M. Zeng a été condamné à cinq ans le 28 juillet 2021 ; Mme Tan a été condamnée à deux ans avec trois ans et demi de probation vers le mois d’août 2021 ; et la mère de M. Ma, Mme Wang, a été condamnée à quatre ans, le 17 mars 2021. Les verdicts concernant Mme Liang, Mme Zhang et Mme Yang ne sont pas clairs.

Mme Wang Xuezhen

La mère de M. Ma, Mme Wang, 77 ans, souffrait de douleurs atroces dans le dos et était parfois incapable de marcher, si bien qu’elle devait ramper par terre. Elle a demandé à voir un médecin, mais les gardiennes n’ont pas tenu compte de sa demande. Une personne connaissant bien sa situation a dit à sa famille, fin octobre 2020, qu’au centre de détention du district de Haizhu elle avait été soumise à la torture par étirement. Elle était si gravement blessée qu’elle était incapable de se tenir droite ou de marcher. Elle était en fauteuil roulant lorsque son avocat lui a de nouveau rendu visite le 3 novembre 2020.

M. Zeng Jiageng

Deux mois après son arrestation, M. Zeng, âgé de 79 ans, a souffert d’hypertension artérielle et d’un problème cardiaque mettant sa vie en danger. Sa famille et son avocat ont demandé à ce qu’il soit libéré sous caution, mais leur demande a été rejetée.

Sept habitants du Heilongjiang condamnés à une peine de près de onze ans pour avoir passé des appels téléphoniques au sujet du Falun Gong

Sept habitants de la ville de Daqing, dans la province du Heilongjiang, ont été arrêtés les 7 et 8 avril 2020 pour avoir passé des appels téléphoniques au public sur la façon dont le régime communiste a couvert la pandémie, ainsi que sur la façon dont les patients atteints par le coronavirus se sont rétablis en récitant les phrases de bon augure « Falun Dafa est bon, Authenticité-Bienveillance-Tolérance est bon ».

La police les a accusés de faire des appels de « propagande » et de violer l’article 300 du Code pénal, c’est-à-dire de « saper l’application de la loi avec une organisation sectaire », ce qui est devenu le prétexte standard utilisé par les autorités pour criminaliser les pratiquants de Falun Gong.

Les pratiquants ont comparu devant le tribunal du district de Ranghulu à quatre reprises, les 17 et 29 décembre 2020, et les 22 juin et 21 octobre 2021. Leurs familles ont déposé plusieurs plaintes contre le procureur Feng et le juge Xue auprès du gouvernement et du Département de la discipline du district et de la ville, pour avoir poursuivi à tort leurs proches. Elles ont également exigé que les autorités remplacent le procureur et le juge chargé de l’affaire. Aucun organisme n’a répondu à leurs plaintes ou à leurs demandes. Le juge Xue a prononcé les verdicts contre les pratiquants le 17 novembre 2021.

M. Li Lizhuang a été condamné à une peine de dix ans et huit mois et à une amende de 80 000 yuans.

Mme Tang Zhuyin a été condamnée à une peine de neuf ans et quatre mois et à une amende de 50 000 yuans.

Mme Zhao Lihua a été condamnée à une peine de sept ans et cinq mois et à une amende de 40 000 yuans.

Mme Huo Xiaohui a été condamnée à une peine de sept ans et trois mois et à une amende de 40 000 yuans.

Mme Ding Yan a été condamnée à une peine de quatre ans et deux mois et à une amende de 30 000 yuans.

Mme Jiao Qihua a été condamnée à une peine de quatre ans et 30 000 yuans d’amende.

Mme Li Yanqing a été condamnée à une peine d’un an et dix mois et à une amende de 20 000 yuans.

M. Li, Mme Tang et Mme Huo ont vu interjeté leur appel pour ces verdicts.

Mme Tang, une septuagénaire retraitée de l’usine de matériaux en platine de Harbin Tungsten, a été arrêtée et incarcérée à plusieurs reprises au cours des vingt dernières années. Elle a été arrêtée pour la première fois en septembre 1999 pour s’être rendue à Pékin afin de faire appel en faveur du Falun Gong. Les gardiens du centre de détention du district de Chaoyang à Pékin l’ont torturée et lui ont versé de l’eau froide sur la tête.

Mme Tang a été condamnée à deux peines de camp de travail, en avril 2001 et en août 2006, pour un total de trois ans et demi. Au camp de travaux forcés de Wanjia, les gardiennes lui ont attaché les jambes, l’ont suspendue par les menottes et lui ont infligé des décharges électriques à la tête, aux bras et aux mains avec des matraques électriques. Les blessures de son bras et de sa main gauche ont mis longtemps à guérir. Les gardiennes lui ont dit : « Nous suivons les ordres de nos supérieurs. Nous ne sommes que leurs outils. Si vous voulez demander justice, vous devez vous adresser à Jiang Zemin (l’ancien dirigeant du régime communiste qui a ordonné la persécution en 1999). C’est notre travail et nous n’avons pas le choix. »

Mme Tang Zhuyin

M. Li, un ancien chirurgien orthopédique de 48 ans, a été licencié de son hôpital et condamné à deux peines de camp de travail et une peine de prison, pour un total de six ans et demi. Il a subi des tortures et des agressions sexuelles effroyables pendant sa détention et a dû vendre des vêtements dans la rue pour gagner sa vie après sa libération.

M. Li Lizhuang

Quatre habitantes du Sichuan condamnées à la prison après deux ans de détention

Quatre habitantes de la ville de Luzhou, dans la province du Sichuan, ont été condamnées à la prison début août 2021 par le tribunal du district de Lu pour leur pratique du Falun Gong. Mme Deng Wanying a été condamnée à neuf ans de prison, Mme Lei Huanying à cinq ans, Mme Luo Taihui à trois ans et demi et Mme Gou Zhengqiong à trois ans.

Mme Gou a été arrêtée le 2 août 2019, et les trois autres pratiquantes, toutes propriétaires de magasins, ont été arrêtées le 21 août 2019. Les quatre pratiquantes ont comparu devant le tribunal du district de Lu, le 13 juillet et le 15 septembre 2020, puis le 2 février 2021.

Le 13 juillet 2020, lors de la première audience des quatre femmes au tribunal du district de Lu, le juge n’a pas permis aux familles des pratiquantes d’assister à l’audience ni même de regarder la diffusion de l’audience alors qu’elle était diffusée en direct dans le hall du tribunal.

Les avocats ont souligné plusieurs violations commises par la police dans la gestion de ces affaires, notamment le fait qu’elle ait mis à sac les domiciles des pratiquantes sans porter l’uniforme de la police, qu’elle n’ait pas fait en sorte qu’au moins deux policiers aient été présents lors de la descente de police, comme l’exige la loi, et que les policiers n’aient pas montré leurs cartes d’identité et le mandat de perquisition ni fourni la liste des objets confisqués par la suite.

Parmi les 40 témoins et plus, cités par la police, aucun ne s’est présenté au tribunal pour accepter un contre-interrogatoire. Ils n’ont pas non plus précisé dans leurs témoignages écrits ce que les pratiquantes avaient fait en particulier. Les photos et les vidéos utilisées comme preuves de l’accusation n’ont pas non plus montré ce que les pratiquantes faisaient pendant leurs prétendues « activités criminelles ».

Lors de la deuxième audience, le procureur a mis à jour l’acte d’accusation et a ajouté quelques copies supplémentaires de documents prétendument distribués par les pratiquantes. Il a également diffusé une nouvelle vidéo des pratiquantes, enregistrée par la caméra de surveillance. Mais les avocats ont continué à affirmer que la vidéo ne montrait pas que leurs clientes avaient commis des activités illégales.

Les avocats ont répété leur argument de défense selon lequel la persécution contre le Falun Gong n’avait aucune base légale, et aucune des preuves présentées au tribunal n’avait démontré quelle loi leurs clientes avaient violée ni quels dommages elles avaient causés aux autres ou à la société.

Lors de la troisième audience, le tribunal a pour la première fois autorisé les membres de la famille des pratiquantes, qui n’avaient pas vu leurs proches depuis un an et demi, à assister à l’audience. Le mari et le fils de Mme Luo n’ont toutefois pas pu assister à la séance, après avoir été trompés par la police pour qu’ils répondent à des questions sur d’autres pratiquants, puis avoir été cités comme témoins à charge à leur insu.

Le juge et le procureur ont répété la procédure des deux audiences précédentes et n’ont présenté aucune nouvelle « preuve ». Les quatre pratiquantes ont maintenu qu’elles n’avaient rien fait de mal en pratiquant leur croyance. Deux de leurs avocats ont demandé leur acquittement, mais le juge a répondu qu’il n’avait aucun moyen de le faire.

Après une arrestation collective, les autorités séparent les dossiers des pratiquants pour des condamnations distinctes

Les autorités de la ville de Changsha, dans la province du Hunan, ont dépêché près de 70 policiers pour patrouiller devant le tribunal de la ville de Liuyang, lorsque Mme Zhang Lingge a été jugée le 8 mai 2021. Cette femme de 53 ans a été condamnée en décembre 2021 à quatre ans de prison et à une amende de 15 000 yuans.

Mme Zhang a été arrêtée au domicile de sa mère à 23 h, le 27 octobre 2020. À peu près au même moment, des centaines de policiers ont arrêté une vingtaine de pratiquants, dont sept au domicile de M. Li Zhigang alors qu’ils lisaient ensemble les enseignements du Falun Gong.

La police a ensuite soumis les dossiers de quinze des pratiquants arrêtés au parquet de Liuyang, qui les a renvoyés pour insuffisance de preuves entre mars et avril 2021, avant de finalement inculper les pratiquants.

Mais contrairement aux arrestations collectives précédentes, le procureur a présenté séparément les dossiers des pratiquants au tribunal, au lieu de le faire dans le cadre d’une affaire collective. Une personne, au fait de ces affaires, a révélé aux familles de certains pratiquants que les audiences du tribunal n’étaient qu’une formalité et que certaines de leurs peines de prison avaient déjà été déterminées par la Commission locale des affaires politiques et juridiques, une agence extrajudiciaire chargée de superviser la persécution.

Outre Mme Zhang, M. Li Zhigang, que les autorités accusaient d’organiser des rassemblements de pratiquants, a été condamné à cinq ans et trois mois de prison le 21 décembre. M. Meng Kai, lui-même avocat, a été condamné à trois ans et demi. Un couple marié, M. Cao Zhifang et Mme Yang Fang, a été condamné à trois ans et quatre mois chacun le 24 décembre.

Ciblés à répétition

Parmi les pratiquants condamnés en 2021, certains ont été ciblés à plusieurs reprises en raison de leur pratique du Falun Gong. Certains ont perdu leur emploi, d’autres ont été renvoyés de l’école, et d’autres encore ont purgé de longues peines et ont à peine survécu à des tortures brutales.

Mme Deng Rongfang, 63 ans, ancienne ingénieur à l’autorité portuaire de la ville de Fangchenggang, province du Guangxi, a été condamnée à sept ans et demi de prison à la suite de sa dernière arrestation en juillet 2020. Depuis le début de la persécution en 1999, Mme Deng a purgé quatre peines de camp de travail, pour un total de huit ans et demi. Elle a été renvoyée de son travail et soumise à diverses méthodes de torture, notamment la privation de sommeil, la restriction de l’utilisation des toilettes, les coups et l’administration de substances inconnues.

Après avoir purgé deux peines de camp de travail et une peine de prison totalisant sept ans, M. Li Lanqiang, un ancien professeur de mathématiques de Pékin, a été à nouveau condamné, cette fois à cinq ans de prison, à la suite de sa dernière arrestation qui a eu lieu le 23 avril 2021, pour avoir distribué des documents d’information sur le Falun Gong.

M. Li Lanqiang

M. Luo Wenbin, un ancien enseignant de collège âgé de 43 ans, a fait une dépression et est devenu invalide après avoir été emprisonné et torturé pendant plus de onze ans pour sa pratique du Falun Gong.

Alors qu’il commençait à se rétablir, M. Luo est sorti pour distribuer des documents d’information sur la persécution, et s’est fait arrêter le 1er septembre 2020. Alors qu’il était détenu au centre de détention du district de Nanchang, sa mère âgée a fait une chute en février 2021 et est ensuite décédée. Son père a demandé aux autorités que M. Luo puisse assister aux obsèques, mais sa demande a été rejetée. M. Luo, qui s’est vu également refuser les visites de sa famille, a été condamné en secret à une peine d’un an de prison.

M. Chen Yan, âgé de 59 ans, et habitant la ville de Shuangyashan, province du Heilongjiang, a été arrêté le 23 avril 2021, après que le grand-père d’un enfant l’a signalé pour avoir parlé à ce dernier du Falun Gong. Cette arrestation est venue un an seulement après sa libération d’une précédente peine de prison de cinq ans. Il a comparu devant le tribunal en septembre 2021, et a été condamné à une peine de cinq ans de prison. En plus des peines d’emprisonnement, il a également purgé deux peines de camp de travail pour un total de quatre ans.

Bien que Mme Zhang Yuzhen ait été rendue infirme et se trouve dans un état grave après plus d’un an de détention, cette habitante de 54 ans de la ville de Zhuhai, province du Guangdong, a tout de même été condamnée à sept ans de prison. Étant une femme seule dont les parents sont décédés en raison de la détresse mentale causée par la persécution, Mme Zhang n’a aucun membre de sa famille proche pour demander justice en sa faveur.

Avant sa dernière condamnation, Mme Zhang a été arrêtée douze fois et incarcérée pendant neuf ans au total. Le 19 septembre 2005, alors qu’elle purgeait sa peine à la prison pour femmes de la province du Jiangxi, elle a été suspendue par les poignets derrière le dos pendant 11 heures, puis de nouveau le lendemain pendant 3 heures. Elle a perdu l’usage de ses bras. Elle est toujours incapable d’étendre complètement ses bras, de serrer le poing ou d’étendre ses doigts. Elle souffre également d’une chute du poignet, une condition empêchant une personne d’étendre son poignet, qui pend alors mollement. Ses membres supérieurs sont constamment douloureux et ses mains tremblent. À l’occasion, elle ressent des douleurs aiguës dans la poitrine, le cou et les épaules.

Mme Zhang est maintenant infirme et ne peut lever les mains en raison des tortures qu’elle a subies pendant son emprisonnement.

Le souhait de Mme Yu Minghui de retrouver ses parents a de nouveau été brisé lorsque sa mère, âgée de 63 ans, a été condamnée à quatre ans de prison pour sa pratique du Falun Gong.

Depuis le début de la persécution en 1999, la famille de Mme Yu, composée de trois personnes de la ville de Mudanjiang, province du Heilongjiang, a passé moins de deux ans réunie. Son père a été arrêté en 2001 et condamné à quinze ans de prison. Sa mère a été arrêtée en 2003 et condamnée à onze ans de prison.

Adolescente, Mme Yu a rencontré beaucoup de difficultés en grandissant seule. Après avoir été admise à la Cambridge School of Visual and Performing Arts en 2010 pour étudier le design de mode, elle a déménagé au Royaume-Uni et n’a pas pu retourner en Chine depuis.

Lorsque son père a été libéré en 2016, deux ans après le retour de sa mère dans une maison vide, ils ont demandé un passeport afin de se rendre au Royaume-Uni pour aller voir Mme Yu, mais ils ont été rejetés par la police qui leur a dit qu’il n’y avait aucun moyen pour eux d’obtenir leurs passeports.

Le 31 mars 2020, la mère de Mme Yu, Mme Wang Meihong, une ingénieur en géologie, a de nouveau été arrêtée pour avoir parlé du Falun Gong aux gens. Après un an de détention, elle a été condamnée à une peine de quatre ans vers le début de mai 2021 et a été admise à la prison pour femmes du Heilongjiang pour y purger sa peine.

Mme Yu Minghui et sa mère Mme Wang Meihong

Parmi les autres pratiquants qui ont fait l’objet de persécutions répétées, on retrouve un ancien homme daffaires qui a été condamné à une peine de trois ans après avoir passé dix ans en prison et un homme de 65 ans de la ville de Qinhuangdao, province du Hebei, qui a été condamné à quatre ans, également après avoir passé dix ans en prison.

Violation des procédures légales

À chaque étape du processus des poursuites à l’encontre des pratiquants, les autorités violent les procédures légales, qu’il s’agisse d’arrestations arbitraires, d’interrogatoires violents ou de fabrication de preuves, ou encore du blocage de la représentation légale des pratiquants ou de leur condamnation secrète, parfois même à leur insu.

Des preuves fabriquées de toutes pièces

La police a d’abord arrêté Mme Lei Xiaoli, une habitante de la ville de Xi’an, province du Shaanxi, le 25 mars 2021, après l’avoir accusée d’avoir « laissé des brochures de Falun Gong dans un distributeur automatique de billets ». Le policier Ma Cong a ordonné à Mme Lei de plaider coupable lors de son interrogatoire au poste de police. Comme elle a une très mauvaise vue, Ma a ordonné à sa famille de lui lire certains documents et de lui faire signer le papier. Ma a demandé le numéro de téléphone des membres de sa famille, mais ne leur a pas donné le sien. En avril, Ma et un groupe de policiers ont saccagé son domicile, sans mandat de perquisition.

Le lendemain de son arrestation, Mme Lei a été emmenée au centre de détention du district de Lianhu, où elle est détenue depuis. Sa famille a appris par la suite que la police avait informé début 2021 le gestionnaire de la propriété de son intention de l’arrêter. Le gestionnaire immobilier n’en a pas informé la famille, mais a préféré collaborer avec la police pour l’arrêter.

La police a soumis le dossier de Mme Lei au parquet du district de Lianhu à la mi-juin. Le procureur, Zhang Yanhua, l’a inculpée quelques semaines plus tard. La preuve de l’accusation présentée par Zhang n’était qu’une photo d’un distributeur automatique de billets confisquée au domicile de Mme Lei. Mme Lei ne figurait pas sur la photo, pas plus que les brochures de Falun Gong mentionnées par la police.

Le 13 août 2021, Mme Lei a comparu devant le tribunal du district de Lianhu et, le 20 décembre 2021, elle a été condamnée à trois ans de prison et à une amende de 5000 yuans.

Les violences policières

Le 26 septembre 2021, Mme Li Guiling, âgée de 55 ans, une habitante de la ville de Changchun, dans la province du Jilin, a été condamnée à deux ans et demi de prison pour sa pratique du Falun Gong après une audience qui avait duré cinq minutes, quatre mois auparavant.

Le 6 janvier 2021, Mme Li Guiling, a été arrêtée chez elle par des agents du poste de police de Guigudajie. Aucun des agents n’a montré sa carte d’identité et, après avoir saccagé son domicile, ils ont contraint Mme Li à apposer ses empreintes digitales sur la liste des objets qu’ils avaient confisqués. Mme Li a ensuite été emmenée à l’hôpital pour un examen médical. La police lui a cogné la tête contre la porte. Lorsqu’elle a protesté contre ces brutalités, les policiers lui ont tenu les bras, lui ont couvert la bouche et lui ont pincé le visage et le cou, lui laissant des bleus sur les bras et le visage. Deux policiers ont ensuite porté Mme Li jusqu’aux toilettes pour un test d’urine. Ils l’ont mise à terre et lui ont donné des coups de pied. Un policier a menacé de faire passer sa propre urine pour la sienne si elle ne coopérait pas. Il a également menacé de brûler ses livres de Falun Gong devant elle.

Après l’arrestation de M. Wei Guoshen, un habitant de 66 ans de la ville de Tangshan dans la province du Hebei, lors d’une décente policière le 18 juin 2020, les policiers ont menotté les mains de M. Wei derrière son dos, ont pulvérisé une substance inconnue dans un sac en plastique puis l’ont placé sur sa tête. M. Wei a été forcé de respirer les vapeurs corrosives de cette substance. Le directeur de police, Li Jijun, a étalé le liquide de cette substance accumulé au fond du sac sur le menton de M. Wei. Un autre policier lui a pulvérisé cette substance directement dans les yeux, ce qui a fait larmoyer M. Wei.

La police a placé un sac sur la tête de M. Wei à trois reprises en l’espace de quelques heures. Au moment où il a été interrogé par le directeur adjoint Wang Liguo, M. Wei n’avait plus l’esprit clair et était sous l’emprise de cette substance. Il a répété tout ce que les policiers lui demandaient de dire. Plus tard, lorsqu’il a été libéré sous caution, sa famille a remarqué que son visage était sombre. Les coins de ses yeux étaient enflés et il y avait des signes de corrosions et de brûlures sur son menton et sur d’autres parties de son visage.

Le 15 octobre, M. Wei a été condamné à trois ans et huit mois de prison ainsi qu’à une amende de 5000 yuans. La police a refusé de lui rendre les 8400 yuans qui lui avaient été confisqués et l’a obligé à placer ses empreintes digitales sur un reçu indiquant que l’argent lui avait été rendu.

Lorsque Mme Guan Yanfeng, une habitante de la ville de Hulin, dans la province du Heilongjiang, a été jugée le 18 novembre 2020, le procureur a présenté une liste d’objets confisqués chez elle. Mme Guan a fait valoir qu’elle n’était pas présente lors de la perquisition et que certains des articles énumérés n’étaient pas les siens. Le juge a affirmé que le mari de Mme Guan avait signé la liste pour elle, mais son avocat a fait valoir que son mari souffrait d’une lésion cérébrale et n’avait pas toutes ces capacités cognitives, de sorte que sa signature ne pouvait pas être considérée comme une preuve valable.

Mme Guan a également souligné qu’un policier du nom de Niu l’avait battue pour tenter de lui extorquer des aveux. Le juge a nié l’existence d’un policier du nom de Niu. Mais lorsqu’il a diffusé la vidéo de la police interrogeant Mme Guan, la vidéo montrait que le policier Niu avait sauvagement battu Mme Guan à deux reprises. En juillet 2021, Mme Guan a été condamnée à deux ans de prison et à une amende de 50 000 yuans.

Condamnés sans procès

Le 6 août 2021, Mme Zhang Guijun, une habitante âgée de 72 ans de la ville de Benxi, dans la province du Liaoning, a été soudain informée par un policier que le tribunal du district de Nanfen l’avait condamnée à la prison et lui avait donné dix jours pour faire appel du verdict. On ne sait pas exactement quelle est la durée de la peine de prison ni si Mme Zhang a fait appel.

Le 15 octobre 2020, Mme Li Xiaoxia, de la ville de Benxi, dans la province du Liaoning, a été arrêtée à son domicile par des agents du poste de police de Xiaoshi. Les policiers sont venus avec quatre voitures et ont confisqué un grand nombre de ses effets personnels.

Mme Li a été libérée sous caution après avoir échoué à l’examen médical requis pour la détention. Des membres du personnel du tribunal du district de Nanfen et des agents du poste de police de Xiaoshi se sont rendus à son domicile à deux reprises pour l’interroger. Son mari, qui ne pratique pas le Falun Gong, a également été interrogé.

Le 23 décembre 2021, un membre du personnel du tribunal du district de Nanfen s’est rendu au domicile de Mme Li et lui a rendu son verdict alors qu’il n’y a jamais eu de procès. Elle a été condamnée à quatre ans et demi de prison et à une amende de 10 000 yuans.

Condamnée à l’intérieur d’une voiture

Mme Sun Jing possède une entreprise de canots pneumatiques à Weihai, une ville côtière de la province du Shandong. Elle a été condamnée à huit ans de prison dans une voiture. L’admission de Mme Sun dans un centre de détention local ayant été refusée en raison de son hypertension artérielle, la police a menacé de réévaluer son état de santé en février 2022 pour déterminer si elle serait emprisonnée.

Mme Sun a plus de 30 employés. Le matin du 6 janvier 2021, la police a fait irruption à son domicile et dans son usine et a fouillé les deux lieux. Tous ses employés ont été contraints de remettre leurs téléphones portables à la police et n’ont pas été autorisés à appeler qui que ce soit ni à recevoir des appels. La police les a même suivis lorsqu’ils allaient aux toilettes ou déjeuner. Ils n’ont été autorisés à partir que dans la soirée.

Comme la police avait forcé le centre de détention à accepter Mme Sun malgré sa tension artérielle élevée, elle est devenue dépressive et sa tension artérielle est restée très élevée. Elle a été libérée sous caution le 21 mars 2021, après soixante-seize jours de détention.

Le 3 décembre 2021, l’avocat de Mme Sun s’est rendu au domicile de Mme Sun et s’est connecté en vidéoconférence avec le tribunal de la ville de Rongcheng et a assisté à l’audience sur son cas. La police est revenue le 17 décembre et l’a emmenée pour un examen médical. Comme le centre de détention refusait toujours de l’admettre en raison de son hypertension, la police a dû la ramener chez elle.

Lorsque la police a emmené Mme Sun au tribunal pour l’audience de condamnation le 21 décembre, elle était trop étourdie pour sortir de la voiture. Le juge est alors sorti, il est allé à la voiture et il a annoncé qu’elle était condamnée à huit ans de prison.

La police et les juges ne respectent pas la loi

Le 28 août 2020, Mme Hu Hui, une habitante de 54 ans de la ville de Xingtai, dans la province du Hebei, est allée chez un autre pratiquant pour lire des livres de Falun Gong avant d’être suivie et arrêtée par la police. Le 24 septembre, sa famille et son avocat ont retrouvé les policiers qui l’avaient arrêtée et ont tenté de demander justice pour elle. Peu après que son avocat a commencé à parler de sa détention arbitraire, Song Jiaxi, chef du Bureau de la sécurité intérieure, a ordonné à ses agents de jeter l’avocat à la porte. Song a crié à l’avocat : « Vous pouvez y aller et déposer une plainte contre moi pour détention illégale de votre cliente. »

Le 17 août 2021, Mme Hu a comparu devant le tribunal du district de Xiangdu et, vers le mois d’octobre, elle a été condamnée à deux ans de prison et à une amende de 3000 yuans.

Lors de la condamnation de M. Yang Huaming, un habitant de la ville de Chengdu, dans la province du Sichuan, le président du tribunal a indiqué qu’ils ne suivaient pas la loi dans les poursuites contre le Falun Gong, mais qu’ils écoutaient uniquement le Bureau 610, une agence extralégale créée le 10 juin 1999, spécifiquement pour persécuter le Falun Gong.

M. Yang, âgé de 53 ans et membre du personnel de l’hôpital de santé maternelle et infantile de la province du Sichuan, a été arrêté le 1er octobre 2019, alors qu’il retournait dans sa ville natale de Shehong. Des policiers de Chengdu et de Shehong ont participé à l’arrestation.

Après que la police a soumis le dossier à charge au parquet du district de Wuhou, le procureur l’a renvoyé deux fois, invoquant des preuves insuffisantes. La police a menacé M. Yang et sa famille de lui infliger une lourde peine s’il ne plaidait pas coupable.

Après la troisième tentative du policier, le procureur a inculpé M. Yang. Le 21 avril 2021, M. Yang a comparu devant le tribunal du district de Wuhou. Il a plaidé non coupable et a fait valoir qu’il n’y a aucune loi en Chine qui stipule que la pratique du Falun Gong est illégale. Il a également déclaré qu’en 2011, le Bureau des publications chinoises avait levé l’interdiction sur les livres du Falun Gong.

Le 12 mai 2021, malgré l’absence de base légale, le juge a tout de même condamné M. Yang à quatre ans de prison et à une amende de 10 000 yuans.

Wang Rongfu, le juge présidant l’affaire contre huit pratiquants de Falun Gong dans le district rural de Nong’an, province du Jilin, n’a pas permis à leurs avocats d’examiner les documents de leurs cas ni de les défendre au tribunal. Il a utilisé un langage insultant et humiliant lors de ses entretiens avec les familles des pratiquants, en tenant des propos comme : « Nous avons demandé aux tribunaux de niveau supérieur ce qu’il en était et c’est ce qu’on m’a dit [ne pas autoriser les avocats à défendre les pratiquants au tribunal]. » « Ne me parlez pas de savoir si c’est légal ou non – c’est ainsi que nous faisons les choses. Laissez-moi vous dire quelque chose : les affaires du Falun Gong sont spéciales. » « Aucune défense, c’est aucune défense. Oui, nous enfreignions la loi : et alors quoi ?! Vous pouvez intenter nous poursuivre en justice où vous voulez. »

Wang a également affirmé : « Les meurtriers peuvent engager des avocats, mais pas les pratiquants de Falun Gong. » Il a cité un document secret publié par la Haute Cour de Jilin pour justifier sa violation des procédures légales dans le traitement des affaires du Falun Gong.

Ni le juge ni les autres organismes compétents n’ont jamais montré aux pratiquants, à leurs avocats ou aux familles le document lui-même, mais d’après ce qui est arrivé aux pratiquants, il semblerait que le document secret vise à priver les pratiquants de Falun Gong de leurs droits légaux à un procès équitable.

Les huit pratiquants ont été condamnés à tort en raison de leur croyance dans le Falun Gong. Quand les membres de leur famille ont fait appel des verdicts de la part des pratiquants, le juge Zang Wancheng de l’instance supérieure a également exigé que les avocats et les défenseurs de la famille soumettent des documents prouvant qu’ils ne pratiquaient pas le Falun Gong. Après avoir refusé d’accepter les documents en personne, Zang a également fait pression sur les bureaux de poste locaux et leur a interdit d’envoyer les documents juridiques des familles. Il a également ordonné au centre de détention d’empêcher les avocats de rendre visite aux pratiquants.

Voir aussi :

En novembre 2021, soixante-trois pratiquants ont été condamnés pour leur croyance

Condamnations de 108 pratiquants de Falun Gong pour leur croyance signalées en octobre 2021

En septembre 2021, 101 pratiquants de Falun Gong ont été condamnés pour leur croyance

Quatre-vingt-onze pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance ont été signalés en août 2021

En juillet 2021, constatation de 69 pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance

Au cours du premier semestre 2021, 667 pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance ont été signalés

Mai 2021 : Signalement de 96 pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance

Nouveau rapport d’avril 2021 : 90 pratiquants de Falun Gong supplémentaires sont condamnés à la prison pour leur croyance

Nouveau rapport de mars 2021 : 100 pratiquants de Falun Gong supplémentaires sont condamnés à la prison pour leur croyance

En février 2021, on rapporte que 120 pratiquants de Falun Gong ont été condamnés pour leur croyance

En janvier 2021, on rapporte que 186 pratiquants de Falun Gong ont été condamnés pour leur croyance

Traduit de l’anglais